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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 16:25
De façon implicite, mais claire, le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso a confirmé, samedi, s'exprimant devant la presse après le réferendum irlandais positif que la future Commission « ne pouvait pas être constituée tout de suite. J'espère que ce sera fait sur la base du Traité de Lisbonne. Mais nous ne connaissons pas le calendrier. » Conséquence: l'actuelle Commission resterait en poste, « un certain temps en affaires de gestion courante. Son mandat prend fin le 31 octobre. Mais il faut que ce temps (de transition) soit le plus court possible » Et le président de la Commission, qui a reçu l'aval du Parlement européen et du Conseil européen, pour un deuxième mandat à la tête de l'exécutif européen, de « lancer un appel au Conseil pour avoir le plus tôt possible le traité de Lisbonne en place ».

Quant au futur Haut représentant pour la politique étrangère — « Un poste important » a-t-il ajouté, puisqu'il sera également vice-président de la Commission — il a voulu faire taire toute rumeur de négociation sur ce poste : « Le Haut représentant à la politique étrangère doit être proposé par le Conseil. Je n’ai fait aucune invitation pour un portefeuille précis. » a-t-il précisé. En fait, ce que Barroso n'a pas précisé : c'est que cette nomination se fait
(selon le Traité de Lisbonne) « en accord » avec le président de la Commission. Et que, naturellement, il y a actuellement d'étroites concertations et négociations entre tous les Etats membres. Il semble cependant qu'il n'y ait pas encore vraiment d'accord. Plusieurs pays (Suède, France, Italie, Autriche, Grèce, Pays-Bas) ont plus ou moins ouvertement revendiqué ce poste ou ont une personnalité qui pourrait convenir au poste. L'idée de favoriser à ce poste un équilibre politique - ce qui mettrait une personnalité du centre gauche - voire la parité - en l'attribuant à une femme — complique la donne. Car, pour l'instant, aucun nom cité couramment ne remplit ces deux critères.

(crédit photo : Commission européenne)
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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 16:21
"Aujourd'hui, c'est un bon jour pour l'Europe" a réagi le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt qui préside actuellement l'Union européenne, après l'annonce de la victoire du "Oui" irlandais au Traité de Lisbonne (1). "C'est une bonne chose pour l'Europe, une bonne chose pour l'Irlande". 

Même sentiment de satisfaction à la Commission européenne. Où son président, José-Manuel Barroso, a dit "merci" au peuple irlandais pour ce choix. "Je vois un choix très clair des Irlandais pour l'Europe" a-t-il ajouté. Mais pour que le traité de Lisbonne entre en vigueur, il faut désormais obtenir les ratification de la Pologne et de la République tchèque.
D'où l'appel de Barroso aux chefs d'Etat et de gouvernement pour "obtenir aussi vite que possible l'entrée en vigueur du traité" et faire pression sur les deux gouvernements. 

Pression sur Prague. Si le président Lech Kaczynski s'est engagé à rapidement signer le Traité, son homologue Vaclav Klaus semble beaucoup plus réticent. Une réunion avec le Premier ministre tchèque, Jan Fischer, est organisée à Bruxelles, ce mercredi, pour esquisser les solutions possibles.

(1) En début d'après midi, le  "oui" était placé à environ 67% des suffrages exprimés contre 33% pour le "non" (selon des résultats définitifs sur 40 des 43 circonscriptions.

(crédit photo : Commission européenne)
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 22:00
remek-Urss.jpgLes Tchèques ont toujours autant le sens de la provocation. Le Parti communiste de Bohême et de Moravie a proposé un militaire de carrière de l'armée tchécoslovaque, Vladimir Remek au poste de commissaire européen. Ayant fini lieutenant général, il  est incorporé en 1966, finit l'école d'aviation et débute comme pilote militaire en 1970, adjoint pour l'armée de l'air de 1973 à 1975, commandant d'une division d'aviation de l'armée tchèque de 1976 à 1980, il devient après la révolution de velours, directeur du musée militaire en 1990 de l'aviation.

Le premier cosmonaute européen. Remek a surtout un autre fait d'arme à son actif : avoir été le premier Tchèque et même Européen à volet dans l'espace. A l'époque, il l'avait fait sur un vol Soyouz soviétique, en mars 1978 (10 ans après l'écrasement de la révolte de 1968). Ce qui n'était pas très commun... Il a été d'ailleurs été fait héros de l'URSS. Ce cosmonaute pourrait donc fort bien occuper le siège du "scientifique de haut vol" que désirait avoir José-Manuel Barroso, pour sa future Commission européenne. Il est actuellement eurodéputé sur les bancs de la Gauche communiste.

Cette candidature a cependant bien peu de chance d'aboutir. Ce parti étant minoritaire et ne participant pas au gouvernement. Les leaders des deux grands partis au pouvoir, Topolanek (ODS, droite) et Paroubek (CSSD, socio-démocrates) sont d'ailleurs en visite à Bruxelles ces jours (Topolanek, mercredi, Paroubek, jeudi) pour voir le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso et discuter (entre autres) de leur candidat au poste de commissaire européen et de la ratification du traité de Lisbonne par la république Tchèque. 
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 20:25
Le mandat du Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE, Javier Solana, se termine normalement mi-octobre. Mais il pourrait être prolongé, au besoin par les Chefs d'Etat et de gouvernement, si l'Irlande dit oui au Traité de Lisbonne, jusqu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle Commission européenne en janvier 2010. En tout cas, assure un de ses proches, "ce n'est pas vraiment un problème. S'il le faut, Solana est suffisamment souple, il peut prolonger son mandat".

