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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 21:04
C'est un document relativement anodin - le rapport du groupe de travail régional sur le trafic de drogues dans les Balkans - qui a mis le feu aux poudres... Un document au demeurant intéressant puisqu'il décrit les différents réseaux, moyens et routes employées pour acheminer la drogue en Europe ; les différents pays des Balkans constituant la voix royale pour la drogue en provenant de l'Afghanistan, via la Turquie.

Mais horreur ! Au chapitre Kosovo, page 20, on trouve parmi les routes d'approvisionnement celle-là : « Afghanistan – Pakistan – Iran – Turkey – by sea transport to Turkish Republic of Northern Cyprus – by sea transport to Europe (as an alternative to Balkan route) » ! Inutile de vous dire qu'elle a causé la fureur de la délégation chypriote qui a obtenu un rectificatif du document. « areas of the Republic of Cyprus in which the Government of the Republic of Cyprus does not exercise effective control »

A noter que selon les experts d'Eulex, la mission déployée au Kosovo, environ 70% de l'héroïne arrivant en Europe passe plutôt par la route « Afghanistan – Turkey – Bulgaria – Macedonia – Kosovo and further distribution to Western Europe or even via Albania. » ... On attend la protestation de la Grèce qui ne saurait pas tarder... vu le terme "Macédoine" employé au lieu de l'habituel Fyrom. La république yougoslave de Macédoine n'ayant pas vu reconnaître son nom dans les instances internationales du fait du veto grec qui estime que ce nom appartient à son patrimoine historique : la Macédoine d'Alexandre !

Pour télécharger le rapport (en anglais)
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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 09:55
(publié aussi sur le site de ouest-france.fr) Ignoré par certains, craint par d’autres, l’élargissement aux pays d’Europe centrale, ex-communistes, n’a pas été l’apocalypse annoncé. Au contraire…

Certes dans ces pays, les niveaux de vie restent encore différents. Et les risques d’un certain « dumping » fiscal ou social existent. Mais l’évolution économique est rapide. Et l’effet de rattrapage est visible. En cinq ans, l’écart entre les niveaux de vie de l’Ouest et l’Est tend à diminuer. Le nombre de délocalisations de l’Ouest vers l’Est s’est limité.  Et le mouvement d’immigration subit un mouvement de balancier. Les « plombiers » Polonais et « médecins » Slovaques rentrent au pays, suivant un même processus que leurs homologues espagnols ou portugais vingt ans plus tôt. Dire que ces pays menacent l’équilibre communautaire est donc exagéré.

Certes la question du nombre et de la traduction reste un casse-tête permanent. Passer de 11 à 23 langues officielles n’est pas une sinécure. De même, tenir des réunions à 27 fait perdre beaucoup de convivialité. A raison de quelques minutes par personne, un simple tour de table prend une heure et demie ! Mais politiquement, l’Europe n’a pas ralenti son rythme d’intégration. Le délai pour adopter un texte européen  n’a pas augmenté. Au contraire, le nombre impliquant une discipline plus grande, les experts ont pu noter que le nombre d’accords en « première lecture » a augmenté. Bref l’Europe ne fonctionne pas plus mal.

Au niveau politique, les dix nouveaux États membres se sont fondus dans le paysage. Peu à peu, ils ont découvert les subtilités et arcanes du jeu communautaire. Et, comme tous les autres États, plus anciens, ils savent que pour défendre leurs intérêts, il faut avoir des alliés, de préférence de « Grands ». Il n’y a ainsi plus un bloc aussi compact des « Nouveaux » face aux « Anciens ». Mais des positionnements qui obéissent à une position géographique et u une situation économique. La Slovénie est très proche de l‘Autriche dans sa préoccupation environnementale ; la Pologne et la Roumanie défendent la politique agricole commune comme la France ; les Tchèques se montrent d’ardents libéralisateurs du marché, comme les Britanniques, tandis que les Hongrois sont proches d’un modèle social démocrate. Et presque tous luttent pour qu’on ne touche pas aux financements européens, à l’image des Espagnols ou des Grecs.

Sur certains sujets, l’élargissement a même été un élément de renforcement de l’Europe. Ainsi, face à la Russie, les États ex-communistes apportent une réelle valeur ajoutée car ils connaissent mieux que quiconque le double jeu russe. Et sans leur présence, nul doute que l’Europe n’aurait pas pu trouver un positionnement aussi ferme. En outre, leur insistance à sécuriser l’approvisionnement énergétique a été un élément moteur du « paquet climat »., Même en matière militaire, leur présence devient primordiale. Sans la participation des Polonais, au Tchad, l’opération de l’Europe de la Défense des camps de réfugiés n’aurait pas ainsi été possible. A vrai dire, vu les réticences nombreuses des Britanniques, des Néerlandais ou même... des Allemands à la construction européenne, il est plus sûr de compter sur les "nouveaux" Etats membres pour faire l'Europe de la Défense, que sur des "anciens".

