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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 11:00

(A Palma de Majorque) Si l'Espagne et la France ont été les premiers à annoncer leur participation à la mission européenne de formation des militaires somaliens (EUTM), ils ne sont pas les seuls. Selon les derniers chiffres communiqués, hier à la réunion informelle des ministres de la Défense de l'UE, l'Espagne fournira 15 personnels au Quartier général et 30 formateurs spécialisés en guérilla urbaine et recherche d'IED, la France environ 30 personnes ; l'Allemagne : une contribution "adéquate" d'un format équivalent (entre 20 et 30 personnes selon un expert allemand) ; l'Italie : environ 20 personnes de différentes armes ; le Portugal : 17 formateurs ; la Grèce : 5 personnes, le Royaume-Uni : 1 planificateur. La Pologne, la Belgique et Malte avec des instructeurs dont le nombre exact reste à définir, etc... Quant au service médical - qui est une nécessité de terrain et une condition mise par certains Etats pour participer à la mission - on est toujours en train de le rechercher. Mais sa dimension et son format ont été réduits, ce pourra ne pas être un vrai rôle 2.

Nb : la décision cadrant la mission EUTM Somalia a été publiée au JO L044 . détails ici

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 08:18
Pour ceux qui veulent jeter un oeil sur le projet de décision définissant la mission de formation des militaires somaliens (EUTM), avant sa publication au JO de l'UE, voici une version électronique quasi-définitive, à télécharger ici.
Décision déjà commentée précédemment

Lire également :
EUTM Somalia: les principales étapes
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 06:44
Selon mes dernières informations, la planification de la mission de formation des militaires somaliens en Ouganda (EUTM) s'accélère (1). Après l'Initial military directive (IMD), le chef de mission, le colonel espagnol Ellul devrait pouvoir faire le Conops (Concept d'opération), ainsi que les PGR (permanent general requirements) qui permettent de définir exactement les besoins. Ce Conops pourrait être approuvé rapidement par le groupe politico-militaire (sauf problème inopiné - ce qui peut toujours survenir),  puis monter au Cops, fin février et au Conseil dans la foulée (en point A ou par procédure de silence). Le plan d'opération pourrait être adopté en mars. Et des premiers éléments déjà envoyés pour préparer le terrain (équipe préparatoire).

(1)
Mission de formation des militaires somaliens, une étape franchie
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 00:18

C'est une question essentielle. Si les effectifs d'encadrement et de formateurs pour la mission de formation des militaires somaliens en Ouganda (EUTM Somalia) devraient être à peu près fournis (1), il manque encore un point essentiel pour la bonne conduite de la mission : qui va assurer le Rôle 2, les services médicaux sur place ? La question n'est pas résolue. « C'est un problème » reconnaît un expert du dossier. « Nous attendons une proposition d'un Etat membre. Sinon nous devrons attendre une proposition d'un Etat tiers ou avoir recours à l'out-sourcing (1) ». Elle pourrait être résolue lors du processus de génération de force. Pour l'instant, en effet, il n'existe que des « propositions informelles » des Etats.

Un besoin détecté. La mission d'évaluation avait montré qu'il y avait un besoin de service médical renforcé. Le camp d'entraînement des Ougandais ne disposant que d'une capacité chirurgicale limitée. Certes il ne s'agit pas d'un "rôle 2" complet, comme au Tchad (où il y avait une centaine d'hommes et plusieurs blocs chirurgicaux). Car les risques sont limités. Il n'y a pas d'engagement de troupes. Une double équipe chirurgicale, bien équipée et dotée, avec anesthésie et différents matériels de réveil et réanimation est cependant nécessaire, disposant d'un hélicoptère pour les Evasan (évacuation sanitaire). Car un accident lors d'un entraînement, un accident de tir est tout à fait envisageable, et même largement problable, sur une durée d'un an de mission. Et il faut toujours prévoir le pire : un attentat ou un acte désespéré terroriste. Les milices Al Shabab ont ainsi menacé l'Ouganda de s'en prendre à eux, pour leur faire payer leur soutien important à l'AMISOM et au gouvernement transitoire somalien (GFT). La mission n'est qu'en apparence, sans danger.

(1) 50-60 Espagnols, 30 Français au moins, 10-20 Italiens, autant d'Allemands, etc...

