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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 08:41
A ce jour, une vingtaine d’opérations ont été déployées ou sont en passe de l’être, en Europe, Afrique, Asie et Moyen-Orient, militaires ou civiles, de différentes sortes: observation-surveillance (Balkans, Indonésie, Géorgie), postes frontières (Rafah-Palestine, Moldavie-Ukraine), formation et renforcement de la police (Afghanistan, Bosnie, Congo, Palestine), réforme des forces de sécurité (Congo, Guinée), Etat de droit (Irak et Kosovo). Ces missions sont d’importance variable, en volume d’hommes, durée et intensité d’action. Si l’UE s’est reposée au départ davantage sur les moyens de l’Otan ou d’autres organisations, elle devient aujourd’hui plus autonome et, surtout, déploie des effectifs plus importants sur des durées plus longues. (pour les opérations terminées)

Missions civiles

Mission de police « MPUE » Bosnie-Herzégovine (janvier 2003 – décembre 2009). Relevant la mission de police des Nations-Unies (IPTF) dans le pays, elle vise à la création d’une police bosnienne, « unifiée, indépendante et dépolitisée, ainsi qu’au renforcement des compétences professionnelles des policiers (hauts responsables, formation et recrutement), notamment en matière de lutte contre la criminalité organisée et la corruption, grâce à la création d’une agence gouvernementale spécialisée sur ces questions. Elle compte 400 personnes (dont 180 experts européens) et est dirigée par le policier allemand Stefan Feller qui a pris la relève le 1er novembre de son collègue italien Vincenzo Coppola.

Mission réforme de la sécurité « Eusec » RD Congo (juin 2005 – juin 2009). Venant en appui de la réforme de l’armée congolaise, et du processus de réconciliation nationale, elle mène plusieurs projets: réforme de la chaîne de paiement des militaires - pour assurer plus efficacement le versement de salaires, un élément clé dans la lutte contre la corruption -, recensement biométrique des troupes (avec carte d’identité infalsifiable à la clé et vérification des grades), organisation d’une force de réaction rapide. La reprise des hostilités dans la province du Nord Kivu (près du Rwanda) complique la mission. Elle compte une quarantaine de personnes et est dirigée par le général français, Jean-Paul Michel.

Mission Etat de droit « Eujust Lex » Irak (juillet 2005 - juin 2009). Créée dans le cadre du programme de l’UE pour l’Iraq présenté en novembre 2004, la mission a pour objectif de former les personnels irakiens de police, judiciaire et pénitentiaire, soit dans le pays, soit dans des États membres de l'UE. Elle a jusqu’ici formé environ 1750 personnes. Comptant une trentaine d’experts, à Bruxelles et Bagdad, elle est dirigée par le Britannique Stephen White.

Mission de surveillance aux frontières « Eubam » Moldavie Ukraine  (novembre 2005 – novembre 2009).. Même si elle n’est pas formellement une mission de la PESD, cette mission de formation et de restructuration des gardes frontières y ressemble fortement. De par son mandat - former et restructurer les douanes et gardes-frontières de ces deux pays, marquées par leur histoire commune au sein de l’ex-Urss -. et également de par le contexte. La mission est notamment déployée le long de la frontière entre l’Ukraine et la Transnistrie, la partie Est de la Moldavie, qui a fait sécession en 1992 et s’est proclamée indépendante, sans être reconnue par aucun Etat au monde, même par la Ruisse qui y maintient un contingent de « forces de paix ». Le risque d’un « trou noir » où s’engouffrent mafias et trafics en tous genres était donc réel. « Eubam » compte 200 personnes (dont 130 experts de l’UE) et est dirigée par le major-général hongrois Ferenc Banfi.

