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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 17:30
Situé dans le quartier du port de Göteborg, Eriksberg, la rencontre informelle des Ministres de la Défense sous la présidence du suédoise, a démarré. Batiments clairs, modernes, esthétique soignée, système wireless qui fonctionne parfaitement... que demander de plus. D'ailleurs une délégation belge est venue spécialement observer le dispositif mis en place pour se préparer à organiser l'informelle Défense qui se déroulera sous présidence belge, à Gand. « Il va falloir qu'on augmente le budget prévu si l'on veut être à la hauteur » commente l'un d'eux. Pour les Ministres qui arrivent, c'est l'occasion, à l'entrée ou lors des pauses de marquer leur centre de préoccupation.

Présence royale.
Plusieurs Ministres n'ont pas fait le déplacement : l'Allemand Jung (pour cause de défaite électorale du SPD), le Français Morin (qui est parti en Afghanistan rendre hommage aux soldats tombés ce week-end et assurer les blessés de sa solidarité). En revanche, la princesse héritière Victoria de Suède, est bien là (photo) et ne se contente pas de venir serrer quelques mains ou prononcer un discours d'inauguration. Elle s'assied sagement derrière le Ministre de la défense sur un siège en plastique du plus commun (comme on trouve dans n'importe quelle salle de réunion), sort son carnet, et prend conscieusement note de ce que dit le Ministre.
Le ministre Tolgfors entame la discussion, en arrière plan (à droite) la princesse Victoria de Suède (cop. NGV)

Iran, Afghanistan, Missiles....
• Pour le Haut représentant, J
avier Solana - dont c'est normalement une des dernières rencontres ministérielles (lire sur sa possible prolongation) -, c'est l'Iran - avec ses projets nucléaires et de lancement de missile - qui l'inquiète proprement, et il le déclare dès son arrivée quand il est interrogé par les journalistes. Quant à la révision de la stratégie en Afghanistan, il se montre peu prolixe « On ne peut pas prendre de décision pour le moment. Nous verrons après les résultats des élections », explique-t-il.
• L'Afghanistan est cependant sur toutes les lèvres. Et la majorité des questions des journalistes vont dans ce sens. Le ministre danois, Søren Gade, ne peut s'empêcher ainsi d'indiquer qu'avec plus de 800 soldats sur place, le royaume de la petite sirène ne peut pas vraiment faire plus. Si « tout le monde faisait au prorata de sa population comme le Danemark, il n'y aurait pas vraiment de problème d'effectif » explique-t-il (27 Danois ont déjà été tués). Voir aussi ses propos sur la levée de l'opt-out danois sur la défense.
• Pour le ministre polonais de la Défense, Bogdan Klich, l'actualité tourne davantage autour de la nouvelle proposition américaine de réviser le bouclier anti-missile d'installer des « missiles SM3 (à moyenne portée) en Pologne (à l'horizon 2015) est excellente » explique-t-il. «Elle est beaucoup mieux ajustée aux menaces, à nos réels risques».


Surveillance maritime. Les Suédois veulent avancer sur la surveillance maritime. Démonstration à l'appui, les spécialistes suédois ont expliqué aux Ministres, puis à la presse et aux experts militaires, combien le système de surveillance de la Baltique mis en place par les Suédois dans la Baltique avec les pays riverains (Baltes, nordiques, allemand, polonais) était efficace. Comme le dit le Ministre Sten Tolgfors, « il n'y a pas besoin de créer un nouveau système ou une nouvelle organisation, il suffit de partager les informations, d'avoir une base de données et un réseau et de relier les différents centres nationaux existants. Cela ne coûte pas plus cher ». Voir article détaillé.

NB : Pendant la rencontre, j'inaugure un nouveau mode d'information plus rapide
sur Twitter. Patience, je suis en rodage -:)
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 13:43
(A Göteborg) Le ministre danois de la Défense, Søren Gade - que j'ai pu interpellé avant son entrée à la rencontre informelle des Ministres de la Défense à Göteborg sur l'opt-out danois en matière de défense - l'a affirmé : « Il est temps pour le Danemark de revenir sur son opt-out. Ce n'est pas dans notre intérêt. Cet opt-out nous handicape. Cela empêche le Danemark de participer à nombre de missions comme la mission anti-pirates ou dans les missions africaines. Nous devrions jouer tout notre rôle dans la politique européenne de défense. Je l'ai toujours dit.  ». Il a cependant précisé que cette décision ressortait du Premier ministre car il faut un nouveau référendum. Mais « ce serait bon pour le Danemark, aussi vite que possible. » a-t-il conclu... avant de filer vers la réunion des Ministres.

(crédit photo - copyright NGV)
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 17:41
Il reste encore 645 jours avant la prise de fonction de la présidence de l'Union européenne par les Polonais. La Pologne présidera aux destinées européennes au 2e semestre ... 2011. Et ceux-ci ont déjà avancé quelques unes de leurs futures priorités. Le comité européen du Conseil des Ministres polonais vient de se réunir, et le Conseil des Ministres devrait adopter, d'ici quelques jours, les grandes lignes de ces priorités, selon notre confrère Jedrzej Bielecki du quotidien Dziennik Gazeta Prawna, qui en détaille le contenu.