(2) Une solution privée employée en Géorgie, non sans risque d'ailleurs : un ambulancier est mort sur une mine. Géorgie: une mine explose au passage d'un véhicule des observateurs de l'UE. Bilan: 1 mort

 



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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 19:00
La mission européenne d'assistance à la formation des forces de sécurité somalienne (EUTM) a nécessité une lente maturation au sein des Etats membres et d'un double adoubement international et local. Rappel des principales étapes (politiques).

Une lente maturation au sein de l'UE

• Le 23 avril 2009, les Européens et la communauté internationale s'engage à aider la Somalie : 213 millions $ dont la moitié venant de l'UE et de ses Etats membres ; l'initiative voit le jour (lire :
Somalie : la France va former 500 militaires somaliens à Djibouti)

• Le 18 mai 2009, les Français qui viennent de commencer une formation de soldats somaliens à Djibouti, présentent l'initiative au conseil des Ministres de la Défense (lire :
Vers une mission UE de formation de l'armée somalienne? Initiative fr.).

• Fin mai, le Haut représentant, Javier Solana, prend sa plume pour rappeller l'urgence d'une action et secouer un peu les esprits (lire :
Somalie: Solana rappelle les Etats membres à leurs devoirs)

• Début juillet, un premier papier d'options est préparé par les militaires.

• Les hésitations se font cependant toujours sentir. Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères qui préside le Conseil le confirme à la mi-juillet (lire :
La mission "sécurité" pour la Somalie, toujours à l'étude...). En attendant, le Conseil temporise et vote, le 27 juillet 2009, des conclusions qui visent à « renforcer la participation de l'UE aux efforts déployés en faveur de la paix et du développement en Somalie » et « étudie(r) les possibilités qui s'offrent à l'UE pour contribuer aux efforts de la communauté internationale, notamment dans le domaine de la sécurité ». C'est vague. Mais cela permet d'encourager les militaires à faire leur travail.

• Le 29 septembre, à la réunion des ministres de Göteborg, les discussions se précisent autour de questions délicates (lire :
Les Européens pas très enthousiastes pour une mission Eusec en Somalie).

• Le 17 novembre, ca se débloque. Le Conseil des ministres de la Défense et des Affaires étrangères déclare que « tout soutien supplémentaire de l'UE au secteur de la sécurité en Somalie devrait être envisagé dans le cadre d'une approche globale de l'UE à l'égard de la situation dans ce pays, et que ce soutien devrait s'inscrire dans un cadre plus large et cohérent, nécessitant une étroite coopération de l'UE avec l'Union africaine, les Nations unies et d'autres partenaires concernés, notamment les États-Unis » Ce faisant, il dresse le cadre d'intervention de la future mission de l'UE: pas une mission indépendante, ex nihilo (à Djibouti par exemple), mais une mission, en appui de l'Union africaine, donc en Ouganda. Une demande d'ailleurs de l'Union Africaine (1). Il approuve également le concept de gestion de crise sur « une éventuelle mission PESD visant à contribuer à la formation des forces de sécurité du Gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien » et demandé que des « travaux de planification complémentaires soient menés ». (Lire :
l’approbation par les 27 Ministres des Affaires étrangères et de la Défense et Eusecfor Somalia : 14 millions d'euros. Et l'OHQ à Nairobi ?)

• Le 26 novembre 2009, le Parlement européen soutient à une nette majorité, dans une résolution, le déploiement d'une mission. Même si cet avis est totalement facultatif, elle représente un apport politique non négligeable dans les négociations (
Le Parlement soutient une action de formation des militaires somaliens)

• Le 8 décembre 2009, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE choisit « une option militaire stratégique » ou MSO (lire :
L'UE veut s'impliquer davantage dans la Corne de l'Afrique)

• Le 20 janvier 2010, l'UE propose formellement au gouvernement somalien de contribuer à la formation des forces de sécurité somaliennes.

• Le 25 janvier 2010, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE convient de « mettre sur pied une mission militaire pour contribuer à la formation des forces de sécurité somaliennes en Ouganda », où les forces somaliennes suivent d'ores et déjà une formation, ce qui facilite la coordination de l'action de l'UE avec la mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Il reconnaît la « nécessité d'une telle formation dans le cadre d'un effort international plus vaste, portant notamment sur la surveillance du personnel en formation, le suivi et l'encadrement des forces après leur retour à Mogadiscio ainsi que le financement et le paiement de la solde des soldats. »
(lire : Feu vert des 27 à la mission EUTRA Somalia)

L'adoubement international et local

L'UE n'intervient pas en général dans les missons de défense sans un cadre et une autorisation internationale ainsi que sans invitation des autorités locales voire régionales. La mission EUTM ne faillit pas à la tradition.

