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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 22:10
La mission d'observation de l'Union européenne en Géorgie (EUMM) recrute une quarantaine de personnes, essentiellement en détachement, mais avec quelques postes en contractuel - des observateurs essentiellement mais aussi des conseillers et officiers de liaison.

Voici la liste des postes (en anglais) :
Seconded/Contracted:
 
• 1 Legal and Financial Controller
 • 1 Chief Procurement Officer
Seconded:
 • 1 Press & Public Information Officer
 • 1 Legal Adviser
 • 1 Military Liaison Officer
 • 1 Watchkeeper
 • 2 Reporting Officers
 • 28 Field Monitors
Autres renseignements ici - date limite = 7 avril

NB : EUMM a obtenu une petite rallonge budgétaire de 2,1 millions d'euros afin de mener des missions complémentaires, notamment autour des questions de mixité ethnique et du respect des minorités en Géorgie. Trois équipes, composées de 20 personnes chacune, sont concernées par cette reconfiguration : celle des droits de l’homme, des services policiers et des affaires humanitaires.
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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 10:22
A mi-mandat de la Mission d’observation de l’Union Européenne (EUMM), le chef de la mission, l'Allemand Hansjörg Haber, a dressé devant quelques journalistes à Bruxelles, le 12 mars, un premier bilan. Cette mission doit normalement se terminer le 15 juin. Et la question de sa reconduction est donc maintenant posée. Discussion qui implique l'UE comme les Etats qui ont signé, à l'été 2008, l'accord en six points suspendant les hostilités.
Pour Hansjörg Haber, l’un des problèmes de la fin du mandat de l’UE est sans conteste les visions différentes qu’ont les Russes et les Ossètes des missions à venir. Pour le chef de la mission, en l’état des choses, « le seul mandat actuellement stable est le nôtre. » Selon lui les options les plus envisageables sont une prolongation de six ou douze mois. Il a rappelé que cela «  restait encore à décider. (…). Depuis le mois de février - a-t-il ajouté -, un «  processus de reconfiguration » a été mis en place. L'EUMM concentre ses efforts sur certaines questions thématiques, comme les questions de mixité ethnique et du respect des minorités en Géorgie. Trois équipes, composées de 20 personnes chacune, sont concernées : celle des droits de l’homme, des services policiers et des affaires humanitaires.
A Prague, Javier Solana, le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, a souligné devant la réunion informelle des Ministres de la Défense des 27, combien cette mission est « une part essentielle pour soutenir le processus de négociation de Genève (entre Russes et Géorgiens). Nous devons continuer notre engagement actif tout en affirmant le principe de la souveraineté de la Géorgie et l'intégrité territoriale, à laquelle l'UE est fortement attachée » (*).

(*) We have made a difference there and EUMM has been an essential component supporting the Geneva negotiation process. We need to continue our active engagement, whilst upholding the principle of Georgia's sovereignty and territorial integrity, to which the EU is strongly committed.

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 18:53
La Grèce - qui préside actuellement l'OSCE - a fait une proposition pour permettre le retour des observateurs de l'Organisation de sécurité et de coopération européenne en Ossétie du Sud. Cette offre, selon le ministère grec des Affaires étrangères, repris dans la presse grecque, comprendrait l'établissement de deux bureaux, dénommés par la ville où ils auront le siège, un bureau "Tbilissi" et un bureau "Tsinkvali". Ces deux bureaux seraient placés sous l'autorité d'un troisième, chargé de la coordination et des relations avec les autres pays. Ce bureau pourrait être établi, tout simplement à Vienne, au siège de l'OSCE. A moins qu'une autre ville soit choisie. Plusieurs rencontres sur ce sujet sont prévues à Tbilissi la semaine prochaine.
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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 18:10
Entre Américains et Russes, ce qu'on pourrait appeler une guerre des bases, ou plutôt un gigantesque monopoly des bases est en cours.

Dans les territoires géorgiens. La Russie a ainsi annoncé, l'ouverture d'une base navale en Abkhazie, à
Otchamtchira. Quasiment, le même jour où elle annonçait suspendre le déploiement de missiles à Kaliningrad. La base serait construite à quelques kilomètres de la Géorgie à partir de rien. Mais ce site stratégique a été préféré à Sukhumi (le port principal de la région) car il permet, aussi, de contrôler les eaux territoriales du voisin géorgien, dont le sous-sol marin recèlerait par ailleurs des ressources en gaz et en pétrole selon les Géorgiens cités par RIA Novosti. De plus, il s'ajoute aux deux bases terrestres dans les ex-territoires géorgiens : en Ossétie du sud, dans la vallée de Khodori, et en Abkhazie, à Gudauta (*). Cette installation navale pourrait permettre de compléter, voire de compenser en partie, Sébastopol (en Ukraine) dont le bail se termine en 2017. Plutôt que de remplacement d'ailleurs (car, selon les militaires russes, Sébastopol est "irremplaçable"), il s'agit plutôt de faire pression à la fois sur les Ukrainiens et sur les Occidentaux pour les convaincre, qu'après tout, il vaut mieux que les Russes restent en Ukraine plutôt qu'ils n'écrèment ailleurs.