Mission de surveillance aux frontières « Eubam Rafah » (novembre 2005 - novembre 2008). Mise en place à la suite des accords entre Israël et l’Autorité palestinienne, cette mission de surveillance du point de passage de Rafah a subi très vite le changement politique après la victoire du Hamas aux élections en janvier 2006 et le boycott de Gaza par Israël. Entre juin 2006 et juin 2007, le point de passage – fermé en temps normal – a pu être ouvert à plusieurs reprises de façon exceptionnelle. Ce qui avait permis à 165 000 de transiter. Depuis juin 2007, la mission est suspendue jusqu’à nouvel ordre. L'UE est « prête à redéployer son personnel au point de passage de Rafah, dès que les conditions le permettront ». Dotée de 27 personnes, effectif réduit à 15 personnes, elle était dirigée par le général italien Pietro Pistolese, remplacé à compter du 25 novembre par le colonel français Faugeras (gendarmerie).

Mission de police « Eupol Copps » Palestine (janvier 2006 -). Mis en place dans le cadre des efforts de l’UE pour aider la Palestine à se structurer comme Etat, elle était au départ destinée à renforcer la police palestinienne, dans l’organisation au niveau local comme central, pour le maintien de l’ordre public, avec formations et équipements à la clé. Depuis mai 2008, a mission est peu à peu étendue à la « justice pénale » (juridictions, parquets et système pénitentiaire). Elle compte une trentaine de personnes (policiers et experts civils), sous la direction du Britannique Colin Smith.

Mission de police « Eupol » RD Congo (juillet 2007 – juin 2009). Prenant le relais de la mission « Eupol Kinshasa », elle vise à développer une unité « Grande criminalité » et la mise en place d’un centre de commandement dans la capitale pour faciliter l’interaction entre la police et la justice. Eupol compte une quarantaine d’experts de la justice pénale – de neuf Etats membres, Suisse et Angola – et est dirigée par le Portugais Adilio Custodio.

Mission de police « Eupol » Afghanistan (juin 2007 – juin 2010). Inscrite dans l’effort de la communauté internationale pour stabiliser l’Afghanistan, la mission vise à renforcer la police afghane dans le cadre de l’Etat de droit (enquêtes pénales, formation, gestion des frontières). Elle poursuit le travail entamé par l’Office allemand pour le projet de police (GPPO) et compte 230 personnes, chiffre qui devrait être augmenté à 400 selon la décision des ministres de la défense en mai 2008. Elle est dirigée par le policier danois Kai Vittrup qui a pris le relais, en octobre 2008, du général allemand Jürgen Scholz.

Mission Etat de droit « Eulex » Kosovo (février 2008 – février 2010). La mission doit prendre le relais de la Mission des Nations-Unies (Minuk) dans les différentes tâches de l’Etat de droit (justice, police, douanes) à un moment délicat : l’indépendance de l’ancienne province serbe. L’hostilité de la Serbie et de la Russie ont retardé le déploiement. Mais celui-ci a repris durant l’été 2008 et devait être terminé à la fin de l’année. A terme, Eulex devrait compter environ 3000 personnes (1900 de l’UE et 1100 personnels locaux) : des policiers (1400 environ, dont 4 à 500 chargés du maintien de l’ordre), des magistrats (200 à 300), une petite unité de douanes (environ 20 personnes). C’est donc la plus grosse mission civile de l’UE. 26 Etats membres y participent ainsi que 4 pays tiers (Suisse, Norvège, Turquie, Etats-Unis). Elle est dirigée par l’ancien général français Yves de Kermabon.

Mission réforme de la sécurité « Eu SSR » Guinée-Bissau (juin 2008 – juin 2009). La mission vise à aider au processus de réforme du secteur de sécurité (police, justice, armée), entamé par le gouvernement avec le soutien des organisations internationales. Composée d’une quarantaine de personnes (21 spécialistes internationaux + 18-19 locaux), elle est dirigée par le général espagnol, Juan Esteban-Verastegui.

