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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 11:02

Peut-être ne l'as-t-on pas vu ? Mais depuis quelques jours, depuis le 24 novembre très exactement les diplomates, les militaires préparent l'opération Alisia. Le COPS a tenu plusieurs réunions sur le sujet, dès le 24 novembre ainsi que le comité de gestion de crises. L'Etat major militaire et l'Etat major civil (CPCC), le Quartier général opérationnel (OHQ) du Mont-Valérien, en France ainsi que le centre satellitaire de l'UE à Torrejon (Espagne) sont mobilisés...

Après une période d'agitation, "Alisia" s'est dotée d'un gouvernement transitoire, et d'une constitution, et la présence internationale de l'Onu (UNOA) s'est largement réduite, passant d'un contingent de plus de 5000 hommes à un effectif de 200 observateurs. Mais les tensions persistent notamment la province nord-ouest du pays, à Bilisi, et dans la capitale. La découverte de nouveaux gisements de diamants en avril 2008 aiguise les appétits instables. L'instabilité règne à nouveau. De nombreuses personnes fuient et se réfugient dans des camps. Les mouvements rebelles recrutent. Des enfants soldats sont aperçus. La police locale - composée en majorité d'Havas - est accusée de parti pris et de discriminations contre les Silas (originaires de Rhodenie). L'UE qui a une présence dans le pays, avec une mission de police et d'aide à la réforme de la justice, ainsi qu'un engagement financier pour la stabilisation, est appelée à la rescousse par les Nations-Unies, pour déployer une force militaire (Eufor). Une résolution est votée au conseil de sécurité autorisant le recours à la force. etc...


Ne cherchez pas... où cela peut être. Et toute ressemblance avec une situation existante (au Congo proche du Rwanda, par exemple, avec Tutsis et Hutus...) est tout à fait fortuite ! Mais alors tout à fait...


Il ne s'agit, en fait, que d'un exercice d'Etat-Major, de planification opérationnelle (sans déploiement donc de troupes). Plus précisément, l'exercice de gestion de crises, qui se déroule chaque année, et est dénommé CME 08 (pour crisis management exercise). Le scénario, cette année, consistait à entreprendre pour la première fois en parallèle la planification opérationnelle d’une opération militaire et d’une mission PESD civile reconfigurée menées sur le même théâtre.


L'objectif est de tester le dispositif actuel scénario, avec suffisamment d’éléments de contexte pour être réel, et de vérifier la capacité de  l’UE à mener une opération type nécessitant le déploiement de toute la gamme d’instruments de l’UE, militaires et civils, y compris communautaires (une force militaire, une mission de police avec éléments d’état de droit, etc).


NB : Cet exercice était prévu pour se tenir fin septembre, début octobre, mais une "certaine crise en Géorgie" a occupé toutes les forces de gestion de crise de l'UE. Et il a été décidé de le reporter. Le premier exercice de gestion de crise (CME 02) dans le cadre de la PESD s'est déroulé en mai 2002. En novembre 2003, l'UE et l'OTAN ont procédé à un exercice conjoint de gestion de crise (CME/CMX 03). En mai 2004, l'exercice CME 04 s'est concentré sur la manière dont l'UE gère les crises en recourant à la fois à des instruments civils et militaires, y compris leur coordination, sur la base d'un scénario envisageant une opération autonome dirigée par l'UE, sans recours aux moyens et aux capacités de l'OTAN. Le premier exercice militaire ("MILEX 05") a été mené en novembre 2005; le deuxième, "MILEX 07", comprenant la première activation du Centre d'opérations de l'UE, s'est déroulé en juin 2007 et le troisième exercice, "MILEX 08", a eu lieu en juin 2008 (pour tester le centre opérationnel de Rome). 


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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 12:16

Dans un document, préparé par l'Etat-Major de l'Union européenne, dont j'ai obtenu une copie, les militaires décrivent ce que pourrait être un concept UE d'évacuation des citoyens avec l'utilisation de moyens militaires. « Ce sont les Etats membres qui sont avant tout responsables de la protection et de l’évacuation de leurs citoyens » explique ce document « Mais dans certaines circonstances, ils peuvent recourir à l’Union européenne ».


