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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 18:30
Non. C'est le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, qui en a évoqué l'idée, publiquement, sans qu'on lui pose la question, devant les journalistes à la sortie du dernier Conseil des Ministres des Affaires étrangères, lundi soir. « Nous avons créé - avec une quinzaine de pays - le groupe des amis de la Moldavie et avons adressé une lettre à Catherine Ashton pour qu’elle s’intéresse au problème moldave : sur les question économiques, sur les visas, la Transnistrie… Ce serait bien, à terme, qu'on trouve des solutions avec la Russie pour que cette autre partie de la Moldavie retrouve sa place ». L'idée qui transparaît chez quelques experts est de trouver une solution commune « avec nos amis russes sur la Transnistrie ». « C'est un rêve » s'empresse de dire Pierre Lellouche — « d’une force européenne qui remplace les Russes ».

Cela
peut paraitre loufoque aux yeux de certains. Le nom même de Transnistrie l'est. Elle ne l'est pas tant que cela. Et les lecteurs de ce blog le savent bien. Une force européenne, ou une force mixte (pour commencer), permettrait de commencer un rétablissement des relations entre Moldavie et Transnistrie (un préalable avant toute réunification), aux Russes (comme aux Transnistriens) de sortir la tête haute de ce conflit vieux de presque 20 ans, aux Moldaves de retrouver la paix sur l'ensemble de leur paix. Accessoirement, il permettrait de mettre fin à un "trou noir" dans la carte européenne, propre à certains trafics et certaines mafias et de mettre fin à des "conflits oubliés" du continent européen. Cela mérite qu'on s'y penche et qu'on suive le sujet.

lire également :
Entre la Moldavie et la Transnistrie, un timide rapprochement (avril 2008)
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 12:00
Pour la première fois, mardi dernier, les observateurs européens déployés en Géorgie (EUMM) ont été invités par les autorités sud-ossètes à se rendre sur leur territoire pour enquêter sur un incident.

Cette visite fait suite à l'arrestation, lundi 4 janvier, par les policiers géorgiens d'un résident sud-ossète, Genady Pliev. Un incident - qui n'est pas le premier - entre autorités géorgiennes et sud-ossètes. Il s'agit d'un "garde-frontière ossète kidnappé" par les forces géorgiennes, prétendent les Sud-Ossètes. C'est un "membre d'un gang illégal en possession d'une arme à feu" affirment les Géorgiens qui ne reconnaissent pas l'indépendance de la province sécessioniste. La situation est complexe avoue-t-on à EUMM. "Nous essayons de connaître tous les détails de ce dossier particulier et voyons comment le résoudre. Mais jusqu'à présent, la situation n'est pas claire avec des rapports contradictoires sur ce qui s'est exactement passé. » (1)

Les observateurs européens de l'EUMM ont pu ainsi se rendre sur les lieux, ont pu discuter avec les autorités locales et rendre visite aux parents de Pliev. Une visite, à titre exceptionnel, qui ne doit pas se renouveler, estiment les autorités sud-ossètes.

Le chef de la mission européenne d'observation, l'ambassadeur Haber, a appelé cependant à une réunion du mécanisme de règlement des incidents (IPRM) cette semaine, pour discuter de la liberté de mouvement le long de la "ligne administrative sud-ossète" ainsi que de recherche des solutions sur les détenus. L'IPRM - Incident Prevention and Response Mechanism - a été mis en place par la mission d'observation de l'UE - pour tenter de régler au plan local les incidents et trouver des solutions. Il réunit toutes les parties concernées : géorgiennes de Tbilissi, sud-ossètes de Tskhinvali (ou abkhazes le cas échéant), russes, européennes, OSCE). Mais les autorités sud-ossètes ont, pour l'instant, affiché leur refus de participer à cette réunion, estimant que le seul forum de discussion était les réunions à Genève (entre toutes les parties concernées).