Dire que l’Europe fonctionne moins bien du fait de l’élargissement relève donc davantage d’un postulat politicien que de la réalité. Si l’Europe paraît en panne aujourd’hui ce n’est pas la faute des dix nouveaux mais plutôt des anciens qui se chamaillent et n’arrivent plus à faire les pas et les concessions nécessaires. Les sources de blocages sont davantage à chercher à Berlin, La Haye, Londres… ou Paris qu’à Varsovie ou Bucarest.
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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 18:04
Perspective
L'Union européenne peut-elle rester à 27, 28 ou 34 (avec l'élargissement aux Balkans *) ou faut-il aller plus loin ? Elargir le glacis de paix européen ? La question est maintenant posée après le conflt en Géorgie. Non pas de manière économique ou politique cette fois-ci. Après août 2008, faut-il prendre un tournant stratégique et se dire que l'Europe a intérêt à accélérer la stabilisation de sa zone de voisinage, autrement que par de "petits" accords d'association (comme celui promis à l'Ukraine) mais en changeant d'état d'esprit ?

Deux voies semblent possibles, à moyen terme :

- Soit on étend le projet Union pour la Médittéranée à la mer Noire. Cette stratégie est séduisante: il y a une continuité territoriale (au niveau marin) et un nombre de problèmes assez identique (minorités, immigration, conflit territorial). Et on donne à la Turquie un rôle central. Mais face à la nouvelle Russie, cette stratégie ne paraît-elle pas un peu faible ?

- Soit on rompt avec la théorie du "gel de toute élargissement" tant que la question des Balkans n'est pas résolue, plus ou moins engagé depuis 2004. Et on franchit résolument le pas. On tend la main à l'Ukraine, à la Géorgie - et donc aussi à la Turquie -, en entamant de façon résolue une négociation avec ses pays pour une adhésion, pleine et entière. Certes, économiquement, ces pays ne semblent pas prêts à s'intégrer (niveau de vie...). Mais d'un autre point de vue, ils apportent à l'Union européenne, une emprise stratégique inespérée. Ce nouvel élargissement permet d'avoir avec la Russie une véritable réponse, pacifique (contrairement à l'élargissement à l'Otan).

Cela ne risque-t-il pas de transformer, de paralyser le fonctionnement institutionnel de l'UE ? Il faut relativiser cette assertion, par un rappel à la réalité. Etre à 25 puis 27, a posé des difficultés administratives et logistiques surtout (faire parler tout le monde autour de la table, assurer les traductions est une chose complexe...). Mais, les blocages ont rarement été politiques. Force est d'observer que l'Europe à 27 fonctionne pas plus mal qu'à 15.

Cet élargissement oblige cependant l'Union européenne à une nouvelle transformation. Un vaste chantier. On peut cerner trois axes principaux :

1° Adopter un fonctionnement interne plus démultiplié. Avec une Europe à 37, il n'est pas interdit de penser qu'une intégration plus poussée devrait se produire sur certains sujets entre plusieurs pays. Sur des questions fiscales par exemple, sociales ou de droit de la famille (comme l'exemple du divorce le montre). Cette "coopération renforcée" devrait être structurée de façon permanente sur certains sujets mais en respectant le tryptique communautaire : proposition de la Commission, décision au Conseil et au Parlement (mais avec les délégations des pays y participant uniquement), contrôle de la Cour de justice. On aurait une Europe à deux vitesses, voulue, décidée, organisée. Certains Européens, attachés à l'idée du "tous ensemble", pourraient y voir un recul. Mais mieux vaut deux vitesses avançant ... qu'une seule vitesse au point mort.

2° Avoir une politique de défense à l'age adulte. Cela signifie notamment une capacité d'anticipation plus forte sur les conflits (avec des forces de médiation sur un conflit gelé ou naissant), une augmentation significative du budget nécessaire pour la gestion de crise, et un contrôle plus important de ces opérations, par le Parlement européen (autorisation de l'opération,...).