Photo : Javier Solana à son arrivée à Göteborg échange avec les journalistes présents (
© NGV)
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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 20:52
(Brève d'été) Le commissaire Stravros Dimas, actuel commissaire à l'Environnement (et Protection civile) ne serait pas renouvelé au titre de la Grèce. Le Premier ministre grec, Caramanlis, d'après la presse nationale, qui mentionne l'information début août, ne le souhaitant pas.
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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 17:05
C'est l'ancien maire de Milan, devenu député européen en 2006, Gabriele Albertini, qui devrait finalement être le président de la commission parlementaire chargée des affaires étrangères au Parlement européen. Une commission importante pour la définition de la politique étrangère de l'UE. Même si le Parlement européen n'a, en effet, pas vraiment beaucoup de pouvoirs dans ce domaine (contrairement à l'aide au développement), cette commission a un certain prestige et, surtout, devrait accroître son pouvoir avec la montée en puissance du Haut représentant à la politique étrangère versus Traité de Lisbonne.

Né en 1950, Albertini n'est pas vraiment un spécialiste né des affaires étrangères. De par son passé personnel (il dirige l'entreprise familiale spécialisée dans la métallurgie aluminium de 1974 à 1997, et participe aux travaux d'organisations patronales comme Confindustria), il était plutôt tourné vers l'industrie et l'économie. Au Parlement européen, il était d'ailleurs membre des commissions Transports et Industrie.


Mais sa nomination tient un peu au hasard de la politique italienne. La commission "affaires étrangères" du parlement européen était dévolue à l'origine à Mario Mauro, candidat malheureux à la présidence du Parlement européen, qui a dû s'effacer pour laisser le polonais Jerzy Buzek. Un peu comme un cadeau de consolation. Mais celui-ci préfère se réserver pour un destin national voire européen. Il pourrait être ainsi le commissaire italien dans la future Commission européenne entrant en fonction d'ici la fin de l'année.

Albertini a été grandement décoré à l'étranger notamment en France (officier de la Légion d'honneur), en Russie (Ordre de l'amitié) ou au Royaume-Uni (commandeur honoraire de l'Ordre de l'Empire britannique).

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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 09:18
Depuis mon premier pointage, il y a eu quelques évolutions. Des pays ont désigné leur représentant à la Commission (en général à la faveur des élections au Parlement européen ou d'élections nationales). Mais dans nombre de pays, la situation reste encore incertaine, soit du fait d'élections nationales en cours (Allemagne, Rép. Tchèque...), soit par stratégie (beaucoup de pays brouillent les pistes tant des candidats que des postes pressentis, pour pouvoir obtenir mieux que ce qui leur est proposé).

Une Commission qui penche (logiquement) à droite. Ce qui est certain, c'est que la plupart des candidatures actuelles reflètent l'évolution des Etats membres de l'UE vers la droite : la plupart des candidats sont ainsi logiquement chrétien-démocrate ou libéral. Ce qui n'est pas sans poser de problème pour la légitimité de la Commission européenne qui se doit de respecter un certain équilibre des familles politiques, et de réprésenter toute la population, au-delà des élections du moment (qui sait dans 3 ou 4 ans, si cette mono-couleur politique sera encore d'actualité).

Cherche femme désespérement. Quant à la répartition hommes-femmes, elle est franchement inégalitaire. Le nombre de femmes déjà désigné ou susceptible de l'être est très faible : seules trois femmes sont sûres de figurer dans la prochaine Commission (Bulgarie, Danemark, Luxembourg). De fait, quand plusieurs candidats sont en balance, même s'il n'est pas le favori, le nom féminin a une chance de plus dans son escarcelle (Autriche, Irlande...). Mais même avec cette "discrimination positive", on
paraît encore loin du seuil "minimal psychologique" de 8-9 commissaires (c'est le tiers de la Commission). Dans les pays qui n'ont pas encore de favori désigné, un candidat féminin pourrait donc d'autant plus facilement surgir, qu'en présentant une femme, le pays concerné est davantage en position de force pour tenter d'obtenir le poste visé.

Allemagne. Rien n'est sûr. Seul acquis : l'actuel commissaire Günther Verheugen (SPD/social-démocrate) s'en va. Les élections générales ont lieu en septembre. Et tout dépendra de la coalition qui sortira des urnes : la grande réunissant (comme aujourd’hui) CDU-CSU et SPD ou une coalition CDU-FDP voire CDU-FDP-Grüne. Chaque parti a donc un ou plusieurs candidats. Coté SPD (Social-démocrate), c’est simple : Martin Schulz, leader du PSE au Parlement européen a été désigné comme le candidat. Coté CDU (PPE), c’est plus confus. Un candidat idéal aurait été Wolfgang Schaüble (ancien leader de la CDU/PPE, actuel ministre de l'Intérieur). Mais il a été le concurrent d’A. Merkel. Interrogé officiellement Angela Merkel a refusé d’indiquer qu’il pourrait être son candidat, ce qui est une sorte de démenti tacite. Un des candidats préférés de la Chancelière était au départ, Peter Hintze (secretaire d'Etat à l'Economie). Mais on mentionne également le nom de l’expert économique, Friedrich Merz, voire du spécialiste de la politique étrangère, l’eurodéputé Elmar Brok. En cas d'alliance, avec les Verts ou les libéraux, il parait difficile que les Unions chrétiennes (CDU, CSU) acceptent un candidat qui ne soient pas des leurs (on se souvient du parcours calvaire de Schreyer attaqué sans cesse durant son mandat). Dommage car le nom de Joshka Fischer, parfois cité, aurait fait un bon candidat. Côté portefeuille, l’Allemagne pourrait viser la Concurrence ou l'Economie/Finances. Point important : lors de leur rencontre à Paris en juin, Angela Merkel et surtout Nicolas Sarkozy ont affirmé qu’ils avaient un accord réciproque pour soutenir les prétentions et candidats respectifs de leurs deux pays à la Commission.