Du coté européen, on a un avis différent.
« Le bon forum pour résoudre ces sujets est le processus d'IPRM - rappelle Haber. « Ce dossier comme d'autres montrent plus largement que des solutions doivent être recherchées concernant la liberté de mouvement, la sécurité et les détenus. Avec un peu de bonne volonté, les détenus des deux cotés pourraient retourner, finalement, chez eux. » (2)

NB : ce "chaud et froid" sud-ossète s'inscrit dans le climat d'une détente entre la Russie et la Géorgie. Moscou a ainsi autorisé la venue sans visa des citoyens géorgiens et le trafic aérien entre les deux pays. Un avion charter de la Georgian airways - la compagnie nationale - en provenance de Tbilissi, a ainsi pu se poser vendredi dernier sur l'aéroport de Moscou, une première liaison directe depuis l'interruption des vols, en août 2008.

(1) "We are trying hard to find out the details of this particular case and see what can be done to resolve the situation in the interests of all concerned. So far, the picture is unclear with conflicting reports of what exactly happened. We will continue to look into this in the coming days."

(2) "Meanwhile, this case, following recent cases of detentions on both sides of the administrative boundary line, raises wider issues concerning freedom of movement, security, and detainees. Ultimately, with goodwill, detainees on both sides should be able to return to their homes. The right forum to address these issues is the IPRM process. I therefore call on all sides to meet early next week to discuss these issues."
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 16:30
La mission indépendante chargée d'établir la vérité sur le conflit en Géorgie présidée par la suisse Hendi Tagliavini, vient de rendre son rapport.

Le premier du genre. Son rapport est donc important à plus d'un titre. C'est le premier du genre dans l'histoire de l'Union européenne. Il intervient : 1) dans un conflit opposant la Russie à un autre pays du continent européen, 2) en application de l'accord signé entre l'Union européenne et la Russie, accord Medvedev - Sarkozy, vers un cessez-le-feu d'abord, puis un règlement pacifique du conflit 3)
est publié presque "à chaud" : un peu plus d'un an après le début du conflit. Autant dire qu'il n'était pas évident.

La réponse est claire : les Géorgiens ont attaqué en premier, les violations du DIH sont le fait surtout de Sud-Ossètes. C'est un "tir nourri de l'artillerie géorgienne" qui a ouvert le conflit, dans la nuit du 7 au 8 août 2008. Suivi par d'autres mouvements de l'armée géorgienne visant Tskhinvali (Ossétie du sud) et les zones environnantes, qui furent bientôt sous le feu impliquant des unités militaires et éléments armés abkhazes, sud ossètes et russes. Et c'est dans un mouvement de contre-attaque que les Russes ont pénétré en Géorgie.  (...) Beaucoup de violations du droit international humanitaire sont dus à l'action de groupes armés irréguliers venant du coté sud-ossète que les forces armées russes ne voulaient ou n'avaient pu contrôler de façon adéquate". Mais pour le rapport, ceci n'est que "le point culminant d'une longue période d'augmentation des tensions, de provocations et d'incidents". Et, encore aujourd'hui, "malgré la mise en place d'une mission d'observation de l'UE et les conversations de Genève, la sitaution reste tendue et volative et il existe beaucoup de craintes d'une reprise des hostilités".

(maj) Le soutien américain en arrière plan. Le rapport met en lumière, sinon en cause, l'assistance militaire américaine. "Les Etats-Unis ont mis en place un programme d'aide militaire extensif pour la Géorgie, sur le plan de l'entraînement, de l'équipement et assorti de moyens financiers. Cette aide militaire était en premier lieu destinée à assister la Géorgie pour reprendre le plein contrôle de la vallée de Pankisi dans le Caucase où des combattants tchétchènes avaient prétendument trouvé refuge, comme la Russie l'a  déclaré. Ensuite, cette aide était destinée à préparer les forces armées géorgiennes à des missions internationales, au Kosovo, en Irak, en Afghanistan. A la fin, les forces armées de la Géorgie avaient doublé leurs forces en termes d'homes par rapport aux années Shevardnadze, étaient mieux entraînées et équipées qu'auparavant, et les forces étaient logées dans des bases militaires modernisées : la plus importante d'entre elles était à Senaki face à l'Abkhazie, et l'autre près de Gori face à l'Ossétie du Sud. Plus d'une centaine de conseillers militaires étaient aux cotés des forces armées géorgiennes quand le conflit a éclaté en août 2008, et on estime qu'un nombre plus large de spécialistes et conseillers US étaient actifs dans les différentes administration et structures du pouvoir géorgien. Un soutien militaire - en équipement et entraînement - avait également été fourni par un nombre d'autres papiers conduit par l'Ukraine, la république Tchèque et Israël."

