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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 09:30
Mirek Topolanek, le Premier ministre tchèque, a finalement retiré le texte sur la ratification du traité sur le bouclier antimissile américain et l'installation d'un radar, qui devait être discuté ces jours-ci à la Chambre des députés. Il n'était pas sûr, en effet d'obtenir une majorité à la Chambre et risquait même de voir le texte refusé. Une gifle pour le gouvernement d'autant plus retentissante qu'il est à deux doigs de tomber, après le dépôt d'une motion de censure.

La majorité à un fil.
Aux voix du parti social-démocrate (CSSD) et communiste pouvaient, en effet, se joindre celles de dissidents verts (deux députés ont été virés du parti vert, membre de la coalition gouvernementale) et même de l'ODS (le parti de Topolanek). Soit les quelques voix manquantes à l'opposition qui a 97 voix pour atteindre le seuil de la majorité de 100 voix). Selon les décomptes réalisés par mes collègues tchèques d'Aktualne, l'état des votes était, en effet, le suivant:
• Pour la ratification du radar:  96 voix sûr (ODS - forum civique + chrétiens-démocrates + Verts)
• Contre la ratification du radar : 97 voix (communistes, sociaux-démocrates + 2 anciens députés Verts Olga Zubova et Věra Jakubkova
• Votes incertains : Ludvík Hovorka (Chrétien-démocrate, probablement contre), Ondrej Liska (Verts, contre ou abstention) Evžen Snítilý (idem), Milos Melcak et Petr Wolf (ODS plutôt pour, mais incertain)

Le coeur n'y est plus. Le Premier ministre Tchèque ne renonce pas pour autant, a-t-il déclaré à mes collègues tchèques. Mais on sent bien que le coeur n'y est pas. D'autant que le doute est surtout sur la position américaine. « Ce n'est pas nous qui avons commencé à négocier » a-t-il rappelé à Aktualne. Et aujourd'hui «Il existe des doutes sur le calendrier et le financement du projet. La visite du président Barack Obama et le sommet de l'OTAN à Strasbourg - Khel devrait envoyer un signal clair (sur ce point). » En fait, la situation est plus grave que le seul traité sur le bouclier anti-missiles. Elle concerne aussi le Traité de Lisbonne et la viabilité de ce gouvernement qui préside tout de même encore jusqu'à fin juin l'Union européenne. 

Le Traité de Lisbonne en otage.
Cette décision pourrait-il signifier la fin du processus de ratifiation du Traité de Lisbonne ? Topolanek a rappelé, en guise d'avertissement suprême « Je pense que c'est possible (pas de ratification). Mais je voudrais souligner que ce n'est pas notre entière responsabilité. Je ne veux pas enjoindre à quiconque comment voter et dans quel dossier. Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises» (une majorité de députés ODS refusent le traité de Lisbonne tandis que l'opposition souhaite sa ratification; la situation étant inverse pour le traité sur le bouclier anti-missiles). Nota bene (mis à jour) : la Chambre des députés a voté, jeudi (19 mars),
une réglementation qui est une condition posée par les sénateurs du Parti civique démocrate (ODS). Elle est un verrou permettant d'empêcher le gouvernement de transférer les compétences nationales à l’Union européenne, sans accord des deux chambres du Parlement.

Le gouvernement est sous le coup d'une mention de censure. C'est la cinquième motion de censure déposée par l'opposition. Aucune n'a réuni la majorité jusqu'ici. Mais cette fois, la situation est très tangente. Car la même coalition qui s'est formée sur le bouclier anti-missiles pourrait se former pour faire tomber le gouvernement. Certains députés proches de Klaus ne rechigneraient même pas à donner un petit coup de pouce à l'opposition, d'après mes informations, histoire de faire tomber Topolanek (*). Le vote a lieu dans quelques jours, le 24 mars. Et Topolanek est sur les charbons ardents. C'est le moins qu'on puisse dire.

Topolanek nerveux même au Conseil européen ! Quand je lui ai posé la question, à la conférence de presse du sommet européen hier soir (jeudi 19 mars), le Premier ministre tchèque a été sur la défensive répondant par une pirouette « Vous êtes Français. Chez nous la démocratie se discute au Parlement pas dans la rue.» Et d'ajouter : « Combien de gouvernements, sous d’autres présidences, ont été mis en minorité. Il n’y a donc pas de problème de continuité pour la présidence de l'UE. Soyez rassurés.»

