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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 19:31

Si la république tchèque a avancé d'un pas dans la mise en place du bouclier anti-missiles Us - avec la ratification du sénat des accords passés avec les Américains - deux grandes inconnues demeurent dans la réalisation de ce projet : la position de l'administration Obama, la réaction russe.


Le Sénat tchèque a ratifié, jeudi, les accords conclus entre la République tchèque et les Etats-Unis pour l’installation d’un radar américain sur le territoire tchèque. Le débat a duré quatre heures selon nos confrères tchèques. La majorité des sénateurs (49 voix sur 81 présents, soit la majorité constitutionnelle nécessaire) se sont exprimés en faveur de l’accord de principe relatif à l’implantation même de la base radar, ainsi que de l’accord complémentaire SOFA portant sur les conditions de séjour des militaires américains en République tchèque. Pour entrer en vigueur, ces accords doivent encore être ratifiés par la Chambre des députés - où il n'y a pas d'unanimité, même au sein de la coalition gouvernementale (conservatrice, libérale et verte) et signés par le président de la République, Václav Klaus.


La main dans l'administration Obama. Après, il faudra encore que la nouvelle administration Obama veuille mener à bien ce projet entamé par l'administration précédente. Ce qui est plus ou moins incertain. Les conseillers du démocrate, alors en campagne, avaient affirmé que la poursuite du programme serait liée à son utilité. Selon plusieurs experts américains, comme Andrew Kuchins, du CSIS (think-tank proche des démocrates), la nouvelle administration ne renoncerait pas totalement au bouclier anti-missiles et les accords avec la Pologne et la république Tchèque ne seront pas dénoncés. Mais il serait sans doute réorienté. Ou au moins la partie russe serait davantage impliquée qu'aujoud'hui. C'était le sentiment du chef de la diplomatie polonaise, R. Sikorski, après sa rencontre en septembre, avec celui qui n'était encore que candidat à la présidence. Barack Obama est d'accord sur "le principe d'un bouclier, seulement à condition qu'il ne soit pas dirigé contre la Russie" avait-il alors expliqué.


La Russie toujours opposée. Quelle autre solution ? A défaut de continuer dans la même voie (accord bilatéraux Usa-Pologne, Usa-République Tchèque) - une voie qui suscite de plus en plus des interrogations même en Europe (voir les propos du président français, Nicolas Sarkozy au dernier sommet UE-Russie le 14 novembre) -, deux pistes sont envisageables : 1° le passage de ce bouclier sous la coupe de l'Otan - ce qui serait somme toute logique - avec une implication, plus ou moins directe des Russes ; 2° la mise en place d'un bouclier trilatéral Usa-Otan-Europe, avec un dispositif ad hoc. Les Russes militent en faveur de cette troisième solution, avec utilisation conjointe des radars de Gabala, en Azerbaïdjan, et d'Armavir, dans le sud de la Russie. Une proposition faite en juin 2007, et rappelée encore récemment (vendredi), l'ambassadeur russe en Azerbaïdjan Vassili Istratov, selon nos confrères de Ria Novosti. Vladimir Poutine, dans un grand discours sur la sécurité européenne, lundi 25 à Saint-Petersbourg a fait du bouclier anti-missiles, un des tests principaux d'une nouvelle volonté de partenariat européen en matière de sécurité. "Si la nouvelle administration américaine s'abstient de déployer des installations de défense antimissile en Pologne et en République Tchèque, la question de mesures de rétorsion ne se posera plus" a-t-il précisé

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