(A BIHANGA) L'effectif somalien est désormais à peu près complet. Cela a été plus lent que prévu. Mais les Européens devraient commencer leur formation dans les prochains jours à Bihanga. Les premiers Somaliens ont commencé à arriver, depuis le jeudi 6 mai, à Bihanga. Par petits groupes. Très discrètement. Les Ougandais y tiennent. A l'aéroport d'Entebbe, arrivés de nuit, ils ont ainsi été d'abord dirigés vers un camp de l'armée ougandaise pour le premier processus d'enrôlement. Puis direction Bihanga, par petits groupes, en bus civil, également souvent la nuit.
A leur arrivée, les Somaliens entrent dans le processus d'incorporation spécifique à l’UPDF auquel les Européens ne sont pas mêlés directement. Leur paquetage - uniformes, vêtements, chaussures ou bottes, sacs... - leur a été remis. Les ensembles sont assez hétéroclites. Et, dans cette "bande" de jeunes hommes, dont plusieurs n’ont apparemment jamais vu la couleur d’un fusil, ni d'une armée, la discipline est un peu … improvisée. Les chefs de section ont toutes les peines du monde à obtenir un peu d’ordre. Mais la bonne humeur et la bonne volonté règnent. Et il suffit qu’arrive un appareil photo ou une caméra arrive pour susciter, en quelques secondes, un alignement quasi-parfait. Chacun voulant figurer, alors, sur la photo.
Première rencontre improvisée
Une première rencontre a lieu dans les baraquements ougandais. Les soldats somaliens viennent d’arriver. Et c’est leur première rencontre avec un officier européen. Un attroupement se forme spontanément. Et la conversation s’engage. Un des mentors irlandais – qui est le G1 du camp européen (responsable personnel et logement) a le contact facile. Ancien des Nations-Unies, il attaque tout de suite « Je ne parle pas vraiment l’arabe, juste quelques mots. Salam Aleikoum. Tout va bien ? » interroge-t-il. « Non » lui répond un « La nourriture. Ca ne va pas. » Et un autre d'ajouter en montrant sur ces doigts. « Trois fois par jour. C'est trop » !
D’où viennent-ils ? la réponse est souvent la même, Mogadiscio. En fait, certains viennent d’autres parties de la Somalie. Mais ils préféreront rester discrets sur leur origine. Comment est la situation en Somalie : « bien, bien »…
Les armes sous clé
Pour éviter tout problème, les Somaliens n’ont pas d’armes. Celles-ci sont consignées après chaque exercice dans l’armurerie, où veille la garde du camp, plutôt bien armée.
Les Ougandais restent très méfiants. Lors de la première sortie des Somaliens en groupe hors des baraquements, en rang, les gardiens de l’armurerie n'ont pas hésité à enclencher leur fusil.
La formation commune démarre ces jours-ci. Avec une répartition bien déterminée comme l'a expliqué, le colonel Bouillaud, un Français, chef adjoint de la mission : « Nous nous spécialisons sur la formation des jeunes cadres, officiers et sous-officiers ainsi que spécialistes. En parallèle, les Ougandais, vont continuer à donner aux jeunes recrues, une formation de base. Et, au fur et à mesure de cette formation de 6 mois, nous allons mixer nos efforts de façon à pouvoir, à la fin du stage, constituer des unités complètes. »
Pour avoir une autre idée de Kampala et de Bihanga, vous pouvez voir des images sur la newroom du Conseil de l'Union européenne : ici ou à télécharger
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