Autriche. La commissaire aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner (OVP/PPE) aurait bien voulu rester. Mais la coalition au pouvoir socialiste/chrétienne démocrate (SPO/OVP) ne l'entend pas de cette oreille. Wilhelm Molterer, porte-parole constitutionnel de l'OVP au parlement national est le candidat le plus récemment cité. Mais l’intéressé, interrogé par la presse, a encore refusé de répondre qu’il était candidat. Autre candidat possible pour le poste de Haut représentant à la politique extérieure, Ursula Plassnik (ÖVP), la Ministre des Affaires étrangères. Poste possible : l’élargissement.

Belgique. Avec le départ de Louis Michel (MR/Libéral), au Parlement européen, le renouvellement du poste Belge est déjà acquis. Le Ministre des Affaires étrangères Karel de Gucht (VLD/Libéral) prend le poste de commissaire au Développement dans la Commission actuelle. Selon le principe de rotation linguistique propre au pays, le francophone doit céder la place à un Flamand, plus précisément, un libéral flamand, selon la répartition actuelle de la coalition au gouvernement fédéral.  Et il devrait le rester dans la future Commission. Mais à un autre poste. Il vise un poste plus prestigieux comme celui de Haut Représentant pour la politique étrangère.

Bulgarie. L'actuelle commissaire à la Consommation, Meglena Kuneva (MSNE Mouvement Siméon II/Libéral) a été élue au Parlement européen. Mais ne veut pas y siéger. Son renouvellement à la Commission en 2009 n’est cependant pas acquis. Le nouveau Premier Ministre Boiko Borisov ayant toujours indiqué qu’il souhaitait un nouveau nom, proche ou membre de son parti. Le nom de Roumiana Jeleva (GERB / PPE), sociologue de renommée, actuellement eurodéputée est souvent citée.

(à confirmer) Chypre. L'actuelle commissaire à la Santé, Androulla Vassiliou (Libéral), veut être renouvelée. Mais le gouvernement (gauche) pourrait lui préférer un autre candidat.

Danemark. La commissaire actuelle à l'agriculture, Mariann Fischer-Boel (Venstre/Libéral), a fait un bon travail, assure-t-on à Copenhague, et pourrait être renouvelée. Le Danemark vise à garder le même poste : Agriculture. Ce qui lui est contesté par les Etats « agricoles » (France, Roumanie…).

Espagne. Le commissaire actuel à l'Economie, Joaquim Almunia (PSE), est candidat au renouvellement et son gouvernement est prêt à l'appuyer. Javier Solana, vient d'indiquer qu'il abandonnerait le poste de Haut représentant à la Politique étrangère, à la fin de son mandat (octobre).

Estonie. Le commissaire actuel à l'Administration, Siim Kallas (passé du PC au Parti de la Réforme/Libéral) devrait rester. Il est candidat au renouvellement et son gouvernement l’appuie.

Finlande. L'actuel commissaire à l'élargissement, Olli Rehn (Parti du centre/Libéral), est bien parti pour être renouvellé. Il visait un poste "Affaires étrangères", ce qui paraît exclu. Mais les questions énergétiques ou la coopération au développement auraient également sa préférence.

France. Le candidat "naturel" pourrait être Michel Barnier (UMP/PPE, actuel ministre de l'agriculture et ancien ministre des Affaires étrangères et ancien commissaire à la politique régionale - tête de liste aux élections européennes). La France vise un poste économique d’importance (Marché intérieur ou Concurrence) voire le poste de Haut représentant.

Grèce. Le commissaire actuel à l'environnement, Stavros Dimas (Nouvelle Démocratie/PPE) est candidat au renouvellement. C'est une vraie réussite (une des seules !) de cette Commission. On ne le repétera jamais assez.

Hongrie. Le commissaire actuel à la fiscalité, Laszlo Kovacs (ex PC devenu social-démocrate au MZSP/PSE), ne serait pas renouvelable. Il pourrait être remplacé par l’actuel Ministre des Affaires étrangères, Péter Balázs (affilié PSE), brièvement commissaire en 2004.

Irlande. A la place du commissaire au marché intérieur, Charlie McCreevy (Fianna Fail/Libéral), qui devrait quitter son poste, le nom de;. Au sein de celui-ci, trois noms sont cités: Mary Harney, la ministre de la Santé, Mary Coughlan, ministre des Entreprises, du Commerce et de l'Emploi, ou Noël Dempsey, le ministre du Transport. Si l’Irlande veut viser un poste plus important elle pourrait envoyer deux personnalités en cote à Bruxelles : Pat Cox, l’ancien président du Parlement européen (Libéral), ou John Brutton, actuel chef de la délégation de la CE aux Etats-Unis et ancien Premier ministre (Fine Gael/PPE). Seuls hics, ce deux hommes n'appartiennent pas à un parti au pouvoir. Mais des arguments plaident en leur faveur, y compris au plan de la politique interne. Lire l’excellent commentaire de Jamie Smith du quotidien "Independant".