3° Se doter en interne de dispositions plus fortes
en matière de préservation des droits de l'homme - en reconnaissant sans réserve la compétence de la Cour européenne des droits de l'homme, en renforçant l'Agence pour les droits fondamentaux - pour en faire une vraie Agence capable d'intervenir sur des questions fondamentales et transnationales de violation grave des droits de l'homme, de saisir la justice. Il est nécessaire alors que l'Europe ne s'interdise plus, comme aujourd'hui, de s'ingérer sur les questions de droits fondamentaux des Etats membres.
Il est d'ailleurs curieux que l'UE s'intéresse régulièrement à la gestion des Etats membres quand il s'agit de questions économiques (mais pas de droits de l'homme), ou qu'elle donne des leçons de respect de droits de l'homme aux Etats extérieurs à l'UE et s'interdisent les mêmes questions à l'intérieur. Cf. à l'approche très timide de la Commission européenne sur les violations des droits des Roms en Italie, comme des homosexuels auparavant dans certains pays de l'est, ou des immigrés dans nombre de pays (France, Allemagne...).

(*) Dans les huit Etats membres qui frappent à la porte de l'UE, on peut distinguer deux vagues : 1° Les pays qui posent des problèmes limités d'intégration économique : Croatie (vers 2010-12, les négociations sont engagées), Monténégro et Serbie (dans la foulée, 2012-2014 dès que Mladic aura été retrouvé, mort ou vif), Macédoine (dès qu'elle aura résolu son problème de nom avec la Grèce). 2° Ceux qui posent des problèmes plus sérieux : Bosnie (si elle résout ses problèmes internes), Albanie (délicat économiquement) et Kosovo (délicat politiquement et économiquement). Le cas de la Turquie est à part tant les problèmes politiques au sein de l'UE qu'il pose sont importants.
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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 07:40
Les émois serbes à l’égard du Kosovo doivent-ils être pris au sérieux ? Oui, si l’on en croit le ton des principaux dirigeants qui, encore, hier, disaient en fait "jamais sans le Kosovo", "choisir entre le Kosovo et l'Europe, je choisis c'est le Kosovo"... Il ne faut pas se prendre à de tels leurres.

Que cherchent à négocier les Serbes ? Certainement pas le Kosovo. Ils l’ont déjà perdu, comme les quatre guerres déjà perdues de 1991 à 1999 (Slovénie, Croatie, Bosnie, Kosovo). Et, même si officiellement, ceux-ci ne veulent pas le reconnaître, dans leurs négociations concrètes avec la CE sur l’accord de stabilisation (l'ASA), ils n’évoquent qu’à peine le sort de leur ancienne province.

Le Kosovo ne figure d'ailleurs pas dans les projets d'attribution des futurs fonds européens pour la Serbie. "Il n'en jamais été ainsi. Et la Serbie n'a jamais fait de cette question un préalable" me confiait un fonctionnaire proche du dossier (comme on dit quand on ne veut pas citer une source haut placée).

L’intérêt Serbe n’est-il pas plutôt dans l'UE ? Malgré les dénégations de leurs dirigeants, l’objectif ne semble-t-il pas plutôt de négocier une adhésion accélérée à l’UE pour, sinon de rattraper la Croatie (la Croatie vise 2011 pour son adhésion), au moins avoir une adhésion quasi simultanée ?

Ce qui ne pose pas de problèmes majeurs, exceptée la question des criminels de guerre (qui est en passe d'être réglée, du moins si on en croit l'arrestation de Karadzic, dimanche soir). De l’aveu du sérail européen, la Serbie est « plus solide » que certains Etats membres déjà membres (Roumanie et surtout Bulgarie) ou pays candidats (Macédoine).

La Serbie, membre de l'UE d'ici 2013 ?
Il y a un an, Janez Jansa, le Premier ministre slovène, me confiait - à l'issue d'un Conseil européen - qu'il voyait l'adhésion d'une majorité d'Etats des Balkans d'ici la fin de la période des fonds structurels (2013). Et on peut croire cet homme généralement bien renseigné pour des pays qui étaient, il y a encore peu, dans le même Etat. Pour la France qui assure - ce deuxième semestre 2008 - la présidence de l'UE, amener à une candidature reconnue de la Serbie, serait une belle victoire, et sur le passé, et pour l'avenir.

