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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 17:00
Sujet tabou, il y a encore quelques semaines, l'initative française visant à former les forces de sécurité somaliennes (l'armée somalienne) a été présentée au Conseil des Ministres de la Défense de l'UE, à Bruxelles lundi. Il s'agit de permettre la mise en place d'une force "robuste", d'environ 6.000 hommes. La France s'était engagée - lors de la conférence de la communauté internationale - à former 500 hommes (un bataillon), dès septembre, en s'appuyant sur les forces françaises basées à Djibouti (FFDJ). Les pays arabes, de leur coté, s'engageant à financer également cette formation.

Présentée par Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la Défense, l'initiative consiste à proposer à "ses partenaires européens" de s'associer au projet français sous différentes formes (formation, soutien matériel, financier...) et de mettre sur pied une véritable mission militaire "non exécutive", de soutien et d'entraînement dans le cadre de la PESD. Ce qu'on appelle une mission SSR (réforme des forces de sécurité). Le format serait légèrement différent de la mission SSR au Congo ou la future mission Althea II - telle qu'elle sera reconfigurée (à la fin de l'année notamment) mais l'objectif resterait le même : former une armée moderne, efficace et démocratique. Les soldats seraient, en effet, formés non pas dans le pays mais "off shore" à Djibouti (où les Français surtout, mais aussi les Allemands sont présents en permanence, ainsi que les Américains) ou dans d'autres pays africains, comme au Burundi (lieu de formation des militaires des Nations-Unies).

Une mission SSR dès septembre ? Le ministre Français a insisté sur la nécessité d'un cadre européen, que ce soit pour l'objectif de la mission ou le statut des personnels. Une formation de 500 hommes nécessite environ 150 formateurs et représente un coût de 1,5 millions d'euros, précise-t-on coté français. L'action de formation des Français pourrait être lancée à partir de la fin du mois de septembre 2009, pour une durée de six semaines. Elle a reçu l'appui des Allemands et des Néerlandais, affirme-t-on de source française. "Il y a un accord général sur le principe et les modalités de formation", a précisé Bruno Le Maire, à quelques journalistes (dont j'étais), à l'issue du Conseil. "
Tout le monde est d'accord pour dire qu’il faut d’abord s’assurer des forces de sécurité somaliennes. Accord général souligné par Javier Solana (le diplomate en chef de l'Union). Il reste à déterminer précisément qui va participer à cette mission. Il faudra quelques mois pour cela".

Réticence tchèque mais feu vert confirmé pour l'UE... Le ministre de la Défense tchèque, Martin Bartak (fidèle à l'esprit de réticence générale aux initiatives européennes), s'est voulu beaucoup plus prudent lors de sa conférence de presse."Il est encore trop tôt pour parler d'une opération européenne ni d'un délai" a expliqué  "Il faut encore étudier tous les aspects". Il s'est refusé cependant à dire s'il était ou non d'accord avec cette proposition. "Nous venons juste de recevoir la proposition". Mais du coté des proches de Javier Solana et des services du Conseil, on confirme le bon état d'esprit général des 27. Cette mission a effectivement reçu un "feu vert politique" et le travail de préparation et de planification pourrait être entamé rapidement.

(mis à jour le 19 mai)

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 19:26
La conférence des donateurs sur la Somalie a atteint ses objectifs. La Communauté internationale a promis 165 millions d'euros (213 millions de dollar) pour favoriser la stabilité interne de la Somalie : financement d'une force de paix de l'Union Africaine (AMISOM), force de police somalienne et forces de la sécurité (maintien de l'ordre militaire) somaliennes.

L'Europe en première ligne. Plus de la moitié de la somme proviendra de l’UE (budget communautaire et nationaux des Etats membres. Le commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, Louis Michel, a annoncé que 72 millions d’euros allaient être débloqués, au titre du budget communautaire : 60 millions consacrés à l’AMISOM et 12 millions pour les forces de police (une année de formation et de salaires pour les 10 000 policiers somaliens). La plupart des Etats membres de l’UE ont également mis la main à la poche, ajoutant environ une quinzaine de millions d'euros à cette somme (Espagne 6 millions d’euros, Italie 4 millions, Pays-Bas 1,4 millions, Belgique 500 000 euros,…).
Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 10 millions (5 millions restent à approuver par le Congrès). Ce sans compter l'aide en nature.

