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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 11:00
Les Russes pourraient participer à la formation des soldats somaliens à Djibouti, annonçait triomphalement Bernard Kouchner devant la tribune de l'assemblée nationale le 7 octobre (lire ici), qui visait un accord bilatéral avec la Russie (un peu comme pour Eufor Tchad) (1). Apparemment, ce n'est pas vraiment décidé. Tout simplement. Car rien n'a été demandé concrètement aux Russes. « C'est surtout une idée de Bernard ! (Kouchner) » lâche un proche du dossier. Selon un diplomate présent à Moscou, la discussion entre Bernard Kouchner et son homologue russe, Serguei Lavrov, a été assez générale. En réponse à la demande française, le ministre Russe aurait simplement affirmé sa disponibilité à étudier toute proposition que pourrait lui faire parvenir la France dès qu'il y aurait une demande précise, un courrier. Mais, rien de plus. Lavrov a même un peu vanné son homologue français à propos des règles de livraison d'armes. Bernard Kouchner aurait, en effet, suggéré que les Russes pourraient fournir des armes car les Français, eux, ne le pouvaient pas, à cause des différentes règles d'exportation. "Vous savez. Nous avons les mêmes règles que vous" lui aurait rétorqué alors Lavrov, non sans ironie. On comprend donc que, interrogé par les journalistes lors du déplacement dans les Seychelles, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, se soit montré plutôt (très) prudent : « J'ai eu le sentiment que la Russie était assez ouverte à la question ». On a connu plus enthousiaste ! D'un autre coté, les Russes sont très tentés de reprendre "pied" d'une manière ou d'une autre avec le gouvernement somalien qui a été une de leurs pièces maîtresses en Afrique (avec l'Ethiopie, ou plutôt en alternance). Lire aussi : la Mission Eusec Somalia se dessine

(1)
Bernard Kouchner et Hervé Morin, avaient eu des discussions, à l’occasion de la session du Conseil de coopération franco-russe sur les questions de sécurité (CCQS), avec leurs homologues respectifs, Sergueï Lavrov (affaires étrangères) et Anatoly Serkioukov (défense), ainsi qu'avec le président Dmitri Medvedev. Des conversations qui avaient porté, selon le Quai d'Orsay, sur l'engagement russe dans différentes opérations de l'UE (Eufor Tchad et Somalie), et sur le nucléaire iranien, ainsi que sur le Moyen-Orient, l’Afghanistan et la Corée du Nord.
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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 08:00
La volonté française de promouvoir une mission européenne de formation des forces de sécurité somaliennes est connue. Après Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, qui avait lancé un appel à ses homologues européens "à participer à l'effort de formation des forces somaliennes", lors de sa visite à Djibouti, Hervé Morin, le ministre de la Défense, l'a encore redit lors de son déplacement dans l'Océan indien. "L'effondrement du pays est la cause de la piraterie. Il faut traiter aussi les causes". Pour parvenir à "la restauration" de l'Etat somalien, "il faut donner les moyens au gouvernement somalien de reconstruire et de reconstituer progressivement les éléments assurant la sécurité et la stabilité du pays", a précisé le Ministre. "Nous, nous faisons cet effort. Ce que nous espérons, c'est que d'autres pays européens le fassent". 

Une dizaine de pays participant ? Est-ce l'effet de cet appel ou, comme le remarque un diplomate en poste à Bruxelles, « une prise de conscience de la faisabilité de l’opération », sans doute un peu des deux. Toujours est-il qu'aujourd'hui à Bruxelles, il existe une atmosphère plutôt favorable la mise en place de cette misson. « Personne n'a émis d'objection - poursuit ce diplomate -. Bien sûr, il reste un certain nombre de questions à régler, notamment le suivi des militaires formés, mais on sent un lent mouvement ». A Göteborg, fin septembre, on comptait ainsi trois à quatre pays soutenant l'opération : outre Chypre et le Luxembourg qui participent déjà à l'expérimentation française - Chypre en fournissant des moyens, le Luxembourg en finançant l'opération - l'Allemagne avait manifesté son soutien à l'opération, ainsi que l'Espagne, de façon plus timide. Ils sont aujourd'hui une petite dizaine de pays aujourd'hui à soutenir plus ou moins activement cette nouvelle mission PESD. La Pologne et la Finlande étudient ainsi sérieusement leur participation avec l'envoi de formateurs, l'Autriche et la Hongrie ont également un préjugé favorable mais "n'ont pas encore pas pris de décision" comme nous l'a confirmé un diplomate. C'est ce qu'on pourrait nommer l'effet "Eufor Tchad".