Un futur pouvoir de blocage... pour le Kosovo (qui pourrait s'en mordre les doigts)
L'intérêt est bien compris par les Serbes. Une fois à l’intérieur de l’UE, la Serbie aura une voix au chapitre sur les futures adhésions. Les décisions étant prises à l’unanimité. La Serbie pourra, alors, calmement, bloquer tout engagement de négociation, voire ouverture ou fermeture de chapitre (comme la France menace de le faire pour la Turquie), ou la signature du traité global d'adhésion d’un futur Etat Kosovar indépendant… à moins que d’ici là elle ne change d’avis.
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 16:10
Même si ce n’est pas une « top priorité » ou même une simple priorité, l’élargissement notamment aux pays des Balkans pourrait bien constituer un dossier majeur de la présidence française.
La France s’est ainsi engagée à ouvrir tous les chapitres de négociation avec la Croatie afin de permettre en 2009 de conclure l’adhésion du pays le plus touristique de l’ex-Yougoslavie.
Elle devra aussi appuyer le travail du médiateur de l’Onu, Matthew Nimetz, chargé de trouver une solution entre la Grèce et la Macédoine, sur le nom de ce pays, en faisant pression sur les deux pays. Un travail déjà entamé si on se fie au dernier voyage de Nicolas Sarkozy en Grèce.
Pour le Monténégro, le plus petit pays de la région qui s’est séparé de la Serbie en 2006, la présidence française constituera une étape importante avec la reconnaissance du statut de pays-candidat.
Enfin, l’évolution de la situation interne en Serbie, comme au Kosovo, bénéficiera d’une « attention particulière » des diplomates français. Le sommet de décembre, sous présidence française, pourrait ainsi constituer une nouvelle étape dans la réunification des Balkans au sein de l’Union européenne.
Pour un pays considéré comme réticent à l’élargissement, c'est pas mal...

(paru dans La Lettre de l'Expansion, 16 juin 2008)
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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 21:03
En marge du Sommet européen de mars, j'ai pu rencontré Janez Jansa, le Premier ministre slovène. Objectif: expliquer comment il aborde la présidence par la Slovénie, au 1er semestre 2008, de l’Union européenne et notamment la question de l'élargissement et des Balkans.

• Sacré enjeu, la présidence de l’Union, pour premier nouvel Etat membre issu de l’élargissement ?
JJ - Oui. C’est un gros défi (challenge) pour la Slovénie. Mais nous pouvons suivre un bon exemple, celui du Luxembourg qui a très bien accompli sa présidence. Nous avons commencé à travailler très tôt sur cette question, immédiatement après les dernières élections (2004). Nous avons de la chance. Dans notre pays, il y a une unité politique sur la question.

Vous êtes aussi et surtout le seul pays issu du démembrement de la Yougoslavie, à l’heure où se profile l’élargissement aux Balkans. Cette proximité vous permet-elle de proposer une solution ?
JJ - Nous n’étions pas membres de l’Union européenne quand l’agenda de Thessalonique pour les Balkans occidentaux a été adopté. L’intérêt de la Slovénie est le même que les autres pays : que les Balkans deviennent membres de l’Union quand ils auront rempli toutes les conditions. Bien sûr, à cause de l’histoire et notre position géographique, nous comprenons mieux les positions de chacun, l’intérêt à adhérer de chaque pays d’un coté, la signification de l’élargissement de l’autre. Les Etats sont à des étapes différentes : entre la Macédoine qui a le statut d’Etat candidat, la Serbie ou le Monténégro qui en sont à la première étape de l’accord de stabilisation et le Kosovo qui attend un statut final. Avec une telle situation, on ne peut pas fixer de date objectif pour l’adhésion.

• Cependant, peut-on donner un horizon : il faut donc de nouvelles perspectives financières, après 2013 ?
JJ - Bien sûr. Il n’est pas possible de dire quand la Serbie aura l’accord de stabilisation. Pour la Croatie et la Macédoine, les négociations seront plus rapides. La situation du Kosovo sera résolue à la fin de l’année. Et après on pourra parler (d’adhésion). La Bosnie Herzégovine est dans la situation la plus complexe, si complexe que l’on ne peut encore vraiment parler sérieusement d’adhésion.

• Comment est le principal atout de la Slovénie dans cette présidence ?
JJ - Nous sommes un pays du milieu, de la moyenne, si on prend en compte, par exemple, le Produit intérieur brut et d’autres indicateurs macro-économique. Nous pouvons donc comprendre à la fois les uns et les autres, les nouveaux Etats membres et les anciens, les petits et les grands, trouver les bons compromis pour le développement économique et les solutions sociales.

• La Slovénie est-t-elle prête à gérer des questions mondiales comme le Proche, la guerre en Afrique (Congo), des drames type Darfour
JJ - Nous n’avons pas d’illusion pour résoudre ces crises. On ne peut pas contribuer tout seul. Notre présidence s’inscrit dans un groupe de trois pays et une action coordonnée. Le sommet Ue-Afrique a ainsi été placé sous la présidence portugaise, qui continuera à suivre ce sujet, de façon coordonnée, durant notre présidence.