Cadre international. Cette mission se fonde principalement sur deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU :
1° La résolution 1872 (26 mai 2009) souligne « l'importance de reconstituer, de former, d'équiper et d'entretenir les forces de sécurité somaliennes » et demande « instamment aux États Membres et aux organisations internationales et régionales d'offrir une assistance technique pour la formation et l'équipement des forces de sécurité somaliennes ». (télécharger).
2° La résolution 1897 (30 novembre 2009), rappelle d'autres résolutions antérieures, notamment « son attachement à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'indépendance politique et à l'unité de la Somalie ».
Enfin,
le Secrétaire général des Nations unies a, dans son rapport du 31 décembre 2009 au Conseil de sécurité, mentionné l'initiative européenne tout en soulignant que les formateurs de l'UE devraient « dispenser les programmes harmonisés et approuvés » au niveau international. (lire)

Invitations locales. Le 18 novembre 2009, le gouvernement somalien envoie une lettre à l'UE pour « saluer les efforts entrepris par l'UE ». Le 30 novembre, c'est au tour du représentant spécial adjoint de l'Union africaine, parlant au nom de la Commission de l'UA de se féliciter de cette initative (lire : L'Union africaine invite l'UE à former les soldats somaliens). Le 5 janvier 2010, enfin, un courrier du ministre de la Défense ougandais invite l'UE à « participer aux efforts déployés pour la formation des forces de sécurité nationale du GFT en Ouganda, pour une période d'au moins un an ».

Une question de légitimité. Ces lettres et résolutions peuvent paraître très formelles. Elles sont néanmoins nécessaires dans le processus de décision de l'UE pour lui donner la
légalité et la légitimité nécessaire dans sa formation aux soldats somaliens : du pays d'origine (Somalie), du pays hote de la formation (Ouganda), de l'organisation régionale (Union africaine) à qui la communauté internationale a délégué la mission de ramener la paix en Somalie et de former les troupes somaliennes.

Lire également :
- Point essentiels d'EUTM (remis à jour)
- Un nouveau mode de commandement

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 07:00
J'ai pu parcourir la décision définissant la mission EUTM de formation des forces de sécurité somaliennes. Elle n'offre pas vraiment de surprise. Et les lecteurs du blog n'apprendront rien de vraiment nouveau quand elle sera publiée (1). En revanche, elle revêt un certain intérêt symbolique : c'est la première mission lancée sous le nouveau format issu du Traité de Lisbonne (par une proposition et sous le commandement du Haut représentant). Et c'est la première mission à innover avec une chaîne de commandement ramassée : le HR, le COPS (qui est présidé, rappelons-le, par un délégué du HR), le commandant de l'opération.

Première application de la chaîne Lisbonne

Le Haut représentant au coeur du contrôle de la mission. La décision a été faite par proposition du Haut représentant. Et c'est « sous la responsabilité du Conseil et du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité » (HR), que le Comité politique et de sécurité (COPS) « exerce le contrôle politique et la direction stratégique de la mission militaire de l'UE » (article 5). Le HR fait ainsi son apparition dans la chaîne de contrôle politique (auparavant seul le Conseil avait compétence),
de façon autonome et complémentaire au Conseil (qui reste en position de décideur). Le contrôle militaire de l'opération continue d'être confié au Comité militaire de l'UE (article 6). Quant à la cohérence de l'opération, elle est simplifiée à l'extrême : c'est le HR, et lui seul, qui « assure la mise en oeuvre de la présente décision et veille aussi à sa cohérence avec l'action extérieure de l'UE dans son ensemble, y compris, en sa qualité de vice-président de la Commission, avec les programmes de développement de l'UE. Le commandant de la mission de l'UE assiste le HR pour la mise en oeuvre de la présente décision. » (2).
Article7DecisionEutm.png
Un seul QG sur le terrain. Contrairement aux autres opérations militaires, la mission EUTM n'aura pas, en effet, d'OHQ (quartier d'opération) et de FHQ (quartier de force) mais un seul commandement, ainsi que le précise le projet de décision (article 2). Celui-ci sera basé sur place, en Ouganda, avec un "bureau de liaison" à Nairobi (où se trouve le quartier général de l'AMISOM) et une "cellule de soutien" à Bruxelles (article 3). Il sera intéressant de suivre exactement ce que fera exactement cette cellule de soutien, de combien de personnes elle sera composée et son utilité au fil de la mission. Cet exemple sera-t-il suivi d'autres dans le futur ? Je n'ose pas parler de QG permanent (c'est tabou ). En tout cas, un lien direct entre la mission et l'autorité politique (à Bruxelles) ne peut être que bénéfique.
Article2Decision.png
Le budget de l'opération. Le financement en commun
(sous le mécanisme Athena) se monte à 4,8 millions d'euros. Comme toujours, il a été assez discuté. Seront normalement pris en charge : « le logement des instructeurs de l'UE; les locaux de formation nécessaires à la réalisation de la mission; les infrastructures de base supplémentaires permettant de faire face à l'augmentation prévue du nombre de personnes en formation » (article 10 décision). A cela il faut ajouter les frais de personnel et de transport qui sont pris en charge directement par chaque Etat membre contributeur.