Italie. Le commissaire actuel au Transport, Antonio Tajani (Forza Italia/PPE), nommé récemment par Berlusconi, devait être reconduit. Mais récemment, Berlusconi a évoqué la revendication du poste de Haut Représentant pour Franco Frattini qui repartirait ainsi à Bruxelles (il était commissaire à la Justice et aux Affaires intérieures de novembre 2004 à mai 2008).
 
(à confirmer) • Lettonie. Le commissaire actuel à l'Energie, Andris Piebalgs (Latvijas Cels "la voie lettone"/PPE), propulsé par défaut (la candidate Ingrida Udre avait alors été recalée par le Parlement) n'a pas fait un si mauvais parcours malgré des débuts balbutiants. C'est un des rares à ne pas vouloir vraiment rempiler mais dont le gouvernement a bien du mal à remplacer.

Lituanie. La commissaire chargée du budget, Dalia Grybauskaité, étant devenue Présidente de Lituanie après une élection triomphale le 17 mai 2009, elle a déjà été remplacée par Algirdas Gediminas, qui a été ministre des Finances à plusieurs reprises en Lituanie. Celui-ci pourrait rester dans la Commission 2009.

Luxembourg. La commissaire chargée de la société de l'information, Viviane Reding (CSV/PPE), a été désigné par le son pays pour rester à la Commission. Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui a longtemps été le "meilleur candidat entre tous" à la tête de la Commission européenne, n'est pas du tout cité dans cette perspective. Il exerce actuellement la présidence de l'Eurogroupe – la réunion des Ministres des Finances de la zone Euro .

(à confirmer)Malte. Le commissaire chargé de la Pêche, Joe Borg (Parti national/PPE) est candidat à la reconduction.

Pays-Bas. L'actuelle commissaire à la concurrence, Neelie Kroes (VVD/Libéral), malgré son bon parcours, pourrait ne pas être reconduite. Elle a le tort de n’être du même bord que la coalition au pouvoir (même si elle est soutenue également par les Verts et D66). Le problème est de trouver un commissaire qui fasse le consensus entre les deux partis de la coalition. Au CDA/PPE (Chrétien-démocrate), on estime qu'après deux libéraux (Bolkestein, Kroes), il est temps d'avoir un commissaire chrétien-démocrate. Peuvent être candidats Piet-Hein Donner (ministre des Affaires sociales) ou Cees Veerman (ancien ministre de l'agriculture, déjà candidat en 2004) mais un outsider de poids pourrait être Jaap de Hoop Scheffer qui termine son mandat à l'OTAN si le poste de Haut Représentant à la politique étrangère lui est offert (lire ici). Du coté du PVDA/PSE (social-démocrate), l'autre partenaire de la coalition, sont en lice Frans Timmermans (Affaires européennes) ou son prédécesseur Dick Benschop.

Pologne. Malgré la désignation d’un autre commissaire, Pawel Samecki, pour remplacer Danuta Hübner au portefeuille de la Politique régionale dans l’actuelle Commission, c’est Jacek Lewandowski (PO-PPE, député européen) qui tient toujours la corde à Varsovie pour être le nouveau commissaire. Ancien de Solidarnosc, vice-président de la Commission budget au Parlement européen. Porfeuilles convoités : un poste "économique" important (dixit le Premier ministre Tusk). Ce pourrait être en fait : l’industrie – PME, voire l’énergie qui a également été évoqué.

Portugal. C'est simple. José-Manuel Barroso (PPE), président de la Commission, est candidat au renouvellement. Et le gouvernement (social-démocrate) de Socrates le soutient. Au nom de la solidarité nationale mais aussi car il est toujours préférable de laisser un potentiel concurrent loin de Lisbonne. Si par un singulier hasard, il échoue à être désigné comme président, la question reste alors ouverte. Et on pourrait entendre reparler d'Antonio Vitorino qui a laissé un excellent souvenir comme commissaire Affaires intérieures et Justice, et avait été débarqué pour faire la place à J.-M. Barroso.

Roumanie : l'actuel commissaire au Multilinguisme, Leonard Orban (PNL/Libéral) serait remplacé. Même si Lazar Comanescu, l’ancien représentant auprès de l'UE et ministre des Affaires étrangères, a été souvent cité, c’est davantage le ministre de l’Agriculture, Davian Ciolos, qui a la cote à Bucarest. Il a le soutien des deux principaux partis (socialiste du PSD et libéral du PDL). Et la Roumanie qui veut un autre poste qu’un strapontin, vise le poste de commissaire à l’Agriculture (une revendication soutenue par la France).

(à confirmer) • Royaume-Uni. L'actuelle commissaire (Commerce), Catherine Ashton (Labour/PSE), nommée il y a peu en remplacement de Mandelson reparti à Londres, voudrait bien être renouvelée. Mais son parti a dû mal à suivre. Et le gouvernement Brown a, pour l'instant, d'autres chats à fouetter que de nommer un représentant à Bruxelles. En cas de pression accrue pour le gouvernement, ou de nouveau départ de ministre, le poste de Commissaire pourrait être une porte de sortie.

Slovaquie. Le commissaire à l'Education, Jan Figel (KDH/PPE) s'en va. Même si le nom de Milan Urbani, député du LS-HZDS, est souvent cité, le commissaire devrait être désigné par le parti majoritaire au gouvernement (SMER/PSE) qui a gagné les élections européennes. Deux candidats : l'ancien Ministre des affaires étrangères, Jan Kubis (SMER/PSE), ou l'actuel, Miroslav Lajcak, qui était il y encore peu haut représentant de l'UE en Bosnie-Herzégovine.
 