(*) La haine semble s'être installée de façon aussi farouche entre les deux hommes qu'entre N.Sarkozy et J. Chirac. Topolanek, il y a quelques jours, a accusé ni plus ni moins la dernière élection présidentielle (où pourtant c'est le chef de l'ODS, Vaclav Klaus qui a été élu...) de s'être déroulée dans une atmosphère de manipulation. «Il y a des preuves montrant comment a été manipulée l’élection présidentielle il y a un an, et les façons dont a été violé le droit constitutionnel et dont messieurs Randák et Dimun ont mené et dirigé cette affaire. » a-t-il déclaré. Menaçant de mettre en place une commission d'enquête. Ambiance...
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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 06:10
En marge de la réunion informelle des ministres de la Défense de l’Otan, à Cracovie, les 19 et 20 février (auquel j'assistais d'où la relative absence...), Polonais et Américains ont discuté de leur collaboration réciproque. Et notamment de l’installation d’une partie du bouclier anti-missiles US en Pologne. La nouvelle administration américaine a encore « besoin de temps », a répondu Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, évoquant le « contexte » des relations « avec les alliés de l’OTAN (…) et la Russie ». « Nous sommes déterminés à faire davantage d'efforts pour convaincre les Russes d'être nos partenaires dans cette affaire. » Car la menace iranienne, « objectif de ce bouclier » est toujours présente, a-t-il expliqué. Mais ce qui préoccupait davantage les Polonais que l'installation du bouclier anti-missile était le respect par les Américains des engagements qu'ils avaient pris en guise de contreparties à cette acceptation. Un point crucial notamment pour le gouvernement du Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui n'a jamais été follement enthousiaste du bouclier anti-missile et avait fait de l'installation des Patriot une condition sine qua non de son engagement. Les négociations avaient duré longtemps sur ce point, durée critiquée notamment durement par l'opposition du PiS (droit et justice) des frères Kaczynski. Robert Gates a donc tenu à rassurer pleinement son homologue polonais : C'est « Oui » assure-t-il. « Les Etats-Unis n’ont pas changé d’opinion concernant ce déploiement ». « Les discussions avancent en douceur. (Mais) cette décision est applicable indépendamment du bouclier anti-missile » explique-t-on coté américain. « Une prochaine réunion du groupe polonais-américain de coopération stratégique devrait ainsi se tenir avant le sommet de l'Alliance, début d'avril », a précisé Gates.
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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 23:40
"Il faut essayer d'avoir des relations stables avec la Russie et éviter de créer des problèmes qui ne sont pas nécessaires". Ce propos d'un diplomate de haut rang, bon connaisseur des questions de défense, tranche singulièrement avec la prudence ordinaire des Européens quand on les interroge sur le bouclier anti-missiles. Nous étions quelques journalistes autour d'une petite table dans une salle à l'abri (normalement) des oreilles indiscrètes, ce midi. Et la conversation était assez libre, bien sûr sous couvert de l'anonymat.

Le bouclier ne se fera pas. Le diplomate explique ainsi franchement son sentiment (qui semble aussi celui de l'administration Obama, *) : ce projet d'installation d'une partie de bouclier anti-missiles, en Pologne et en République tchèque, "n'est pas vraiment nécessaire". Il n'a "pas de possibilité technique, économique et de fondement stratégique". "Et cela ne se fera pas !" Bien sûr, nous n'allons pas l'annoncer comme cela, brutalement. "Nous n'allons pas faire ce cadeau aux Russes. On va étaler le projet dans le temps, l'amender, le reporter". "Il faut arrêter de faire de la planification militaire pour s'attaquer les uns les autres" (entre Occidentaux et Russes). Cela n'a plus de sens aujourd'hui... explique ce diplomate.