La mission Eusec Somalia, premiers contours

Options discutées. A Bruxelles, les experts ont commencé, depuis plusieurs semaines, à travailler sérieusement. Un papier d'options a ainsi été distribué aux différentes délégations en octobre (c'est le deuxième papier après celui distribué en juillet). L'objectif est d'arriver à une décision politique au Conseil des Ministres de la Défense/Affaires étrangères de fin novembre, approuvant un Concept de gestion de crises (CMC), ce qui permettra de lancer le processus de planification opérationnelle. Celle-ci devrait être assez rapide. Car l
a mission "Eusec Somalia" sera assez légère en termes d'effectifs : environ 100-150 personnes.

Une mission civile, pour l'entraînement. 
La mission "d'assistance à la réforme de sécurité, incluant un entraînement des forces somaliennes" serait une mission "civile" au sens européen. Ce qui signifie que la planification et le suivi de l'opération est assuré par le CPCC ("l'Etat-major civil" de l'UE). Elle viserait, en premier lieu, à l'entraînement des militaires somaliens. Le nombre n'est pas exactement fixé, mais il s'agirait de quelques milliers (entre 2 et 5000 personnes). La formation serait assez sommaire, de quelques semaines (3 à 6 semaines), calquée sur le modèle français, destinée avant tout à "former l'esprit de groupe, le respect de la discipline, les notions tactiques de base, l'évolution en unité, l'utilisation des armes". Auquel s'ajouterait un volet "droits de l'homme" et "droit international humanitaire" dans l'esprit européen. Elle se déroulerait dans des lieux situés hors de Somalie. Trois pays sont désignés pour l'instant : Djibouti, Tanzanie, Ouganda.

... avec un volet "paiement" des soldats.
La mission européenne ne s'arrêterait pas à l'entraînement. Mais concernerait ensuite le paiement des soldats. "Rien ne sert de former des soldats si ensuite on ne peut le payer" assure un militaire européen. "Ils vont se volatiser et retourner dans leurs foyers ou chez les rebelles" complète un autre. La mission vise donc à assurer un paiement des salaires pour préserver leur présence dans l'armée somalienne. Cela pose plusieurs problèmes : contrôler la chaîne de paiement (l'expérience acquise dans l'opération Eusec Congo pourra être utile), éviter le dérapage financier et contrôler le budget nécessaire (pour éviter une tendance inflationniste à l'afghane), avoir une présentation politique qui concilie les visions différentes des Etats membres en matière de coopération militaire. Payer des armées d'Etats tiers sur le budget de l'Union européenne peut, en effet, paraître choquant à certains pays ou contraire à la politique "civile" de l'UE. Une des pistes suivies pourrait donc être de soutenir (financièrement et de façon logistique) l'Union africaine qui serait chargée de verser l'argent aux Somaliens (ce qui est déjà fait pour les soldats de l'Amisom, le budget européen payant en partie les forces de la paix africaines déployées en Somalie).  

L'engagement américain

Présence diversifiée. Ce qui facilite l'engagement européen et lève les éventuelles réticences, c'est l'engagement américain très net envers la Somalie. Un engagement très diversifié : entraînement de soldats, livraisons d'armes légères et d'équipement à l'armée du GFT, et apport financier. Fin juin, les Etats-Unis auraient déjà livré au moins 40 tonnes d’armes et de munitions aux forces du gouvernement transitoire somalien, pour un montant aux alentours de 10 millions d’euros, selon un représentant du Département d’État. Les Américains aident également à l’entraînement des forces somaliennes, via les Djiboutiens, en "fournissant des tentes" et divers matériels. Un support logistique est également apporté aux Ougandais et Burundais qui forment actuellement les seules troupes de l’AMISOM. On sait également que c'est une société américaine qui forme les policiers somaliens en Jordanie...

