Les principaux responsables "Affaires étrangères" du Parlement européen (Elmar Brok pour le PPE, Hannes Swoboda pour les S&D, Andrew Duff pour l'ALDE, Franziska Brantner pour les Verts) viennent de prendre leur plus belle plume pour faire part à Catherine Ashton, la Haute représentante pour les Affaires étrangères de l'UE, de leurs craintes concernant l'avenir de la direction civilo-militaire de crise (CPMD).
Pas assez de civils et trop de militaires... Dans cette lettre (dont j'ai pu prendre connaissance), ils se plaignent notamment de la composition par trop "militaire" de la nouvelle direction, dirigée par le directeur général adjoint Claude-France Arnould. Ainsi ils remarquent que la future unité de planning stratégique intégré (Integrated Strategic Planning), qui devra planifier les missions civiles comme militaires, serait composée en majorité de collaborateurs venant du monde militaire. « 18 out of its 23 collaborators having a military or defence related background ». Une préoccupation qui s'étend aussi à tous les postes de haut rangs de la CPMD : « the deputy director general, her deputy, her Chief of Staff and the Head of the Strategic Planning Unit share the same political-military background and have so far not been engaged in Civilian Crisis Management » expliquent-ils.
(crédit photo : présidence tchèque de l'UE - conseil informel des ministres de la défense - eu2009.cz)
Certaines missions "civiles laissées de coté... Au-delà de cette préoccupation, ponctuelle, les quatre rapporteurs du Parlement européen mettent en cause « le calendrier de la restructuration », peu de temps avant la proposition pour le service diplomatique soit faite, et « le fait que la structure proposée ne tienne pas compte des nombreuses activités communautaires dans le domaine de la gestion civile des crises ». Par exemple, ils estiment pas logique que des missions comme la mission de l'UE d'assistance aux frontières moldaves ukrainiennes (EUBAM Moldova/Ukraine) ou la mission de la Communauté européenne d'assistance à la police en Albanie (PAMECA) ne soient pas intégrées dans la nouvelle structure. Ce qui serait somme toute logique.
Commentaire : une Française dans la ligne de mire ? Ce n'est qu'un des premiers avatars (et sans doute pas le dernier) des mesures que nécessite la mise en place du service diplomatique et qui démontrent, qu'il ne s'agit pas d'une simple réorganisation, mais bel et bien d'une restructuration complète qui ne sera pas évidente. Les déceptions risquent d'échauffer les tempéraments et d'aiguiser les plumes. Il faudra sans doute raison garder durant ces prochains mois de toutes ces remises en cause qui ne seront peut-être que des règlements internes.
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