Mission d’observation « Eumm » Georgia (octobre 2008 – octobre 2009). Mise en place dans l’urgence, après les accords de cessez-le-feu signés entre la Russie et la Géorgie, sous l’égide de l’Union européenne - le plan en six points Medvedev-Sarkozy -, la mission s’est déployée en un temps record, fin septembre, afin de remplacer les troupes russes dans la « zone de sécurité », sur territoire géorgien, aux limites de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie (provinces de Géorgie autonomes de fait depuis 1992, proclamées indépendantes durant le conflit, mais pas reconnues sauf par la Russie et quelques pays). La mission a une durée d’un an. Elle compte 240 personnes et est dirigée par le diplomate allemand Hansjörg Haber.

Opérations militaires

Opération de stabilisation Althéa - Bosnie-Herzégovine (décembre 2004 - ). L'UE a pris le relais de la force de l’Otan Sfor, présente dans le pays depuis décembre 1996, à la suite des accords de Dayton. Prévue pour rester « sur place aussi longtemps que nécessaire », elle a progressivement diminué ses effectifs – de 7000 à 2500 aujourd’hui – et la clôture de la mission est débattue au niveau des Etats membres. Mettant en oeuvre l’accord « Berlin Plus », le quartier-général d’opération est assuré par l’Otan (Shape) à Mons. La force est dirigée par le général espagnol Ignacio Martin Villalain (qui a succédé au contre-amiral allemand Hans-Jochen Witthauer).

Opération de protection Eufor Tchad – République centrafricaine (15 mars 2008 – 15 mars 2009). Mise en place pour protéger les camps de réfugiés et déplacés dans l’est du Tchad et le nord de la République centrafricaine, en prélude au déploiement de Casques Bleus de l’Onu, la force européenne compte 3500 personnes. Dirigée par le général irlandais Pat Nash (commandant d’opération basé au Mont-Valérien) et le général français Jean-Philippe Ganascia (commandant de force), elle a dû surmonter de plusieurs difficultés politiques, logistiques ou de sécurité.

Opération de lutte contre la piraterie EuNavFor Atalanta Somalie (décembre 2008 – décembre 2009). Face à l’augmentation des cas de pirateries touchant les navires marchands ou de pêche, l’Union européenne a décidé de mettre en place ce qui constitue sa première opération navale. Devant les difficultés juridiques et politiques, il a été décidé de d’abord mettre en place une cellule de coordination, « Eu Navco », de petite dimension (quelques officiers), au sein de l’Etat-Major de l’UE à Bruxelles, afin d’assurer la liaison avec toutes les parties intéressées (armateurs et organisations de marins, programme alimentaire mondial et Ongs, coalition militaire CTF 150 dirigée par les Américains…). Décidée en novembre, l’opération militaire devrait démarrer officiellement en décembre, pour une durée d’un an. Elle est dirigée par le contre-amiral britannique Philip Jones, basé au QG britannique de Northwood.
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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 08:39

Mission d’observation « Eumm » Balkans (décembre 2000 – décembre 2007). Mission de la PESD avant la lettre, « Eumm » est chargée de veiller à la stabilisation de la région, en concentrant ses efforts sur trois aspects : les frontières, le retour des réfugiés et les questions ethniques. Elle succède à la première mission de surveillance des CE présente dans la région depuis juillet 1991 (en premier lieu en Croatie). Basée à Sarajevo mais rayonnait sur tous les Etats de la zone (Albanie, Bosnie, Macédoine, Montenegro, Serbie-Kosovo). Forte de 120 observateurs internationaux (militaires non armés) et 75 personnels locaux, elle a été dirigée successivement par le diplomate irlandais Antóin Mac Unfraidh puis la Française Maryse Daviet.

Opération militaire « Concordia » Fyrom (mars – décembre 2003). Première action militaire de l’UE, Concordia prend la relève de l'opération de l'OTAN "Allied harmony", à partir du 18 mars 2003, dans le but de garantir la sécurité nécessaire à la mise en oeuvre de l'accord d'Ohrid. Elle rassemble 400 militaires provenant de 26 pays (dont 13 européens) sous le commandement de l’Amiral allemand Feist, en tant que D-Saceur (commandant adjoint des forces de l’Otan en Europe). Le commandement de la force est assuré d’abord par le général français Maral puis par le général portugais Dos Santos (au titre de l’Eurofor).