NB : Les premiers soldats somaliens formés par la France, de façon bilatérale à Djibouti, sont arrivés mardi à Mogadiscio, en provenance de Djibouti dans un avion privé. Selon les sources somaliennes, les troupes ainsi formées seraient au nombre de 800. Ce qui ne correspond pas au chiffre fourni par les Français qui parlent d'environ 500 personnes formées en deux temps (150 en août, 350 en octobre). 
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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 01:45
C'est un CSU, Chrétien-démocrate bavarois, le baron Karl-Theodor zu Guttenberg, qui hérite du portefeuille du ministère de la Défense dans le nouveau gouvernement Merkel qui vient d'être formé samedi. Il succède à Franz-Josef Jung, parti au ministère du Travail. Il devra notamment mener à bien la campagne d'Afghanistan. Et notamment augmenter les effectifs affectés à la formation de l'armée et de la police afghanes comme l'a prévu l'accord de gouvernement.

Un jeunot... Agé de seulement 37 ans - il est né le 5 décembre 1971 -, après son baccalauréat en 1991, Karl-Théodor n'a pas vraiment un parcours qui le prédestinait au ministère de la Défense, mis à part un service militaire effectué aux chasseurs alpins de la 23e brigade d'infanterie de montagne de Mittenwald (dont le signe est l'Edelweis) et est officier de réserve. Il fait des études de droit et sciences politiques à Bayreuth et Münich. Sa thèse en doctorat (obtenue en 2007) porte sur un sujet d'avenir : Constitution et traité constitutionnel : "étapes du développement constitutionnel aux USA et dans l'Union européenne". Il entre dans l'entreprise familiale Guttenberg, où il ne fait qu'un tour, pour surtout entrer en politique. Membre de la CSU, il en franchit les étapes pour devenir secrétaire de l'Union sociale-chrétienne bavaroise en 2008. Il est nommé ensuite ministre de l'Economie dans le gouvernement fédéral en février 2009, où il affiche un libéralisme bien trempé, s'opposant notamment à la mise en place d'un salaire minimum.

Le fils de... Baron, Karl-Theodor est issu d'une famille noble de la plus haute extraction, franque depuis l'origine, et a toujours été "bien" entouré. Son père Enoch est musicien et écologiste avant l'heure puisqu'un des fondateurs de la  Ligue pour l'Environnement et Conservation de la Nature en Allemagne (BUND). Son grand-père, officier dans la Wehrmacht, participa à l'attentat contre Hitler le 20 juillet 1944. A la libération, il opte pour la CSU où se montra un vibrant opposant à la politique Ost-Europa de Willy Brandt (il a écrit plusieurs ouvrages sur ce sujet : Die neue Ostpolitik, et également écrit un ouvrage (en 1970) sur le futur de l'Europe). Sa mère s'est remariée avec Adolf von Ribbentrop, le fils du ministre des Affaires étrangères d'Hitler de 1938 à 1945, condamné par le tribunal de Nüremberg et exécuté.
Karl-Theodor
a épousé Stephanie, comtesse de Bismarck-Schönhausen (arrière-arrière-petite-fille d'Otto von Bismarck), fondatrice d'une association de lutte contre la pédopornographie, "Innocence en danger", avec la ministre de la Famille, Von der Leyen. Ils ont deux filles.
Karl-Theodor avec Stéphanie, sa femme. (Crédit photo : zu Guttenberg)

A noter que le ministre des Affaires étrangères est le chef du parti libéral FDP Guido Westerwelle. Et que le ministre de la santé, Philip Rössler, vietnamien d'origine (adopté par une famille allemande) est un ancien officier médecin de la Bundeswehr.
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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 15:37

Les chiffres de la piraterie ont augmenté de façon importante dans le monde en 2009, selon le Bureau maritime international de la Chambre internationale de commerce (BMI), basé à Londres. Cette augmentation atteint 200% pour la même période 2008.

Les pirates somaliens auteurs de la moitié des actes. Au total, sur toute la planète, 306 incidents ont été recensés pour les neuf premiers mois de 2009, à comparer aux 293 recensés pour toute l'année 2008. L'augmentation de ces attaques est essentiellement due à l'activité des pirates somaliens (Golfe d'Aden, Mer rouge,
mer d'Arabie, Somalie, Kenya, Seychelles et Océan Indien) : 169 incidents à comparer aux 113 pour toute l'année 2008. Si une baisse des attaques a été constatée au troisième trimestre 2009 (63 incidents), comparé au premier et second trimestres 2009 (103 et 140 incidents respectivement), elle est essentiellement due à la mousson, précise le BMI. Information confirmée du coté des spécialistes maritimes d'Atalanta, l'opération européenne anti-piraterie.