Le « Concept » décrit donc les principes pour l'usage des moyens militaires dans des opérations d'évacuation face à différents scénarios, en abordant également certains aspects spécifiques (légaux par exemple).


Un lent historique. Les opérations menées lors du Tsunami en Indonésie, en décembre 2004, ou au Liban, en juillet 2006 ont, en effet, « montré la nécessité de poursuivre la réflexion sur les opérations d’évacuation, qui peuvent impliquer des moyens militaires de l’UE ». A la suite de l’exercice en 2006 "Evac 06", le COPS a d'ailleurs demandé aux experts militaires de réfléchir à un concept européen de crise. L’opération Eufor RD Congo a aussi "montré le besoin pour les forces militaires déployées qui mènent les opérations d’urgence, de plans d’urgence aussi bien qu'un besoin des Etats membres d'informer le commandant de force sur leurs plans d'évacuation ».

Trois niveaux d'alerte. Si l’environnement est à chaque fois nouveau et imprévisible », le concept européen définit plusieurs scénarios en fonction des niveaux d’instabilité.
1er niveau, « permissif » : pas de résistance ou d’action hostile à l’évacuation, l’Etat « hôte » est d’accord, voire soutient l’évacuation. L’utilisation d’avions civils, réguliers ou charters, et de bateaux est possible. Les forces militaires ne sont pas nécessaires d’un point de vue sécuritaire mais peuvent être utiles comme support logistique ou pour des transports ou traitements médicaux d’urgence.
2e niveau, « incertain » : le gouvernement « hôte » n’a pas le contrôle effectif total de son territoire. Il existe des éléments, armés ou non armés, organisés ou désorganisés, qui créent un climat d’insécurité et une menace pour des évacuations.
3e niveau, « hostile » : le personnel doit être évacué dans des conditions de désordre civil ou d’action terroriste. Une force militaire est nécessaire pour établir des périmètres de sécurité, escorter les convois. Les forces de sécurité du pays hôte ne peuvent apporter un soutien, voire peuvent contrarier l’opération.
Dans tous les cas, une opération d'évacuation a pour but "de déplacer des non-combattants menacés dans un pays étranger dans un lieu sûr. Ce déplacement peut être temporaire ou permanent".

La réponse européenne peut être aussi diversifiée que les circonstances. L'UE peut recourir à une force dédiée, tel un Groupe tactique (Battle group). L’utilisation d’une force européenne (mission ou opération PESD) déjà dans la zone peut être envisagée ou l’Etat-major européen peut développer un "plan d’urgence" spécifique. Si l’usage d’un « groupe tactique n’est pas approprié », l’opération peut être conduite en recourant à la notion de Nation-Cadre, sa désignation étant alors faite « aussi vite que possible » entre les Etats concernés. La coordination et la coopération possible peuvent être facilités à travers des échanges continus d’information au niveau stratégique à Bruxelles ou au niveau opérationnel dans le pays concerné.


La base juridique de l'intervention dépend largement "de l’attitude et de la disponibilité" des autorités du pays concerné. Le manque de temps ne permettra généralement pas la négociation d’un accord sur le statut des forces (SOFA), précisent les experts. Mais, « autant que possible » des autorisations diplomatiques et arrangements supplémentaires pourront être négociés. Si cela est impossible, les forces européennes pourront être « en position de conduire cette opération de façon indépendante ».


L’usage de la force sera limité à "la légitime défense" et "proportionné" - c'est-à-dire "ce qui est nécessaire pour protéger la vie des personnes évacuées, ainsi que la liberté de mouvement". Si l’opération prend la forme d’une mission PESD, « les instruments habituels, y compris une Action conjointe, sont requis ». Dans tous les cas, l’évacuation devra être « menée sur une base volontaire, les citoyens des Etats membres pouvant refuser d’être évacués ».