(1) Lire également: "
Mission de formation des militaires somaliens, une étape franchie" les "Points essentiels" de la mission (remis à jour des éléments de cette décision) et une synthèse des principales étapes de l'élaboration de cette décision.

(2) On peut ainsi comparer avec le texte de la Mission anti-pirates EUNAVFOR Atalanta : « La présidence, le SG/HR, le commandant de l’opération de l’UE et le commandant de la force de l’UE veillent à coordonner étroitement leurs activités respectives pour ce qui est de la mise en oeuvre de la présente action commune. »
(article 8)
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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 09:06
EntraînementTroupesOugandaUpdfAmisom8@Fr011128Après le feu vert des Ministres, le COPS - Comité politique et de sécurité de l'Union européenne - a adopté, mardi, un projet de décision sur la mission de formation des forces de sécurité somaliennes ou EUTM (1). Comme l'explique Didier Lenoir, chef d'unité "opérations et planification" à la CMPD (la direction civilo-militaire de planification des opérations de défense de l'UE), l'objectif est « d'aider le gouvernement fédéral transitoire (GFT)  à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire pour qu’il exerce son contrôle au-delà de Mogadiscio. Ce qui serait une solution à tous les problèmes que nous rencontrons » a-t-il ajouté, visant ainsi notamment le problème de piraterie, mais aussi celui-ci du trafic d'êtres humains et d'immigration clandestine, comme le risque terroriste ou les questions d'aide humanitaire ou de développement.

Le calendrier s'accélère. Cette décision étant approuvée par les ambassadeurs du COPS, elle ne nécessite plus de débat politique. Elle peut donc être adoptée par voie de procédure écrite ou être inscrite au prochain Conseil des Ministres en point A (ce pourrait être au Conseil Education le 15 février, Ecofin le 16 février, Agriculture le 22 février, etc.). Le commandant de l'opération devrait produire, d'ici peu, le Concept d'opération (CONOPS) qui - quasiment prêt - pourrait aussi être rapidement adopté. Il reste surtout à peaufiner le Plan d'opération (OpPlan) et assumer la génération de forces avant le lancement de la mission. Si certaines questions ont été résolues, d'autres sont en cours ou à résoudre.


Des questions résolues (2)
• Qui sera le commandant d'opération ?
: le Colonel Ellul (Espagnol), déjà chargé de la planification de l'opération.
• Pourquoi l'Ouganda ? : « C'est plus simple. Et cela permet des synergies : avec les Ougandais et l'Union africaine qui ont déjà mis en place un programme de formation ; avec les Américains qui ont sur place un programme d'équipement de l'armée ougandaise » explique D. Lenoir.
• Quelles formations les Européens assument ?
Les Ougandais assureront la formation de base, les Européens les modules spécialisés: combat en zone urbaine, détection d'IED, soutien médical, encadrement (sous-officiers).
• Pourquoi le chiffre de 2.000 soldats formés ? « Ce chiffre n'est pas sorti de nulle part. Il correspond à la demande du GFT de disposer de 6000 hommes. 4000 ont déjà été formés » par les Ougandais, les Djiboutiens et les Français.
• Comment s'organise le paiement des salaires ? La mission se reposera sur le système déjà mis en place par les Somaliens, avec le cabinet
Price WaterCooper House « dispositif déjà testé et qui marche » selon Didier Lenoir.
• Comment va s'organiser le suivi des soldats après la formation, le « monitoring sera fait par l'AMISOM, comme pour les bataillons déjà formés. Il n'est pas question de laisser les troupes abandonnées à elles-mêmes.
»