Pourquoi cet empressement. Il faut dire que le poste de ministre des Affaires européennes est actuellement occupé par un des meilleurs connaisseurs du milieu européen qui soit. Mikolaj Dowgielewicz (qui a été attaché de presse du groupe libéral et démocrate au Parlement européen puis porte-parole à la Commission européenne pour Margot Wallström, l'actuelle vice-présidente sociale démocrate de la Commission, chargée des relations avec les citoyens). Et celui-ci comme le Premier ministre, Donald Tusk, le ministre des Affaires étrangères, Sikorski, le ministre de la Défense, Klich, sont de sérieux partisans de l'intégration européenne tout comme du désir de voir la Pologne retrouver une place de choix dans le concert européen.

Pami les priorités polonaises, au premier rang ... le renforcement de la politique de défense européenne. « Nous voulons obtenir pas moins que ce que la France a obtenu lors de sa présidence » explique Mikolaj Dowgielewicz. Selon Dziennik, "La Pologne veut (ainsi) convaincre ses partenaires de l’Union de renforcer l’Agence Européenne de Défense pour pouvoir acheter en commun les armements les couteux. Ce qui devrait inclure une flotte d’avions de transport stratégique". Elle souhaite aussi créer un poste d’adjoint au Haut représentant, le chef de la diplomatie européenne, avec comme fonction spécifique de gérer "les capacités de défense européenne". Un poste à haute visée industrielle.

Le Haut représentant siégerait à l'OTAN... Les Polonais ne s'arrêtent pas là. Ils proposent même que le nouveau Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE obtienne "le droit de siéger au Conseil de l'Atlantique Nord". "De cette façon - expliquent-ils - l'Union européenne aurait davantage d'impact sur la politique de l'Otan".
Et ce devra être un poids lourd ! Concernant la personne du futur Haut représentant, les Polonais ont d'ailleurs des idées bien arrêtées. Dans une autre interview, à Gazeta Wyborcza, Mikolaj Dowgielewicz a souligné que, « Ce sera une position clé (de la future Commission). (...) Nous avons besoin d'un poids lourd. (...) Cette personne devrait donc être une personne proche de notre vision d'une politique étrangère européenne qui nous mette en partenariat avec les États-Unis, et qui prenne (également) en compte la vulnérabilité de notre région, tels que la question de la sécurité énergétique. »

La politique énergétique, priorité n°2. Autre priorité de la Présidence polonaise de l’UE qui a aussi un impact en matière de sécurité : la politique énergétique. La Pologne souhaite que l’Europe soit bien préparée à une éventuelle coupure de gaz russe. L’Union devrait construire un système d’interconnexions gazières, reliant les réseaux de tous les pays de l’UE.
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 15:49
S'exprimant lors d'un colloque organisé par la Fondation Robert Schuman, à Paris, jeudi, le ministre français de la Défense, Hervé Morin n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat. Il s'est prononcé pour un renforcement de l'Europe de la défense, Quartier-général d'opérations européen, un vrai Conseil des Ministres de la Défense et l'emploi des militaires (quand c'est nécessaire). « Seule la construction d’une Europe politique, dotée de tous les attributs de la puissance, et en premier lieu d’une politique européenne de sécurité et de défense crédible, peut permettre à notre continent de continuer à peser sur les affaires du monde. » a-t-il expliqué.

Ces propos peuvent paraître des évidences mais... à quelques jours du vote irlandais sur la ratification du Traité de Lisbonne, alors que chacun sait que la politique de défense a été une question controversée lors de la précédente campagne, s'avancer nettement vers une consolidation de l'Europe de la défense, et en particulier de son volet militaire, est un acte dont peu d'hommes publics prennent le pari. La consigne donnée à Bruxelles à tous les responsables, diplomates et militaires, du plus haut niveau au plus bas de l'échelle, est en effet : « Pas de déclarations, pas un mot jusqu'au 2 octobre, pas de vagues ». Rien qui puisse influencer le vote des Irlandais ou être utilisé dans la campagne électorale. "Tous les travaux sur la préparation et la mise en place des futures institutions du Traité de Lisbonne sont d'ailleurs stoppés", du moins officiellement. « On ne peut bien sûr pas empêcher des personnes de discuter mais cela relève davantage du café de commerce » explique un expert européen. Cela n'empêche pas effectivement quelques réflexions sur le service d'action extérieure (j'y reviendrais).

De ce discours, j'ai retenu trois éléments.