Slovénie. Le commissaire actuel à la Recherche, Janez Potocnik (LDS/Libéral) qui était donné un moment partant de la Commission se verrait bien reconduit. Il semble avoir le soutien du gouvernement actuel (coalition gauche et petits partis du centre). La seule alternative sérieuse pourrait être l'ancien Premier ministre, Anton Rop (aujourd'hui social-démocrate/PSE).

Suède. Pour remplacer Margot Wallström (PSE), le gouvernement suédois de centre-droit a la tâche délicate de désigner son candidat alors qu'il préside l’Union européenne au 2e semestre 2009. Un candidat possible pourrait être l'ancienne députée européenne, passée ministre, Cécilia Malmström (PPE). Mais cela l'obligerait à abandonner son poste avant la fin de la présidence (à moins que Wallström accepte de pousser les feux d'un mois ou deux). Quant à l'actuel ministre des Affaires étrangères, Carl Bildt (Modérés/PPE), il a récemment déclaré forfait ; sa candidature au poste de Haut Représentant étant apparemment refusée par plusieurs pays.

Rép. Tchèque. Tout dépend du résultat des élections législatives anticipées. Les partis s’étant mis d’accord pour ne pas révéler le nom de leur candidat qu’après les élections d’octobre. Parmi les candidats potentiels, l'actuel commissaire européen à l'Emploi, Vladimir Spidla (CSSD / PSE) qui souhaiterait rester à Bruxelles. L’ancien Premier ministre Mirek Topolanek (ODS / ECR) se verrait bien revenir sur le devant de la scène ; ce qui serait une consolation pour celui qui a été défait en plein milieu de la présidence tchèque de l’UE et ce qui serait une sorte de continuité (Spidla également avait été Premier ministre). Ce d’autant qu’un accord entre les deux principaux partis – cités par les médias tchèques – mentionne que le poste irait au leader du parti qui n’obtiendrait pas le poste de Premier ministre. Selon cet accord, si les socio-démocrates ne l’emportent pas, ce serait Jiri Paroubek (CSSD/PSE). D’autres noms ont également été cités comme Jan Fischer, l’actuel Premier Ministre du gouvernement technique (sans étiquette), voire le candidat défait à la présidentielle, Jan Svejnar (proche PSE ou Verts) ou Jan Kohout, l’actuel ministre des Affaires étrangères (affilié PSE). Parmi les portefeuilles visés : l’énergie, la science et la recherche, ou les affaires sociales.
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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 18:01
Le proviseur en la personne de Fredrik Reinfeldt, le Premier ministre suédois, qui préside actuellement l'Union européenne a remis, vendredi, son bulletin de notes à l'élève Barroso: pas suffisant pour passer à la session de juillet. Mais il est admis à une session de rattrapage en septembre... C'est en résumé très scolaire ce qui s'est passé ces derniers jours, après d'intenses tractations entre Bruxelles et Stockholm ainsi que quelques capitales européennes.

L'opposition majeure du Parlement. Après un entretien avec Nicolas Sarkozy (un hasard sans doute -:)), le Premier ministre suédois qui tenait à voir avaliser la candidature de Barroso (qui a promis aux Suédois en retour un poste d'importance) s'est rendu à l'évidence. «On ne prendra pas de décision sur José Manuel Barroso au mois de juillet mais nous espérons que cette décision sera prise plus tard». La candidature risquait, en effet, de ne pas passer la rampe au Parlement européen en juillet et il vallait mieux repousser à plus tard. Quatre groupes politiques du Parlement - à gauche et au centre (communistes, socialistes et démocrates, verts, libéraux)- refusaient qu'on leur torde la main et de désigner le futur Président de la Commission européenne en juillet. Les Verts emmenés par Dany Cohn-Bendit avaient donné les premiers le la .En sonnant une charge vigoureuse contre le renouvellement du président de la Commission européenne en juillet et contre la personne même de José-Manuel Barroso. Ils avait été suivis par les communistes de la GUE, les Libéraux dirigés par Guy Verhofstadt puis les socialistes et démocrates de Martin Schulz.

Un soutien jamais formalisé. L'ancien Premier ministre portugais était pourtant assuré du soutien "unanime" des 27 chefs d'Etat et de gouvernement, acquis lors du sommet européen de juin. Mais ce soutien n'avait pas été formalisé. Pour des raisons politiques. Certains Etats et non des moindres (France, Allemagne et Belgique dans une certaine mesure) ne souhaitant pas qu'il en soit ainsi. Mais pour des raisons juridiques. Formaliser la nomination du futur président, c'est formellement entamer la procédure de nomination de la nouvelle Commission européenne. Le seul traité applicable étant le Traité de Nice, la Commission doit compter moins de membres que d'Etats membres. Et là est le sérieux problème pour les Etats qui ne veulent pas (ne veulent plus) de cette disposition qui figure dans le Traité de Nice, a été réinscrit dans le projet de Traité constitutionnel et repris, bien que limité dans la valeur, dans le Traité de Lisbonne (avec un report de la mesure de 5 ans et la possibilité laissée au Conseil européen de moduler - ou d'annuler - cette mesure à tout moment. 