Une violation du deal de 1989. Au passage, on évoque l'accord passé entre Russes (Soviétiques) et Occidentaux, entre le Pacte de Varsovie et l'Otan, à la réunification allemande après la chute du mur de Berlin. Un deal mythique au point qu'on peut se demander s'il a existé. Oui confirme ce diplomate, il y avait bien un "deal mais oral". Qui consistait pour les Soviétiques à un retrait de leurs troupes d'Allemagne de l'Est (et des autres pays de l'Est), leur acceptation de la réunification allemande et donc de l'intégration de la partie est de l'Allemagne à l'Otan. Et pour les Occidentaux "non pas comme on l'a dit - à une neutralisation des anciens pays d'Europe de l'Est - avec interdiction qu'ils adhèrent à l'Otan. Mais un engagement à ce qu'à l'est de Berlin, il n'y ait pas d'infrastructure et de forces de l'OTAN" fixes. "Cet engagement a jusqu'ici été respecté."
Il n'y a pas eu de troupes "extérieures" implantées à demeure dans ces pays. Le projet Bush-Topolanek-Kaczinski "constitue - même si ce n'est pas un projet (stricto sensu) de l'Otan mais des Américains, en quelque sorte, une violation du deal de 1989. On peut le dire" reconnait notre interlocuteur... (**)

(*) Ainsi que de plusieurs responsables politiques, Tchèque, voir Dienstbier, comme Polonais, voir Sikorski.
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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 23:32
La nouvelle administration américaine renoncera probablement à l'installation d'un radar en république tchèque dans le cadre du bouclier anti-missile américain. C'est le président de la commission des affaires étrangères du Sénat tchèque, Jiri Dienstbier, qui l'affirme à la télévision nationale. L'ancien dissident et porte-parole de la Charte 77, et ancien ministre des Affaires étrangères (de Vaclav Havel), ajoute que la seule possibilité de réaliser ce bouclier serait dans un cadre Russie-USA. Selon lui, "Soit le projet de défense antimissile sera commune - OTAN, Russie et États-Unis - soit il ne se fera pas". Il a rappelé également que le nouveau vice-président américain Joe Biden avait toujours été contre la "guerre des étoiles" (Joe Biden devrait faire une annonce importante à la conférence sur la sécurité de Münich en fin de semaine).

L'actuel ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, qui préside actuellement aux destinées de l'Union européenne, a rejeté l'idée de renégocier l'accord conclu avec les Américains pour y inclure les Russes, estimant que "tout nouvel accord serait désavantageux pour la république Tchèque". Mais il a cependant reconnu que le projet de radar "n'était pas une priorité" de la nouvelle administration américaine et qu'il pouvait être "raisonnable" de relier la défense des Etats-Unis et de la Russie. Quant au spécialiste de l'administration Clinton pour la sécurité nationale, l'américain d'origine polonaise, Zbigniew Brzezinski, il estime que le bouclier anti-missile n'est pas "vraiment nécessaire aujourd'hui" et est même un peu dépassé, reposant sur une menace vieille de dix ans. La menace la plus grande venant de "l'instabilité interne" de certains pays comme le Pakistan ou du nucléaire comme avec la Corée du Sud ou l'Iran où les négociations internationales sont en cours. 


(Photo : Jiri Dienstbier © Télévision tchèque

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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 09:46
On ne peut pas dire que les Polonais soient follement optimistes sur la réalisation du bouclier anti-missiles américain avec la nouvelle administration américaine Obama. Le ministre des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, a exprimé clairement ses doutes dans une interview à un confrère du quotidien Dziennik.

«C’est un projet américain. Notre gouvernement a signé un accord à ce sujet, mais nous n’étions pas fanatiquement partisans de cet accord. Bien entendu, après l’avoir signé, nous préférerions que cet accord soit mis en œuvre, mais la Pologne ne devrait pas jouer le rôle d’un pays qui y tient plus que l’auteur du projet lui-même.»

Il explique d'ailleurs que tout n'est pas fini : «En fait, les négociations ne sont pas closes. Les discussions concernant les accords accessoires vont encore durer plusieurs mois. Je pense que nous pouvons travailler tranquillement jusqu’à ce que la nouvelle administration prenne une décision définitive.»


Quant aux chances de voir aboutir ce projet, le Ministre — dont le nom a été cité par deux journaux anglo saxons (International Herald Tribune, The Economist) comme un possible candidat au secrétariat général de l'Otan (1) —, refuse d'en pronostiquer la réalisation (le journaliste lui demandait "Plus de 50% de chances ?") : « Qui vivra verra. Pour nous, l’essentiel est de réaliser les clauses de la déclaration politique qui accompagne l’accord sur le bouclier anti-missiles, elle nous est en effet à l’évidence favorable.»

 

(1) avec le danois Rasmussen, la française Alliot-Marie ou la norvégienne Strom-Erichsen.


