Enthousiasme espagnol. Carme Chacon, la ministre espagnole de la Défense qui préside la réunion informelle des ministres de la Défense de l'UE, l'a annoncé, dès le début de la réunion, lors d'un mini-point de presse. « Nous avons un accord de principe entre les pays partenaires et EADS. (...) Les détails techniques seront réglés demain » lors d'une réunion au petit matin. En fait d'accord, il semble bien que cela soit plus flou. En tout cas, il est très difficile d'avoir une idée précise de l'accord. D'autant que certaines délégations ne semblent pas partager l'enthousiasme de la ministre espagnole.
Berlin reste intransigeant. J'ai pu avec quelques collègues allemands, m'entretenir avec le secrétaire d'Etat parlementaire allemand à la Défense, Christian Schmidt, dans les couloirs du Conseil. Et la position de Berlin semble claire... et inchangée : 2 milliards d'euros d'argent frais et 1,5 milliards d'avances remboursables gagées sur les exportations (NB : sans compter l'abandon des pénalités de retard). Pas un sou de plus. Autrement dit, à EADS de faire un effort supplémentaire. « Pacta sunt servanda » explique-t-il. Sur les 5,5 milliards manquants au programme, EADS aurait proposé 800 millions d'euros. Reste donc à trouver 900 millions d'euros.
Les termes de la discussion. Comme le précise un expert militaire du dossier « On est à 3,5 milliards. Et il faut aller à 4,4 milliards. On n'est pas très loin ». En fait, ce que semblent attendre les Ministres, c'est d'abord une réponse claire d'EADS à leur proposition. Sur la possibilité de faire un petit effort supplémentaire — la part d'avances remboursables étant, éventuellement passer à 2 milliards d'euros, augmentation supportée par 2 Etats (France & Espagne) — cela semble difficile en l'état. Selon un autre proche du dossier, on n'a pas encore tout réglé (entre Etats partenaires) : « Pour les 2 milliards d'euros, on a une répartition au prorata du nombre de commandes ou alors au moyen d'une diminution des commandes. Mais pour le 1,5 milliard d'avances remboursables, rien n'est fixé ». La nuit portera-t-elle conseil. Et sera-t-elle la dernière passée au chevet de l'A400M, les esprits étaient plutôt pessimistes, mercredi soir, après un début de journée plus optimiste.