Opération militaire « Artémis » Congo (juin - septembre 2003). L’Ituri, province à l'est du Congo, s’embrase en 2003. La ville de Bunia est assiégée. En attendant une force des Nations-Unies plus conséquente, et prenant la relève des 750 casques bleus, l’UE met en place une force de 2200 militaires, l’essentiel provenant de France (1700 hommes) et de Suède. Il s'agit de la première opération hors d’Europe, autonome, sans recours aux moyens de l'OTAN.

Mission de police « Eupol Proxima » – Fyrom (décembre 2003 –décembre 2005). Prenant le relais de l’opération militaire Concordia, elle vise à la stabilisation de la situation, à la consolidation de l’Etat de droit par le développement d’une police professionnelle aux normes européennes, dans quelques domaines prioritaires (frontières, ordre public, lutte contre la corruption et le crime organisé). Comprenant environ 200 policiers, elle était dirigée par le policier allemand Jürgen Scholz. Une mission de moindre envergure, environ 30 personnes lui succède, « Eupat », jusqu’à juin 2006.

Mission Etat de droit « Eujust Thémis » – Géorgie (juillet 2004 – juillet 2005). A l’initiative de la Lituanie, cette mission est destinée à soutenir la réforme du système judiciaire géorgien, pour mettre aux normes occidentales les structures hérités du système soviétique. Elle était dirigée par la magistrate française Sylvie Pantz. L’action s’est poursuivie ensuite jusqu’à aujourd’hui par la constitution d’une petite équipe de soutien chargée d’assister les autorités sur les questions d’Etat de droit et de contrôle des frontières, au bureau du représentant spécial de l’UE en Géorgie.

Mission de police « Eupol » Kinshasha Congo (février 2005 – juin 2007). Etablie pour soutenir le processus de réforme de la police congolaise, elle a notamment formé une unité de police spécialisée – l’unité de police intégrée (UPI) - chargée de protéger les acteurs de la transition et contribué aux efforts d’assistance internationale à la sécurisation des élections de 2006.

Mission de soutien à l’Union africaine, AMIS – Darfour (juin 2005 - décembre 2007). Forte d’une cinquantaine de personnes (militaires, policiers), cette action civile et militaire visait à soutenir les forces de l’Union africaine, déployées au Darfour. L'UE – comme l’Otan – a également fourni une aide en matière de transport stratégique. Elle était placée sous la direction de l’envoyé spécial au Souda, Torben Brylle. La mission hybride Onu/Union Africaine a pris le relais (Minuad).

Mission d’observation « AMM » – Aceh Indonésie (septembre 2005 – décembre 2006). Après l’accord d'Helsinki, entre le gouvernement indonésien et le groupe rebelle du GAM, qui met fin à un conflit vieux de trente ans, l’UE déploie une mission d’observation chargée de veiller au bon déroulement le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration: Forte de 250 observateurs, elle était dirigée par le diplomate néerlandais Pieter Feith (actuellement chef de l’Office civil de l’UE au Kosovo).

.• Opération militaire Eufor RD Congo (avril - novembre 2006). Deuxième opération militaire dans le pays, après Artémis, elle vise à assurer la sécurité des élections électorales. Rassemblant environ 500 militaires, essentiellement français, allemands et espagnols, l’opération était dirigée par le major-général allemand Karlheinz Viereck, du quartier-général, situé à Potsdam (Allemagne) et par le général français Christian Damay, à Kinshasa.
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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 14:10
Conçus en 2004, après l’opération Artémis (au Congo), sur une initiative franco-britannique-allemande, les groupements tactiques 1500 (plus souvent dénommés Battlegroups) sont la « force légère de réaction rapide » de l’UE. Forts d’au moins 1500 hommes, disposant d’appuis tactique et logistique (transport aérien…) pour être autonomes, ils doivent arriver sur le terrain au plus tard 15 jours après l’approbation du concept de gestion de crise (CMC). Ils peuvent assurer leur mission durant un à quatre mois.