Les soldats existent : il faut les employer. « Avec le Corps européen, l’Eurofor ou plus récemment les groupements tactiques de 1500 hommes, nous avons créé des Etats-majors de forces européens, des forces multinationales. Il n’est pas acceptable que ces forces armées formées, équipées, entraînées, financées, constituées d’officiers et de soldats motivés, restent le plus souvent l’arme au pied dans leur caserne. »

Un QG d'opération européen est nécessaire.
« Pour commander les opérations de l’Union, je reste persuadé qu’une capacité européenne de planification et de commandement des opérations reste nécessaire. Comment voulez-vous pouvoir réagir rapidement s’il faut construire de toutes pièces, à chaque opération, un état-major européen ? Pour le démonter sitôt l’opération achevée ! La mise en place de cette capacité a longtemps été hypothéquée par les craintes liées à a position française au sein de l’OTAN. Ce débat est désormais derrière nous. Les Américains n’y sont plus opposés.  Tout le monde est convaincu, les Allemands, les Polonais... » Et d'ajouter «
Aujourd'hui ils nous reste simplement à lever la réticence de nos amis britanniques ». Ce n'est qu'une question de temps « je suis convaincu que dans un, deux ans ou cinq, nous finirons par avoir un centre de commandement, de planification et de conduite des opérations en Europe ».

Un vrai Conseil des Ministres de la défense.
Outre le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité/vice-président de la Commission (introduit par le Traité de Lisbonne), le ministre français estime nécessaire pour avoir "ce leadership européen, des réunions plus régulières et décisionnelles des Ministres de la Défense.« Aujourd’hui, la PESD ne peut plus être pilotée avec des ministres de la défense qui se voient pour solde de tout compte, deux fois par semestre, à échéances fixes, dont une réunion informelle - donc en principe non décisionnelle...»
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 22:55
Pour permettre une utilisation plus aisée des battle groups (la force de réaction rapide), les Suédois vont proposer lors de la réunion informelle des ministres de la Défense fin septembre d'adopter un concept à géométrie variable. Ainsi les Etats qui seraient d'astreinte pourraient indiquer qu'ils permettent l'usage de ses battlegroups dans d'autres hypothèses, par exemple comme réserve stratégique d'une opération existante (on pense surtout à la Bosnie mais ce pourrait être la Géorgie également) ou comme première force d'emploi pour une opération (forces d'entrée en premier) ou encore de pouvoir utiliser certains éléments du battlegroup en solo (les structures de commandement par exemple, les commandos...). En quelque sorte, c'est un caveat (restriction d'utilisation) à l'envers (un "useto" ?), une possibilité d'emploi hors cadre. Dans ce cadre, l'expérience de financement en commun des battlegroups serait non utilisée, la charge d'emploi du battlegroup appartenant alors à l'Etat membre. Cela aboutirait de fait à des battlegroups à deux vitesses : ceux d'emploi strict, et ceux d'emploi plus souple. Une solution peut-être pas satisfaisante sur le plan du concept mais plus adapté à la réalité.
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 18:00
Le livre de JD Merchet (JDM) sur la « Défense européenne, une grande illusion » est brillant, enlevé, intéressant, volontiers provocateur. Et j’y souscrirais volontiers. Mais les lecteurs de ce blog l’auront peut-être deviné, je ne pouvais être tout à fait d’accord sur certains éléments de fond. Notamment les postulats sur lequel Jean-Dominique fonde son raisonnement.

Premier postulat : la défense ou les défenses européenne(s) ? Tout d’abord il faut s’entendre sur ce qu’est la défense européenne et comment on la définit. D’un point de vue général, elle me semble principalement partagée entre deux organisations : l’Otan et l’UE. J’ai l’impression que, dans sa démonstration, JDM vise la seconde mais pas la première. Dommage. Car si ces deux organisations semblent vouloir parfois se faire concurrence, se marcher sur les pieds, chacune a un rôle bien défini, par l’histoire et … leurs statuts. De fait, elles sont complémentaires. 

A l’une, organisation militaire essentiellement, la fonction de garantir la sécurité de ses Etats membres, au besoin en allant au-delà des frontières (Kosovo, Afghanistan …), si le risque de sécurité se fait sentir. A la seconde, organisation civile essentiellement, le soin de développer d’une politique étrangère commune, dont la politique de défense fait partie des outils et instruments, pour stabiliser, s’interposer dans des zones régionales externes. L’une a 50 ans d’existence, l’autre 10 ans… On ne peut pas reprocher à la plus jeune de ne pas avoir fait ce que son aînée n'a pas su faire (les coopérations industrielles, l'armée européenne...).

Derrière ces deux organisations se profilent deux conceptions du « militaire ». Dans l’une, il est un but en soi, sous contrôle politique évidemment. Dans l’autre, c’est un instrument – parmi d’autres – au service d’une politique étrangère. L’une est largement impulsée par les Etats-Unis, et dominée, l’autre ressort de la volonté propre des Européens, avec une impulsion historique franco-allemande, plus large et diversifiée aujourd’hui.

Mais toutes deux ont certains problèmes identiques aujourd'hui : comment faire participer les Etats membres aux charges collectives de sécurité ? comment avoir une force de réaction rapide vraiment opérationnelle ?


