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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 16:04

(A Luxembourg - mis à jour 17h30) Les 27 ministres des Affaires étrangères réunis à Luxembourg ce lundi (14 juin) ont mis un peu plus encore la pression sur Israël pour qu'elle ouvre les portes vers Gaza. Mais ils ont renoncé à l'idée d'une enquête internationale, se contenant de l'enquête israélienne

Si la déclaration adoptée (1) se veut équilibrée condamnant les tirs de roquette (venant de la bande Gaza) et demandant la libération du soldat Ghilad Shalit, son objectif principal reste, ainsi que Catherine Ashton, la diplomate en chef de l'UE  l'a souligné, dans les colonnes du International Herald Tribune ce matin - de souligner le coté "insupportable" du blocus engagé par Israël contre Gaza ; un blocus « insoutenable » est-il mentionné plus diplomatiquement dans la déclaration. Ainsi qu'annoncé dans notre précédent post, les 27 se disent prêts à contribuer à la mise en oeuvre d'un « mécanisme » basé sur l'accord de 2005 pour permettre la réouverture des points frontières.

 

Un appel à la levée du blocus. « La situation à Gaza reste insoutenable. La politique continue de fermeture est inacceptable et politiquement contreproductive » soulignent les 27 (2). L'UE promeut « un changement fondamental et urgent conduisant à une solution durable à Gaza » et lance un appel « à une ouverture immédiate, soutenable et inconditionnels des points frontières pour le passage de l'aide humanitaire, des marchandises commerciales et des personnes de et vers Gaza, incluant les marchandises de la Cisjordanie ». 

L'offre de service des 27. L'Union européenne souligne sa disponibilité « sur la base de l'accord de 2005 » à un mécanisme permettant « la reconstruction de Gaza et la revitalisation de l'économie ». « L'objectif » est d'établir « un droit de passage régulier et entier par les points frontières terrestres, et si possible par mer, basé sur une liste de marchandises interdites » avec « dans le même temps un contrôe strict sur la destination des marchandises importées ». La Haute représentante, Catherine Asthon reçoit ainsi le mandat « d'engager des discussions avec le gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne, les membres du Quartet et d'autres ». La discussion continuera ensuite au prochain Conseil des Affaires étrangères, en juillet, pour présenter « différentes options » (lire également : Les 27 pourraient proposer un mécanisme de levée du blocus de Gaza). 

L'enquête internationale.

La mesure est de mise, plus que de mise. L'UE estime qu'une enquête « immédiate, impartiale, entière » restent sur les évènements et les circonstances est « essentielle ». Mais le coté international de l'enquête n'est plus une condition. C'est surtout une mesure d'efficacité. « Pour garder la confiance de la communauté internationale, elle devrait inclure une participation internationale crédible ». Et c'est tout. En fait les Européens acceptent ce qu'ont proposé les Israéliens : la création d'une commission d'enquête nationale, avec la participation de deux personnalités internationales : l'une Britannique, Lord Trimble (ancien Premier ministre protestant d'Irlande du Nord et prix Nobel de la paix 1998), l'autre canadienne, Ken Watkin, (ex-avocat général de l'armée canadienne). Comme l'a précisé B. Kouchner à quelques journalistes lors d'une intersession du Conseil : « l’aspect de l’enquête n’est pas abandonnée. Mais si on veut moins de pesanteur sur Gaza, il ne faut pas mélanger les choses. »

(mis à jour) Les commentaires de Bernard Kouchner : "De cette crise pourrait ressortir un allègement du blocus".

Lors d'une intersession du Conseil, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est en effet sorti pour donner quelques commentaires sur les discussions aux journalistes. « Nous voulons soulager la vie quotidienne de Gaza. Il faut leur donner de l’air. La situation actuelle n'est pas tenable. Le nombre de camions autorisés (2000) n'est pas suffisant, il en faudrait 12.000 pour ravitailler Gaza. » Et d'ajouter : « De cette crise pourrait ressortir un allègement du blocus. Le plus gros succès à confirmer serait d’arriver à une liste limitative de produits interdits ».

Ccela ne semble pas évident. « Ce n’est pas fait encore. » ajoute-t-il aussitôt. Il faut le « consentement israélien. Mais « Il y a des signes positifs » est-il. « Nous sommes dans le bon chemin. On pourrait avoir un assentiment dans la semaine. Si cela se fait, on pourra dire que la participation de l'UE aura été décisive. » Et de détailler : « Eubam n’est pas encore acceptée mais évoquée. Mais pas les marchandises, il va falloir y travailler. Quant à l'accès par la voie maritime, il est « pour l’instant inenvisageable. Et de toute façon le port de Gaza - qu'on a déjà reconstruit une fois - n’est pas adapté. » selon Bernard Kouchner. Concrètement « les points de passage seraient directement administrés par « Israéliens et l'autorité palestinienne (comme dans l'accord de 2005).

L'optismisme prudent est partagé par d'autres délégations. Ainsi un diplomate de la présidence espagnole m'a confié qu'Israël - mis sous pression américaine - sait "qu'il doit bouger". Mais il y a un point délicat à gérer, a-t-il souligné : « comment ouvrir les frontières sans donner l'impression que le Hamas est gagnant ». Et l'ouverture des frontières, même relative, fera une victime : « le business des tunnels qui alimente actuellement Gaza ».

(1) télécharger la déclaration des 27

(2) « The situation in Gaza remains unsustainable. The continued policy of closure is unacceptable and politically counterproductive. The EU calls for an urgent and fundamental change of policy leading to a durable solution to the situation in Gaza. »

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