Deux groupements GT1500 sont de permanence chaque semestre. Au deuxième semestre 2008, un groupe dirigé par l’Allemagne (+ France, Espagne, Belgique et Luxembourg, cinq pays qui forment l’Eurocorps), et un autre par le Royaume-Uni sont de permanence. Au premier semestre 2009, deux groupes méditerranéen sont présents : le premier dirigé par l’Italie (+ Espagne, Portugal, Grèce) ; le deuxième par la Grèce (+ Bulgarie, Chypre, Roumanie).

Au deuxième semestre 2008

Le Battlegroup au coeur allemand. Le Battlegroup "franco-allemand" comprend environ 2300 hommes - 1600 Allemands, 400 Français et 250 Belges, 40 Espagnols et 20 Luxembourgeois - commandé par le chef de la Brigade franco-allemande, le général allemand Andreas Berg. Le coeur du Battlegroup est formé de plusieurs compagnies du bataillon de chasseurs de la Bundeswehr (JgBtl292), qui intègre également une compagnie du 110e régiment français d'infanterie. S'y ajoutent des éléments du bataillon de commandement et de soutien (BCS - unité mixte franco-allemande), du bataillon d'artillerie blindée 295 (PzArtBtl295) ainsi que du génie 550 (PzPiKp550) renforcés d'éléments belges, du 3e Régiment français de Hussards "Esterhazy" (*), chargé de l'éclairage. La composante médicale du Battlegroup (Medevac) est fournie par les Belges, avec un détachement de quatre hélicoptères Agusta.

Le Battlegroup britannique est formé à partir de deux bataillons :
• Le 2e RRF (2e bataillon du Royal Regiment of Fusiliers) était de permanence du 1er juillet au 1er octobre. Jusqu'à récemment, ce bataillon était basé à Chypre et servait de bataillon de réserve en Irak et en Afghanistan. En 2007, il a été déployé en Afghanistan par deux fois, la première avec deux compagnies, la deuxième avec une compagnie.
• C'est le 4 RIFLES (4e Bataillon "The Rifles") qui est de permanence, du 1er octobre au 31 décembre 2008. Le 4e Rifles est basé à Bulford. Et son précédent engagement opérationnel a été en Irak (en 2007).
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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 09:03
La nomination d'un chef de mission (civile) ou d'opération (militaire) est en général un savant équilibre des compétences personnelles des candidats et du contexte géopolitique de la mission. Jugez-en !

A partir du 15 septembre, il y aura officiellement 14 missions de l'UE :

• 3 sont purement militaires
- Eufor Tchad : général Pat Nash (Irlande) à l'OHQ (Paris) et général Jean-Philippe Ganascia (France) au FHQ (N'Djamena)
- Eufor Bosnie (Althéa) : Major General Ignacio Martin Villalain (Espagne)
- Eu Navco (coordination contre la piraterie maritime Somalie) : Andres Claus Breijo (Espagne)
et EU Navfor (lutte contre la piraterie maritime en Somalie) : Contre amiral Philip Jones (Royaume-Uni)

• 11 sont "civiles" (ou assimilées) :
- Eulex Kosovo : (ex general) Yves De Kermabon (France), adjoint Roy Reeve (Royaume-Uni)
- Eujust Lex Iraq : Stephen White (Royaume-Uni)
- Ssr Guinée-Bissau : Général Juan Esteban Verastegui (Espagne)
- Eupol RD Congo : Adilio Custodio (Portugal)
- Eusec RD Congo : Jean-Paul Michel (France)
- Eupol Afghanistan : Jürgen Scholz (Allemagne), remplacé par Kai Vittrup (Danemark)
- Eupol/Eupm Bosnie: Brig. Gén. Vincenzo Coppola (Italie) remplacé (au 1er nov) par comm. Stefan Feller (Allemagne)
- Eupol Copps Palestine : Colin Smith (Royaume-Uni)
- Eubam Rafah (Palestine) : Lt Gén. Pietro Pistolese (Italie),
- Eubam Moldavie-Ukraine : Ferenc Banfi (Hongrie)
- Eumm Géorgie : Hansjörg Haber (Allemagne), adjoint Général Janvier (France)

