Ambassadeur mais aussi homme politique et ardent nationaliste, Rogozine (photo datant de 1985 © Rogozine) prévoit que durant la présidence russe du Conseil de sécurité (présidence tournante, en mars, c'est au tour des Russes) prendront diverses initiatives pour maintenir le rôle primordial de l'Onu dans la région. Pour lui, il "n'y a qu'un chef au Kosovo, c'est le Conseil de sécurité, ce n'est ni l'Otan, ni l'UE". Autrement dit : la mission Eulex reste, si elle veut, mais la Minuk également. Et c'est l'Onu qui commande. On va se retrouver donc avec deux forces, aux mêmes fonctions , sous un double commandement.
Un petit coup de force des Russes destiné à montrer leurs muscles et affirmer leur présence sur l'est européen qui devrait durer au moins jusqu'au sommet de l'Otan (avril à Bucarest). L'Organisation atlantique doit se prononcer, en effet, sur l'élargissement à des pays très proches, Ukraine et Géorgie. Ce auquel la Russie est absolument opposée. Il y a là un intérêt stratégique et tactique autrement plus important pour l'ancien empire des tsars que la présence de quelques Serbes et monastères dans une province aride du sud balkanique... Objectif également des Russes : faire reconnaître l'indépendance des républiques autonomes et autoproclamées d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie à la Géorgie, et régler la question de la Transnistrie, territoire qui s'est séparé de la Moldavie...