... et quelques questions à résoudre : l'équipement surtout
• La taille exacte de la mission ? La mission devrait tourner plutôt autour de 200 personnes que de 100. Outre les formateurs, il s'agit, en effet, de fournir de la logistique et surtout un soutien médical. Bihanga est à plusieurs heures de Kampala et n'est pas équipé en soins médicaux de façon suffisante pour une mission européenne. Il faut aussi mettre en place quelques installations supplémentaires à la fois pour pouvoir accueillir les formateurs européens et tous les soldats somaliens, mais aussi pour permettre de reconstituer certaines situations (le combat en zone urbain notamment).
• La répartition des tâches ? Elle reste à déterminer. Ce sera le rôle de la génération de force et de l'OpPlan de le faire.
• L'équipement et les armes ? C'est la question la plus délicate. Les Américains avaient déjà fourni des équipements et des armes, les Lybiens des uniformes. Les Russes « ont montré leur intérêt mais n'ont pas d'offre exacte ». Il reste à savoir ce que les Européens et leurs partenaires pourraient fournir, pour qu'une fois retournés au pays, les Somaliens ne soient pas un bataillon de sans-culottes. « Nous avons tout à fournir à commencer par les treillis » explique un expert du dossier.


(1) Le "petit nom" de la mission a changé entretemps. Envisagé comme EUSEC au départ (alors que la mission n'était même pas définie) ou EUSECFOR (par analogie avec l'opération EUNAVFOR), les responsables avaient choisi puis EUTRA dans les premiers projets officiels, il est devenu EUTM (EU Training Mission).

(2) Lire également  : Mission Eutra Somalie: les points essentiels

NB : une nouvelle section a fait son apparition sur ce blog regroupant tous les articles autour de cette mission ainsi que plus généralement sur la sécurisation et le développement de la Corne de l'Afrique (Somalie, Erythrée,...).

(crédit photo : DICOD / Ministère français de la Défense - formation des militaires de l'AMISOM par les Français en Ouganda)
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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 16:19
EntrainementTroupesOugandaUpdfAmisom7-Fr011128.jpg(Mis à jour le 3 février) Le Conseil de l'UE a donc approuvé, lundi 25 janvier, le lancement de la mission de formation des militaires somaliens (EUTRA), comme annoncé sur ce blog. Le concept d'opération (CONOPS) et plan d'opération (OpPlan) doivent encore être écrits (définitivement) et approuvés. Mais certains éléments sont déjà connus.

- L'objectif de la mission est d'entraîner de façon adéquate les forces militaires, de protéger les civils en Somalie et de donner davantage de cohérence à une certain nombre d'initiatives qui ont déjà été entreprises par plusieurs pays (France et Italie notamment). Plus exatement, selon les termes officiels de la décision, il s'agit de :
« contribuer à définir une perspective globale et durable pour le développement du secteur de la sécurité en Somalie grâce au renforcement des forces de sécurité somaliennes ». Il s'agit d'une « formation militaire » destinée à « 2000 recrues somaliennes jusqu'au niveau de la section » (article 1).

- La mission sera militaire, comprendra 100 à 200 formateurs et personnels de soutien, et sera déployée en Ouganda. La génération de forces n'a pas encore été déclenchée mais avec les offres française et espagnole (au moins 30 hommes chacun) et celles de certains autres Etats membres (Finlande, Hongrie...), l'effectif pourrait être atteint sans problème.


- Formation par modules. La formation de base sera assurée par les forces ougandaises. Ce sont notamment eux qui fourniront les interprètes nécessaires. Les Européens assurant des modules plus spécialisés, notamment : la protection et la guérilla en zone urbaine, le déminage et l'action sur les IED, les secours d'urgence et l'aide médicale, la formation des officiers et sous-officiers.

- Le Quartier général sera situé en Ouganda, une unité de liaison à Nairobi, et une cellule de soutien à Bruxelles. Il n'y aura donc pas à proprement dit de structure type OHQ et FHQ, propres aux opérations militaires - on se rapproche ici d'une structure de gestion civile de crise.

- Le Chef de mission sera un Espagnol — l'Espagne ayant accepté le rôle de Nation-Cadre : le Colonel Gonzalez Elul, qui assurait déjà le rôle d'autorité de planification.

