Il y a urgence, ne serait-ce que pour des motifs économiques et de développement. L'ensemble de la région est touchée : le trafic dans le canal de Suez aurait ainsi chuté de près de 25% (une partie est imputable à la crise économique, l'autre... aux pirates, de nombreux bateaux faisant désormais le tour par l'Afrique du sud, ou évitant la zone, par exemple les navires de croisière qui commencent à retirer de leur programme les Seychelles...).
La lettre reste confidentielle, mais certains extraits me sont parvenus (j'ai rajouté entre parenthèses certains éléments qui ne figurent pas dans la lettre mais sont sous-entendus). En voici les principaux éléments.
Axe centre du message : l'action européenne - sur mer - doit se compléter - à terre - d'une palette de mesures destiné à stabiliser la Somalie et sinon éradiquer du moins limiter fortement le foyer de piraterie. Tout le monde reconnaît que pour résoudre la piraterie, il faut agir à terre, stabiliser la Somalie, promouvoir le développement... Mais pour passer aux actes c'est une autre histoire.
Sur mer, il faut renforcer l'opération Atalanta (compléter le personnel notamment, un quart de l'effectif à l'Etat-major d'Atalanta n'est pas encore en place !, lire ici), la prolonger - ce qui nécessite de générer dès aujourd'hui les offres pour 2010 (afin d'éviter tout "trou" entre les opérations) - et dont il faut étendre le mandat.
Sur terre, Javier Solana propose donc six pistes pour le long terme :
- nomination d'un envoyé spécial pour la Somalie (qui coordonnera toute l'action de l'UE sur ce pays) ;
- renforcement de l'AMISOM, la force de paix de l'Union africaine
- soutien à la réforme de sécurité somalienne - police, gardes cotes, forces de sécurité... - comme l'a proposé la France - soutenue par l'Allemagne et les Pays-Bas - au dernier conseil des ministres des Affaires étrangères (lire ici);
- développement maritime ;
- stratégie de long terme pour la Somalie ;
- cadre légal au niveau international sur la piraterie (NB : le groupe de contact des experts juridiques de plusieurs pays se réunit à New-York aujourd'hui).
Bruxelles2 - Nicolas Gros-Verheyde
Crédit photo : Conseil de l'Union européenne - au Conseil des ministres informel de mars 2009