Autre postulat faussé : l’armée européenne. « Elle n’est pas pour demain ». Evidemment. Tout simplement car ce n’est pas un programme ou un projet européen, ni même une priorité. Juste une idée, née dans les années 1940-50, qui traîne de-ci, de-là, défendue par certaines individualités - des militants pro européens, des militaires, et même certaines personnalités politiques (cf. Kaczynski). Mais elle n’est pas partagée par tous au niveau de l’UE (loin de là). Et le chemin est très très long - rien que l’harmonisation des grades et des épaulettes pose déjà problème ! Si l’OTAN n’a pas réussi à le faire complètement, je ne vois pas l’UE le faire en un clin d’oeil.

Aller vers une « Défense commune » ne veut pas dire une armée commune. L’Europe a une politique agricole commune, avec un budget conséquemment doté ; elle n’a pas pour autant une armée d’agriculteurs. L’Europe a une politique de sécurité aérienne précise ; elle n’a pas davantage de compagnie aérienne. Etc… La construction européenne prête souvent à confusion effectivement ou à sourire. Mais c’est clair. La structure européenne consiste, en effet, surtout à offrir aux Etats membres un cadre de développement de certaines politiques, à l’aide de moyens réglementaires, financiers ou politiques. Ce cadre peut être plus ou moins lâche. Mais il n’a généralement pas vocation à remplacer les opérateurs existants.

L'Europe, c’est la maison commune, les murs, les fondements. Aux locataires de l’habiter et de la faire vivre. Autrement dit, l'Europe a une « nature fédérative », consistant à prendre en compte les différences, les rapprocher, sans toujours les effacer. Effectivement pour des Français habitués à voir tout le monde marcher d’une seule voix, au son de son chef d’État, aussi chef des Armées, c’est assez étonnant. Mais c’est ainsi. Tous les Etats européens ne sont pas bâtis sur le même modèle. Et donc l’armée ne pourra pas être vraiment commune.

Aucun État ne s’est d’ailleurs pas aventuré sur ce chemin avec ses voisins. Même le Luxembourg qui a une petite population et une proximité très nette avec les Belges notamment. Un signe…


Troisième point sur lequel je ne suis pas d’accord : la puissance c’est la guerre. « Peut-on imaginer que l’Europe parvienne, enfin comme disent ses partisans, à se doter des instruments de la puissance et donc de la guerre ? » C’est faux. Le signe de la puissance n’est plus la guerre. Je prendrai deux exemples récents. L’URSS et la guerre en Afghanistan, les Etats-Unis et la guerre en Irak. Les deux puissances ont utilisé la guerre comme un instrument. Et celle-ci leur a causé davantage une décrue qu’une augmentation de puissance.

Le fait pour l’Europe de ne pas pouvoir déclencher la guerre est effectivement une faiblesse. Mais aussi une force. Quand l’Europe négocie, elle n’est pas perçue de manière systématiquement hostile, comme une volonté d’accaparement, d’invasion. L'exemple du Kosovo (dans sa phase indépendante), de la Géorgie (dans son conflit avec la Russie) récemment est là pour le rappeler. Le fait que l’UE existe sans avoir détruit ses Etats membres est aussi un gage pour nombre d’Etats dans le monde d’une marque de respect à leur égard. Trop souvent, et j’en ai fait l’erreur au début de ma présence à Bruxelles, on regarde l’Europe de nos yeux, d’Européens, sans en percevoir l’image extérieure. Et cette image est bien réelle.

La première arme de la puissance européenne, ce n’est pas la guerre… c’est l’Euro. La bataille moderne se mène sur les marchés. Et cette bataille, l’Europe est en train de la gagner. Tout simplement car aujourd’hui l’Euro est en train de faire jeu égal avec le Dollar. En 5 ans, l’Europe a regagné 80 ans d’années perdues. Sans mort !


Dernier point, les projets industriels européens. On peut regretter effectivement le manque d’appétence et d’efficacité industrielles des Européens. Je ne partage pas le pessimisme sur l’Airbus A400M. Si le retard est avéré, l’échec n’est pas consommé. Et l’A400M comme tous les projets industriels ont été organisés, jusqu’ici, de manière nationale, bilatérale ou multilatérale. Là ne se jouent que des intérêts nationaux avec l’avantage et l’inconvénient de la coopération intergouvernemental. Avec à la clé, bien souvent, retard et dérapage financier (exemple du destroyer type 45). L’Union européenne n’est pas impliquée directement dans ces programmes (type Eurofighter ou JSF, Airbus, ...), sauf dans un seul : Galileo (dont les implications militaires peuvent être importantes). Et cela est une première. Même si le dispositif n'est pas encore en place. 