Concernant les représentants spéciaux de l'Union européenne - qu'on peut comparer à des "missi dominici" de l'Europe -, le choix est plus communautaire, et le lien entre le territoire concerné et l'Etat membre d'origine est moins évident. il y en a 12 et un 13e bientot :
- Birmanie (envoyé spécial) : Piero Fassino (Italie)
- Afghanistan: Ettore Francesco Sequi (Italie)
- Moyen-Orient (processus paix): Marc Otte (Belgique)
- Union africaine : Koen Vervaeke (Belgique)
- Grands Lacs Afrique : Roeland van de Geer (Pays-Bas)
- Soudan et Eufor Tchad/RCA : Torben Brylle (Danemark)
- Kosovo : Pieter Feith (Pays-Bas)
- Bosnie-Herzégovine : Miroslav Lajčák (Slovaquie)
- Fyrom (Macédoine) : Erwan Fouéré (Irlande)
- Moldavie Ukraine : Kálmán Mizsei (Hongrie)
- Caucase : Peter Semneby (Suède)
- Asie centrale : Pierre Morel (France)
- Géorgie : Pierre Morel (France)

Au niveau des structures politico-militaires:
 - l'Etat-Major de l'UE est dirigé par David Leakey (Royaume-Uni),
- le Comité militaire de l'UE (qui regroupe tous les chefs d'Etat-Major) par le général Bentegeat (France)
- l'Agence européenne de défense par Alexander Weis (Allemagne).
Ces trois institutions ont leur siège à Bruxelles.

(Mis à jour le 30 octobre 2008)
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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 11:09

En 2008, dans le budget communautaire, la lligne sur la politique extérieure est dotée de 7,3 milliards d'euros répartis comme suit:
- Instrument d’aide de préadhésion (IAP) = 1,44 millions (19,7 %)
- Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) = 1,56 millions (21,4 %)
- Instrument de coopération au développement (ICD) = 2,25 millions (30,8 %)
- Instrument pour les pays industrialisés (IPI) = 25,17 millions (0,3 %)
Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme (IEDDH) = 147,21 millions (2,0 %)

- Instrument de stabilité = 179,09 millions (2,4 %)
- Instrument relatif à la coopération en matière de sûreté nucléaire (ICSN) = 72 52 millions (1,0 %)
- Aide humanitaire = 751 27 millions (10,3 %)
- Assistance macroéconomique = 152 millions (2,1 %)

- Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) = 285,25 millions (3,9 %)
- Réserve pour aides d’urgence = 239,22 millions (3,3 %)
- Autres actions et programmes (y compris les agences décentralisées) = 201,44 millions (2,8 %)

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:13
Le Comité militaire de l'UE (la plus haute instance militaire de l'UE - qui regroupe les chefs d'Etat-major des 26 Etats membres) vient de remettre à jour son concept de planification militaire, stratégique et politique (EU Concept for Military Planning at the Political and Strategic level). L'aspect un peu rebutant de ce document, qui mentionne une quantité de sigles et de procédures (les militaires les adorent -:)  ne doit pas leurrer.

Un travail hautement politique
Ce document (comme les autres concepts miitaires) recèle une dimension politique, sous-jacente, plus importante qu’il n’y paraît. Dans un contexte, où les militaires européens sont exposés directement, pour des missions qui ne relèvent pas automatiquement de la sécurité immédiate des frontières - prévention ou maintien de la paix pour le compte des Nations-Unies -, il s’agit de fixer la doctrine de coopération entre les Etats membres de l’UE pour la préparation de leurs opérations militaires à l'extérieur. Il reflète aussi l’originalité de l’intervention militaire de l’UE, qui englobe une large palette d’instruments (politique, diplomatique, économique, humanitaire et militaire).

