Mauvaise pioche mardi, dans le bassin somalien. L'hélicoptère de la frégate allemande Bremen (qui participe à l'opération européenne anti-piraterie Atalanta) avait bien repéré trois bateaux suspects au large des Seychelles (0109S 5355E), un bateau-mère, de 10 mètres de long, et deux petits skiffs, avec 4-5 personnes à bord. Des tirs de semonce ont été effectués et les bateaux suspects ont stoppé, apprend-on du QG d'Atalanta. Le temps que l'équipe de visite du Bremen arrive, l'équipage de l'hélicoptère pouvait observer sur les personnes à bord des bateaux balançaient par-dessus bord certains objets (manoeuvre classique chez les pirates mais peu ordinaire chez des pêcheurs). A bord, les militaires découvrent des grappins, des munitions, un GPS et 10 barils de fuel. Et aucun équipement de pêche. Mais pas vraiment de preuve. Après avoir confisqué tous les équipements pouvant servir à un acte de piraterie, les 11 "suspects" et leurs bateaux ont été autorisés à reprendre la mer sur le gros bateau. Les deux skiffs ont été coulés par la frégate.
(Photo : Bundeswehr)
C'est finalement vers Bossasso, au Puntland (région semi autonome de Somalie) que le BCR Somme s'est dirigé pour livrer les 5 hommes qui avaient commis l'imprudence de s'attaquer au navire-amiral de l'Alindien - le commandant des forces françaises dans l'Océan indien.
Cette solution a été préférée au rapatriement en France, trop compliqué politiquement (1) et difficile juridiquement. Il y avait de toute façon un sacré problème de preuve matérielle. Ni armes, ni vivres n'avaient été trouvés à bord du skiff ; les Somaliens ayant tout jeté à bord. C'est la quatrième fois que la France remet des suspects aux autorités du Puntland. (Comme d'habitude), un bateau des gardes côtés du Puntland s'est approché du navire de guerre français pour prendre en charge les prisonniers.
Puntland, région "fédérale" de Somalie. Située au nord-est de la Somalie, près du Somaliland, cette région revendique non pas une scission de la Somalie, mais son autonomie dans un cadre fédéral. Elle veut se doter de son propre drapeau et son propre emblème et développe un corps de gardes-côtes qui pourrait être une des solutions à la piraterie. Si officiellement aucun contact n'existe avec cette région - soutien européen au gouvernement central oblige - de fait les contacts existent. Et de temps à autre les militaires (OTAN, EUNAVFOR, national) sont en contact.
Un corps de gardes-côtes en devenir. Comme témoigne un militaire français de retour de la région, « même s'il faut prendre certaines de leurs déclarations avec précaution, on sent néanmoins de la part des autorités du Puntland une nette volonté de lutter contre la piraterie ». Et Christian Ménard - député français UMP, de Châteaulin (Bretagne), auteur d'un très intéressant rapport sur la piraterie maritime qui vient de revenir d'une visite de quelques jours à Djibouti avec le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche - acquiesce. « Je crois beaucoup aux gardes-côtes. Il faut encourager et soutenir les autorités du Somaliland, du Puntland particulièrement à former des gardes-côtes, s'équiper. La mise en place de centres formation régionaux à Sanaa (Yemen), Djibouti et Dar-el-Salaam (Tanzanie) est une excellente chose, que l'Europe devrait soutenir rapidement. Il faut que les financements se débloquent ».
(1) La France a toujours un homme pris en otage en Somalie.
(English summary) On Friday, 9 October, the Cabinet Committee on Foreign and Security Policy discussed Finland’s participation in international crisis management. First decision : due to the military crisis management spending limits, Finland would not be able to send a ship to take part in the EU naval operation (Atalanta) off the Somali coast until 2011 at the earliest. Afghanistan and Kosovo will remain Finland’s key areas in military and civilian crisis management. Of the 200 peacekeepers serving in Afghanistan, 86 participate in the ISAF operation’s support functions helping in the organisation of the country’s elections.
Finland's priority area remains in northern Afghanistan. In terms of the number of peace keepers, Finland ranks third in the EU Police mission in Afghanistan (EUPOL). The strength of the KFOR troops in Kosovo will be reduced. For the time being, Finland will continue in the lead nation role of the Multinational Task Force Centre, but the number of Finnish troops will be reduced too. Participation in the EU’s rule-of-law mission EULEX in Kosovo will be continued with about 60 experts. Finland will also continue to engage in military crisis management in Chad, and Finland will maintain an important role in the EU’s civilian crisis management operation in Georgia. Some 700 soldiers currently participate in military crisis management operations and 150 experts in civilian crisis management functions.
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militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie,
Tchad).
L'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.