Bilan par zone en chiffres. Sur toute la planète, 114 navires ont été pris par abordage et 34 capturés tandis qu'on recensait 70 tentatives d'attaques et
88 tentatives avec usage d'armes. Un total de 661 membres d'équipage ont été retenus en otage, 12 kidnappés, 6 tués et 8 portés disparus. L'essentiel des prises a été réalisée par les pirates somaliens : 32 navires capturés pour les neuf premiers mois de 2009 avec 533 membres d'équipage retenus en otage, 4 morts, 8 blessés et 1 disparu. La seconde zone la plus à risque reste celle au large du Nigeria : avec 20 attaques recensées officiellement, essentiellement en lien avec l'industrie pétrolière. La troisième zone est le port de Chittagong au Bangladesh (12 attaques recensées, dont 10 avec succès, à comparer aux 9 de la même période en 2008).

Effet des mesures anti-piraterie. Le nombre d'attaques réussies est globalement en baisse, passant d'une moyenne d'un pour 6.4 navires en 2008 à un pour neuf navires en 2009. Si on ne regarde que les pirates somaliens, le "taux de capture" est supérieur (l'objectif des pirates étant la rançon et non le vol d'objets à bord) ; mais le taux de réussite est également en baisse, diminuant de moitié, passant de 2 sur 5 (42 captures sur 113 incidents) pour toute l'année 2008, à 1 sur 5 (32 captures sur 169 incidents) pour les neuf premiers mois 2009. "Les navires de guerre opérant au large de la Somalie continuent de jouer un rôle primordial pour contenir la menace des pirates" estime le directeur du BMI Captain Pottengal Mukundan. Et "les mesures de sécurité prises par les navires marchands ont aussi rendu plus difficile pour les pirates la saisie des bateaux". Il n'empêche que les attaques continuent. Et que "les pirates semblent plus prêts à tout pour capturer les navires". La piraterie s'est ainsi étendue, ne menaçant pas seulement le Golfe d'Aden et la côte est de la Somalie mais aussi la mer rouge, le détroit de Bab el Mandab et la côte est d'Oman. (on peut rajouter à ce bilan la zone des Seychelles qui semble désormais directement menacé).

A noter : j'ai bien cherché dans le rapport, nulle trace d'une attaque dans les eaux suédoises ou de mention de l'Arctic sea  attaqué par des "pirates"...

Pour télécharger le rapport trimestriel du BMi

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 22:27
Le gouvernement des Seychelles vient de décider de déployer du personnel armé dans les îles au nord et au sud de Mahé (l'ile principale de l'archipel), suivant en cela une recommandation du Comité de haut niveau sur la piraterie. Cela fait suite à la capture d'un cargo panaméen, le Al Khaliq, jeudi, dans les eaux de la ZEE seychelloises (180 miles des cotes ouest de Mahé) et fait partie du dispositif de dissuasion mis en place au niveau international. Il vise également à contrecarrer la possible utilisation comme base arrière ou de repli de certains ilôts par les pirates (lire autour des Seychelles, base et renseignements). Et permet de placer des points d'observation à terre, complément des points d'observation en mer.
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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 11:17
Finalement les 27 auront été plus vite qu'annoncé. Les deux accords avec les Seychelles - SOFA - statut des forces et échange de lettres pour le transfert des pirates (lire conditions et modalités) - ont été adopté dans la foulée, sans débat, ce vendredi, au Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures réunis à Luxembourg (en "point A"). Ils vont notamment permettre aux forces européennes anti-piraterie "Eunavor Atalanta", quelle que soit la nationalité du navire concerné (1), de transférer et faire juger par les autorités seychelloises les suspects appréhendés dans les eaux de l'archipel (ou si un Seychellois a été visé par l'attaque).

Les textes avaient, en effet, déjà été avalisés par les deux parties concernés. Du coté, de l'UE, ils avaient été examinés à plusieurs reprises durant le mois de septembre et d'octobre par les experts du groupe des relations extérieures. Le tampon "bon pour approbation" avait été mis, de façon politique, par les ambassadeurs des 27, en réunion le 22 octobre (le point avait été rajouté à l'ordre du jour du Coreper in extremis). Il était donc inutile d'attendre trois jours de plus, la réunion des Ministres des Affaires étrangères. Comme il est d'usage, en effet, au niveau de l'Union européenne, tout texte déjà avalisé, qui ne mérite pas discussion supplémentaire (ou un momentum plus solennel politiquement), peut être adopté à n'importe quelle réunion du Conseil, quelle que soit la composition de la délégation ministérielle (voire même par procédure écrite, s'il n'y a pas de réunion de Conseil prévue).