Effectivement, comme le souligne JDM, la politique de défense ne peut pas être une politique sectorielle. La ranger au rang des politiques d'environnement ou de transport est une « ânerie ». Mais je voudrais distinguer le passé du présent. Deux faits semblent inéluctables dans un avenir plus ou moins proche. D’une part, la crise économique va obliger à des choix drastiques budgétaires. Et rapidement (cf. l'armée belge). La tentation de mener des projets en solo va se trouver remise en cause. D’autre part, le marché européen de la défense qui était pour l’instant « zone réservée » aux Etats ne le sera plus demain. L'adoption de deux directives (qui doivent être encore transposés dans les Etats membres) sur les marchés publics et les licences d’exportation (transferts d'armes) vont façonner demain une autre vision des choses. Cela n'a pas été sans mal. Mais il y a là le cadre d'un marché commun de défense. La Commission européenne comme la Cour de justice pourront mettre son nez dans les affaires des Etats. Ce qui sonne le glas d’un certain nationalisme. 


L’Europe et ses défaillances. Sur le reste, on peut effectivement être critique sur une certaine atonie européenne. Par exemple, qu'elle ne soit pas encore dotée d'un quartier général d'opération et ne peut donc mener encore aujourd'hui d'opérations de haute intensité (cf. les propos du général Bentegeat récemment). Mais à qui la faute ou la responsabilité ? La propension des Européens à se reposer sur l'industrie américaine ou la réaction américaine pour assurer sa propre sécurité est aussi inquiétante.

On peut se remémorer les trois guerres yougoslaves récentes (Croatie, Bosnie, Kosovo). Je trouve que JD Merchet aurait même pu être plus sévère sur ce point. Dans les années 90, l’Europe s'est, selon moi, rendue « complice » de crimes de guerre ou/et contre l’humanité. Il n’y a pas malheureusement d’autres mots. En étant restée passive, en n’utilisant pas tous les instruments nécessaires, en refusant d’intervenir, en refusant d’armer les agressés, en refusant d’accueillir les réfugiés bosniaques, croates ou serbes. Je dis l’Europe – pas la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni – car là l’Europe n’a pas empilé les succès, elle a empilé les erreurs et les rancoeurs… Et ce sont les Etats-Unis, encore une fois, qui lui ont sauvé la face ! A l'époque.


Le test-vérité. De fait, le vrai "test-vérité" de l'Europe de la défense, ce sont justement les Balkans. Et si ce qui s'est passé hier se reproduisait aujourd'hui, l'Europe serait-elle en phase de réagir ? Là est la question. D'un point de vue opérationnel, cela paraît possible, assez facilement. Avec les battlegroups et les instruments politiques communs (Comité de Politique et de Sécurité, Etat-major militaire...), elle est en situation de prévoir les tensions, planifier une opération et réagir rapidement. Est-ce que les hommes politiques auront la volonté d'appuyer sur le bouton d'envoi des forces, je le crois également. Ou du moins, on peut y croire. On a donc là une évolution très nette.

Si on regarde les dernières opérations lancées en 2008, on voit bien qu'il y a une évolution. Honnêtement qui aurait pu prévoir que l'UE serait un jour en position d'envoyer un corps d'observateurs sur la ligne frontière russe en conflit avec un voisin (le rôle même de l'Otan) ? Qui aurait pu croire que l'UE serait en position centrale dans la lutte anti-piraterie dans le Golfe (zone Us par excellence) ? Qui misait un kopeck sur l'opération d'interposition au Tchad ? Ou sur la mission police-justice-douanes au Kosovo ? ... Il y a un changement de braquet. Nous ne sommes plus avec de "petites opérations" pour exister. En l'espace d'un peu plus d'un an, c'est plus de 10.000 hommes qui ont été ainsi déployés.

Enfin, tout le monde sait que si on maintient le dispositif "Berlin+" (qui permet à l'UE de profiter des moyens de commandement de l'OTAN), en Bosnie-Herzégovine, c'est davantage pour des raisons politiques (faire plaisir à quelques Etats membres et justifier la bonne coopération avec l'OTAN) que pour les besoins de l'opération. L'UE peut aujourd'hui se passer de l'OTAN sur plusieurs aspects (pas sur tous) de sa politique de défense. Ce qu'elle ne pouvait faire auparavant. C'est comme çà ! L'Europe de la Défense, existe. Elle n'est pas parfaite. Elle n'est pas toujours très "bling-bling". Mais çà marche...


Juste quelques désillusions... ? Au final, je dirai qu’il n’y a pas une illusion, juste quelques désillusions et un peu plus de réalisme dans la défense européenne. Moins d’utopie ou de mirages, et davantage de projets, plus réalistes. Ce n’est plus l’amour fou. Mais l’amour durable… (pour reprendre un terme très à la mode).

Allez... Merci Jean-Dominique de nous avoir permis de (re)lancer le débat.
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 13:01
La réunion informelle des ministres de la Défense, à Göteborg, les 28 et 29 septembre, sera intéressante à plus d'un titre. Mais déjà la lettre que Sten Tolgfors, le ministre de la Défense suédois, vient d'envoyer à ses homologues européens peut faire sourire dans les capitales des 27 Etats membres. Au moins pour le premier aspect qu'il évoque.... La première journée, le 28 septembre sera en effet consacré à deux ateliers de travail : l'un sur la surveillance maritime, l'autre sur les battlegroups. La deuxième journée de travail, le 29 septembre aux opérations actuelles, à la coopération industrielle et à l'Afghanistan et au Pakistan.

