S'exprimant à l'occasion d'un débat organisé à l'ONU sur la paix et la sécurité en Afrique, le 19 mai dernier, le président djiboutien, Ismail Omar Guelleh n'a pas mâché ses mots sur la situation chez son voisin somalien, appelant le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l’ONU à « avoir une vision différente pour ressusciter la Somalie ».
La situation est « plus chaotique que jamais en Somalie », a-t-il estimé, mettant en cause l'inefficacité et les querelles internes au sein du gouvernement fédéral de transition. « Une pression doit être exercée sur les principaux éléments de la discorde au sein du Gouvernement somalien, ces derniers devant être avertis sans équivoque qu’ils ne peuvent plus continuer à saper les activités des autorités somaliennes ».
La capitale, Mogadiscio, n'est actuellement plus contrôlée, a-t-il ajouté. Et « Toute offensive gouvernementale pour déraciner les insurgés de Mogadiscio nécessitera une série de sérieuses mesures correctives dans le secteur de la sécurité ». Pour lui, il n'y a pas d'ambiguité : il faut décider « une bonne fois pour toutes, en l’absence d’options alternatives, de nettoyer la capitale somalienne et ses environs des militants extrémistes afin de sécuriser la ville, de rétablir l’ordre et l’état de droit ». Car « Sans une victoire à Mogadiscio, il sera impossible d’empêcher une désintégration pourtant évitable de la Somalie. » A l'inverse « Si la capitale est libérée, cela donnera au Gouvernement une base importante et solide pour contrôler tout le pays ».