L'accélération des attaques de pirates obligeait à trouver une solution juridique, rationnelle, rapidement, pour faire face à la possible arrestation de suspects. Tout comme il devenait nécessaire de "régulariser" de façon formelle, la présence de forces "Atalanta" (terrestre, maritime, aérienne) dans l'archipel.

(1) Le navire norvégien ou tout autre navire ou équipe qui ne fait pas partie de l'UE mais est partie intégrante à l'opération Atalanta peut donc bénéficier de cet accord. En revanche, un navire d'un Etat membre de l'UE qui est sous pavillon de l'Otan ou de la CTF 151 ou sous pavillon national ne peut (théoriquement) en bénéficier. Il pourrait alors changer de pavillon et prendre celui d'Atalanta au moment de la capture des pirates (ce changement de pavillon doit normalement intervenir avant la saisine des pirates).
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 23:40
L'Union européenne devrait signer très prochainement un accord avec l'Autralie sur la sécurité de l'échange d'informations classifiées. Cet accord fait suite à un accord cadre de partenariat signé il y a un an (29 octobre 2008) destiné, entre autres, à renforcer la coopération et le dialogue bilatéral et multilatéral dans la politique étrangère et les intérêts de sécurité global. La négociation avait débuté rapidement à l'initiative des Australiens (19 décembre 2008). Le Conseil de l'UE autorisait l'ouverture de négociations quelques mois plus tard (9 mars 2009). Les parties sont tombés d'accord au niveau technique ce mois d'octobre. Cet accord ouvre la voie à d'autres, notamment, la participation australienne à une mission de la PESD, comme Atalanta ... par exemple (lire les Wallabies à temps partiel dans Atalanta).
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 22:53
La rencontre entre le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen et le ministre de la Défense australien, John Faulkner, devrait être l'heure des mises au point. Avant de partir pour Bratislava, où se tient la réunion des ministre de la Défense de l'OTAN, l'Australien a, en effet, donné une interview à ABC Radio où il a dit clairement sa volonté de voir la mission se terminer le plus tôt possible. "I've certainly asked the Australian Defence Force for any recommendations they have about ensuring we do complete that important role and responsibility both effectively, but in the shortest time frame possible". ajoutant, ensuite : "I don't want to see Australian troops in Afghanistan a day longer than is necessary."
Les Australiens qui ont 1500 hommes, la plupart en Uruzgan, craignent de se sentir un peu seuls après le départ des Néerlandais de cette province l'année prochaine. La réunion de Bratislava doit notamment décider qui reprendra le commandement. Et les Australiens n'y tiennent manifestement pas. Mais alors pas du tout... 
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 20:30
Les ministres de la Défense de l'OTAN sont réunis en ce moment à Bratislava et auront vendredi au lunch une discussion autour de l'engagement en Afghanistan. Le porte-parole de l'organisation, James Appaturai, est venu présenter devant la presse quelques idées que compte développer le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, demain. Et j'en suis tombé par terre.

Qui vole un oeuf... Que dit James : « En Afghanistan vous ne pouvez pas séparer le contre terrorisme de la lutte contre l’insurrection. Pour rendre l’Afghanistan capable de résister au terrorisme pour le long terme, il doit être aussi capable de résister à l’insurrection, parce que vous ne pouvez pas séparer les talibans d’Al Qaida. Et vous ne pouvez présumer qu’ils pourront être séparés dans le futur. Les talibans étaient aussi al Qaida dans le passé. Il n’y a pas de voie possible que les talibans ne soient pas Al Qaida dans le futur.
» En bref, une version modernisée de qui vole un oeuf, vole un boeuf, et qui vole un boeuf tue son chien et massacre la terre entière...