Rapport à télécharger ici - chapitre 1 (résumé, introduction).
complet à télécharger sur le site de la Mission.
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 23:44
Le chef de la mision des observateurs européens en Géorgie (Eumm Georgia), Hansjörg Haber était présent à Bruxelles pour un petit point de situation, un an après le début du déploiement des observateurs : « la situation est meilleure qu'on a pu l'espérer » a-t-il expliqué. « La mort d'un ambulancier (en juin) n'est pas le signal d'un retour à la tension. » « Le mécanisme de prévention des incidents fonctionne bien. » « Peu à peu les forces des autorités administratives de facto (NB : Ossétie du sud et Abkhazie) ont une attitude plus détendue à notre égard » Eumm a sur place 210 - 220 observateurs, tous provenant de pays membres de l'Union européenne.»

Le plan Medvedev-Sarkozy toujours pas entièrement respecté. Du bout des lèvres, l'ambassadeur européen a reconnu que le plan Medvedev-Sarkozy de 2008 n'était toujours pas vraiment respecté. Les Russes tiennent toujours la position de Perevi - qui n'est "pas situé à l'intérieur des limites administratives de l'Ossétie du Sud" mais en "Géorgie". Et ils ne se sont pas retirés sur la ligne de front antérieure au conflit. C'est-à-dire au-delà de l'Abkhazie ou de l'Ossétie du Sud. Ils ont annoncé une baisse des effectifs, "de moitié environ, passant de 3600 à 1700 hommes dans chaque base" a-t-il assuré, "bien que nous n'ayons pas de preuve de ce mouvement" (NB : le chef d'Etat major russe avait annoncé cette baisse, car "rien ne justifiait de maintenir des tels effectifs").

Pas de surveillance maritime. Haber a reconnu que la mission suivait la situation en mer mais n'avait pas de mission d'observation en tant que telle. « EUMM n'a pas de navire à disposition. Nous n'observons pas la situation maritime, ni les mouvements de bateaux. (Mais) nous suivons la situation de près. Une réunion du mécanisme de prévention des incidents a eu lieu (sur ce sujet) ». Ce pourrait peut-être un des points de développement, même si l'ambassadeur n'a pas voulu en dire plus. On sait, en effet, que la situation est tendue. Les Géorgiens ont établi un blocus de l'Abkhazie et ont intercepté fin août un pétrolier turc et retenu son équipage. Les gardes-côtes russes viennent d'y déployer 8 bateaux pour empêcher les Géorgiens d'approcher des côtes abkhazes et rétablir le trafic.
 4e réunion du mécanisme de prévention des incidents

Pas d'Américains dans la mission. La proposition - faite par les Géorgiens - d'incorporer des Américains à la mission de l'EUMM a été reçu avec beaucoup de prudence par le diplomate (c'est un euphémisme). Elegamment, il a répondu que "les forces européennes suffisaient pour le moment" sur place. Un refus poli mais ferme. On sait que, même si d'un point de vue opérationnel, ce n'est pas toujours nécessaire, l'UE a souvent accepté les contributions d'Etats tiers dans ses missions (Croates pour Atalanta, Albanais pour le Tchad ou Américains en Guinée-Bissau...). Une contribution souvent symbolique politiquement. Ici c'est le contraire. Effectivement les effectifs sont assurées par les "contributions des Etats membres". Mais, surtout, la présence des Américains serait ressentie un "chiffon rouge" pour les Russes et compromettrait l'ensemble de la mission. L'ambassadeur n'a - bien entendu - pas été dans tous ces détails. Mais la brieveté de sa réponse était éloquente.