(entretien réalisé en face à face le 9 mars 2007)
Crédit photos : Ngv (sommet européen mars 2008 - J.Jansa en tant que président du Conseil)
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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 01:21
(cet article s'inscrit dans une série d'articles destiné à publication dans Europolitique autour de l'Europe en 2017)

15-16 Juin 2017, les 34 (les Etats des Balkans sont désormais membres de l’Union européenne) se retrouvent pour le traditionnel Sommet européen, cette fois, à La Valette. Malte a beaucoup hésité avant, d’accueillir ce sommet, question d’organisation. Mais près de 330 ans après la bataille de Mohács, qui avait vu une coalition austro-hongroise porter un coup d’arrêt à l’expansion des Turcs sur le continent, Europe et Turquie se retrouvent côte à côte pour signer une série d’accords et fonder une nouvelle structure européenne. Confédération paneuropéenne, Union méditerranéenne… le nom reste à trouver. Mais une page semble en train de se tourner sur l’hésitation européenne des années 2000 et l’espoir de taire définitivement les violences au Moyen-Orient semble à portée de mains.
Dans les années 2000, justement, l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne hante alors toutes les capitales et plane sur les échéances électorales. Toutes les solutions envisagées semblent impossibles.
L’adhésion pleine et entière entraîne un bouleversement complet du système institutionnel de l’UE. Davantage qu’un problème culturel ou religion — des pays musulmans comme l’Albanie, la Bosnie sont en phase d’intégration —, il s’agit d’un problème structurel. Que la Turquie devienne « le premier pays européen » paraît difficile pour les pays fondateurs (Allemagne, France…) comme les nouveaux ( Pologne, Royaume-Uni….). C’est aussi la porte ouverte à d’autres adhésions (Ukraine, Russie), tout aussi bouleversantes. Or, après des années d’expansion, l’Europe entend limiter son territoire.
La non-adhésion pose autant de problèmes. Les efforts importants de l’ancien empire ottoman pour se mettre à niveau démocratique l’exposent à l’instabilité. Un régime militaire dur ou islamiste éclaté aux portes de l’Europe n’est pas un risque mineur.
La solution médiane du partenariat privilégié sonne comme une impasse. La Turquie a bénéficie déjà de nombre de dispositions: libre circulation des marchandises avec l’Union douanière, simili-égalité des travailleurs turcs et européens (droit aux prestations sociales, pas d’expulsion possible en cas d’intégration…) issu du vieil accord d’association de 1963, participation aux programmes communautaires.
En outre, ces deux dernières solutions privent l’Europe de l’avantage incomparable de la Turquie: son ouverture sur le monde moyen-oriental et musulman et sa puissance polito-militaire.
Tirant la leçon de cette triple impasse, les diplomates ont décidé de rebattre les cartes et bâtir une nouvelle donne. Trois postulats guident la réflexion : 1° L’Europe a besoin d’une politique extérieure et d’une ouverture sur le monde, la Turquie l’a ; 2° l’Europe est un ensemble puissant économiquement, la Turquie ne l’est pas ; 3° comment combiner ces avantages sans les inconvénients, l’existant et l’innovant ? Une solution s’ébauche alors : 1° La Turquie n’adhère pas à la CE. 2° Des accords bilatéraux UE-Turquie – à l’image de ceux  signés avec la Suisse – sont signés sur certains points venant renforcer les liens socio et économiques. Un accord général fixe les modalités de cette coopération. 3° Une nouvelle structure paneuropéenne est mise en place ; elle s’inspire de l’accord Euro méditerranéen, avec deux éléments fondateurs, l’Union européenne d’un côté, la Turquie, de l’autre. L’Orient et l’Occident alliés, pour rendre compatibles la philosophie musulmane et orthodoxe, d’un côté, la philosophie catholique et protestante, de l’autre, et étendre la sphère de stabilité à tous les voisins. Une vision messianique qui correspond bien aux principes de tous ces anciens empires qui se sont souvent faits la guerre. Missions déléguées à cette structure : la politique étrangère, la politique militaire, la politique de développement, la politique d’asile et, éventuellement, d’immigration, le dialogue inter-religieux. Une nouvelle structure politique est mise en place, originale d’un côté — présidence bipolaire partagée en deux, sur cinq ans, structure parlementaire — traditionnelle de l’autre : l’intendance juridique et administrative est assurée par les instances déjà présentes au niveau communautaire — services de la Commission, Cour de justice – siégeant en Cour paneuropéenne — etc.
Une fiction ? Pas si sûr …

