Retrait d'ici mars si pas de nouvelle décision. Il a manqué, en effet, deux voix au gouvernement pour obtenir la majorité de 101 voix nécessaires (99 voix contre 75 voix, et 18 abstentions). Le vote avait lieu vendredi. Le retrait n'est cependant pas immédiat. Une décision de cabinet permet de maintenir les troupes jusqu'à mars. Et le gouvernement du Premier ministre Topolonek peut faire une nouvelle tentative pour obtenir la majorité dans les 60 jours à venir. Mais sans autorisation après ce délai, il devra retirer ses troupes en Afghanistan comme au Kosovo.
Pas de battlegroup de l'UE ! Cette décision ne concerne pas que l'Afghanistan. Mais toutes les missions extérieures pour l'armée tchèque. La chambre des députés a en effet rejeté la proposition du grouvernement qui fixe de manière annuelle les contingents utilisés à l'extérieur du pays. Qu'il s'agisse de l'Afghanistan ou du Kosovo (où une augmentation de troupes était également envisagée, pour faire passer le contingent de 400 environ à 550). Mais aussi de la possibilité pour la république tchèque de participer à un des battlegroups européens (avec les Slovaques). Ou du déploiement possible dans les pays baltes de 75 soldats et 4 chasseurs Jas-39 Gripen dans le cadre de la surveillance aérienne de l'Otan sur le nord-est de l'Europe, effectuée par rotation par plusieurs pays.
Enjeux politiques. La guerre en Afghanistan n'est pas très populaire en république Tchèque. Et les socio-démocrates avaient déjà montré leur hostilité à son égard. Au-delà, il y a d'autres enjeux. On sait que l'ODS (parti au pouvoir) tient à faire ratifier le traité visant à l'installation dans le pays d'un radar dans le cadre du bouclier antimissile américain. Et que les socio-démocrates tiennent à la ratification du traité de Lisbonne, auquel est hostile l'ODS. Celle-ci a d'ailleurs repoussé le vote à plus tard. Dans le même temps, se poursuivent des tractations sur un "pacte de non-agression" entre l'opposition et la majorité durant la présidence tchèque (au 1er semestre 2009). Mais le prix demandé par l'opposition (ratification du traité de Lisbonne et élections anticipées à la fin de l'année) se montre trop élevé pour le parti au pouvoir. La décision de refus d'envoi de troupes à l'étranger apparaît ainsi comme un élément de plus dans la confrontation entre les deux forces politiques principales en république Tchèque. A la veille de la prise de fonction de la présidence tchèque, çà ne fait pas très sérieux tout de même...