
Cette position - déjà affichée dans le passé - s'inscrit sur fond de durcissement de la discussion autour de la ratification des deux traités internationaux par la république tchèque : le traité de Lisbonne et le bouclier anti-missiles. Alors que le deal était simple : entre l'opposition (souhaitant la ratification du traité de Lisbonne) et la majorité (souhaitant la ratification du traité anti missiles), c'était donnant - donnant : tu ratifies "mon" texte, je ratifie "le tien". Oui mais... alors que la ratification bouclier antimissiles est passé au Sénat, l'accord s'est brisé à la chambre des députés sur le traité de Lisbonne. La majorité n'a apparemment pas trouvé les voix en son sein pour voter le traité de Lisbonne à la chambre des députés (il faut 120 voix sur 200) et c'est l'opposition qui devait fournir les voix manquantes. Avec un risque : que le texte passe de justesse. Tout le monde a donc décidé de reporter le texte début février. Ce qui fait mauvais genre, à quelques encablures, de la prise de fonctions de la présidence Tchèque.
L'opposition sociale-démocrate a décidé de montrer sa mauvaise humeur. D'où cette sortie sur les missions extérieures tchèques - d'ailleurs peu prisées par l'opinion publique. Quant à la ratification du bouclier anti-missiles à la chambre des députés. On attend son report. La république tchèque, et le parti ODS au pouvoir, joue cependant avec le feu. L'administration Obama pourrait ne pas être très pressée de donner une suite immédiate au bouclier anti-missiles : d'une part, pour des raisons internes stratégiques (le financement de l'agence anti-missiles américaine, ses objectifs même pourraient être revus et redéfinis, le tout s'inscrivant dans une redéfinition possible de la défense américaine) ; d'autre part, l'administration nouvelle pourrait vouloir renouer avec la Russie, au moins tenter de renouer des liens dans les premiers mois. Se positionner d'emblée, de façon catégorique, sur le bouclier anti-missiles pourrait obliger à un bras de fer rapide. En retardant la ratification du bouclier anti-missiles, les Tchèques risquent de le retarder pour quelques années...
Photo : Topolanek (Premier ministre) Schwarzenberg (Affaires étrangères) Vondra (Affaires européennes) à la chambre des députés (CTK)