Rengagez-vous ! Après son analyse stratégique à trois sous, Appaturai alias Rasmussen en tire une conséquence « Un large effort doit donc être fait au niveau civil et militaire. La transition c'est mettre les ressources en place pour rendre les forces afghanes rapidement en mesure de conduire la sécurité, province par province, district par district. Ce sont les forces afghanes qui ont le lead et les forces de l’OTAN en soutien. C’est çà l’essence de la transition. (...) Nous avons besoin de plus d’efforts. Et d’une meilleure coordination entre le civil et le militaire.
».

Effarant ! Premièrement, ce postulat me semble aller à l'encontre de ce que disent plusieurs experts sur la situation afghane : très complexe bien sûr où il est difficile de démêler les échevaux. Mais où tout rebelle n'est pas taliban et tout taliban pas d'Al Qaida. Bref, ils raffinent là où Appaturai et Rasmussen grossissent. Deuxièmement, on sait très bien qu'entre la population et les insurgés, il y a des "passerelles" (pour être gentil), un soutien logistique (pour être plus précis), des alternances parfois (rebelle la nuit, civil le jour). On pourrait donc compléter l'équation et arriver à civils = terroristes. Ce qui peut alors tout justifier, y compris un ou deux bombardements erratiques, voire plus...
Si cette approche devrait être maintenue, je ne vois pas comment nous pourrons convaincre les opinions publiques d'accepter des efforts supplémentaires, en hommes et en financement pour l'Afghanistan. Sur le long terme, nos populations  ne suivront pas. Inutile d'envoyer des renforts. Troisièmement, on a l'impression que l'OTAN n'a rien appris en quelques années, que les dernières évolutions stratégiques données à grand renfort de média restent, en fait, les mêmes. Ni des leçons du passé, notamment de la guerre d'indépendance algérienne et de l'attitude face au FLN. Quatrièmement. Je ne vois pas comment les Afghans auront le lead et les civils pourront s'engager sereinement auprès d'une Organisation militaire qui défend ce type d'approche. Comment mener une action civile, différenciée, si à coté, des membres des mêmes pays mènent une politique de "tout le monde dans le même sac" et du "tout répressif" ? Cinquièmement. Avoir une action civilo-militaire implique que les civils aient autant de poids, voire plus que les militaires dans la définition de la stratégie. Cela ne me semble pas toujours être le cas ! D'un point de vue philosophique, cette approche ne me paraît pas vraiment conforme aux objectifs de l'UE.
(écoutez l'explication, cela démarre après 4'30 minutes)
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 12:03
Attaque non réussie sur un navire italien. Un nouveau navire marchand a été attaqué par les pirates aux petites heures de la matinée ce matin, apprend-on du QG d'Eunavfor Atalanta (la force européenne anti piraterie), au large des côtes du sud de la Somalie (400 miles nautiques de Mombasa). Il était un peu moins de 5 heures (GMT - 8 heures locales) quand le Jolly Rosso (*), un cargo porte-containers RoRo italien de 200 mètres et jaugeant 31.000 tonnes, a été attaqué par 2 skiffs avec à bord 4 ou 5 personnes chacun. Les pirates ont ouvert le feut et tiré trois grenades au RPG en direction du navire. Celui-ci a pris toutes les mesures de sécurité et tenté de s'échapper en mettant la vitesse maximum. Pendant ce temps, les navires de guerre dans la zone - la frégate belge Louise Marie (qui fait partie d'Atalanta et n'était pas loin) ainsi que le navire américain USS Donald Cook de l'OTAN (CTF 508) sont intervenus. Le navire marchand a finalement pu échapper à ses poursuivants malgré ce qu'on avait pu craindre un moment. Un avion de patrouille maritime d'Eunavfor basé aux Seychelles a été envoyé sur place pour observer la zone et repérer d'éventuels pirates. (crédit photo : Linea Messina)

Capture d'un cargo panaméen. Dans le même temps, le MV
Al Khaliq, un vraquier battant pavillon panaméen de 180 m a été attaqué à 180 miles nautiques à l'ouest des Seychelles. Lui n'a pu s'échapper et a été capturé par les pirates. Lors d'un contact avec le navire, on apprenait que deux pirates étaient montés à bord et tentaient d'accéder aux espaces de vie du navire. Un autre avion de patrouille maritime d'Eunavfor, des Seychelles, a pu confirmé la situation. Au moins six pirates seraient à bord. Le bateau mère a été remonté à bord avec une grue. Et les deux skiffs mis en remorque. Le navire des gardes-côtes des Seychelles s'est aussi rendu sur place.
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.