Les ministres de la Défense participant au programme Airbus A400M, réunis en marge de la réunion informelle des Ministres de la défense, à Prague, le 12 mars, ont convenu de proposer un moratoire de trois mois à l’industriel EADS chargé de concevoir et fabriquer ce nouvel avion militaire européen.
Le programme a pris un tel retard — trois ans selon EADS à cinq ans selon d’autres sources — que certains Ministres avaient évoqué, plus ou moins officiellement, l’idée de se retirer du programme ou d’exiger de solides contreparties. Le contrat signé entre les Etats – via l'Occar (Organisation conjointe de coopération en matière d'armement) – et l’industriel permet en effet aux commanditaires de se retirer du programme au printemps 2009.
L’idée du moratoire consiste donc à permettre aux pays commanditaires d’engager des discussions avec le constructeur pour essayer de faire le point sur l'état du programme, ses difficultés de mise en oeuvre et la question des éventuelles pénalités financières, dans un climat apaisé.
Pour Hervé Morin, le ministre français de la Défense, cette idée d’un moratoire a été acceptée par les sept pays qui participent au programme. « Le principe (est) que les nations reprennent la main avec dans les discussions », a-t-il expliqué. « Aucun Etat ne prendra de décision sans avoir évoqué cette question avec les autres », a-t-il ensuite ajouté. La Ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon, a confirmé cette approche positive. « Nous souhaitons tous que l’industrie de défense pèse ». Pour le ministre allemand de la Défense, le contrat doit être respecté.
Ce sujet pourrait être évoqué, au moins de façon bilatérale, au sommet européen des 19 et 20 mars.
© Nicolas Gros-Verheyde / Europolitique