La surveillance maritime (mais pas l'Arctic sea !) Les Suédois ont prévu leur premier atelier de travail autour de la "surveillance maritime". Il s'agit d'examiner les "modes de coopération entre les différents acteurs" dans ce domaine, qu'ils soient "civils ou militaires", afin de pouvoir bénéficier tant au domaine maritime proprement dit qui est davantage de la compétence de la Commission européenne (sûreté du transport, pêche, lutte contre la migration...) qu'à la PESD, qui est davantage de la compétence des Etats membres et de l'Union européenne. Les Suédois qui ne doivent pas manquer d'humour ont prévu pour "stimuler les discussions de l'illustrer en montrant la coopération civile et militaire dans la surveillance maritime en mer Baltique". Les ministres devraient ainsi visiter une cellule de surveillance maritime. ... On ne sait pas si le sujet de l'Arctic Sea. Mais je pense que le Ministre suédois, tout comme son homologue finlandais, auront à coeur d'expliquer comment on arrive à "perdre" un bateau attaqué par des "pirates" à quelques encâblures des côtes suédoises. La discussion risque effectivement d'être animée. Et la stimulation n'aura peut-être pas les effets attendus ! Plus sérieusement, la présidence veut promouvoir une discussion qui permette de renforcer la coopération entre les ressources civiles et militaires, et de faire plein usage du potentiel "unique" de l'UE en matière de gestion de crises et de prévention des conflits.

L'avenir des Battlegroups ? Le deuxième atelier sera consacré à l'utilisation et la flexibilité des Battlegroups de l'UE, comme je l'annonçais (
lire "un concept c'est bien, les utiliser ses mieux"). Le ministre Tolgfors l'avait annoncé avant le début de la présidence suédoise : c'est une priorité. "Il faut une discussion politique sur la manière d'avoir le plein usage du potential des battlegroups comme un outil au service de la PESD".

Continuation en Somalie et retrait en Bosnie ? La troisième session de travail aura lieu le 29 septembre, sera consacrée aux opérations, surtout la Somalie et la Bosnie. Le commandant de l'opération Atalanta contre la piraterie, le contre-amiral Hudson sera là pour rendre compte des dernières évolutions et surtout de la poursuite de l'opération (une deuxième réunion de génération de force aura lieu à Bruxelles le 8 octobre pour peaufiner tous les détails). Ce sera aussi l'occasion pour les Ministres de discuter des possibilités d'un engagement plus large en Somalie (formation des forces de sécurité somaliennes comme l'ont commencé Français et Américains). Une proposition qui n'enchante pas vraiment tous les Etats membres. Le Commandant d'Althea, le général John McColl de l'OTAN (Althea est mené sous le dispositif "Berlin+" avec les moyens de commandement de l'OTAN), sera aussi là pour examiner les évolutions possibles, notamment la future petite mission "non exécutive" qui succédera à la force militaire.

Davantage de moyens pour l'agence européenne de défense et davantage de projets de coopération. La quatrième session de travail sera dévolue sur le développement de la capacité militaire et les coopérations possible. Une séance donc très industrielle. L'enjeu est devoir comment augmenter la "transparence et l'harmonisation" sur ces marchés. La directive sur les marchés publics de défense venant à peine d'entrer en vigueur, il est difficile d'en tirer le bilan. En revanche, le directeur de l'agence européenne de défense sera là, avec sa proposition de budget sur la table. Il sera alors temps de voir si l'esprit de coopération est réel et si les paroles sont suivies d'actes.

L'engagement européen en AfPak, délicat ! Last but not least, en guide de dessert, la présidence suédoise a réservé le sujet le plus difficile au déjeuner de travail à huis clos - réservé aux Ministres - sur l'engagement européen en Afghanistan et Pakistan. Objectif : trouver une meilleure coordination entre tous les Européens et les structures européens dans la région. Ce qui n'est pas une synécure ! Les deux envoyés spéciaux de l'UE et de l'ONU, Ettore Sequi et Kai Eide seront présents, ainsi que les membres de la Commission européenne.
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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 12:30
 Quel avenir pour les Battles groups (la force de réaction rapide) de l’UE ? La réunion des ministres de la Défense, à Göteborg, les 28 et 29 septembre, sera centré autour de cette question. Ou, pour paraphraser ce qu’a dit Olog Skoog, Représentant permanent de la Suède au COPS et qui préside actuellement le Comité politique et de sécurité : Un concept sur les battle groups c’est bien. Les utiliser c’est mieux ! (« Un concept c’est bien. Mais c’est clair que les battle groups n’ont pas encore été utilisés »). Il paraît effectivement temps de remédier à cet état de fait où des battle groups existent, s'entraînent, sont "prêts à l'emploi" mais ne partiront jamais pour de multiples raisons : structurelles, politiques, financières, opérationnelles... C'est à quoi la Suède veut s'attaquer et c'est plus que louable.