L'erreur institutionnelle. On ne changera pas José-Manuel Barroso. Comme en 2004, quand il avait maintenu contre vent et marée la candidature de Buttiglione, le commissaire italien pressenti pour les questions de Justice et d'Affaires intérieures qui avait fait une déclaration peu justifiée sur les homosexuels, il n'a pas senti vraiment les lignes de force et de rupture. Cinq ans à la tête de la Commission, et son président n'a toujours pas compris que passer en force, par dessus le Parlement européen, peut avoir un effet boomerang. Quand l'assemblée est en position d'augmenter son pouvoir, ou en danger de le voir diminuer, il se produit, en général, une réaction d'institution, plus indépendante des liens qu'on veut lui faire endosser. Les députés européens - nouvellement élus - ne voulant pas obéir le doigt sur la couture du pantalon, à des contingences politiques de leur gouvernement.

Le risque pour Barroso. Ce faisant, et le Portugais sait bien le risque qu'il prend. A repousser de trois mois
la décision, la possibilité d'être nommée devient moins sûre. Peuvent surgir d'autres évènements qui bouleversent la donne (notamment l'aggravation de la crise économique et sociale ou des actes terroristes) ou, pire, un autre candidat. Si personne ne s'est pour l'instant profilé sur le poste, contrairement à tout ce que peuvent dire les uns et les autres, les "bons" candidats potentiels ne manquent pas. Il suffit que la course à la candidature soit ouverte. C'est ce qui vient de se passer aujourd'hui...
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 01:55
Voilà c'est terminé. J'ai reçu un petit message SMS - comme la plupart de mes confrères s'occupant d'affaires européennes - les six mois de présidence tchèque sont achevés et le flambeau est passé aux Suédois. Fini donc le folkore praguois. Avec les Suédois, sérieux, préparés, méthodiques, nous aurons peut-être finalement moins d'occasion d'être surpris qu'avec Mirek Topolanek, le Premier ministre tchèque qui n'aura présidé l'UE que durant quatre petits mois. Enfin présider... si on peut dire. Ce Don Guichotte des temps modernes, et son équipe impayable du gouvernement tchèque (Vondra, Schwartzenberg...), qui s'en allait sur son vaillant destrier, remonter aux seigneurs des vieux Etats membres et aux moulins bureaucrates de Bruxelles, a, en effet, fini par voir son destrier s'écrouler sous lui. Mais quand même, cela avait de l'allure...

Une présidence à toute allure...

Rappelons-nous, cela démarre en fanfare.

- avec un slogan : "Evrope to osladime", qui peut aussi bien vouloir dire, selon mes confrères tchèques, "Nous allons sucrer (ou adoucir) les choses pour l’Europe" que "Nous allons en faire baver à l’Europe" (lire sur radio Prague) ;
- une exposition Entropa au goût douteux et qui fut finalement
décrochée avant la fin de la présidence... une première! - son auteur David Cerny s'estimant en décalage avec le nouveau gouvernement ;
- une carte dressée dans l'enceinte du Conseil de l'Union européenne qui revisite l'histoire, montrant l'Europe séparée par un fil barbelé mais incluant dans l'Est de l'Europe, la Slovénie (ce qui constitue une erreur politique et... historique, la Yougoslavie ayant été un pays non aligné avec une frontière franchissable) ;
- un président, Vaclav Klaus qui refuse d'accrocher le drapeau européen sur sa résidence, a multiplié les déclarations provocatrices et les chausses-trappes à son propre gouvernement (plusieurs députés proches de lui voteront la censure de Topolanek) ;
- un gouvernement très sûr de lui-même qui entend donner des leçons non seulement à son opposition (avec qui il a refusé de conclure un moratoire durant la présidence) mais aussi avec les autres Etats membres ; ... le ton est déjà donné !


Et cela continue ensuite :

- avec des fuites, dans la presse, de conversations normalement secrètes, entre les officiels tchèque et français ou européens qui embarrassent (lire "la présidence fuit comme un panier percé") ;
- par un mélodrame autour des opérations militaires tchèques à l'étranger, l'opposition obligeant le gouvernement à "manger son chapeau" sur l'augmentation de son contingent en Afghanistan, selon un schéma assez prémonitoire de la suite (lire les "Tchèques pas d'accord sur les missions extérieures" et les "missions sauvées in extremis") ;
-
avec des prises de position sur Gaza, très partiales (lire une "défensive, une erreur chargée d'histoire"; la présidence n'a pas su s'extraire de ses positions nationales, pour prendre immédiatement le parti-pris d'Israël. Ce qui l'a mis hors circuit pour le reste de la négociation ;
- avec la discussion autour du radar américain qui provoque des querelles constantes en interne, alors que le gouvernement américain Obama a décidé doucement d'abandonner le projet (lire "Pas de radar, le Traité de Lisbonne et le gouvernement tanguent") ;
- avec des déclarations à l'emporte-pièce sur la crise économique - sur l'air de ce sont les pays de la "Vieille Europe" qui sont touchés, le Premier ministre tchèque Topolanek met en garde contre les remèdes "étatiques paternalistes", taxant même le plan de relance américain de « voie vers l’enfer » ; ... le summum est atteint !

Pour finir en déroute :
- un gouvernement renversé à une ou deux voix de majorité (lire bye bye Topolanek) et remplacé par un gouvernement technique ;
- sans oublier la photo qui a fait le tour d'Europe, d'un Premier ministre photographié en tenue d'Adam dans une soirée très "mondaine" et "déshabillée" de son homologue italien, Silvio Berlusconi.

NB :  Paradoxalement depuis que la présidence est exercée par un "technicien",
président de l'Office des statistiques, Jan Fischer, la présidence n'a pas perdu en force et gagné en crédibilité. En tout cas, sa modestie (et sa qualité) ont été louées par tous ses partenaires européens.

