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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 19:07
La question de l'avenir de la présence militaire européenne en Bosnie-Herzégovine (Eufor Althea) entre désormais dans une phase cruciale. Les Ambassadeurs des 27 devraient se pencher sur la question, à nouveau, cette semaine. La décision devant ensuite être prise au Conseil des affaires générales de mars 2009 - après une réunion informelle des ministres de la Défense qui devrait en préciser les enjeux.

La question n'est plus faut-il se retirer et selon quel calendrier ? Mais : comment se retirer ? Et par quoi le remplacer ?
Comment éviter toute déstabilisation (supplémentaire) de la Bosnie-Herzégovine. Plusieurs Etats ont, en effet, annoncé qu'ils réduiraient, aussi tôt que possible leur engagement dans Eufor Althea. La France et l'Espagne avaient déjà annoncé qu'il était temps de mettre fin à cette mission (ce dès octobre dernier) et ont confirmé leur retrait ces dernières semaines. Ils sont maintenant rejoints par la Finlande et la Pologne (pour raison budgétaire). Même l'Italie - par la voix de son ministre de la Défense - a annoncé que si l'engagement en Afghanistan se prolongeait, il serait nécessaire de revoir à la baisse les autres terrains d'engagement de l'armée italienne (donc celui de la Bosnie). La situation est donc claire. A eux seuls ces cinq pays représentent presque la moitié des troupes engagées
(Eufor Bosnie compte 2100 personnes venant de 28 pays, voir tableau). Ce qui signifie dans les faits que la décision de retrait est, désormais, inéluctable. "La planification d’une nouvelle mission qui puisse succéder à l’actuelle opération ALTHEA a commencé" au Conseil et est entrée dans une phase active. Car si pour nombre de pays si la nécessité du retrait ne fait aucun doute, la nécessité de "maintenir une présence visible de l’UE" est aussi importante. "Cette mission pourrait être une mission de conseil et d’entraînement au profit des autorités bosniennes" selon les autorités françaises. A noter que les coûts communs de l'opération se montent à 71,7 millions d'euros - les coûts des personnels et équipements sont supportés par chaque Etat participant.

Les forces présentes dans Eufor Althea
(chiffres fournis par Eufor, 28 janvier 2009)

AUSTRIA

104

LITHUANIA

1

BULGARIA 117

LUXEMBURG

1

ESTONIA

2

THE NETHERLANDS

72

FINLAND

43

POLAND

200

FRANCE

89

PORTUGAL

53

GERMANY

135

ROMANIA

57

GREECE

45

SLOVAKIA

40

HUNGARY

162

SLOVENIA

30

IRELAND

54

SPAIN

309

ITALY

287

UNITED KINGDOM 10

LATVIA

2

   
Sub Total EU NATIONS 1,813
Non-EU NATIONS TROOPS IN THEATRE
ALBANIA 13

SWITZERLAND

25

CHILE 21

TURKEY

214

FORMER YUGOSLAV REPUBLIC OF MACEDONIA

12

   
285  

Une des dernières actions d'EUFOR : la chasse au dernier Serbe criminel de guerre
Une des dernières opérations marquantes d'EUFOR a été un raid contre des possibles soutiens du dernier criminel de guerre serbe de haut rang en liberté, Radko Mladic, l'ancien chef militaire des serbes de Bosnie. Deux opérations simultanées ont été menées le 10 février au matin, dans les résidences de
Milica Avram et Radinka Mladic, la soeur et belle-soeur de Ratko Mladic. Une opération conduite à la demande du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (ICTY) pour chercher des informations sur les possibles soutiens à l'ancien général. Opération soutenue par l'OTAN et la police serbe bosniaque. Une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de $ - à laquelle s'ajoute 1 million $ promis par la Serbie - est promise pour toute information permettant l'arrestation de Mladic. Si celui-ci était finalement arrêté ou livré, cela enlèverait une sacrée épine du pied pour les pays tenant d'un retrait aussi rapide que possible (il signifierait l'accomplissement d'un des mandants d'EUFOR) en même temps que pour la Serbie et les 27 qui pourraient ainsi accélérer les préparatifs de l'adhésion à l'Union européenne. Le pays le plus important issu du démembrement de la Yougoslavie pourrait alors rejoindre très rapidement la Croatie sur la voie de l'intégration au reste du continent.
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.