- La durée de la mission est prévue pour un an, à raison de deux périodes consécutives d'entraînement de six mois chacune. Elle démarrera en mai 2010.

Commentaire : Le défi de cette mission ne sera pas tant logistique ou militaire que pédagogique et éthique
Former, en quelques semaines, des soldats somaliens habitués à se battre, mais peut-être selon des méthodes " peu orthodoxes", et dont la majorité est illettrée, ne sera pas tâche facile, surtout pour des formateurs qui ne connaissent pas vraiment tous la réalité et la culture somaliennes. Veiller à ce que ces soldats, une fois de retour en Somalie, soient traités et payés convenablement, traitent aussi convenablement la population civile et ne retournent pas les armes contre le gouvernement transitoire somalien, n'est pas le moindre des défis. Mais c'est une nécessité si l'on ne veut pas que la Somalie ne tombe davantage dans le chaos et si l'on ne souhaite pas - comme en Afghanistan - engager des troupes au sol pour une durée indéfinie. C'est aussi une contribution indirecte à la lutte contre la piraterie, dont tous les responsables ont dit que la bataille « ne se gagnerait pas sur mer mais à terre » et  l'espérance que l'auto-développement puisse un jour remplacer l'aide alimentaire extérieure dont plusieurs millions de Somaliens dépendent aujourd'hui.

Télécharger les conclusions du Conseil


(crédit photo : ministère de la Défense Fr / Dicod - un soldat français avec un soldat ougandais de l'Amisom - 2007)
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 19:07
EntrainementTroupesOugandaUpdfAmisom2-Fr011128.jpgLes 27 ministres des Affaires étrangères (1) devraient donner le feu vert "politique", lundi 25 janvier, à la mission EUTRA Somalia. « Le Conseil est convenu de mettre sur pied la mission militaire (2) pour contribuer à la formation des forces de sécurité somaliennes », selon le projet de conclusions que j'ai pu lire. Il s'agit d'un accord politique mais pas encore, de l'approbation formelle de la décision. Celle-ci devant encore être travaillée, notamment par les diplomates du groupe Relations extérieures.

Quelques questions encore en débat. Les 27 devraient ainsi reconnaître « la nécessité d'une telle formation dans le cadre d'un effort international plus vaste ». Cet effort incluera « la surveillance du personnel en formation, le suivi et l'encadrement des forces après leur retour à Mogadiscio ainsi que le financement et le paiement des salaires des soldats ». Mais ces questions restent sensibles. Et les 27 sont aussi convenus qu'avant le lancement de la mission, on puisse y trouver des réponses « de manière satisfaisante ». La mission EUTRA « devrait être dirigée en étroite coordination avec nos partenaires, y compris le gouvernement fédéral de transition, l'Ouganda, l'Union africaine, les Nations unies et les États-Unis d'Amérique. »

Démarrage en mai ? La mission devrait avoir pour objectif - dans un premier temps - de former 4 bataillons des forces de sécurité somaliennes, environ 2000 hommes, une formation qui prend six mois. Ainsi que ce blog s'en est fait l'écho début janvier (***), cette mission « devrait se dérouler en Ouganda », à Bihanga, où les forces somaliennes suivent d'ores et déjà une formation, « ce qui devrait également faciliter la coordination de l'action de l'UE avec la mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) ». Les Ougandais devraient faire la formation de base. Et les Européens ajouter des modules de formation spécialisés, comme ce blog s'en est fait l'écho (4). Son lancement est « prévu au printemps 2010 » (mai, d'après mes dernières informations), en même temps que démarre la formation d'un contingent de personnel somalien par les forces ougandaises.

Commentaire.

Pourquoi un 2e feu vert est-il nécessaire ?
En novembre, les Ministres avaient approuvé le concept de gestion de crises (CMC) et la décision de confier à un groupe le soin d'étudier la "possibilité" d'une mission (4). On avait alors parlé de "feu vert" à la mission (5). Mais, de fait, si c'était le feu vert pour certains, c'était un feu orange pour d'autres. Cette formulation était destinée à préserver les réticences de plusieurs Etats membres mais, en même temps, de permettre d'avancer dans la programmation d'une mission militaire. Il est d'ailleurs plutôt peu ordinaire qu'un CMC soit approuvé aussi solennellement par les Ministres. Entretemps, deux fact finding missions - missions exploratoires se sont rendues sur place (en Ouganda, à Addis-Abeba au siège de l'Union Africaine...) pour étudier les différentes modalités. Les conclusions publiées le 25 témoignent donc d'une réelle volonté prise à 27... Même si les esprits ne sont pas encore tout à fait sur la même longueur d'onde...