Amertume suédoise

Tous les Etats membres ne font pas le même effort. Olog Skoog, le représentant suédois, n'a d’ailleurs que peu caché son amertume, lundi quand il est venu s’exprimer devant les eurodéputés de la sous-commission défense du Parlement, pointant du doigt certains pays qui ne jouent pas le jeu. « Avec le Battle group nordique, nous avons fait un investissement important. (un était d'astreinte en 2008, un nouveau le sera en 2011, lire ici). Nous avons fait tous les efforts pour qu’ils puissent être utilisés le cas échéant. Il n’a pas été utilisé car les circonstances n’ont pas été réunies. Mais je ne suis pas certain que tous les États membres de l’UE voient la même chose que moi. ». Et de s'interroger ironiquement : « Peut-être que les États membres mettent dans ces battle groups  des éléments qui ne permettent pas leur utilisation ». (Sont visés, ici, les Britanniques particulièrement dont on sait que la période d'astreinte pour le battle group est, en fait, une période de relâche, pour les troupes engagées en Afghanistan. Un paradoxe alors que ces troupes, plus aguerries par les dernières guerres - Irak, Afghanistan - sont certainement plus aptes à une intervention rapide).

Retour sur une occasion ratée, au Kivu, fin 2008. L'ambassadeur a aussi mis en exergue ce qu'on peut nommer l’occasion ratée du Kivu. « Certains d’entre nous estimaient qu’il fallait répondre à la demande du Secrétaire général, ou au moins en discuter » estime Olog Skoog, face aux violences qui ont secoué fin 2008 les provinces de l'est de la RDC (ex Zaïre) (Lire : Dilemne pour les Européens: comment répondre "Non" poliment à l'ONU). Et c’est ce que l’ambassadeur suédois reproche à certains États membres (Allemagne et Royaume-Uni pour ne pas les nommer) : ne pas vouloir même en discuter. « Nous pensions (les Suédois) qu’il fallait aborder certaines questions : pourquoi y-a-t-il des réticences. Etait-ce à cause de la situation politique ou d’autres questions. On pouvait (il fallait) en discuter ? (…) Maintenant cette affaire est partiellement réglée par l’accord politique entre le Congo et le Rwanda. Mais il y a eu beaucoup de souffrances humaines… ».

  

La présidence décidée à agir. Quelques pistes...

La présidence suédoise propose donc « une discussion politique pour savoir pourquoi ça n’a pas été utilisé » et comment y remédier. D'ici Göteborg, la discussion va se poursuivre dans les groupes de travail du Conseil réunissant militaires et diplomates, pour préciser et déterminer les différentes options possibles. L’État-Major de l'UE se réunit mercredi. Plusieurs pistes de travail sont  évoquées. En voici quelques unes :

Première piste : « rendre plus flexible » l’emploi de ces groupements tactiques, par exemple leur permettre d’intervenir en anticipation d’une opération avant la génération de force (un peu comme une "force d’entrée en premier" qui aurait été très utile au Tchad) ou pour permettre de ne déployer qu’une partie des éléments ou encore les considérer comme une «réserve stratégique pour une autre opération» (on peut penser à la Bosnie par exemple). Sur ce point, même si tous les Etats membres ne sont tout à fait sur la même ligne, certaines évolutions pourraient être décidées.

Deuxième piste : chercher une solution pour le financement. Comme le dit l’ambassadeur suédois, « on supporte les coûts même s’il n’y a pas de troupes. Cela peut poser un problème quand on veut aller rapidement ». En effet, tous les États membres financent l’opération (par la clé de répartition) et encore plus ceux qui ont le battle-group d’astreinte qui supportent les coûts d'entraînement et d'envoi des troupes. Actuellement le système cumule les deux désavantages : le financement en commun est relativement faible mais il oblige à recueillir l’unanimité des pays contributeurs. Diminuer le nombre d’Etats membres qui contribuent permet certes d’avoir un peu moins de financement (mais juste un peu moins) Mais il a l'avantage de supprimer quelques obstacles à l'envoi des troupes en opération (reste alors uniquement en jeu la question politique et opérationnelle : est-il nécessaire d’envoyer des troupes ?). A l’opposé, il pourrait être sain d’augmenter le financement en commun pour ne pas faire reposer sur un ou deux États membres la charge d’une opération ponctuelle et rapide. Mais cette voie (également explorée à l’OTAN) est en évolution lente (pour être exact, elle est plutôt en "orbite stationnaire", surtout avec la crise budgétaire actuelle).

Troisième piste : résoudre certains problèmes opérationnels, notamment en matière de moyens aériens. « Déployer rapidement les troupes sur le terrain pose problème à cause de l’absence de moyens aéroportés stratégiques ». La question est davantage financière et opérationnelle que politique. Et on connaît les contraintes qui pèsent sur les forces aériennes actuellement (engagement en Afghanistan, nécessité de remplacer les appareils vieillissants Transall ou Hercules, report de l'A400M...).