Mesures "post-Wiesbaden"
Ce travail de mise à jour intervient aussi à un moment charnière. Cinq ans après l’opération Artémis au Congo (première d'importance pour l'UE) et la mise en place de la première "stratégie européenne de sécurité et de défense", il intervient en prélude, à la remise à jour de cette stratégie, programmée pour la fin 2008. Concrètement, il tient compte de la possibilité d’anticipation des crises et s’inscrit dans le cadre des mesures décidées au Conseil informel de Wiesbaden, sous présidence allemande, les 1er et 2 mars 2007 (mesures dénommées « post-Wiesbaden ») et au moment où de nouvelles zones d’action se profilent.

La planification est conduite à quatre niveaux, du plus haut niveau (institutions de l’UE) au plus près du terrain (niveau tactique) - dans les commandements des composantes de la force -, en passant par le niveau stratégique (le quartier général d’opération OHQ) et le niveau opérationnel (Quartier général de la force FHQ).

La planification comporte traditionnellement trois phases : préparer les options, envisager toutes les alternatives et conduire les plans finaux. L’essentiel de cette tâche revient à l’Etat major de l’UE. Il travaille de façon continue, « par anticipation pour informer les décideurs politiques et leur permettre de prendre les décisions nécessaires pour entamer la planification réelle le plus tôt possible ». Cette planification anticipée est « essentielle pour réduire le temps de réponse de l’UE à la crise ». Elle peut être « générique » (opération où tous les facteurs ne sont pas complètement identifiés) ou « éventuelle » (tous les facteurs d’une opération ont été identifiés). Dans ce dernier cas, cela inclut une indication des ressources nécessaires et les options de déploiement envisagées. La planification intervient aussi en "réponse à la crise, en avance ou concomitamment au processus de décision politique".

Un processus qui démarre dès qu'une crise est identifiée
Ce processus commence « aussitôt qu’une crise émergente est identifié par l’UE au niveau politique ». Il conduit généralement à l’élaboration de trois documents par l’Etat major de l’UE.

1) Le « Concept de gestion de crise » (CMC) est le document cadre conceptuel décrivant l’approche générale de l’UE dans la gestion d’une crise particulière. Dès qu’il est adopté, le COPS donne une instruction à l’Etat-Major pour étudier les options stratégiques militaires (MSO directive).

2) Les « Options stratégiques militaires » (MSO) envisagent des actions militaires précises et les ressources nécessaires, ce qui inclut également une évaluation de la faisabilité et des risques. Elles doivent aussi inclure l’objectif visé, la stratégie de sortie de crise, les objectifs d’engagement militaire et le degré d’emploi de la force. Le Conseil détermine alors une option et décide le déclenchement d’une opération (adoption d’une Action commune).

3) « L’Instruction militaire initiale » (IMD) fournit - sur la base de l’option choisie par le Conseil - une description claire des objectifs politiques et militaires et la mission assignée aux militaires pour remplir ces objectifs. Elle inclut également certaines limitations politiques que le commandant d’opération devra prendre en compte lorsqu’il rédigera le Concept d’opération (Conops) et la déclaration provisoire de besoins (PSOR), comme le Plan d’opération (OpPlan) et les règles d’engagement (ROEREQ).

Cet enchaînement, précise le document, doit davantage être regardé « comme un idéal que comme obligatoire. En pratique, due à la contrainte du temps ou des évènements, les étapes peuvent être sautées ». Une certaine « dose de flexibilité et de pragmatisme » doit être appliquée tout au long du processus.