Inquiétant pour l'UE. "C'est très inquiétant. Cette création va vraiment nous causer de sérieux problèmes pour les négociations de Genève" (entre Géorgiens, Russes, Ossètes et Abkhazes, dont le 3e round s'ouvre la semaine prochaine), estime un diplomate européen de haut rang. La présidence tchèque a, d'ailleurs, réagi officiellement au nom de l'UE, estimant qu'il s'agit "d'une sérieuse violation du principe de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Géorgie, dans laquelle l'UE est fortement impliquée. Toute construction militaire en Abkhazie et en Ossétie du Sud devrait être en contradiction avec l'esprit (NB: l'esprit pas la lettre) des accords de cessez-le-feu d'août et de septembre 2008 et nuisent à la stabilité et la sécurité de la région en augmentant les tensions". (télécharger le communiqué, en anglais)

Une recherche de bases. La Russie projette, par ailleurs, de créer d'autres bases - moins grandes, plutôt des "bases étapes" - en Méditerranée et dans l'Océan indien : à Tartous (Syrie), à Socotra (Yémen), à Tripoli (Libye) ou à Cam Ranh (Vietnam), selon la presse russe relayée par l'agence Novosti.

Et la fermeture de la base US au Kirghiztan. La Russie a, aussi, obtenu du Kirghiztan l'engagement de fermer à terme la base américaine de Manas (le Parlement Kirghize vote la semaine prochaine, sur ce point, la dénonciation de l'accord entraîne une fermeture de la base avec un préavis de six mois normalement). Une fermeture qui s'accompagne d'une "compensation financière" donnée par la Russie à l'ex-République soviétique : chèque de 450 millions de dollars et annulation d'une dette kirghize envers la Russie de 180 millions de dollars.


(*) La base terrestre n'est, en soi, qu'une réplique à la simili base américaine à Tbilissi. "L'ambassade" des Etats-Unis - forte d'environ 500 personnes - et s'étendant sur plusieurs hectares, ressemble plus à une base qu'à une ambassade proportionnée à l'importance du pays... "Effectivement" reconnaît-on, coté européen, sans vouloir vraiment avouer que "c'est un problème".
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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 07:07
C'est une histoire comme les adorent les Britanniques, mêlant amour et relations plus ou moins étroites avec la vieille URSS. Peter Truscott, membre de la chambre des Lords, et ancien député européen (de 1994 à 1999), ancien vice-ministre de l'énergie, aurait eu des liens secrets avec l'Union soviétique, selon un tabloid du dimanche, Mail On Sunday. Considéré comme un expert de la stratégie de sécurité européenne et de la Russie, il avait été vice-président de la sous-commission défense du Parlement européen, et coordinateur de la politique étrangère pour les travaillistes à Strasbourg. Il apparaissait aussi régulièrement comme analyste politique à la BBC ou CNN et a publié plusieurs ouvrages : "Russia First" (1997), "European Defence meeting the strategic challenge" (2000), et surtout un ouvrage très flatteur pour Vladimir Poutine ("Putin's Progress", 2004). Son ascension - estiment les reporters - il la doit en fait surtout à sa femme, Svetlana, rencontrée au printemps 1991, en descendant de l'avion à Leningrad (St Petersbourg). C'est le "coup de foudre" et le mariage a lieu quelques semaines après, le 1er août 1991. Savait-il que le père de la belle était colonel et responsable de l'entraînement des troupes régulières comme des troupes spéciales, et proche des services russes comme le suggère le journal. Les relations secrètes sont plutôt suggérées par le journal que solidement étayées. Lord Prescott aurait souvent défendu le point de vue russe contre les critiques dans les affaires énergétiques ou après le conflit en Géorgie. Plus troublant, il a été consultant pour Gavin Anderson, un homme qui a travaillé pour Gazprom (et travaille toujours, notamment pour le rapprochement avec la compagnie de gaz serbe) et est réputé proche de Vladimir Poutine. Il est aussi impliqué dans une affaire de corruption révélée par le Sunday times - qui indiquait que quatre députés travaillistes auraient accepté de recevoir de l'argent pour défendre un amendement (en fait un reporter du journal, cf. reportage BBC)... à suivre
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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 17:59
Cette enquête de deux journalistes russes peut être lue comme un polar mais est plus que nécessaire pour comprendre la Russie d’aujourd’hui.