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 18:25
Ils étaient des représentants de cinq pays - Suédois, Finlandais, Norvégien, Irlandais et Estonien - autour de la table, ce jeudi 20 novembre, à Stockholm, au siège des forces armées suédoise. Objectif: organiser le Nordic Battlegroup qui sera de permanence (à nouveau) pour l'Union européenne au premier semestre 2011, et constituera la force de réaction rapide de permanence d'ici deux ans.

C'est la quatrième réunion des participants. Et le colonel Jönsson qui présidait la réunion espère qu'avec une cinquième, juste avant Noël, l'essentiel sera bouclé et pourra être annoncé. C'est à dire trouver les capacités sufisantes et déterminer exactement qui fait quoi.


Ce qu'on sait déjà c'est que le format du NBG 2011 devrait être légèrement inférieur à celui de 2008. Au lieu 2800 hommes il devrait avoisiner les 2000. La Suède qui avait fourni une grosse part de l'effort (2300 sur 2800) a en effet réduit légèrement son envoi (1600 hommes sur un peu plus de 2000 personnes), selon les premières prévisions.

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 22:29

Dans quelques jours commence l'exercice français et européen de projection et déploiement de base aérienne, dans le but notamment d'assurer l'évacuation des ressortissants. Jetons un coup d'oeil sur son scénario : "Alphaland est un pays instable, dirigé par un gouvernement faible et corrompu. Ses principales ressources sont tirées de l'agriculture et des matières premières exploitées par des sociétés étrangères. La population est généralement pauvre et ne profite pas des revenus  provenant de ces ressources distribués à un petit nombre de fonctionnaires. De plus, plusieurs milliers de citoyens européens vivent dans le pays.




Un tremblement de terre s’est produit il y a quelques jours dans la région de Reims et le gouvernement d’Alphaland est incapable de faire face à toutes les conséquences du désastre. Face aux infrastructures détruites, aux lignes de communication perturbées, aux problèmes sanitaires et sécuritaires croissant, le gouvernement Alphand fait appel à l’aide internationale. Les deux pays voisins, Bravoland et Charlyland, ne sont pas capables de fournir l’aide nécessaire à Alphaland. L'Union Européenne (UE) décide de mettre en place une base aérienne déployable (DOB) sur la plateforme aéronautique de Vouziers-Séchault pour exécuter une opération d' « évacuation de non-combattant » de la région sinistrée vers la capitale (Lille).


Complication supplémentaire : "Alphaland est victime de crimes organisés par des groupes locaux. La menace NRBC pèse sur des sites industriels civils. Et il est demandé aussi à l'UE de fournir une aide aux ONG afin de faciliter leur action auprès des victimes Alphaland.


Vous pouvez lire l'intégralité du scénario, ainsi que l'histoire, la géographie d'Alphaland, ainsi que l'évaluation du risque sur le site de l'exercice Bapex, en français, en anglais.
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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 14:09
Lors du Conseil des Ministres de la Défense de l’UE, le 10 novembre, neuf pays (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni) ont signé une déclaration d’intention pour lancer un projet « d’interopérabilité aéronavale ». L’objectif – comme l’a expliqué Hervé Morin, le ministre français qui présidait la réunion – est d’avoir toujours un porte-aéronef européen en mer et que les navires ou avions qui l’accompagnent puissent être d’un autre pays membre». Les quatre pays de l’UE (France, Royaume-Uni, Espagne, Italie) qui disposent d’un porte-aéronef participent au projet. Cette capacité ainsi créée pourra être « mise à disposition aussi bien de l’UE que de l’Otan ».

Cette initiative comprendra : l’ouverture de dialogues entre les différentes unités et groupes concernés, des entraînements communs, l’échange de bonnes pratiques entre forces et états-majors, l’harmonisation des programmes d’entretien et d’activité. Le but n’est pas de « mutualiser les forces pour épargner le développement de moyens » précise-t-on à la présidence française « mais de travailler ensemble pour faire davantage avec les moyens existants ou à venir ». Toutes précautions prises pour ne pas avoir l'air de remettre en cause la construction d’un second porte-avion à propulsion nucléaire - qui reste un débat délicat en France et a déjà été repoussée plusieurs fois.