25 février 2007

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 20:49
C'était à la Laterna Magica, un théâtre de Prague, un soir de novembre 1989, la démission d'un haut cadre dirigeant communiste venait à peine d'être connue. Surprise et joie étaient visibles sur tous les visages. Et chacun se prenait à espérer. Après des années d'oppression, un pouvoir autoritaire en Europe était sur le point de vaciller. Au foyer des artistes, de nombreux anonymes et un petit homme, connu du monde entier, Vaclav Havel, se prenait déjà à rêver d'Europe… Quasiment, le même jour, à Bucarest, Nicolae Ceaucescu, le dirigeant roumain était reconduit unanimement à la tête du Parti communiste par le XIVe Congrès. Ce sera son dernier mandat. A peine un mois plus tard, il était renversé et exécuté le jour de Noël. Et, là aussi, un peuple se mettait à espérer, rêver d'Europe. C'était, il y a 17 ans, le temps d'une adolescence… 

Aujourd'hui, une génération a passé. Les deux derniers Etats de l'ex-bloc soviétique à qui on avait promis la réunification européenne - la Roumanie et la Bulgarie - entrent de plein pied dans l'Union. Ce premier janvier 2007, nous pourrons dire: le mur de Berlin n'est pas tombé pour rien.

Refermer la parenthèse
C'est la fin d'une période intermédiaire, une parenthèse nécessaire pour adapter un minimum l'économie et les institutions de ces pays à la tâche qui les attend. Le résultat n'est pas parfait. Il reste à parfaire. Mais il était temps que la parenthèse se referme. La prolonger aurait été sans doute contre-productif. Cela ne signifie pas la fin des difficultés. Au contraire. Il va falloir maintenant "digérer" cette réunification. Mais c'est "notre" avenir commun. Pour les Dix pays qui sont entrés dès 2004, cela signifie aussi la perte de leur caractère de "nouveau" pour devenir des … "anciens" Etats membres. Un petit changement de dénomination qui n'est pas aussi anodin qu'il n'y parait.
La mission n'est pas terminée. Il reste à mener à bien la réunification, sans doute plus délicate, politiquement et diplomatiquement, avec les pays des Balkans. Autrement dit la poudrière de l'ex-Yougoslavie. En réglant au passage le statut du Kosovo.

Faire son mea-culpa dans les Balkans
Ce petit coin du Sud-Est de l'Europe, paradisiaque avant 1991, est en effet l'endroit où la mission première de la construction européenne, la paix, et la maxime "Plus jamais çà" (né de l'horreur des camps de concentration) ont failli lourdement. Cette responsabilité, il faudra bien que l'Europe l'endosse un jour. Si les dirigeants européens ne peuvent être coupables des crimes contre l'humanité commis dans la région, n'en sont-ils pas moins exonérés de toute responsabilité ? En 1991, en croyant que des discours auraient raison de la haine, que des "gentils observateurs" stopperaient des mouvements armés, n'ont-ils pas un peu manqué au rendez-vous de l'histoire ? En reconnaissant, sans aucune concertation, les mouvements indépendantistes, voire approvisionnant en matériel, ou... en armes, les belligérants, certains pays européens n'ont-ils pas joué avec le feu ? Pourquoi les mouvements d'opposition démocratiques et pacifiques, isolés, n'ont-ils pas été encouragés ? Pourquoi ne pas avoir déployé immédiatement quelques forces d'interposition en Bosnie (comme les Américains l'ont fait en Macédoine) ? De nombreuses questions restent toujours sans réponse.

L'Europe doit faire cette introspection si elle veut réussir dans les Balkans. Plutôt qu'une disposition quelconque dans une future Constitution, c'est là le "vrai" test d'une Europe politique et militaire, crédible internationalement.

Crédit photo : NGV - Prague Novembre 1989
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20 octobre 2004 3 20 /10 /octobre /2004 17:32
(publié dans France-Soir, octobre 2004) Hier d'aucuns pressaient les Irlandais de voter « Non » au référendum sur le traité de Nice (*). Aujourd’hui ce serait le financement qui ne serait pas au point. L'Europe serait mal préparée ; les pays candidats non plus, disent les uns. Le traité de Nice est mauvais, incomplet et mal rédigé, il vaudrait mieux attendre un peu avant de s'engager, disent les autres. Triste hypocrisie...

Le dilemme entre approfondissement et élargissement est un leurre. Qui peut en effet être assez naïf aujourd'hui pour croire que les chefs d'Etat ou de gouvernements des Quinze pourront se mettre d'accord demain ce qu'ils n'ont pas résolu hier. Les tenants de ce « Non », par procuration, ne veulent pas en fait de cet élargissement à dix nouveaux pays, essentiellement d'Europe centrale et orientale. Pour résumer, une seule motivation anime ces soubresauts médiatiques. La nostalgie d'un mur révolu. Où tout était simple, tranché. Où les « bons » etaient d'un coté, les méchants de l'autre. Où Mitterand et Kohl se promenaient main dans la main. Le soi-disant moteur franco-allemand n'est plus seul maître à bord.