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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 21:45
Le Parti social-démocrate, formation principale de l’opposition en République tchèque, ne soutiendra pas les missions étrangères de l’armée tchèque en 2009. Cela été confirmé, ce mercredi, par le chef du Parti Jiří Paroubek nous apprend l'agence de presse CTK. Selon ce dernier, le gouvernement qui se déclare majoritaire, ne peut pas demander aux partis de l’opposition de remplacer les députés des partis gouvernementaux. Lubomír Zaorálek, vice-président social-démocrate de la Chambre des députés, a même rejeté l'affirmaion de Karel Schwarzenberg, le ministre des Affaires étrangères, selon lequel "la mission tchèque en Afghanistan est dans l’intérêt de l'Etat (tchèque)".

Cette position - déjà affichée dans le passé - s'inscrit sur fond de durcissement de la discussion autour de la ratification des deux traités internationaux par la république tchèque : le traité de Lisbonne et le bouclier anti-missiles. Alors que le deal était simple : entre l'opposition (souhaitant la ratification du traité de Lisbonne) et la majorité (souhaitant la ratification du traité anti missiles), c'était donnant - donnant : tu ratifies "mon" texte, je ratifie "le tien". Oui mais... alors que la ratification bouclier antimissiles est passé au Sénat, l'accord s'est brisé à la chambre des députés sur le traité de Lisbonne. La majorité n'a apparemment pas trouvé les voix en son sein pour voter le traité de Lisbonne à la chambre des députés (il faut 120 voix sur 200) et c'est l'opposition qui devait fournir les voix manquantes. Avec un risque : que le texte passe de justesse. Tout le monde a donc décidé de reporter le texte début février. Ce qui fait mauvais genre, à quelques encablures, de la prise de fonctions de la présidence Tchèque.

L'opposition sociale-démocrate a décidé de montrer sa mauvaise humeur. D'où cette sortie sur les missions extérieures tchèques - d'ailleurs peu prisées par l'opinion publique. Quant à la ratification du bouclier anti-missiles à la chambre des députés. On attend son report. La république tchèque, et le parti ODS au pouvoir, joue cependant avec le feu. L'administration Obama pourrait ne pas être très pressée de donner une suite immédiate au bouclier anti-missiles : d'une part, pour des raisons internes stratégiques (le financement de l'agence anti-missiles américaine, ses objectifs même pourraient être revus et redéfinis, le tout s'inscrivant dans une redéfinition possible de la défense américaine) ; d'autre part, l'administration nouvelle pourrait vouloir renouer avec la Russie, au moins tenter de renouer des liens dans les premiers mois. Se positionner d'emblée, de façon catégorique, sur le bouclier anti-missiles pourrait obliger à un bras de fer rapide. En retardant la ratification du bouclier anti-missiles, les Tchèques risquent de le retarder pour quelques années...

Photo : Topolanek (Premier ministre) Schwarzenberg (Affaires étrangères) Vondra (Affaires européennes) à la chambre des députés (CTK)
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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 19:31

Si la république tchèque a avancé d'un pas dans la mise en place du bouclier anti-missiles Us - avec la ratification du sénat des accords passés avec les Américains - deux grandes inconnues demeurent dans la réalisation de ce projet : la position de l'administration Obama, la réaction russe.


Le Sénat tchèque a ratifié, jeudi, les accords conclus entre la République tchèque et les Etats-Unis pour l’installation d’un radar américain sur le territoire tchèque. Le débat a duré quatre heures selon nos confrères tchèques. La majorité des sénateurs (49 voix sur 81 présents, soit la majorité constitutionnelle nécessaire) se sont exprimés en faveur de l’accord de principe relatif à l’implantation même de la base radar, ainsi que de l’accord complémentaire SOFA portant sur les conditions de séjour des militaires américains en République tchèque. Pour entrer en vigueur, ces accords doivent encore être ratifiés par la Chambre des députés - où il n'y a pas d'unanimité, même au sein de la coalition gouvernementale (conservatrice, libérale et verte) et signés par le président de la République, Václav Klaus.


