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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 13:55
Tandis que l'Union européenne (réunie ce mercredi en Conseil exceptionnel des Ministres des Affaires étrangères) et, particulièrement, le français Bernard Kouchner évoquent la possibilité d'envoyer une mission d'observation et de contrôle de l'UE en Géorgie, on peut se demander dans quelle mesure ces contrôleurs auront plus de pouvoir et de liberté d'action que n'en avait sur le terrain, aujourd'hui encore, la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) jusqu'ici. Il suffit de lire le dernier rapport du secrétaire général de l'Onu, publié fin juillet, sur la situation en Abkhazie (partie du territoire géorgien qui a fait sécession et s'est proclamée indépendante) pour percevoir toute la difficulté d'une telle mission.

NB : Dirigée par le général pakestinais, Niaz Muhammad Khan Khattak, la MONUG comptait (au 14 juillet) 130 observateurs militaires - dont une cinquantaine provenant d'Etats membres de l'Union européenne (1).

Les positions des parties irréconciliables.
Ce rapport avait recensé, dans les dernières semaines, une "détérioration considérable de la situation sur le terrain, à la fois sur le plan politique et en termes de sécurité", rendant compte de violations du cessez-le-feu, tant coté russe ou abkhaze que géorgien. Et, politiquement, les points de vue étaient toujours aussi irréconciables. Les Abkhazes demandaient le retrait des forces géorgiennes de la haute vallée de la Kodori et la signature d’un document sur la non-reprise des hostilités en préalable. Les Géorgiens soulignaient la nécessité de modifier le format des négociations et des forces de maintien de la paix, en donnant un rôle à l’Union européenne et à l' OSCE.

Le renforcement des effectifs
 Fin avril, la Fédération de Russie avait ainsi renforcé la force de maintien de la paix de la CEI, par "l’introduction de personnel et de matériel militaire dans la zone du conflit" notamment un bataillon aéroporté de 525 hommes stationné hommes, chargé d’accroître la surveillance de la zone d’armements limités dans les zones de Tkvartcheli et Otchamtchira ainsi que 20 hommes rattachés à des bataillons existants de la force de maintien de la paix de la CEI, déployés dans la région en dessous de Gali". Parallèlement, la Monug avait "vu sa liberté de mouvement restreinte à plusieurs occasions par la milice de facto" (abkhaze). Dans la haute vallée de la Kodori (contrôlée par les Géorgiens), la mission avait constaté la "construction de nouvelles infrastructures, notamment un réseau routier, des habitations, une installation logistique et des cuves de carburant", qui paraissait supérieur aux besoins

Des survols d'avion
 La Monug avait recensé aussi plusieurs incidents et violations du cessez-le feu, tant du coté russo-abkhaze que géorgien, notamment plusieurs survols d'avions. "La Mission a pu vérifier cinq vols de drones géorgiens au-dessus du territoire sous contrôle abkhaze, les 18 mars, 20 avril, 4 mai, 8 mai et 12 mai 2008". Les Abkhazes avaient annoncé avoir abattu sept drones. Les Géorgiens avaient commencé par nier leur présence puis fini par reconnaître "avoir perdu trois drones au total". Le fait qu'un des drones abattus, le 20 avril, l'ait été par les forces russes constitue aussi "une violation du cessez-le-feu" (...) "Le 17 mai, on a vu deux avions de combat pénétrer dans la zone d’armement limité au-dessus de la zone d’entraînement de Senaki".  etc.

Explosions en série
 Signe de tension supplémentaire: le "bombardement aveugle d’espaces publics à Gagra, Soukhoumi et à Gali". A Gali, dans la zone relevant de la responsabilité de la MONUG, survient le 6 juillet "l'incident le plus grave jamais observé ces dernières années" : une explosion dans un café de Gali près du quartier général du secteur de la MONUG, fait 1 mort et 1 blessé dans les rangs de la Monug (des assistants linguistiques).

(1) 12 Allemands, 3 Autrichiens, 5 danois, 3 Français, 4 Grecs,  7 Hongrois, 2 Lituaniens, 2 Polonais , 5 Tchèques, 2 Roumains , 5 Britanniques, 3 Suédois.

Crédit photos : Unmomig
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.