Départ de Vélizy dans la matinée dans un Casa 235 de l'armée de l'air pour atterir sur la base militaire de Northolt, base célèbre durant la 2e guerre mondiale et situé non loin de Northwood. Nos accueillants anglais nous dirigent tout de suite vers... la "Polish house", salle de réception, dédiée aux aviateurs polonais, dont les portraits ornent les murs. A juste titre, semble-t-il. Ces pilotes s'illustrèrent particulièrement durant la 2e guerre mondiale : plus expérimentés et plus audacieux que leurs collègues britanniques, ils ont à leurs actifs un nombre impressionnant de succès (avions allemands descendus. Un "spit(fire) polonais" trône d'ailleurs à l'entrée de la base...
Le drapeau européen dans une base britannique, ce n'est pas courant. L’OHQ en lui-même est un bâtiment de 3 étages devant lequel flotte – c’est assez rare pour être signalé – les drapeaux européens et britannique côte à côte -. Environ 80 à 90 officiers venant d’une dizaine d’Etats membres y travaillent, répartis dans différents bureaux. Quelques uns n'ont pas vraiment eu beaucoup de chemin à parcourir. Ils travaillaient dans les bâtiments à coté, comme officier de liaison au quartier maritime de l'Otan..
La salle de commandement (nous ne franchirons pas la porte... du moins pas officiellement) est, en fait, toute simple : quelques tables, des sièges, quelques ordinateurs. Au mur, une grande carte du Golfe d’Aden affichée au mur. Des téléphones et des câbles. L’essentiel se fait en effet par liaisons téléphoniques, internet ou vidéo-conférences sécurisées. Donc pas de voyants qui clignotent avec les positions des bateaux en temps réel. Et des multitudes de cartes. Point la peine d'ailleurs, celles-ci sont digitalisées ...
De toute façon, l’OHQ n’est pas là pour commander directement les mouvements des bateaux. Il assure plutôt le commandement politique (stratégique) de l'opération, la liaison avec les principales autorités politiques, européennes ou internationales : à Bruxelles (avec le comité politique et de sécurité, avec Javier Solana...), et dans les capitales. Il donne aussi les instructions et autorisations d'actions dans certains cas : arrestations de pirates, transfert dans un pays ou un bateau donné, accompagnement d'un navire qui l'a demandé.
Le problème de la "détention"... Ce peut être à lui également de résoudre les questions juridiques qui ne manqueront pas de se poser. L'arrestation des pirates ne pose pas un problème majeur mais leur "détention" (et leur éventuelle traduction devant un tribunal) est "toujours un problème". explique John Hutton le ministre britannique de la Défense. Et d'ajouter "On croise les doigts pour qu'il n'y ait pas de problème", ... en joignant le geste à la parole...
(mise à jour) Pour jeter un oeil sur l'OHQ :
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