La main dans l'administration Obama. Après, il faudra encore que la nouvelle administration Obama veuille mener à bien ce projet entamé par l'administration précédente. Ce qui est plus ou moins incertain. Les conseillers du démocrate, alors en campagne, avaient affirmé que la poursuite du programme serait liée à son utilité. Selon plusieurs experts américains, comme Andrew Kuchins, du CSIS (think-tank proche des démocrates), la nouvelle administration ne renoncerait pas totalement au bouclier anti-missiles et les accords avec la Pologne et la république Tchèque ne seront pas dénoncés. Mais il serait sans doute réorienté. Ou au moins la partie russe serait davantage impliquée qu'aujoud'hui. C'était le sentiment du chef de la diplomatie polonaise, R. Sikorski, après sa rencontre en septembre, avec celui qui n'était encore que candidat à la présidence. Barack Obama est d'accord sur "le principe d'un bouclier, seulement à condition qu'il ne soit pas dirigé contre la Russie" avait-il alors expliqué.


La Russie toujours opposée. Quelle autre solution ? A défaut de continuer dans la même voie (accord bilatéraux Usa-Pologne, Usa-République Tchèque) - une voie qui suscite de plus en plus des interrogations même en Europe (voir les propos du président français, Nicolas Sarkozy au dernier sommet UE-Russie le 14 novembre) -, deux pistes sont envisageables : 1° le passage de ce bouclier sous la coupe de l'Otan - ce qui serait somme toute logique - avec une implication, plus ou moins directe des Russes ; 2° la mise en place d'un bouclier trilatéral Usa-Otan-Europe, avec un dispositif ad hoc. Les Russes militent en faveur de cette troisième solution, avec utilisation conjointe des radars de Gabala, en Azerbaïdjan, et d'Armavir, dans le sud de la Russie. Une proposition faite en juin 2007, et rappelée encore récemment (vendredi), l'ambassadeur russe en Azerbaïdjan Vassili Istratov, selon nos confrères de Ria Novosti. Vladimir Poutine, dans un grand discours sur la sécurité européenne, lundi 25 à Saint-Petersbourg a fait du bouclier anti-missiles, un des tests principaux d'une nouvelle volonté de partenariat européen en matière de sécurité. "Si la nouvelle administration américaine s'abstient de déployer des installations de défense antimissile en Pologne et en République Tchèque, la question de mesures de rétorsion ne se posera plus" a-t-il précisé

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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 23:23
On s'est beaucoup intéressé vendredi, lors du sommet de l'Union européenne avec la Russie, aux propos de Nicolas Sarkozy sur les anti-missiles. "On peut continuer entre l’Europe et la Russie à se menacer de boucliers, de missiles, etc. Cela n’amènera rien à la Russie, cela n’amènera rien à la Géorgie et cela n’amènera rien à l’Europe. Ce n’est pas notre conception des choses. Je suis tout à fait prêt à rendre des comptes là-dessus. Il me semble d’ailleurs être soutenu par l’immense majorité des Etats européens. (...)" Cela a provoqué une réaction à Prague, plus discrète à Varsovie. Mais ce n'était pas nouveau. Déjà en juillet, lors d'une conférence de presse au Parlement européen, Sarkozy avait regretté le cavalier seul des deux pays de l'est et expliqué qu'au minimum une discussion collective devait avoir lieu.

A cette occasion, il avait dit être intéressé par le Pacte de sécurité de Medvedev. Cette fois-ci il a été plus loin. Et proposé d'en discuter, ensemble, lors d'un sommet qui aurait lieu en juin ou juillet. En attendant il faudra geler tout projet "de déploiement de bouclier, de missiles qui n’amène rien à la sécurité, qui complique les choses, qui les font plutôt reculer"

"En tant que Président du Conseil européen, je propose qu’à la mi-2009, nous nous réunissions dans un cadre qui pourrait être l’OSCE pour poser les bases de ce que pourrait être la future sécurité européenne. Nous avons tous intérêt à cette sécurité sur le continent et un peu plus loin que le continent car ceci associerait les Russes, les Américains et les Européens, dans le cadre de l’OSCE à la mi-2009. (...) Il va de soi que c’est une proposition pour laquelle nous nous concerterons avec nos alliés américains. Il se trouve qu’il y aura un sommet de l’OTAN en avril, que ce sommet de l’OTAN se tiendra à Kehl et à Strasbourg, que ce sera une parfaite occasion pour préparer ce qui pourrait être un sommet de l’OSCE sur ces questions-là, par exemple en juin ou en juillet"