Un échec sur le plan des idées et des concepts...
En manquant d'humilité voire l'arrogance (encore plus que les Français ou les Britanniques, -:), c'est tout dire...) et en ne respectant pas la neutralité minimale d'une présidence (confondant ses positions nationales et le nécessaire arbitrage entre les différentes opinions dans les Etats membres), la présidence tchèque de Topolanek a raté l'histoire et a, surtout, échoué à convaincre que ses idées, ses préceptes étaient les bons. Une "bonne" présidence se jauge aussi par les projets et idées qu'un pays arrive à infuser aux autres. Là rien... Au contraire, même, le gouvernement Tchèque a fait progressé les états d'esprit à l'inverse. Sur au moins trois points.

Une "bonne bureaucratie" bruxelloise a quand même du bon ! Si la présidence tchèque peut s'enorgueillir de quelques accords - notamment autour des concessions faites à l'Irlande ou en matière de climat - c'est en partie (ou surtout) grâce à tous ces fonctionnaires et "eurocrates" qui ont fait leur travail. Ou aux homologues des Etats membres qui ont parfois suppléé un ambassadeur tchèque qui avait choisi tout bonnement de ne pas être là à une réunion. On m'a rapporté ainsi que plusieurs séances du COPS (le Comité politique et de sécurité de l'UE) ont été présidées au pied levé par l'ambassadeur suédois ou espagnol, leur homologue tchèque n'ayant pas jugé bon de venir ! La présidence tchèque, étant aux abonnés absents, n'étant qu'une illusion, une affaire d'optique, ce sont les "Bruxellois" qui ont assuré l'intendance.
Le summum a été atteint lors de la conférence de presse lors de la conférence internationale sur la Somalie - où tout bonnement le siège de la présidence de l'UE est restée vide (l'UE était alors représentée par Javier Solana).

2° Le grand projet "libéral" des Tchèques a achoppé. Sur le fond, le gouvernement tchèque qui voulait faire de l' "Europe sans frontières", non seulement un slogan, mais un thème fort de sa présidence, on peut noter qu'aucune avancée n'a été engrangée. Au contraire ! Six mois après, la tentation du repli sur soi et du protectionnisme est plus marquée que jamais, dans un contexte où la crise économique et financière donne le ton. L'Allemagne et l'Autriche n'ont pas plus ouvert leurs frontières aux travailleurs des nouveaux Etats membres (ils bénéficient d'une période de transition) qu'auparavant. La présidence tchèque a même refusé de porter la demande hongroise d'un plan de relance, spécifique aux pays de l'Est. Même si elle pouvait être maladroite, cette idée paraissait justifiée et méritait au moins d'être étudiée, relayée et travaillée. On voit aujourd'hui, a posteriori, le manque d'un tel plan alors que plusieurs pays sont en faillite virtuelle (Hongrie mais aussi Lettonie, voire l'ensemble des pays baltes) et l'effet domino plane sur les pays (Suède, Autriche, Allemagne) dont les banques sont "très" engagées dans ces régions.

La structure institutionnelle du Traité de Lisbonne est nécessaire. Les "erreurs" de la présidence ont démontré la nécessité d'avoir un ministre des Affaires étrangères de l'UE et un président permanents du Conseil de l'Union européenne.

Ce n'est pas non plus la catastrophe annoncée...

Dire que cette présidence a été une catastrophe totale est sans doute faire injure aux erreurs des présidences passées qui avaient marqué, à l'époque, les esprits. Deux exemples en mémoire. La présidence italienne qui avait une manière, disons "très personnelle", de conduire les négociations européennes. Notamment la dernière séance de négociation sur le traité constitutionnel, au sommet de décembre 2003, a été si épique qu'il a fallu "plusieurs jours" à la présidence suivante (Irlande) pour remettre la main sur les prises de position. "C'est bien simple." m'avait expliqué alors un diplomate "Berlusconi a promis aux uns et aux autres des choses. Mais on n'a aucune trace écrite du contenu des discussions. Ou alors des propos contradictoires. C'est un beau... bordel". Quant à la précédente présidence suédoise (en 2001), qui n'avait pas vraiment organisé le sommet de Göteborg, et n'avait pas prévu l'irruption d'anti-mondialisation violents, elle s'était totalement laissée débordée jusqu'à utiliser des balles réelles pour réprimer la manifestation...

En matière d'Europe de la défense, on ne peut pas dire que les sujets aient grandement avancé. Mais on ne peut pas dire non plus qu'ils aient reculé ou que les Tchèques aient mis des bâtons dans les roues aux projets en cours. Ils avaient d'ailleurs annoncé que ce n'était pas une priorité. Ils ont tenu parole... Ce faisant, la poursuite de l'opération anti-pirates Atalanta a été acquise ; le démontage de l'opération Eufor Tchad s'est fait sans heurt (1) et la solution pour la présence en Bosnie a été reportée à plus tard (merci les Suédois). Quelques projets industriels ont poursuivi leur chemin : la formation des pilotes d'hélicoptères, le transfert du projet d'hélicoptère lourd franco-allemand à l'agence européenne de la défense. Mais sans la présidence, cela aurait été identique. La présidence a été "honnête", "modeste".... Tout le contraire de ce qui s'est passé dans d'autres domaines.

Pour télécharger le bilan dressé par la présidence tchèque.

Quelques bons souvenirs... et une leçon

Ce que je retiendrai de la présidence Tchèque, c'est l'humour à toute épreuve de ses citoyens qui, malgré les affres de leur gouvernement, savaient passer l'épreuve. La gentillesse de ses habitants. Et la disponibilité de ses porte-paroles (qui n'avaient pas vraiment la tâche facile).