Le « cœur » de cette coopération sera constitué d’un ou plusieurs porte-aéronefs et de groupes aériens embarqués. Il sera renforcé de bâtiments d’escorte, de défense aérienne, des frégates et sous-marins, dont certains dotés de missiles de croisière, et complétés d’unités de soutien (plates formes de guet aérien et de contrôle, ravitaillement en vol, hélicoptères « Search and Rescue » (repérage et sauvetage), moyens de soutien logistique et de liaison. Ce groupe sera testé, grandeur nature, lors d’un exercice commun en 2009.

(article publié dans Europolitique)
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 20:16
L’« initiative de coopération européenne dans le domaine de la formation militaire », inspirée d’Erasmus a été portée sur les fonts bapstimaux par les 27 Ministres de la défense, lors de leur réunion du 10 novembre, comme annoncé. L’objectif est que les institutions de formation militaire puissent utiliser pleinement les outils du processus de Bologne pour la formation initiale des officiers (*), d’accroître la mobilité des étudiants militaires et de leurs enseignants dans l’UE et d’encourager l’enseignement des langues.

Dimension européenne absente. Les centres de formation militaire n’ont pas encore vraiment intégré la mobilité de leurs élèves et la dimension européenne à leur formation. Le résultat d’une culture propre à l’institution militaire, comme l’a expliqué le général Des Rousiers, lors d’une conférence organisée par Europolitique, CEIS et SecurityDefenceAgenda, le 4 novembre dernier. « Alors qu’effectuer un cursus Erasmus apparaît comme un bonus pour la carrière au niveau civil ; effectuer sa formation dans un autre pays au niveau militaire est trop souvent ressenti comme simplement intéressant mais pas un plus ». Le résultat aussi de contraintes dissuasives : «  la formation acquise à l’étranger ne peut que s’ajouter à celles déjà faites au niveau national et non pas la remplacer. (De plus) Peu d’Etats membres reconnaissent les formations. Et seulement la moitié considèrent que cette formation s’ajoute à d’autres. » Certes plusieurs initiatives existent comme l’école de pilotes franco-belge ou certains échanges. Mais elles restent encore limitées. La France a ainsi envoyé à l’étranger 122 personnels et en a accueilli moins d’une vingtaine ». Ce qui est somme toute assez faible.

Les Ministres ont recensé plusieurs mesures « concrètes »
à mettre en œuvre.
• La création de listes indicatives nationales de compétence, permettant de comparer les programmes de formation.
• La création d’une plate-forme informatique contenant les programmes de formation et permettant aux institutions nationales d’offrir et de demander des places pour les échanges d’officiers.
• L’identification des solutions aux obstacles administratifs, juridiques et d’autres nature aux échanges.
• Le développement de modules de formation communs dans le domaine des questions internationales et dans d’autres domaines relatifs à la sécurité internationale (un module « Pesd » est déjà disponible).
• L’accès et l’utilisation du système de formation avancée à distance par internet – en cours de développement au Collège européen de sécurité et de défense (CESD).
• Un système d’équivalences pour le volet militaire de la formation initiale des officiers. Il s’agira d’utiliser le système européen de transfert d’accumulation de crédits (ECTS).
• Des mécanismes incitatifs pour faciliter les échanges d’étudiants, d’enseignants entre académies et écoles militaires, pour des qualifications croisées des officiers des Etats membres.

Et maintenant. Un groupe de travail - composé de représentants des Etats membres qui souhaitent participer au programme – sera chargé de traduire dans les faits ces mesures au niveau européen et d’impulser un travail identique au niveau national. Il pourra compléter au besoin les mesures et se réunira dans le cadre du Conseil académique exécutif du Collège européen de défense (CESD). Un rapport sur la mise en œuvre de ce dispositif est prévu pour 2009.  Un premier séminaire des commandants d’académies militaires des pays de l’UE s’est tenu à Saint Cyr Coëtquidan, l’école supérieure de l’armée française, à la mi-octobre, pour lancer la « dynamique de concertation, échanger sur les systèmes de formation des officiers de chacun des pays, partager les bonnes idées et pratiques » comme l’a expliqué le général de Lardemelle, commandant des écoles. Une nouvelle réunion est prévue, le 16 décembre prochain.