Ce à quoi Medvedev a répondu : "Les négociations de cette période ont démontré que les mécanismes de sécurité en Europe ne sont pas parfaits. Voilà pourquoi nous sommes revenus à cette idée de Traité global. Je vois que cette idée commence à plaire à un nombre croissant d’élus de l’Union européenne. En ce qui concerne la participation de toutes les parties à cet espace paneuropéen de sécurité, ce serait le principe de travail pour l’avenir, des règles pour l’avenir. (...) Il faut que l’OTAN et l’Union européenne, la CEI et les autres organisations puissent se réunir et discuter de toutes ces questions. Dans ce contexte, je suis absolument d’accord avec le fait qu’avant la signature d’un accord spécial global sur la sécurité, nous devons nous abstenir tous de mesures unilatérales qui influenceraient cette sécurité. La Russie n’a jamais pris des décisions unilatérales. Toutes les décisions que nous avons préparées, y compris les décisions dont je parlais récemment, c’est la réaction sur les mesures de quelques Etats européens qui, sans consulter personne, se sont mis d’accord pour déployer des moyens dans leur territoire. Mais si vous êtes prêts à coopérer, alors il faut le faire. Et l’Union européenne peut jouer un rôle coordinateur très constructif."

(Photo : Ministère des affaires étrangères © MAEE / F. de la Mure)
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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 21:45
Le second tour tenu ce week-end en république Tchèque a confirmé les résultats du premier tour. L'ODS - parti du président Klaus - a perdu sa majorité absolue au Sénat. Il ne devrait plus en compter que 35 sièges (-6) ; les chrétiens-démocrates (ses alliés) n'ont plus que 7 sièges (-4). En revanche, l'opposition sociale-démocrate (CSSD) passe de 13 à 29 sièges (+16), les communistes ont 3 sièges. La coalition "démocratie ouverte" (KDU qui regroupe Verts et libéraux) n'a plus que 4 sièges (-3). Le club des sénateurs (SNK qui regroupe démocrates et indépendants) 3 sièges (-3). NB : le Sénat compte 81 sièges.

Le raz de marée est brutal. Pour saisir l'ampleur du changement, sur les 27 sièges à renouveler, le parti-social démocrate (CSSD) en rafle l'essentiel (23 sièges). Tandis que l'ODS ne sauve que 3 sièges à Prague (contre 9 auparavant). Les communistes gardent son siège remis en jeu. Tous les autres partis, notamment les deux petits partis alliés de l'ODS au pouvoir - chrétiens-démocrates et verts - perdent les sièges soumis à renouvellement.

Conséquence sur le bouclier. Même si une motion de censure a échoué la semaine dernière (mercredi), ces résultats sont tels qu'ils ne peuvent laisser intacte la coalition gouvernementale comme le poste du Premier ministre, chef de la majorité, Topolanek. Une majorité au Sénat peut toujours être formée sur ce sujet. Mais plus difficilement. D'autant que la majorité n'a qu'une voix d'avance à la chambre basse. Et le sort du bouclier anti-missile - auquel est hostile l'opposition -, et qui doit être voté par le Parlement, pourrait être retardé.
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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 22:30
L'opposition sociale-démocrate et communiste semble avoir remporté nettement les élections régionales et sénatoriales ce week-end (vendredi et samedi). Selon un premier résultat provisoire - donné par les médias tchèques : le ČSSD obtiendrait 36% des voix, les communistes 15 %, et l'ODS, le parti eurosceptique de Vaclav Klaus, seulement 23%. Les autres partis de la coalition gouvernementale sont écrasés à 6,5% pour les chrétiens-démocrates et 3% pour les Verts. Un deuxième tour a lieu cette semaine dans huit circonscriptions - où la barre de 50% n'a pas été atteint.

Conséquence : l'installation du bouclier anti-missile en république tchèque pourrait être remise en cause, qui doit être encore ratifié par le Parlement tchèque. L'opposition a en effet marqué son opposition au bouclier anti-missile américain. L'ODS n'a qu'un siège de majorité (41 sur les 81) au Sénat. 27 sénateurs étaient à renouveler, dont 9 détenus par l'ODS (Le Sénat est renouvellé par tiers tous les deux ans).

Autre conséquence : Le pays n'a toujours pas approuvé le Traité européen. Vaclav Klaus, le président, y est plutôt opposé. Quant à l'ODS, elle est également réticente et a toujours lié son vote positif au vote du bouclier antimissile. Une radicalisation des positions et une instabilité de la présidence à moins de trois mois de la présidence tchèque de l'Union europénne augure très mal de cette présidence. Une motion de censure a été déposée par l'opposition pour mercredi.

(Photo : Senat Tchèque - séance franco-tchèque)

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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.