Redéploiement. EUMM a réorganisé, à la mi-septembre, ses forces autour de trois "Field offices" :
-  Le plus gros à Gori (proche de la limite Ossétie du Sud) : 112 personnes, 4 équipes (2 ABL Confidence Building, 1 Vérification, 1 Droits de l'homme / questions humanitaires).
- le second à Zougdidi (proche limite Abkhazie) : 76 Personnel, 3 équipes (1 ABL Confidence Building, 1 Vérification, 1 Droits de l'homme / questions humanitaires).
- le dernier à Mtskheta (près de Tbilissi) :  64 personnes, 2 équipes (1 de vérification, 1 sur les droits de l'homme ou questions humanitaires).Les observateurs opèrent dans des équipes qui se concentrent sur trois domaines : la surveillance de la Ligne frontière administrative (ABL) et le rétablissement de la confiance ; les équipes de "conformité" qui vérifient le suivi des installations militaires et de sécurité, afin de respecter les protocoles passés entre l'EUMM et les ministère de l'Intérieur et de la Défense ; les Droits de l'homme ou les questions humanitaires, y compris la situation de toutes les personnes déplacées en août 2008 (et auparavant) dans la zone tampon au nord de Gori.

(crédit photos : Eumm Georgia)
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 19:54
(brève) La mission de surveillance de l'UE en Géorgie annonce, le 6 août, avoir intensifié ses patrouilles, de jour comme de nuit, à l'approche de la date anniversaire de la guerre de 2008."In recognition of the sensitivity of the current period, the EU Monitoring Mission has intensified its patrolling. Our patrols are working day and night to monitor the situation on the ground, with the aim of maintaining security and stability for the people who live on both sides of the boundary lines."

Quelques jours auparavant, mardi, l'UE avait exprimé sa "préoccupation" sur les tensions latentes entre Géorgiens et Ossètes à l'approche de l'anniversaire de la guerre d'août 2008. Les patrouilles de la Mission de surveillance de l'Union européenne (MSUE) présentes sur le terrain en Géorgie n'ont "jusqu'à présent rien constaté qui puisse confirmer les accusations mutuelles de tirs" estime Bruxelles.
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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 15:19
Les 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE vont officiellement, le 27 juillet, prolonger la mission d'observation de l’UE en Géorgie (EUMM Georgia) d’un an (jusqu'à septembre 2010). Son format devrait rester globalement inchangé. Mais le plan d’opération (OpPlan) est légèrement modifié. L'UE reste, en effet, après le départ de la MONUG (force des Nations-Unies en Géorgie), présente à la lisière de l'Abkhazie, et des observateurs de l'OSCE, la seule force d'observation internationale présente dans la région.

Après avoir mis en place un mécanisme de prévention et réponse des incidents (Incident Prevention and Response Mechanism) en Ossétie du sud, la mission EUMM a annoncé avoir tenu une première réunion du même genre, à la mi-juillet, pour mettre en place un dispositif équivalent coté abkhaze.

Le mandat du représentant spécial de l'Union européenne (RSUE) pour la crise en Géorgie » est lui aussi prolongé, mais pour une période de six mois simplement, jusqu’au 28 février. Une différence qui peut s’expliquer par la nécessité de caler la date du représentant spécial en Géorgie sur les autres mandats des représentants spéciaux.

(crédit photo : Eumm georgia)
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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 19:10
Le portrait que dresse Salomé Zourabichli dans son livre la "tragédie géorgienne" est pour le moins décapant. Et en tout cas très loin de la biographie "particulièrement hagiographique écrite à deux mains avec le fils d'André Glucksman ("ton nom s'écrit liberté") et conçue par les lobbyistes bruxellois du président".

A l'école du KGB ... ? "Il est expliqué qu'il vient d'une famille de patriotes géorgiens et de l'intelligentsia. Vrai mais à moitié. Il oublie de préciser que cette famille patriote fait quelque chose qu'à la fin des années 80, aucune famille géorgienne patriote n'aurait fait : envoyer le jeune Micha faire son service militaire dans l'armée soviétique. Chacun cherchait, au contraire, par tous les moyens, à échapper à cette obligation. (...) Qui plus est dans les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, dont le quartier général se trouve à Kiev. Décision surprenante, qui nécessite de surcroît des appuis en haut lieu. Nul doute que l'oncle du jeune Micha, Temour Alassania, haut fonctionnaire soviétique aux Nations-Unies, position de haute confiance liée au KGB, ait eu un rôle déterminant dans cette décision et sa réalisation." L'auteur va plus loin (...)
"La spécialité qu'il choisit - les relations internationales (qu'il étude à l'université de Kiev) - est elle-même dans l'Union soviétique d'alors et parce qu'elle mène aux contacts avec l'étranger, à la carrière diplomatique, ou aux instituts prestigieux, le "domaine réservé du KGB".

