Le Parlement veut affirmer sa compétence, d'abord, au niveau budgétaire, qui ressort de sa prime compétence. « Nous devrions avoir une ligne budgétaire par mission » explique Franziska Brantner (Verts, Allemagne). Le PE veut avoir, aussi tôt que possible, une proposition sur le futur statut du personnel. Il veut enfin pouvoir entendre les représentants spéciaux et les chefs de délégation avant la nomination.
- Cathy Asthon a assuré le Parlement européen qu'il « pourra jouer un rôle complet » notamment qu'il aura un « plein contrôle financier » sur le budget du Service. Quant aux nominations, elle a précisé que chaque personne nommée, au moins pour les principaux postes, aurait un « entretien informel » avec les membres de la Commission. Un gentleman agreement a été passé, en ce sens, avec les responsables du Parlement. Le représentant spécial en Afghanistan, le Lituanien Usackas a inauguré cette formule, mardi (1). Il devrait être suivi par le nouvel ambassadeur de l'UE à Washington, Joao Vale de Almeida, dont la nomination avait été contestée (2).
- « Le service n'est pas attaché à la Commission. Il lui est lié. » a répondu Ashton. « Nous irons dans le sens du Parlement. Nous aurons une approche globale. Parfois, dans certains pays, il faudra insister sur le commerce ; dans d'autres ce sera le climat. Dans certains, on englogera le militaire, comme en Somalie. » « L'important est de montrer que l'UE est en action » a-t-elle ajouté. « Les prérogatives des (autres) commissaires doivent être préservées ».
- Concernant un adjoint politique, Cathy Ashton a assuré « J'ai bien compris le message. (...) Je vais y réfléchir. (...) J'essaierai d'être présente aussi souvent que possible. Mais il faut trouver un système quand je ne pourrai pas l'être. (...) Il faut continuer la discussion ». Répondant indirectement à l'hypothèse de nomination du Français Pierre Vimont au poste de secrétaire général, elle a lâché laconique : « Qui sait quelle sera sa nationalité ? ». Elle s'est montré très ouverte à la nomination de femmes. « J'ai dans mon bureau une photo avec tous les chefs de délégation. C'est dominé par des hommes. Il faut changer cela. Le déséquilibre des genres doit être réglé. » Concernant l'équilibre géographique, elle a été moins directe. C'est vrai, a-t-elle reconnu, « Il y a peu de représentants de pays du sud ou de l'Est. Il faut faire le possible pour corriger cela ». Mais ce ne pourra être fait tout de suite. « Il faudra des années. C'est la même chose dans la Commission ». Elle a ainsi « refusé tout quota géographique, l'important est d'avoir les bonnes personnes ». Sur le fait de ne plus nommer comme envoyés spéciaux des Ministres, elle a été plus réticente. « Les Ministres sont très utiles - explique-t-elle - Bien souvent, ils me disent où ils vont, et peuvent ainsi faire passer un message à nos interlocuteurs. Ils peuvent faire un discours en mon nom et me remplacer. »
(1) Usackas (RepSpé Afghanistan) auditionné au Parlement
(2) Le dossier "Vale de Almeida" fait des vagues au Conseil
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