Utile pour connaître tous les soubresauts de cette entreprise qui faillit être privatisée, sut acquérir son indépendance et peu à peu tisser ses liens avec les sociétés des anciennces républiques soeurs, pour finir par être reprise en main (brutalement) par Poutine. Avec toujours cette obession de pouvoir acquérir des sources d'approvisionnement en gaz (au Turkménistan par exemple) ou de contrôler toutes les routes de destination (notamment vers l'Europe et le développement de voies directes, vers l'Allemagne, permettant de contourner l'Ukraine ou les autres pays intermédiaires).

Ce livre est aussi intéressant pour percevoir ce que cette entreprise représente pour l’âme, l’économie et le pouvoir russes. Tellement liée à l’Etat qu’elle est l’Etat elle-même, dirigée par des personnages comme Tchernomyrdine ou Medvedev (avant qu'ils passent à la tête de la Russie, l'un comme Premier ministre, l'autre comme Président), Gazprom et le gaz sont à la Russie ce que le nucléaire, la marine ou la neutralité sont à d’autres pays : la marque indélébile de la puissance et de la souveraineté.

Il est aussi captivant de retrouver la plupart des protagonistes de la crise russo-ukrainienne de janvier : Ioulia Timoschenko côté ukrainien, Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev côté russe. Qui tous trois ont été élevés au « biberon « du gaz et dont ce n'est pas le premier heurt sur le sujet (ni le dernier peut-être).

• De Vlary Maniouchkine et Mikhaïl Zygar (trad. Michèle Kahn) (Actes sud, 284 p., 21,80 euros)
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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 19:40
Au terme de ce reportage, on peut voir à quels obstacles, quels enjeux, est confrontée et surtout peut être confrontée demain la mission des observateurs européens en Géorgie, "EUMM Georgia".

1. L’enjeu de la visibilité.


C’est un des premiers soucis des observateurs. 
A défaut d’avoir tous le même uniforme – les unités préconstituées (policiers, gendarmes, carabinieri) conservent leur uniforme national – il a été décidé que tout observateur aurait une chasuble bleue et un béret bleu, ainsi qu'un brassard, qu'ils mettent dès qu'ils sont en mission - ou du moins en approche de check-point ou de personnel civil… Le kaki a, normalement, été prescrit, pour éviter toute confusion. Afin d’identifier les véhicules de EUMM Georgia, des stickers bleus ont été collés de chaque coté, et des bandes bleues et jaunes fluos, ainsi qu’un drapeau sur un mat éclairé, ont fait leur apparition afin d’éviter toute méprise. Une nécessité ! Les patrouilles circulent de jour comme de nuit, 7 jours sur 7. Et à la nuit tombée ou en demi-teinte, il s'agit d'éviter toute méprise. Ce qui n'est pas évident !
Le AMZ polonais sur la route © NGV

Les  véhicules européens sont en effet très dissemblables. Entre le Hummer italien revenu d’Afghanistan, les Mercedes classiques des Allemands, et les Panhard français, il y a là un assemblage hétéroclite de matériels, à la fois difficile à entretenir au niveau logistique (allez trouver un pneu de Panhard ici me dit un technicien...). Mais surtout qui ne facilite pas la visibilité sur le terrain. Couleurs, formats différents, ne facilitent pas le travail. Et je dirai même est dangereux pour les observateurs. Certes des véhicules de couleur militaire ont été repeints à leur arrivée, comme les véhicules italiens qui sont passés de la version sable Iraq en blanc. De même les véhicules utilisés par les gendarmes français ont été repeints en bleu avant le départ, la couleur habituelle de la gendarmerie. Mais il reste encore quelques véhicules blindés – en kaki - les AMZ polonais notamment.
Les Hummer italiens repeints en blanc sur le parking de Tbilissi © NGV

Dilemme : avoir un abord pacifique ou protéger les observateurs. De plus ils ne sont pas adaptés au caractère de la mission. On a l’impression à les voir qu’il y a une opération de maintien de l’ordre importante. Même si les équipements sont neutralisés. Les véhicules tout blindés ou équipés de lance grenades lacrymogènes sont un peu trop « offensifs ». En même temps, il faut le reconnaître, le danger n’est pas absent. Et il est difficile de mettre des observateurs dans des véhicules légers qui ne soient pas blindés.

2. le défi de l'accessibilité.

La Géorgie est en bonne partie un pays de montagnes. La partie septentrionale de l’Abkhazie et de l’Ossétie sont bordées de montagnes de 2000  à 4000 mètres. Inatteignables en temps normal. Même aujourd’hui, les observateurs le reconnaissent. L’hélicoptère pourrait être une solution (la mission n’en est pas dotée – sauf pour les évacuations sanitaires où elle recourt à une société privée). Mais il se heurte à un sérieux risque de sécurité. "Je ne voudrais pas trop me balader en l'air à proximité de la frontière" explique un observateur pourtant habitué aux missions à risque. Il faut reconnaître que, mis à part quelques drones, (dont certains ont été abattus), l’activité aérienne est effectivement limitée à proximité de la frontière.