Retourné par la CIA ... ? "Il y a dans sa biographie, une page un peu plus obscure, celle de son passage à Washington, à l'Université, où on ne sait pas ce qu'il a étudié et combien de temps. L'hypothèse qu'il ait pu à ce moment être aussi recruté par les services américains, et suivre une formation accélérée, a été évoquée. Elle permettrait d'expliquer pourquoi les Américains ont été aussi peu curieux sur les états de service de son oncle et son rôle actif auprès du jeune président géorgien..."

Digne héritier de
Chevardnadzé. "C'est Chevardnadzé qui l'a fait venir dans son "Mouvement des citoyens ", parti gouvernemental qui rassemble autour du " vieux loup " toute la classe politique géorgienne, devenant ainsi un nouveau parti unique, modèle que Micha reprendra ensuite avec son Mouvement national. Les mentors de Micha sont aussi les fidèles de Chevardnadzé : ainsi Lana Gogoberidzé, fille d'un des plus redoutables tchékistes géorgiens de la première heure, dont le nom est lié aux pires répressions, fidèle parmi les fidèles de Chevardnadzé, à laquelle Micha ne refuse rien, et qu'il finira par renommer ministre conseiller à l'ambassade à Paris à 80 ans passés. Guela Charkviani, interprète d'anglais auprès de Chevardnadzé durant des années, devenu conseiller personnel de Micha et confident, puis son ambassadeur à Londres."
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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 12:25
Finis les Panhard bleus français, les Mercedes bulgares ou les Dzik kakis Polonais... les observateurs de l'Union européenne (EUMM) au Field Office de Gori, face à l'Ossétie du Sud, vont pouvoir s'asseoir à bord d'un seul type de véhicules: des Toyota Land cruisers, blindés de 4,5 tonnes, peints en blancs. Un changement bienvenu à plusieurs titres. Pour les véhicules qui, depuis le début de la mission, en octobre 2008, ont déjà effectué près de 1810 patrouilles et parcouru 176.000 kms, est venu le temps du repos. Mais surtout, cela va faciliter et accroître la visibilité de la mission de l'UE dans la région.

Aucune confusion ne pourra pas être faite avec les autres véhicules internationaux. Puisque les observateurs de l'OSCE auront plié bagage au 30 juin. Tandis que les 145 membres de la mission des Nations-Unies en Géorgie (MONUG) ont dû cessé leurs fonctions du coté de l'Abkhazie,
depuis le 16 juin (1). Les observateurs de l'UE restent ainsi tout seuls face aux Ossètes, Abkhazes, Russes et Géorgiens.

C'est une des premières fois - selon ma connaissance - que l'Union européenne soit la seule force multinationale (Onu, Osce, Otan,...) en position de pouvoir intervenir à titre d'observateur ou d'interposition sur un territoire européen. Cela justifie ainsi, tous les débats sur la nécessaire autonomie de la politique de défense de l'Union européenne.

(1) La Russie ayant posé un veto
au renouvellement de la mission au Conseil de sécurité, le 15 juin.

(crédit photo : EUMM)

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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 13:54
Le chauffeur d'une ambulance (1) qui accompagnait une des patrouilles de l'EUMM - la force d'observation de l'Union européenne en Géorgie - près de la frontière ou "limite administrative" avec l'Abkhazie, a été tué ce matin par l'explosion d'une mine.

Selon ce qu'en a relaté EUMM, ce (dimanche) matin, à 11h05, lors d'une patrouille de routine, une mine a explosé, près d'Eristskali, endommageant légèrement le véhicule blindé dans lequel se trouvaient les observateurs. Et blessant (mortellement) le conducteur de l'ambulance qui accompagnait la patrouille. Transporté à l'hôpital, il est mort peu après de ses blessures.

