Un Airbus à la peine entretenu par les Belges. La tournée a pris un peu plus de temps que prévu. Le bon vieux Airbus A310 a eu, en effet, bien toutes les peines du monde à nous ramener. Un oiseau ramassé au passage à l'atterrissage à Djibouti (escale pour le fuel) a obligé à faire une halte plus longue que prévue et un peu inorganisée dans la capitale du petit Etat de la corne de l'Afrique (lire plus loin). Le temps de se livrer à une introspection au scanner - prêté par la base aérienne des Mirages - pour vérifier que tout était en ordre et rien d'abimer. Et de repartir au petit matin vers la Réunion. Là, un mécano de la base s'est livré à une réparation maison filetant une pièce. Las ! L'avion officiel avait une panne plus sérieuse : un des alternateurs. C'était plus sérieux ! Et l'Airbus ne pouvait reprendre l'air pour une longue distance (réglementation de sécurité aérienne oblige). Il fallait donc rapatrier une pièce de Paris. Et le mécanicien - un belge de la société Sabena Technics (les avions militaires étant entretenus par cette société) - passa une bonne partie de son séjour aux Seychelles à l'installer.
La prise d'assaut du Kempinski... A Djibouti, la question, se posait de savoir où dormir. La salle d'accueil publique de l'aéroport est plutôt rustique (chaises en plastique et c'est tout) et fermée la nuit. Il ne pouvait être question d'y rester. La seule solution était de passer dans un hotel. Mais le seul disponible était le Kempinski Hotel ... Avec ses chambres à 360 euros (après négociation !), il n'était pourtant pas question pour la plupart des journalistes de faire comme les membres de la délégation - prendre une chambre pour quelques heures. La solution consistait donc à squatter très discrètement les transat de la piscine... Malheureusement un groupe de journalistes fut-il petit, ne passe pas inaperçu dans un hotel de cet ordre... Et l'ordre de repli a donc été donné par l'officier de presse. Heureusement, l'aéroport de Djibouti a également un "salon VIP" qui nous a été ouvert, où nous avons pu nous étendre mollement sur les canapés en skai colorés, jaune, bleu, vert. Les officiers djiboutiens n'étaient pas dupes de notre statut "pas très délégation" mais nous ont laissé faire. Avec ambiance bon enfant des dortoirs d'étudiants et extension collective des lumières. Finalement, à peine trois heures de sommeil plus tard, l'ordre est arrivé "debout l'avion est réparé", la lumière crue (néons) s'est rallumée brutalement. En quelques minutes, les journalistes d'ordinaire peu disciplinés, se sont levé, ont rangé paquetages, récupéré leurs passeports. Devant les yeux ébahis de l'officier de presse qui n'a jamais vu une telle "discipline" des journalistes "en opération" heureux de retrouver la chaude torpeur de l'A310 qui était devenu leur "seconde maison". Inutile cependant de préciser qu'à l'arrivée à la Réunion, vers 10 heures locales, nous étions déjà un peu les yeux dans les choux.
Plus sérieusement... quelques papiers vont suivre sur le dispositif anti-pirates aux Seychelles (français, espagnol et luxembourgeois), et des pirates de plus en plus organisés, la surveillance maritime à Mayotte et la lutte anti-immigration qui ressemble à un verre sans fond...