3. Le slalom de la communication.

La Communication est un axe important non pas de faire-valoir de la mission mais une condition du bon déroulement de l'opération. Cela est d'abord dû au contexte même de la guerre en Géorgie. En effet, outre les dégâts humains et matériels, cette guerre a été aussi médiatique, et l'est encore. Rien que sur l'étendue des pertes humaines, il y a encore une censure et la propagande joue des deux cotés. Encore plus depuis le cessez-le-feu car il s'agit maintenant d'examiner les conséquences de la guerre, et de déterminer les responsabilités. En cela, EUMM ressemble davantage à une mission d'interposition qu'à une classique mission d'interposition. D'autant que les attentes dans la population sont très fortes. Avec le risque d'être déçues. On attend des Observateurs qu'ils ramènent le calme et la tranquillité, qu'ils s'expriment sur tel ou tel incident, permettent de savoir la vérité. Même si ce n'est pas tout à fait dans leurs moyens, ni dans leurs compétences.
Confusion supplémentaire, la présence de plusieurs organismes internationaux, représentant le continent européen et la communauté internationale (OSCE, Onu, Conseil de l'Europe...), chargés de différentes missions : observation (UE, OSCE, ONU), humanitaires (PAM, HCR, CE...). Ce qui ajoute à la confusion d'autant que certains ont des sigles très équivalents (avec le bleu dominant), voire le même (Conseil de l'Europe, UE). Bref un véritable enjeu opérationnel.

4. La question de l’organisation.

Il ne faut pas se cacher. Cette mission a une caractéristique « militaire » ou au moins de « sécurité civile » très forte. Et les attitudes des observateurs sont très militaires ou policières. Il n'est que de voir les nombreuses interdictions de communication. Dans un certain sens heureusement. Refuser de le voir est à mon sens, nuisible pour l’efficacité de la mission. Car c’est une mission qui se déroule aussi dans un contexte risqué.

5. La gestion de la mission

Installée en un temps record, l'UE a dû faire très vite. Ainsi faute de cantine ou même de cafétéria, c'est la femme de ménage qui a fait office les premières semaines de cantinière et les écussons de l'EUMM ont été conçus en interne et... "cousus main" par son mari. Maintenant il faut tout mettre en ordre, au cordeau des règles habituelles de l'UE. Car cette mission reste en effet soumise à la plupart des règles en usage, notamment de marchés publics. La gestion des moyens arrivés très rapidement mais qui sont dissemblables est aussi nécessaire. Le tout représente une tâche certes discrète mais qui est sans doute un enjeu administratif majeur pour la bonne marche de la mission.
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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 08:10
La première tâche des observateurs est de vérifier que les conditions prescrites dans le plan de cessez-le-feu « Medvedev – Sarkozy », conclu le 12 août, sont bien respectées. Depuis le retrait des forces russes de la zone de sécurité, ils veillent surtout au respect de la libre circulation des populations, à l’absence d’armes prohibées dans les rangs des policiers géorgiens, à la présence des militaires dans leurs casernes, et se renseignent sur les différents incidents qui leur sont signalés.

NB : Tous les témoignages recueillis dans ce reportage l'ont été sous le sceau de l'anonymat sauf un long entretien avec le Général Janvier (cité dans ce cas). C'était une des conditions mises par mes interlocuteurs. Théoriquement d'ailleurs, les observateurs ne peuvent parler que de "leur situation personnelle, âge, origine, ... et encore s'ils le désirent" m'a précisé un responsable de la mission. "en aucun cas ils ne peuvent parler sur ceux qu'ils voient ni ce qu'ils peuvent constater. Même Off. En revanche libre à vous de les suivre dans votre véhicule et de voir ce qu'ils voient" a-t-il ajouté. Ordre/conseil (presque) scrupuleusement respecté...  NB : pour la simplicité des témoignages, je parle d'un officier quand il s'agit d'un responsable (sans que cela puisse dénoter l'appartenance à un corps militaire ou civil).

Aller sur le terrain pour ramasser de l'information

Dans un pays où la rumeur est reine, le seul moyen d’avoir une information est en effet d’aller sur le terrain. Chaque matin, près de l’Abkhazie ou de l’Ossétie, dans chacun des Field offices (Zugdibi près de l'Abkhazie, Khaskhuri près de Gori), plusieurs patrouilles partent explorer un secteur, une route, un check point. Sur place, les observateurs prennent contact avec les autorités, les responsables des checks points, les civils, afin de tirer un maximum d’informations, de pouvoir les recouper et les analyser. Une cellule spécifique au Quartier général est chargé de ce travail. La qualité et l’objectivité de l’information sont un élément précieux pour permettre une claire appréciation politique de la situation.