Une coopération franco-arabe pour "l'armée somalienne". La France a ainsi choisi cette modalité : s'engageant à former 500 militaires somaliens dans sa base de Djibouti. Le financement et les salaires étant assurés par la Ligue arabe, qui va fournir 18 millions de $ (3 millions par mois durant six mois).
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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 11:10
C'est ce que Louis Michel, le commissaire européen au Développement, a proposé, à son arrivée à la conférence des donateurs sur la Somalie, qui se réunit aujourd'hui à Bruxelles. Louis Michel, en bon habitué des médias, savaient qu'il y aurait une "rampe" de télévisions et de micros qui se tendraient à l'arrivée de la conférence. Et il n'a pas boudé son plaisir, répondant - durant de nombreuses minutes - à toutes les questions. Il a notamment fait certaines propositions allant dans le sens de la stabilisation du pays.

Retrait "conditionné" de la liste anti-terroriste. "Pourquoi ne pas faire un geste envers certaines personnalités somaliennes, qui ont un poids politique dans le pays, et qui figurent actuellement sur les listes anti-terroristes?" a-t-il ainsi expliqué. Un retrait qui ne serait pas gratuit. Mais serait "conditionné à l'engagement de ces personnalités au renforcement de l'Etat de droit somalien". Mais si cela peut contribuer au renforcement de la stabilité du pays, "il faut faire un geste". "Il faut absolument aider le gouvernement somalien actuel. Ce gouvernement existe, se réunit, est à Mogasdiscio - ce qui n'est pas rien -, a une certaine crédibilité dans le pays et surtout une volonté d'avancer"
. "Il y a une quinzaine de tentatives auparavant (qui ont toutes échouées)" a-t-il ajouté. "Il y a aujourd'hui un momentum qu'on ne peut pas rater."

Engagement financier. Le commissaire a également confirmé la volonté de la Commission européenne de répondre positivement à l'appel de la Somalie et des Nations-Unies. "La Commission européenne reste le principal donateur d'aide pour la Somalie.
Nous allons contribuer entre 60 et 80 millions d'euros, et 16 millions pour les forces de sécurité. Une somme à laquelle il convient d'ajouter les 40 à 50 millions d'euros de contribution au titre de l'aide humanitaire".
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 17:40
L'Union européenne pourrait envoyer un ou plusieurs conseillers de police auprès de la mission de restructuration de la police somalienne. Il ne s'agit pas à proprement dit d'une mission de police (type Eupol), autonome et structurée,  qui intervient directement auprès des autorités du pays concernés, conseille et/ou entraîne les unités de police locales, mais davantage d'un détachement de conseillers de police des Etats membres qui assistera l'Unité de gestion et de planification stratégique (SPMU) de l'Union africaine. Ce (ou ces conseillers) sera(ont) d'ailleurs en poste à Addis-Abeba, siège de l'Union africaine - plutôt que directement en Somalie. Même si des déplacements sur le terrain ne sont pas à exclure. (Nb : l'UE a déjà envoyé quatre conseillers militaires à l'Etat-Major de l'AMISOM à Addis Abeba).

La mission de soutien à la paix en Somalie de l'Union africaine (AMISOM) comprend une unité civile qui a pour fonction de restructurer, mettre sur pied et former une unité de police somalienne chargé d'assurer l'ordre. Vaste tâche... D'autant que l'Union africaine peine toujours à réunir les effectifs et les fonds nécessaires pour l'AMISON (selon le site de l'Université de Montréal, la force militaire arrive péniblement à 3750 hommes sur l'objectif fixé de 8000). Un des objectifs de la Conférence internationale des donateurs sur la Somalie qui se réunit, mercredi et jeudi à Bruxelles, en présence de tous les responsables (ONU, Union Africaine, Ligue arabe, Union européenne) est d'ailleurs de récolter les sommes nécessaires :
170 millions d’euros pour l’opération de maintien de la paix et 24 millions pour la police. L'objectif étant d'établir une force de police de 10.000 hommes.
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.