Du rôle positif des Etats-Unis. A sa prise de fonctions, la Haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, était d'ailleurs plutôt sceptique sur l'utilité de cette mission, tout comme certains Etats membres (Royaume-Uni, Pays-Bas...). Mais ils ont fini par consentir à cette mission. La volonté américaine de s'impliquer davantage dans la zone Yemen-Somalie, après la dernière tentative ratée dans l'avion de la KLM Amsterdam-Détroit, n'est sans doute pas étrangère à ce "tempérament".

(1) On parle de 27 par commodité, en fait dans les missions militaires, il y a 26 Etats membres qui décident, le Danemark bénéficiant d'un opt-out.
(2) Le traité de Lisbonne a supprimé le distinguo entre les opérations militaires et les missions civiles de la PESD, on parle désormais de missions - dans les deux cas - de la PSDC. De même, on ne parle plus que de "décisions" en matière de politique étrangère, qu'il s'agisse d'actions (communes) ou de positions (communes).

(3) Lire : Mission de formation des militaires somaliens (Eutra): la dernière ligne... courbe ? (janvier 2010)
(4) Eusecfor Somalia : 14 millions d'euros. Et l'OHQ à Nairobi ?
(5) Lire : La 24e mission de la Pesd "EuSecfor Somalia": feu vert mardi

(photo : un officier français en formation de militaires ougandais faisant partie de l'AMISOM - crédit : ministère de la Défense Fr. / Dicod)
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 12:48
Deux des combattants d’Al Shabaab engagés dans les combats près de l’Hôpital Medina de Mogadiscio en décembre avaient été entraînés, dans le cadre d’un programme de structuration des forces armées somaliennes, par les Ougandais, selon l'Observer, quotidien ougandais. Ce sont les hommes de l'UPDF (Uganda Peoples Defence Forces) eux-mêmes, engagés dans les forces de paix en Somalie (AMISOM) qui ont découvert la chose. Un des combattants a été tué, l’autre blessé et dirigé vers l’hôpital des forces de l’Amisom à Mogadiscio pour y être soigné et interrogé. Les deux hommes avaient été formés au centre de formation militaire de Bihanga. NB : Depuis 2007, les Ougandais ont formé un bataillon et demi de soldats somaliens.

Les craintes qu’avaient les Africains, et les Européens (1), que des soldats formés retournent leurs armes s’avèrent ainsi fondées. Selon le porte-parole militaire,
le Lt. Col. Felix Kulayigye, interrogé par notre confrère ougandais : “Si Jesus a été trahi par un de ses disciples, pourquoi pas les hommes ?”. L’information ne s'arrête pas là. Selon des responsables de l’AMISOM cetains des combatants d’Al Shabaab seraient ougandais, provenant d’un mouvement rebelle (l’ADF opérant dans les montagnes du Rwenzori à la frontière ouest de l’Ouganda avec le Congo).

Commentaire
. L'incident peut faire frémir. Pour autant, faut-il cesser toute mission de formation des militaires somaliens ? Là il s’agit de politique, au sens propre du terme. Doit-on laisser les Somaliens se débrouiller seuls comme on avait laissé les Bosniaques ou les Croates au début de la guerre yougoslave des années 1990 ? Ou leur procure-t-on une aide avec les risques que cela comporte ? Si on se réfère au conflit yougoslave, il ne faut pas se leurrer. Ce ne sont pas les pressions politiques sur la Serbie qui ont joué de façon décisionnelle. Mais le réarmement, l’entraînement, la présence de conseillers occidentaux (surtout américains, ainsi que des armes) qui ont favorisé la reconquête du territoire croate et la première défaite du pouvoir serbo-yougoslave. Idem en Bosnie quelques années plus tard. De plus, dans les réseaux rebelles ou terroristes, on trouve nombre de personnes formées par les Occidentaux (y compris chez les talibans afghans), voire les servant (cf. le dernier incident ayant causé la mort de plusieurs agents de la CIA en Afghanistan)...

(1) Belges, Néerlandais, Espagnols l'avaient exprimé ouvertement en juillet. Lire: Les Européens pas très enthousiastes pour une mission SSR en Somalie


 

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Bruxelles2 en quelques mots

Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.