Hotel Victoria, Gori - gendarmes français en briefing avant départ - © NGV

Départ en patrouille vers le check point de Tskhinvali.

Le principe est de mixer les équipes, les nationalités, et les profils : un expert civil, des policiers, des gendarmes. Chaque patrouille comporte deux véhicules. A la fois pour assurer la sécurité (si une voiture est touchée ou simplement en panne). Mais aussi pour assurer l'objectif de la mission. "Une patrouille est toujours mixte, au niveau de la nationalité au moins et des expériences également. Et nous allons de plus en plus les mixer. C'est un atout" précise le général Janvier, adjoint au chef de mission. Les véhicules sont blindés, pour parer à tout problème. La situation reste en effet tendue, surtout à proximité de la frontière. Plusieurs policiers géorgiens ont déjà été victimes de tirs ou d’attentats par engin explosif improvisé.

Ce jour-là, plusieurs patrouilles partent de l'hôtel Victoria, siège du Field Office de Gori.  Il n’y a pas de chef en tant que tel. Ni de grade. "Nous ne sommes pas dans une mission militaire" me précise un officier. Mais, comme il faut bien un chef. Le principe acquis "c'est que le chef du premier véhicule prend la direction de la patrouille". Ce matin, nous partons dans la montagne, loin. Ce sont les Polonais qui sont devant avec leur AMZ au look très militaire. Les Français suivent avec leur Panhard bleu. Direction : Perevi, chez les Russes. Ils ont emporté de quoi coucher sur place (hôtel 0 étoiles, c'est à dire sans chauffage ni électricité). La route, chaotique, n’est pas vraiment faite pour rouler vite. Et ce qui à vol d’oiseau représente 60 kms oblige à un détour assez large, qui prend minimum 4 heures aux véhicules tous terrains. Cette route a raison de notre véhicule (nous sommes dans une voiture séparée, obligation de l'EUMM qui ne veut pas de journaliste dans ces véhicules, logique, mais peu pratique). Et la peur se lie sur le visage de notre traductrice qui panique, passe maints coups de fils à son patron, son cousin pour finir par me dire "on ne va pas plus loin, c'est trop dangereux". Anecdotique ? Non... révélateur d'un sentiment de fébrilité et de crainte chez certains géorgiens, du moins ceux de Tbilissi, alors qu'il n'y a aucun danger, surtout... derrière les deux blindés de l'EUMM. On rebrousse en chemin, laissant l'ours en cage veiller sur le bord de la route, au bord de la gargotte...

Patrouille suivante. Qu'à cela ne tienne, retour à Gori, on prend la patrouille suivante. Il y en régulièrement, en général, deux ou trois le matin, départ 8 heures. Et deux, l'après-midi. départ : 16 h. Le nombre de véhicules, de patrouilles varie selon l'actualité, et les ordres. Une certaine autonomie est laissée à chacun. L'OHQ donne des directives générales. Mais le Field Office apprécie la situation localement. Mais le chef de patrouille a aussi une large autonomie pour décider où il veut aller. Là c'est une patrouille Bulgaro-polono-française, dirigée par un expert civil (ancien du Ministère de la défense tout de même) : un Mercedes et un Amz. Direction inconnue. On suit. En fait on remontre vers le check point de Tskhinvali. Premier objectif : éviter les nids de poule et la circulation hasardeuse. Ici c’est la plaine. Nous sommes dans un pays de pommiers.

Au premier village, à Karaleti, un troupeau de vaches, la patrouille passe entre deux troupeaux. Quelques maisons détruites. Les habitants regardent avec attention ces véhicules militaires dont ils n’ont pas l’habitude. Pour distinguer à qui ils appartiennent. Effectivement la question de la visibilité de ces véhicules (dépareillés) se pose (lire sur les "enjeux et défis"). Certains enfants saluent la patrouille. On circule lentement le village. Et on poursuit la route. Tirdznisi : quelques maisons sont déjà en reconstruction, fenêtres neuves posées, charpente. Cela va vite à reconstruire. On est dans l’ancienne "buffer zone" et si rien n’est visible de véritablement traumatisant, pour peu qu’on prête attention, on aperçoit des maisons sans toit, brûlées, derrière les arbres, au minimum 3-4 par village ou hameau. Ici ce sont beaucoup de paysans. On vit de la petite agriculture. Éventuellement on va travailler sur la ville. Brsteletsi, Ergneti : davantage de maisons détruites, une sur trois environ, ou brûlées.