Autre idée : limiter le nombre de battle groups d’astreinte. Au lieu de deux comme actuellement par semestre, ce serait un. Ce qui réduirait la pression. Pour les États membres, maintenir en alerte un groupe de 1500 hommes minimum, prêt à intervenir, est un travail minimum préalable d’un an auparavant, avec les exercices à la clé, les certifications nécessaires. L'idée est séduisante - et séduit. Simplement il faut avoir un "habillage" politique habile pour éviter de donner l'impression de baisser la garde. On pourrait ainsi parler de trois battle groups d'astreinte par an, par exemple. Ou allonger de quelques mois le temps d'astreinte.

NB : Pour savoir quels Etats sont d'astreinte, consultez le planning des battle groups.

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 12:25
Le général Henri Bentegeat, président du comité militaire de l'UE (et ancien chef d'Etat-major français), ne s'est pas contenté, jeudi, de faire le point des opérations militaires en cours devant les parlementaires de la sous-commission défense du Parlement européen (voir sur la Bosnie ou la Somalie), il a aussi donné son point de vue sur l'évolution de la politique européenne de défense et la coopération avec l'OTAN. Répondant à un député britannique eurosceptique, de talent (ca existe !), Geoffroy Van Orden,  il a eu un ton plus personnel, presque sous la forme d'un "coming out", lui avouant : « vous savez, moi aussi, avant de prendre ce poste, j'étais plutôt sceptique sur la politique européenne de défense. Et voilà... après trois ans. Je peux vous dire : c’est utile et nécessaire ».

Otan - UE
ont un rôle différent. « L'UE en matière « de défense et de sécurité, n'est pas comparable à l'OTAN. Elle n'en a ni les objectifs, ni les moyens. » explique Bentegeat.  Avec un chiffre à la clé, « il a répondu à toutes les critiques qui avancent l'argument de la duplication. A l' Otan, vous avez 15000 personnes ; à l'UE, 200 personnes. Vous pouvez avoir une idée de la duplication qu’on peut avoir. Peut-on vraiment comparer.... ». Il a aussi mis en avant un point : « La PESD ne peut pas s'exercer à l'intérieur de l'Union européenne. Tandis que l'OTAN le peut ». NB: on parle ici d'une intervention militaire pour défendre les Etats membres contre une agression directe, la PESD est, en effet, un outil au service de la "politique étrangère", une politique de projection de forces, pourrait-on dire. Et uniquement cela... A l'inverse, l'OTAN a pour rôle primaire, historique et principal, d'assurer la défense des Etats membres. « Une situation qui pourrait changer avec le Traité de Lisbonne » a précisé le général (avec l'apparition des clauses de solidarité).

Pas d'opération de haute intensité possible sans un QG permanent... et les USA. Avoir une opération de haute intensité (du type de celle menée par les Etats-Unis en Irak ou l'Otan en Afghanistan), ce n'est pas possible, « L'UE n'y est pas prête. Les moyens de renseignement, de commandement ne pas prêts pour une opération de grande envergure. Et, pour cela il nous faudrait un quartier général permanent. » Mais l'accord n'existe pas entre les 27. « Il y a une petite majorité pour (pour des raisons opérationnelles). Et une forte minorité contre (par crainte de déplaire aux Etats-Unis). » Et le général de compléter par la réalité opérationnelle : « pour mener une opération de haute intensité, il faut (au moins) l’appui des Etats-Unis ». Fermez le ban...

La valeur ajoutée de l'UE. Ce n'est pas pour autant que l'UE n'a pas sa propre force, sa propre valeur ajoutée. Pour Bentegeat, elle se situe à « deux niveaux »  : « 1° Elle est la seule organisation capable d'une approche globale, intégrée, de la prévention et de la gestion des crises. Par exemple, en Bosnie-Herzégovine depuis 2004, les activités de la force militaire et de la mission de police sont coordonnées en permanence par le Représentant spécial. Autre exemple, l au Tchad où l'opération EUFOR « a été entièrement planifiée entre le Secrétariat Général et la Commission. (...) 2° Dans de nombreux cas, l'UE est le seul acteur international accepté par les parties en conflits. Exemple, au Tchad. » (NB : On pourrait aussi ajouter la  Géorgie ou Timor oriental dans le passé).

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 23:40
Le (jeune) Ministre des affaires étrangères de Finlande, Alexander Stubb (ancien député européen), estime qu’il faut réorienter les crédits européens davantage vers la politique étrangère. « Il faut diminuer les aides agricoles et orienter plus de crédits aux innovations, à la technologie et surtout à la politique étrangère et de sécurité » a-t-il expliqué dans un entretien au journal Nykypäivä. Dans le budget de l’UE pour 2010, la politique étrangère et de sécurité n'aura que 282 millions d'euros sur le total de 138 milliards, souligne-t-il. C’est trop peu pour lui. Car « il s'agit d'un domaine où l'UE est très utile sur la scène mondiale ».

(photo : Alexander Stubb à la réunion ministérielle de l'Otan en discussion avec B. Kouchner, août 2008. Crédit : Otan)
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.