(*) la formation initiale commence après le recrutement et comprend un volet académique et un volet professionnel, la formation militaire de base, la formation professionnelle et la formation supérieure jusqu’au niveau master.

(publié dans Europolitique, novembre 2008)
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 17:20
Les armées françaises organisent un stage pour les journalistes-reporters afin de les sensibiliser aux risques des zones de conflit. Dans le cadre de la présidence française de l'UE, celui-ci sera réservé aux journalistes de l'UE (un par pays).

Du 7 au 12 décembre 2008, au centre national d'entraînement des commandos (CNEC), sur les sites de Mont-Louis et Collioure (Pyrénées orientales).

Objectif : que les journalistes bénéficient d'une meilleure prise en compte des risques, de meilleures connaissances également qui leur permettront de se protéger et de protéger leur équipe, tout en ne faisant pas courir de risques inutiles aux militaires engagés sur le terrain.

(Photo : Dicod / Cnec)
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 16:45
Les Ministres de la défense n'ont pas réussi à se mettre vraiment d'accord, le 10 novembre, sur un concept d'évacuation de ressortissants européens, en recourant à des moyens militaires. Si la plupart des Etats sont d'accord  d'autres (comme l’Italie par exemple) ne semblent pas convaincus de la nécessité d’étudier un concept européen et de recourir de façon commune à des moyens militaires.

L'idée est pourtant simple, comme l'a expliqué Hervé Morin lors du conseil des ministres de Défense de l'UE : "Dès qu’une crise est connue (naturelle ou humaine), il s’agit d’avoir une coordination des moyens, des points de regroupement, et déterminer des pays pilotes en fonction du pays où a lieu la crise". Ce afin "d'éviter tout retards et obstacles à évacuation". L'Allemagne avait indiqué à Deauville être prêt à jouer ce rôle pour l'Ouzbékistan et le Kirghistan.

Ce dispositif devrait être testé grandeur nature dans quelques jours. La France organisera ainsi le 1er au 5 décembre à Vouziers (Marne), un exercice de projection de base aérienne (Bapex), avec la participation d’Européens, qui pourrait être l’occasion de tester le dispositif d'évacuation de ressortissants. Le scénario repose sur une catastrophe naturelle (tremblement de terre) dans un contexte troublé (risques industriels, instabilité politique, risque terroriste)... avec la mise en place d'un Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants (CRER).

Pour suivre l'exercice, le blog Bapex en francais ou en anglais
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 07:00
L'idée était en l'air déjà depuis des années. Mais depuis des années, les Britanniques y étaient particulièrement réticents pour ne pas dire hostiles. En clair, c'était toujours "No, no et encore no". Le "vrai quartier-général militaire est à l'Otan", disaient-ils. "Inutile de recréer une autre structure". "Cela ferait doublon". Un propos qui trouvait des échos et des soutiens au sein de plusieurs pays de l'Union européenne.

L'enthousiasme du début avait cédé le pas à la réticence. L'esprit de Saint-Malo en 1998 qui avait programmé ce renforcement était oublié. Même le projet franco-belge-allemand présenté en 2003 (voir la déclaration de Bruxelles) avait fait long feu. Les Allemands eux-mêmes n'y étaient plus très chauds (voir l'entretien avec Jung le ministre allemand).