On arrive en vue du check point. Les consignes de sécurité sont strictes. Surtout quand la vision n'est pas claire (comme souvent dans la région, à l'approche de la tombée de la nuit). Se garer assez loin du poste, approche de préférence à pied, avec un signalement très clair, chasuble bleue marquée de l’UE et béret bleu, démarche lente, pour éviter tout quiproquo.
Les "quatre mousquetaires" montent vers le Check Point © NGV

Prise de contact. Question d'un des Observateurs. Comment çà se passe ? "Tout se passe bien. Hier ils nous ont jeté des pierres". Les deux postes sont distincts de quelques dizaines de mètres. Les deux drapeaux sud ossètes et russes flottent ensemble sur le poste. "Ce matin, aussi, on a entendu des explosions. Au loin, comme des tirs d’entraînement". Il  y a un peu de provocation en permanence. Les policiers géorgiens en tenue de combat et fusil mitrailleur – la tenue normale- sont dans des préfabriqués. La conversation roule ensuite sur le temps, le quotidien : "Tiens on a vu vos collègues hier dans une jeep blanche". Étonnement de nos observateurs : "Ce n'était pas l'OSCE ?" Réponse : "Oui c'est çà l'OSCE", acquiesce le policier, souriant (l'a-t-il fait un peu exprès pour taquiner nos observateurs...). (*).
Prise de contact observateurs et chef du check-point © NGV

Les Observateurs regardent. Ils sont en pays de connaissance. Et visitent régulièrement le poste. Ils n'iront pas plus loin aujourd'hui. Ils doivent aller ailleurs. "L’OHQ vient de signaler des tirs sur A. Vu la tombée de la nuit, ce n'est pas très recommandé", expliquent-ils. Visiblement ils n'ont pas envie d'accompagnateur. Cette fois...

Les « policiers » géorgiens. Les « policiers » géorgiens sont là en fonction. Des unités spéciales, me dit-on. Mais au premier coup d’œil, difficile de distinguer qu’ils sont policiers. Habillés tout en kaki, avec casque, fusil M4 américain le plus souvent (l’AK 47 quand il s’agit de policiers plus ordinaires). Les Observateurs de l'EUMM peuvent exiger les cartes d’identité des policiers. Pour vérifier qu’ils ne soient pas militaires. Ils peuvent également entrer dans les postes de police pour vérifier qu’il n’y a pas d’armes lourdes. Mais finalement, comme l’avouera plus tard, un observateur « Nous sommes bien obligés de leur faire confiance. Ils sont présentés comme des policiers, et ont des cartes de policier ». Les militaires géorgiens n’ont, en effet, pas le droit d’approcher la frontière. Et les armements lourds sont interdits dans la buffer zone. Les Observateurs vérifient régulièrement ce point. Au besoin la nuit...
policiers géorgiens au check-point © NGV

L'intérêt des patrouilles de nuit. Cela peut paraître anachronique. Mais il ya des patrouilles de nuit. Pourquoi ? "D'abord c'est notre mandat, être là 24 heures sur 24" m'explique le général Janvier. Ensuite "Patrouiller la nuit est intéressant. On peut voir des choses qu'on ne voit pas le jour, faire des observations intéressantes". Comme ce mouvement constaté par des observateurs de l'EUMM, en pleine campagne, une certaine nuit à 23h30, de 7 obusiers de 122 mm géorgiens, en dehors de la zone adjacente, mais pas loin tout de même des limites de l’Ossétie...

Des patrouilles jusqu’en Ossétie du sud. Les forces patrouillent normalement jusqu’au check point géorgien, ou jusqu’à la limite administrative, parfois au-delà pour prendre contact avec le check point russe, ossète ou abkhaze. Vers l’Abkhazie, cette prise de contact est restée pour l'instant limitée. « La première fois que nous sommes arrivés en Abkhazie, ça s’est bien passé. Les Russes étaient un peu surpris de nous voir, mais pas mécontents, nous avons pu poussé 200 mètres plus loin au check point abkhaze. Depuis nous ne l’avons pas refait. » Vers l’Ossétie, les contacts sont plus courants. Régulièrement, les équipes d’observateurs passent de l’autre côté, selon des règles bien établies. Le commandement russe ou l’autorité de facto du ministère de l’Intérieur ossète est prévenu auparavant, afin d’éviter tout quiproquo. Mais les observateurs ne se sont pas « enfoncés » plus avant sur les routes de la région. Ce qui serait possible techniquement. Car parfois le check point russe ou ossète est plusieurs kilomètres plus bas, pour des raisons de praticité et stratégiques également. Le principe a donc été fixé - en interne, au sein de l'EUMM - : « ne pas s’enfoncer de plus d’un kilomètre dans le territoire ». La prudence est de règle... La situation est très volatile. De fait si les checks point russes sont visités régulièrement, ceux tenus uniquement par les Ossètes le sont moins. « Autant les contacts avec les Russes sont bons, autant avec les Sud Ossètes, c’est plus difficile » assure un expert du terrain. « Les troupes russes sont des troupes régulières, elles sont disciplinées et se tiennent bien (généralement). Les Russes nous ont conseillé eux-mêmes d’éviter les Sud Ossètes.»
Check point ossète-russe près de Tskhinvali (vu du coté géorgien) © NGV

Procédures. Il n'y a "pas de "règles d'engagement (au sens habituel du terme). "Nous ne sommes pas dans une mission militaire et cela impliquerait une confrontation. Notre approche est purement civile." explique le Général Janvier. Mais il existe néanmoins des procédures de sécurité, de reporting, de signalement des incidents, etc. Si des règles ont été bâties au départ, on construit aussi un peu en marchant. Tous les jours, "on innove et on améliore les procédures" complète un officier.