Ou, encore, la street party - ce podium de musique rock et électro dressé dans la rue de la Représentation permanente, au mois de juin, avec à la clé, les stands des régions tchèques avec forces bière (naturellement), petites friandises, le tout agrémenté de jolies blondes et brunes.

Enfin,
c'est un des seuls gouvernements qui a hissé un rocker au poste de ministre des droits de l'homme - qui a réussi d'ailleurs à perdurer après la chute du gouvernement (c'est le seul d'ailleurs !). Assurément cela méritait six mois de présidence.

Au final, maintenant, après la présidence slovène - qui sans atteindre le summum tchèque - avait été plutôt très terne, les deux prochains "nouveaux Etats membres" qui vont prendre les rênes de l'UE : la Hongrie en 2010 et la Pologne en 2011 ont un sacré challenge devant eux : nous surprendre, positivement, comme l'avaient marqué leurs homologues du Portugal en 1992, d'Autriche en 1998, et de Finlande en 1999 qui avaient surpris par leur "efficacité" et leur dynamisme.


(1) A l'exception notable d'une tuerie interne à Eufor, le 7 avril 2009 (mais la présidence n'y est pour rien). Un légionnaire du 2e régiment étranger d'infanterie de Nîmes (qui participait à l'Eufor) a "pété les plombs" à Abéché et tué 4 personnes : deux soldats de son régiment et un soldat togolais (Minurcat) au Camp des étoiles, ainsi qu'un paysan tchadien (lors de sa fuite).
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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 22:41
Pour évaluer la composition des groupes au Parlement européen, je me suis livré au petit jeu des "camemberts" en reprenant certains chiffres du Parlement européen. Mais en tentant d'effectuer des classements, très très provisoires. C'est donc plutôt une image instantanée, parcellaire. Mais elle donne une singulière idée des enjeux. Et des batailles de coulisses qui vont se dérouler durant les jours qui suivent (et sans doute jusqu'à la plénière) dans les coulisses du Parlement.

Attention ! Certains rattachements sont "autoritaires" : j'ai ainsi divisé le parti démocrate italien en deux parts égales (PSE et Libéraux, la répartition définitive pourrait être différente).
D'autres sont faits selon les indications que m'ont données directement les partis ou individus concernés, ou en examinant leur programme ou leur indication de sensibilité. Il en est ainsi du Parti des pirates, de l'indépendant estonien et régionalistes britanniques qui pourraient aller chez les Verts, des chrétiens-démocrates finlandais au PPE, de la minorité russe à Gue, etc. Les rattachements réels pourront être différents. La chasse aux députés "non rattachés" est donc entamée. L'enjeu est important pour plusieurs partis : pour exister tout simplement pour l'extrême-droite, pour grossir (Verts et Libéraux), pour éviter le plongeon (Socialistes), pour viser la majorité absolue, avec l'appui d'un autre groupe (Chrétiens-démocrates), pour talonner ou dépasser les libéraux (conservateurs eurosceptiques).

Quelques leçons peuvent en être tirées :

1° Le Parlement européen est très nettement ancré à droite idéologiquement, aux 2/3 contre 1/3 à gauche

2° Le PPE malgré la défection du groupe des conservateurs obtient un tiers de l'assemblée. Et il lui manque juste quelques voix pour constituer avec les Libéraux une coalition disposant de la majorité absolue au Parlement. (pour atteindre celle-ci avec les néo-conservateurs, c'est plus difficile).

3° Le nouveau groupe conservateur talonne le groupe des Libéraux mais ne l'atteint pas et ne pourrait donc pas atteindre la place de troisième groupe de l'assemblée. D'autant que j'y ai fusionné les anciens groupes Id-Dem, Uen et les eurosceptiques du PPe qui le quittent. Mais tout ce beau monde risque d'avoir du mal à s'entendre (Ukip et Tories par exemple). Le chiffre annoncé parait donc un maximum. C'est le groupe qui paraît le plus "friable".

4° L'alternative de gauche proposée par Cohn-Bendit peut être jouable : Verts, Pse et Gue totalisant à peu près le même chiffre que le PPE. Ils se retrouvent donc à égalité de jeu. Dans ce cas, ce sont les Libéraux et Démocrates qui ont la clé des Alliances. Si on suit une ligne idéologique, il y aurait une logique au rassemblement ALDE-PPE. A moins que le PPE ne préfère jouer la tranquilité et la continuité, en choisissant l'alliance avec le PSE. Ce qui serait pour ce dernier sa seule chance d'exister... Mais aussi un peu le baiser de la mort.

5° Pour contrer Barroso ce sera difficile - à moins d'un rattachement d'une nette majorité de chrétiens-démocrates (des grands groupes (suivez mon regard du coté du couple franco-allemand) - car il y a une nette majorité conservatrice. Et Barroso doit certainement davantage contenter les Eurosceptiques que d'autres candidats.

6° L'extrême-droite frôle le nombre de députés pour constituer un groupe (25) mais ne réussit pas à l'atteindre. Ce même si le Parti de la liberté néerlandais de Wim Wilders s'y rallie. Il faudrait en fait que la Ligue du Nord italienne s'y rallie - ou obtenir d'autres ralliements - pour atteindre le chiffre minimum nécessaire. Et encore à supposer que tout ce monde s'entende (ce qui est un autre problème et a pesé dans le pesé contre le groupe : on se souvient des discussions entre les Allemands et les Français ou plus récemment du "claquage" de porte des Roumains après des insultes... racistes des Italiens).


© NGV
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.