Les causes de l'incident restent obscures. Mais selon la chaîne géorgienne de télévision, Rustavi 2, il y aurait eu deux explosions. La mine aurait été activée alors que l'ambulancier (Avatndil Akhaladze) descendait de son véhicule. Un médecin aurait également été blessé, plus légèrement. (le scénario laisse ainsi supposer qu'il y avait bien mise en place d'une mine, avec volonté de tuer, et non pas simplement d'un "accident" d'une ancienne mine)

En exprimant ses condoléances à la famille et aux amis de l'employé, l'ambassadeur Haber qui commande l'EUMM a aussitôt lancé un avertissement aux autorités : "Nous examinons les détails de l'incident. Mais j'aimerai dire clairement que toute attaque sur nos observateurs non armés et leurs patrouilles, qui exercent leur devoir légitime, est complètement inacceptable. Nous allons contacter les autorités des deux cotés de la frontière administrative afin d'enquêter sur les détails de l'incident et s'assurer qu'ils ne puissent se reproduire".

Cet incident survient alors que l'incertitude grandit.
D'une part, la Russie semble envoyer des troupes supplémentaires en Abkhazie ; selon des sources géorgiennes, des forces spéciales russes auraient pris position dans la région de Gali. D'autre part, la Russie a mis son veto à la fois à la continuation de la mission de l'ONU en Abkhazie (Monug) et aux observateurs de l'OSCE (lire également "rapport de la PESD"). Du coup, la Géorgie envisage d'étendre la mission des observateurs de l'Union européenne.

(1) L'Union européenne a passé contrat pour son assistance médicale avec une société privée, "Mediclub", spécialisée dans l'assistance médicale et les services médicaux aux expatriés (ambassades, organisations internationales...). Elle accompagne aussi les observateurs de la MONUG.

Crédit photos : Rustavi2

Summary : "At 11.05am this morning one of the armoured vehicles carrying out a routine patrol of EUMM was slightly damaged by a mine explosion, near Eristskali, close to the Abkhazian administrative boundary line, the accompanying ambulance was also damaged and the driver injured by the explosion; unfortunately despite being taken to hospital, he died of his injuries shortly afterwards." The Head of EUMM Ambassador Haber has commented: “I would like to send my sympathy to the family and friends of the MediClub driver who died today. We are still looking into the details of this incident, but I would like to make clear that any unprovoked attacks on our unarmed monitors and their patrols, going about their legitimate duties, are completely unacceptable. We intend to contact the authorities on both sides of the administrative boundary line to investigate the details of this incident and ensure that nothing like this happens again.
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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 22:59
Un policier géorgien est mort et six autres ont blessés dans deux explosions consécutives au nord de Dvani, à la limite de l'Ossétie du Sud, ce dimanche matin (29 mars) vers 9 h. Un premier véhicule de police géorgien a sauté sur une mine faisant un mort et 4 blessés. La seconde explosion est survenue quand une équipe est arrivée pour se porter au secours des premiers, faisant 2 autres blessés parmi les policiers.

Ce type d'incidents est plutôt vicieux. Car il ressort d'une intention délibérée de tuer, est assez régulier aux frontières administratives de l'Ossétie ou de l'Abkhazie depuis le conflit du mois d'août, comme je l'avais déjà relaté sur ce blog, après un reportage sur place (lire tension palpable, incidents à répétition). Et on ne discerne pas vraiment les auteurs de ces crimes à visée terroriste (Ossètes ou Abkhazes, Russes ou Géorgiens, troupes régulières ou semi-mafieux).

Cette attaque a été condamnée par les observateurs européens, comme "une violation totalement inacceptable des accords Sarkozy - Medvedev",
explique Hansjörg Haber, le chef de la mission des observateurs européens "EUMM" en Géorgie dans un communiqué. "Nous attendons que cet incident soit l'objet d'une investigation soigneuse des deux cotés de la frontière administrative de l'Ossétie du Sud et que ceux qui sont responsables soient traduits en justice". 

Vive tension politique. Cet incident survient aussi dans une période de vive tension politique. Le gouvernement est aux prises avec l'opposition. Des manifestations sont prévues à partir du 9 avril pour demander la démission du président Saakashvili, accusé par certains personnalités politiques d'opposition, comme son ancien ministre de la Défense Irakli Okruashvili "d'être une menace pire que les Russes pour la Géorgie". Une dizaine d'opposants ont été arrêtés en train d'acheter des armes afin de provoquer des émeutes dans ce qui ressemble plutôt à une savante mise en scène plus que d'un réel complot.
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.