Tous les jours, un rapport part ainsi à Bruxelles, complété d’une synthèse hebdomadaire et d’une synthèse mensuelle. En cas d’incident grave, un rapport spécial est immédiatement établi. De même, en cas d’accident mettant en cause un observateur, un coup de téléphone est immédiatement passé à la permanence du Capacité de conduite et de planification civile (CCPC) à Bruxelles et au cabinet du Haut représentant, Javier Solana, pour le tenir au courant. Les observateurs signalent également à l’autorité à l’origine de l’incident (Russes, Ossètes ou Abkhazes, Géorgiens) le problème afin qu’ils puissent agir. Tous les jeudis, une réunion générale a lieu au quartier général avec tous les ambassadeurs en poste (UE, États-Unis…) et les organisations internationales présentes (ONU, OSCE…) pour faire le point.

La mission s'installe dans la durée.
Un an tout d'abord (peut-être prolongée). En tout cas, certains observateurs français qui étaient partis pour une durée limitée (4 mois pour les Français) se sont vus proposés de rester plus longtemps, le temps de cette première année. Et nombre d’entre eux se sont portés volontaires pour prolonger ainsi.

(*) Mise à jour : en fait d'OSCE - je l'ai appris plus tard -, il s'agit plutôt de Pierre Morel, l'envoyé spécial de l'Union européenne pour la crise en Géorgie qui se rendait en visite auprès des autorités de facto de l'Ossétie du sud, et utilise à cet effet les véhicules blancs de l'OSCE
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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 00:22
GeneralJanvierEumm-043.JPGIssu de la gendarmerie française, le général Gilles Janvier, le numéro 2 de la mission EUMM Georgia, explique les modalités de fonctionnement de la mission.

Quels ont été les défis de cette mission depuis le début ?
Le premier défi – et le principal – a été d’être opérationnel le 1er octobre avec arrivée des différents contingents qui n’ont souvent que quelques jours pour partir et se préparer. Ensuite il a fallu harmoniser les modalités de travail pour ces contingents venus 22 pays – qui n’ont reçu qu’un cours de 2 jours -, avec des forces différentes, de taille différente, dans le pays qui n’est pas le leur, et des procédures en cours de construction. Il a fallu aussi assurer la montée en puissance en même temps que le déploiement opérationnel. Enfin il fallut travailler en sécurité de jour comme de nuit.

Comment avez-vous fait pour passer aussi rapidement au stade opérationnel ?
C’était assez acrobatique mais on a réussi. Dès la deuxième quinzaine d’août, l’UE a ainsi déployé une équipe de gestion de la crise, renforcée par une équipe préparatoire de mission, coordonnée par le Capacité de conduite et de planification civile (CCPC).  Les lieux étaient déjà repérés, les voitures et téléphone étaient pourvus. Cette logistique a permis d’assurer une montée en puissance rapide. C’est la première fois que l’UE a déployé une mission en utilisant sa base d’experts civils.

Mais c’est au prix d’une certaine disparité et d’un manque de visibilité ?
La visibilité est des critères de réussite de la mission et en termes de sécurité. On a pris des mesures urgentes : repeindre les véhicules, mettre au point une signalétique commune. Fin janvier, les pays contributeurs du déploiement d’urgence vont revoir leur engagement en termes logistique et opérationnels. Et on prendra les mesures complémentaires. On a ainsi lancé un appel d’offres pour des véhicules blindés, afin de pallier à certains retraits et pour réduire aussi la diversité de nos véhicules. C’est toujours plus facile de trouver des pièces pour un Toyota ou un Mercedes que pour un véhicule 100% militaire.

L’information semble être le nerf de la guerre, Comment pouvez-vous savoir ce qui s’est passé en cas d’incident, avez-vous des pouvoirs d’enquête ?
Nous n’avons pas de possibilité ni de mandat d’investigation. On ne peut pas mener d’enquête, ni perquisitionner. On essaie de savoir ce qui s’est passé auprès des témoins, où ça s’est passé exactement, si les accords de cessez-le-feu ont été violés ou non… ? On fait un travail classique de policier en croisant nos renseignements, auprès de toutes les sources possibles : les habitants, les forces de police, les officiels... Nous sommes dans un pays de rumeur et de provocation. Coller au fait et à l’analyse objective est donc important.