Des conséquences négatives. Résultat : l'Etat-Major de l'Union européenne qui a été constitué n'était qu'un embryon de ce qui pouvait être fait. Il n'était pas de taille suffisante - 200 hommes en tout et pour tout, assistants et chauffeurs compris - pour en même temps planifier (préparer) une opération et la conduire (la diriger), sans compter tout le travail de préparation et de veille politico-militaire pour le secrétariat général du Conseil. En effet, l'Etat-Major prépare et planifie les exercices, prépare et écrit les concepts d'opération de l'UE (c'est un peu le centre de doctrine), assure une veille - permanente 24 heures sur 24 depuis cette année - Etc.

Sans avancée. L'année dernière, à l'instigation de la France essentiellement, une version allégée du Quartier-général avait été présentée. En renforçant uniquement la planification et en abandonnant l'idée que ce QG conduirait les opérations. Ce qui est l'essentiel quand même car cela concerne l'anticipation des missions. Las. C'était encore trop pour les Britanniques !

L'opposition britannique vient de tomber. Sans coup férir. Comme l'avait expliqué à mi-mot le nouveau ministre de la Défense, John Hutton, il est temps pour le Royaume-Uni d'intégrer la PESD (comme la France intègre l'Otan). Un tournant idéologique qui puise ses motivations dans une série de raisons (*). Le "papier" que vient de présenter la présidence aux Britanniques - et qui vise à renforcer la planfiication - n'a pas rencontré "d'opposition de principe. Le Royaume-Uni est prêt à en discuter". C'est un pas inconstestable. Coté allemand, même sentiment d'ouverture apparemment. Les conséquences financières seront limitées. La question devrait être discutée et faire l'objet d'une déclaration lors du Conseil européen, le 10 décembre.

La planification uniquement. Ne nous détrompons pas : ce n'est pas une révolution totale. Il ne s'agit pas d'un vrai Quartier-général européen de commandement des Européens. Du moins... pas encore. Chacun des quartiers généraux nationaux qui peuvent servir pour une opération européenne ne sera pas supprimé. Il s'agit "simplement" d'étoffer l'Etat-Major en lui permettant de disposer de davantage de planificateurs, pour mieux anticiper la gestion de crises, préparer en amont une opération et surtout mieux faire travailler ensemble civils et militaires. Comment cet apport de personnel sera effectué - recrutement sec, redéploiement au sein de l'effectif du Conseil ou détachement de personnels d'Etats membres -, la question n'est pas encore tranchée et ce sera plutôt au Haut représentant de l'UE, Javier Solana, et à son équipe de proposer des solutions. Il s'agit également de mieux faire travailler ensemble civils et militaires. En incorporant également d'autres acteurs (Commission européenne, Onu...). 

C'est primordial. Les questions - face à une gestion de crises - sont parfois semblables. La préparation de l'opération en Géorgie l'a montré. Pour l'envoi de la mission civile, l'Etat-Major militaire avait dû prêter temporairement certaines compétences à l'Etat-Major civil. Car concrètement dans une opération, qu'elle soit civile ou militaire, nombre de problèmes (et de solutions) sont les mêmes: des questions de passage en douane de matériel  à la gestion de l'arrivée des personnels et matériels, par exemple, aux contacts diplomatiques et à l'appréciation de la crise.

(*) A celle-ci il faut ajouter sans doute un échange très pratique de bons procédés entre Britanniques et Français dans le cadre de l'opération de l'Otan (Fias) en Afghanistan.
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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 09:40
Est-ce un effet de l'initiative franco-britannique pour renforcer la disponibilité des hélicoptères européens ? Ou un retour à la tradition ancestrale de la chevalerie, l'hélicoptère devenant le cheval moderne  ? En tout cas, la famille royale a décidé de founir un de ses fils à cette mission.

Le prince Harry a, en effet, été entamé - apprend-ton du ministère de la défense britannique - le processus de sélection pour être pilote d'hélicoptère, après deux ans et demi au Household Cavalry Regiment. S'il passe les tests, sa formation commencera en janvier 2009 et pourra durer jusqu'à deux ans et demi, sur des appareils de type Gazelle, Lynx ou Apache.

(Photo - ministère de la défense Uk - "le Prince Harry lors de sa mission en Afghanistan à Helmand")
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.