D'autres couples se sont donc formés, se forment, se formeront. Il serait donc peut-être temps que les Français se réveillent, qu'ils s'aperçoivent que l'Europe de Papa est morte. Par sentiment politique ou incompréhensions personnelles, nos différents dirigeants - peu aidés par une diplomatie frigide - n'ont pas pressenti cette évolution. Ils n'ont pas eu l'heur et le courage d'en expliquer le sens aux Français. Erreurs et approximations ont ainsi émaillé notre politique dans ces pays depuis dix ans.

Les Français ne doivent pas avoir peur de ces « inconnus » de l'Est. Structurellement, politiquement, idéologiquement, la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie pour ne citer que les plus importants de ces pays, apparaissent plutôt comme un renfort pour notre conception de l'Etat et de l'économie. Elevés au biberon du code napoléon, saturés d'une idéologie soviétique - qui on l'oublie souvent - s'est fortement inspirée des principes de la révolution française, tous ces pays ont ainsi une conception unitaire de l'Etat. Où un gouvernement national décide de manière égalitaire pour tout le pays. alors que le modèle prédominant en Europe était jusqu'ici le modèle fédéral. Cette même identité de vue prédomine au niveau socio-économique. Le concept d'intervention de l'Etat reste encore fortement ancré dans la population. Malgré les discours politiques et les apparences, le service public à la française, mêlant public et privé, reçoit là aussi un renfort inespéré.

Accepter l'élargissement c'est accepter de rejoindre la réalité, cesser de se cacher les yeux. De gré ou de force, ces pays d'Europe centrale et orientale, et leurs habitants, se sont déjà en effet agglomérés à « notre » Europe. Ceux des travailleurs de l'est qui ont voulu émigrer dans nos contrées et abandonner leurs foyers sont déjà présents dans nos pays, légalement ou au noir. A l'inverse, les entreprises de l'ouest sont déjà présentes a l'Est, ouvertement ou par le biais de filiales. Toute la problématique de l'élargissement est donc faussée : ces pays sont déjà en simili concurrence dans l'Union européenne. Il ne s'agit donc pas de savoir s'il faut leur ouvrir la porte. Mais de résoudre trois questions. Voulons-nous que leurs habitants aient également le droit de participer démocratiquement aux instances européennes ou seulement de les subir ? Voulons-nous amener ces pays à un niveau pour que toute concurrence déloyale, tout dumping social ou économique cesse d'être intéressant ? Voulons-nous que les échanges se fassent ouvertement ou subrepticement ? En gros, légalisons-nous cette nouvelle Union. Ou préférons-nous reconstruire un "Mur" ? C'est aussi à cette question que nous devons répondre aujourd'hui plutôt que de voter par procuration.

(*) Par référence à un article de Jean Quatremer (Libération).
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23 avril 2004 5 23 /04 /avril /2004 21:46
Il faudra s'y habituer. Après longtemps dit les 12 puis les 15, quand on désignera l'Europe, il faudra désormais les appeler les 25, avant de les appeler 28 etc. Petit inventaire des mots-clés d'aujourd'hui et... de demain. Dix Etats deviennent membres de l'Union européenne au 1er mai: trois Baltes issus de l'ex-Urss (Estonie, Lettonie, Lituanie), quatre de l'ancien bloc socialiste (Hongrie, Pologne, Slovaquie, république Tchèque), un de l'ex-Yougoslavie (Slovénie) et deux iles de Méditerranée (Chypre et Malte).

450 millions d'habitants. Avec ce chiffre, l'Europe est au troisième rang de la population mondiale derrière la Chine et l'Inde, loin devant les Etats-Unis.

Acquis. Toutes les règles communautaires sont applicables dans les nouveaux Etats ou à l'égard de leurs ressortissants en France.

Berlaymont. La Commission européenne doit réintégrer cette année son ancien siège déserté pour cause de désamiantage depuis 1991. Tout de verre vêtu, majestueux et moderne, situé en face du siège en art néo-stalinien du conseil des ministres, il doit redonner tout son lustre à la Commission.... Au moins au niveau architectural.

Commissaires. A titre transitoire, jusqu'au 31 octobre prochain, l'exécutif bruxellois comptera 30 membres. Les petits nouveaux auront le droit de vote mais pas de portefeuille propre.

Constitution. Même si son adoption paraît proche, l'entrée en vigueur paraît incertaine. Chaque Etat membre doit encore ratifier ce texte, soit par referendum, soit par voie parlementaire. "L'œuvre" de Giscard D'Estaing risque bien de passer directement au rayon archives.

