« C’est l’opération militaire la plus importante que l’Europe ait jamais menée » assure le général. « La zone couverte est très étendue, dans un terrain difficile, où les violences sur les civils (vols, viols…) sont légions ». Et, pour la première fois, « la mission a été entièrement préparée, planifiée et commandée au niveau européen ». C’est en effet un Irlandais, le Général Nash, qui commande l’opération. Et « je peux vous assurer qu’il ne fait pas de la figuration » explique Bentegeat. Les forces aussi sont très mixtes. Si la France fournit une bonne partie de l’ossature de l’opération (logistique…), les Polonais et Irlandais — aidés de Suédois, Finlandais, Belges et Néerlandais —, sont en nombre. Une forte présence des pays neutres qui est, pour le général, la « marque d’une certaine maturité » de l'Europe. "L’ambassadeur américain que j’ai rencontré à N’Djamena, m'a confié « je ne croyais pas l’Europe capable de cela, c’est un véritable exploit »". Et signe encourageant, cette présence commence à produire ces fruits. « Là où nos troupes sont déjà déployées, et patrouillent, comme à Farchana (avec les Marsouins du Régiment d’infanterie des chars de Marine) ou à Goz Beïda, avec les Irlandais, on constate un début de sécurisation. Les incidents diminuent. » L’Europe de la défense « se construit pas à pas ».
• Quant à la réintégration de la France dans l’Otan, le général estime que c’est « une très bonne chose. La France ne peut plus se permettre d’avoir un pied dans l'Otan et un pied dehors comme aujourd'hui ». Lever « cette ambiguïté ne peut qu’aider à la construction européenne ».
© Photos : Cté militaire UE / P. Bressan