Un échec de la Communauté internationale, aussi ? "J'ai été perçu comme frustré. (Mais) Ce que je ressens c'est que le problème est qu'il n'y a pas de position uniforme de la communauté internationale en Bosnie." (...) En raison de plusieurs facteurs, comme le Kosovo et l'échec de la réforme constitutionnelle en Bosnie-Herzégovine et la montée du nationalisme, le processus est arrêté depuis plus de deux ans et les deux entités siègent côte à côte." Lajcak pointe du doigt les contradictions des différents Etats et de la Communauté internationale en Bosnie-Herzégovine, notamment sur le rôle du Haut représentant. Ces partenaires nous disent "d'assurer les fonctions de Haut représentant en Bosnie-Herzégovine, car sans lui il n'y a pas d'accord, et les mêmes donnent le statut de candidat à l'Union européenne car on estime qu'ils sont mûrs." La situation absurde, dans laquelle la Bosnie-Herzégovine se trouve, sera maximum, l'année prochaine, puisqu'elle sera membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies. En d'autres termes, nous, la Communauté internationale, nous disons qu'elle n'est pas suffisamment indépendante pour travailler seule mais assez indépendante pour être l'un des 15 pays qui décident du sort de la planète".
Réforme de la police. Ce propos n'est pas isolé. Il rejoint étonnement celui d'un ambassadeur au Comité de Politique et de Sécurité de l'UE (d'une autre nationalité que Lajcak) qui me confiait, récemment, commentant la réforme de la police en Bosnie. "Il y a eu tellement d’initiatives sur la réforme de police, de certains pays, de l’UE, des Etats-Unis, de l’Onu… que c'est devenu en soi un problème. Franchement, on doit tout arrêter et recommencer du début. En Bosnie-Herzégovine, on a ainsi un système allemand pour le contrôle des frontières, un système britannique pour les enquêtes, un système suisse pour les patrouilles, et un dispositif américain. Comment voulez-vous que çà marche..."