Dérogations (ou opt-out). Dans certains domaines— environnement, télécom, énergie — les nouveaux Etats membres bénéficient d'une phase transitoire pour se mettre aux normes.

Egalité. Les ressortissants de l'Est peuvent voter aux élections municipales ou se présenter à la majorité des concours de la fonction publique.

Elargissement. Mot toujours d'actualité. Cinq pays sont dans les starting blocks. La Bulgarie et la Roumanie doivent adhérer en 2007. La Croatie et la Macédoine viennent de déposer leur candidature et pourraient les rejoindre rapidement. Le cas de la Turquie (*) est plus épineux.

Emplettes. Le grand marché sera la règle. Certains produits - alcools, lunettes, vêtements, jouets... - sont moins chers à l'Est. A vos bourses...

Environnement. La mise aux normes à l'est - gestion des déchets, dépollution de l'eau et de l'air - devrait coûter entre 50 et 80 milliards d'euros.

Euro. Les nouveaux Etats membres doivent encore remplir les critères de Maastricht pour adopter l'euro. Déjà, cependant, la monnaie européenne supplante le dollar comme seconde monnaie dans toute l'est de l'Europe.

Frontières. L'Europe se rapproche de ses limites historiques, la Russie et le Moyen-Orient. Autant dire que l'étanchéité des frontières relève davantage de la gageure et de l'utopie !

Immigration. L'arrivée de nouveaux travailleurs en provenance des pays de l'Est ne devrait concerner, tout au plus qu'1 % de la population active, 220 000 personnes par an selon la Commission européenne. En fait, c'est surtout à une "invasion" (ou un exode) des cerveaux à quoi il faut s'attendre. Un étudiant sur dix envisage de passer à l'Ouest.

Langues. 20 langues officielles auront droit de citer dans les institutions européennes. Mais l'Allemand, le Français et surtout l'anglais gardent leur statut de "langue de travail".

Manne. Un euro sur deux versé par l'Europe au titre des fonds régionaux ira aux nouveaux Etats membres à partir de 2007. Mais le problème reste la capacité des pays à absorber cette manne. Environ un tiers des fonds n'était même pas sollicité ces dernières années...

Pauvreté et chômage. Un des principaux problèmes des Etats entrants, confrontés à des taux de chômage ou de pauvreté frôlant parfois la barre des 20 % comme en Pologne ou en Estonie.

Prodi (Romano). L'actuel président de la Commission européenne aura réussi son pari, mener l'élargissement à terme, sans trop de heurts.

Recrutement. Les institutions européennes recrutent ! Environ 3500 postes sont ouverts aux nouveaux Etats membres. Des concours ouverts également aux doubles nationaux. A vos actes de naissance...

Schengen. Les Français en déplacement à l'Est bénéficieront de contrôles allégées, avec les files spéciales UE. La carte d'identité devient le seul sésame pour aller de Brest à Riga, de Bordeaux à Nicosie.

Strasbourg. La capitale alsacienne est en perte de vitesse face à Bruxelles comme siège du Parlement européen. De plus en plus de députés grognent contre les déplacements mensuels. L'absence de liaison aérienne directe avec plusieurs pays aggrave la situation.

Traité de Nice. En attendant la Constitution (*), ce sera ce Traité qui régira le fonctionnement des institutions européennes - avec les traités de Maastricht et de Rome qu'il modifie.

Tsiganes (Roms). Le principe de protection des minorités nationales va obliger l'Europe réunifiée à se pencher enfin sur le sort des Tsiganes et autres Roms. Victimes du génocide nazi, leur condition souvent de parias, laisse à désirer dans nombre de pays européens, à l'Est comme à l'Ouest.

Turquie. La candidature de l'ancien empire ottoman empoisonne la vie des responsables européens. Le pays se voit promettre l'adhésion dès la signature d'un accord d'association en 1963. Sa candidature déposée en 1987 est reconnue légitime en 1999. Reste la décision d'ouvrir formellement les négociations d'adhésion. La Commission doit rendre son avis à l'automne. Ce sera aux chefs d'Etat et de gouvernement de prendre leurs responsabilités (en décembre).

TVA. S'il était possible auparavant de se faire rembourser la TVA (sur les achats de marchandises ou les locations de voitures) ou certains achats, en Lituanie ou en Hongrie, cela ne sera désormais plus possible.

Union. C'est sous ce terme raccourci que, bien souvent, les pays membres de l'Union européenne se dénomment. Qu'il paraît loin le temps de la CEE ou Communauté économique européenne...

(*) Voir ce mot.
(article paru dans France-Soir)
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.