Un choix difficile. Autant trouver un président du Conseil européen est assez facile. Il ne manque de personnalités qui pourront exercer ce rôle, chacune ayant un style particulier : le luxembourgeois Jean-Claude Juncker - si on veut un fidèle serviteur de l'Europe, venant d'un petit pays -; le britannique Tony Blair - si on veut une star de brio international même si aujourd'hui il est un peu "grillé" -; l'irlandaise Mary Robinson - si l'on veut une femme et une personnalité qui colle davantage à l'idée des droits de l'homme ; ou Tarja Halonen, la présidente finlandaise, etc... En revanche, trouver le personnage idoine pour occuper le poste de futur Haut représentant apparait plus difficile.
Un commissaire... Car on l'oublie, parfois, le Haut représentant doit avant tout être commissaire, donc être désigné par son gouvernement... et accepté par le Parlement européen. Or les socialistes européens l'ont répété, jeudi à Bruxelles, ils veulent qu'un des leurs "occupe le poste de Haut représentant". Un choix estimé logique et plus ou moins soutenu par plusieurs membres du PPE. Et des proches de Sarkozy ont confirmé cette logique.
... socialiste, non latin. Ainsi le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy a confirmé, jeudi, lors d'un point d'information avec la presse la "couleur socialiste du prochain diplomate en chef de l'UE décrivant ainsi les différents "paramètres" (c'est son terme) qui doivent présider à la désignation du Haut représentant : « Il faudra qu'il recueille une majorité selon le Traité de Lisbonne. Donc la nomination du haut représentant doit prendre en compte la nécessité d'avoir cette majorité. Barroso est du PPE, suivez mon regard, il faudra trouver un profil plus complémentaire que réducteur, s'assurer également de l'équilibre géographique, et de l'équilibre hommes / femmes si possible. Le fait de l'équilibre grand ou petit pays joue moins. » Quant à ce qu'il vienne d'un pays qui n'a pas désigné de commissaire - « il y en sept je crois » - a confirmé un diplomate français présent - ce n'est pas automatiquement une nécessité. « On peut très bien imaginer qu'un consensus se fasse sur le nom d'une personnalité venant d'un autre pays, et que celui-ci considère qu'il s'agit d'un grand honneur et puisse retirer le nom ainsi désigné », explique-t-il. Au passage, concernant la France, il a confirmé que même si le choix de Michel Barnier n'est pas « encore officiel », c'est ce que dira le Président. Et que ce dernier avait d'autres visées de poste que celui de Haut représentant.
De nombreux noms "éliminés"... Parmi les noms cités couramment, beaucoup ne remplissent en effet vraiment les critères non dits dont j'ai déjà parlé (voir Il faut engager le débat sur le Haut représentant: tout de suite !). Certains noms cités, tels Olli Rehn, l'actuel commissaire à l'élargissement, ont le défaut de ne pas avoir été ministres des Affaires étrangères. D'autres noms cités qui pourraient convenir - Benita Ferrero Waldner, Ursula Plassnik (Autriche), Joshka Fischer (Allemagne), Moratinos (Espagne) ... - mais ne figurent pas dans la "play list" de la Commission, et leur gouvernement a choisi un autre représentant à Bruxelles. Plusieurs candidats valables, comme Carl Bildt (PPE, suédois), Jaap de Hoop Scheffer (PPE, néerlandais), Michel Barnier (PPE, français), ou Karel De Gucht (libéral belge) ont le "tort" de ne pas être socialiste... Qui reste-t-il alors ...
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