Comment se détermine le programme quotidien des observateurs ?
On a défini des règles de procédure et des tâches à effectuer. Ensuite chaque Field office fait son analyse et gère ses activités opérationnelles dans sa zone. Chaque semaine, on détermine un ou plusieurs « focus » ; par exemple les points de franchissement administratifs, les forces armées en présence, etc. pour vérifier certains points, avoir un état des lieux de l’évolution, à la demande d’une autorité ou pour préparer une réunion officielle. Cela ce sont les activités planifiées. Et puis il y a les évènements…

Les observateurs européens ne sont pas armés, n’est-ce pas un handicap ?
Au contraire, c’est un avantage à la fois tactique et opérationnel. Avoir des armes est plutôt un facteur d’aggravation de tension que de stabilisation. Non armés, on ne prête pas à la critique, aux possibles provocations. Et on est plus à l’aise avec la population et nos homologues de part et d’autre. Nous sommes une mission civile. Et ne pas avoir d’armes est en phase avec cette qualification. De plus, de façon pratique, c’est plus facile. Avec un armement, et des personnels de 22 Etats membres, aux profils très différents, il aurait fallu définir des règles d’engagement, entraîner les gens... C’était impossible à faire avec les délais que nous avions, moins de 8 jours, pour nous déployer. Nos personnels d’ordinaire armés – comme les gendarmes ou carabinieri - s’y sont d’ailleurs très bien accoutumés.

Reste-t-il un danger de mines ?
Limité. Les Russes ont mené des travaux de dépollution, plus que de déminage (en septembre). Il y avait plus de munitions abandonnées plus les munitions non explosées, surtout dans la vallée de Tskhinvali, avant de passer la main aux organisations nationales – pas très équipées – Il y a aussi des ONGs comme Hallo Trust.

Votre mandat couvre toute la Géorgie, c’est-à-dire aussi l’Ossétie du Sud ou l’Abkhazie, vous y allez ?
On espère bien aller à Tskhinvali. On le demande régulièrement. Mais pour l’instant ce n’est pas possible. Nous avons des contacts. J’ai eu rendez-vous avec le Ministre de l'Intérieur de facto ossète – à plusieurs reprises car il a changé – dans un « no man’s land », un camion blindé, dans une ambiance très franche. Avec les Abkhazes, c’est plus difficile.

Quelles sont vos relations avec les Russes ?
Nous avons des contacts occasionnels et espérons bien bâtir un dispositif de rencontres et de prévision des incidents. Nous observons une diminution du nombre de postes de contrôle administratifs tenus par les Russes au profit des autorités des nouvelles régions. Même dans des postes importants comme le poste de Zugdibi passé aux mains des Abkhazes.

Peut-on dresser un premier bilan ?
I
mmédiatement près notre déploiement, il y a une baisse sensible sur tous les secteurs des incidents. Les personnes déplacées sont très vite revenues dans leur maison – quand ils pouvaient – c’est-à-dire quand leur maison n’était pas brûlée.  Nous avions déjà pu constater des mouvements quotidiens alors les Russes étaient encore là ! Les écoles ont très vite rouverts, le cours normal de la vie a repris. Et fait important, il n’y a pas eu de vacuum sécuritaire. Maintenant, pour l’avenir, je serai très prudent. Nous ne sommes qu’au début de notre mission…
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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 21:30
Même pas 24 heures, le retrait russe de Perevi n'aura finalement que peu durer. Quand la nouvelle du retrait avait été apprise, un expert européen de la Géorgie m'avait prévenu : "il faut maintenant vérifier que les Russes se sont bien retirés". Il n'avait pas tort de cette prudence. Alors que les unités de police spéciale géorgienne avaient été déployées, les Russes sont revenus dans la nuit en force. Environ 300 à 500 parachutistes ont repris le village. Une patrouille de l'EUMM - la mission d'observation de l'UE - avait été vérifié sur place. Et elle a pu le constater : " les troupes russes ont réoccupé Perevi, et même déployé un nombre considérable de troupes dans et autour du village. En outre, l'armée russe a empêché des ambassadeurs de l'UE (*) de visiter le village. Aucune information n'est disponible sur le village lui-même". L'ambassadeur lituanien, Mecys Laurinkus, a affirmé avoir vu entre 20 ou 30 soldats, directement, "sans pouvoir détailler le nombre de soldats qui étaient dans le village".

Dans un communiqué, l'EUMM a dénoncé : "cette occupation militaire russe du poste de contrôle de Perevi, et du village, incompatible avec les dispositions du plan de paix Medvedev-Sarkozy." Il ajoute : "la restriction de la liberté de mouvement des ambassadeurs est inacceptable en vertu de toutes les instruments du droit international". et "invite" donc le gouvernement russe à "retirer ses unités (...) sans tarder".

(*) Etaient présents des diplomates français, estonien, roumain, lituanien et néerlandais.

Photo :  Eumm Georgia
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.