La planification militaire au niveau politique et stratégique ne cesse pas avec la publication de l’Instruction. L’Etat-Major de l’UE fournit un soutien de planification pour l’opération dans le but de garantir une « transition en douceur » du processus de planification, des niveaux politique et stratégique au niveau militaire. Et quand l’opération est lancée, il faut « continuer de suivre l’environnement stratégique et de fournir des analyses et évaluations ».
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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 00:29
Le processus de « génération de forces » est celui qui permet à l'Union européenne de réunir les forces nécessaires auprès des Etats membres pour l'envoi d'une opération militaire à l'extérieur de l'UE. Sans « offres significatives des Etats membres, une opération ne peut être lancée ». De même les limitations imposées par les nations participantes à leur engagement militaire « peut aussi mettre en danger le lancement de l'opération (comme) le succès de l'opération ».

Qui initie le processus ?
Si c'est normalement au Commandant d'opération (OpCdr) de fournir le degré de détail nécessaire pour la génération de force à travers le Concept d'opération (Conops) et le Plan d'opération (OpPlan), l'Etat major de l'UE fournit une estimation initiale des capacités requises. Si une réaction rapide est nécessaire, la désignation rapide du Commandant d'opération et l'activation simultanée des Quartiers généraux de force, sur le terrain (FHQ) et de l'opération (OHQ), l'identification des structures de commandement et des capacités requises permet « d'accélérer le processus ». Les mécanismes prévus dans les concepts de réactions rapides, aérienne et maritime, peuvent servir de cadre pour la création de forces additionnelles. De même, les « Battlegroups » en alerte peuvent en bénéficier pour l'identification des équipements et capacités nécessaires.

Le processus de génération de comprend trois phases: l'identification, l'activation, le déploiement.

1) La phase d'identification doit commencer le plus tôt possible. Durant la préparation du concept de gestion de crise (CMC), des réunions de contribution indicative, conduites par l'Etat-Major, peuvent donner aux Etats membres une indication anticipée des moyens requis, sur la base de premières évaluations militaires et d'analyses.
• Les engagements pris lors de ces réunions ne sont pas obligatoires. Dans tous les cas, les Etats membres doivent fournir des indications avant que le Conseil ne sélectionne une option stratégique militaire (MSO). Les consultations avec les Etats tiers doivent aussi intervenir à ce stade pour les informer des intentions de l'Union européenne.
• Les Etats participants doivent indiquer le plus tôt possible toutes les restrictions d'emploi. Un « nombre significatif de limitations pourrait en effet entraîner l'augmentation de la taille de la force requise ». Toute demande d'engagement rapide d'éléments de force - par exemple la reconnaissance et le renseignement (Istar), la cellule civilo-militaire (Cimic), l'action « psychologique » (PsyOps ou propagande) - nécessite des consultations préalables avec les Etats membres. Ce travail sera pris en compte ensuite par le Commandant d'opération pour l'élaboration du Conops.

2) La phase d'activation. Dès l'approbation du Conops, et sur la base d'une déclaration provisoire de besoins (PSOR), le commandant d'opération entame l'activation de la force. Ce processus démarre « aussitôt que possible et peut être conduit simultanément avec les étapes finales de la phase (précédente) d'identification ». Un tableau récapitule les spécificités requises, leur  lieu d'implantation, la taille de l'unité, leur armement, leur durée d'engagement et le commandement. Pour cela, il fait suivre aux Etats concernés un message d'alerte d'activation («EU Actwarn») Ce message donne les dates clés, en particulier pour les conférences de génération de force. Les Etats membres doivent répondre à ce message en faisant une offre informelle, incluant leur intention de prendre un rôle leader dans une zone. Le rôle des conférences de génération - présidées par le commandant d'opération - consiste ensuite à confirmer le niveau et les spécificités des contributions nationales.
• Le commandant d'opération active alors un deuxième message « d'activation des demandes » (« EU Actreq ») avec toutes les données nécessaires sur les forces engagées (géographique, logistique, agenda, règles d'engagement), message auxquels les Etats membres doivent répondre, cette fois, par des engagements « formels », dans ce qu'on appelle le message de préparation de force (« EU Forceprep »). Si nécessaire, le Commandant d'opération peut conduire une série de « conférences d'équilibrage de forces » pour combler certains manques ou obtenir des engagements supplémentaires.
• Dès que le commandant d'opération estime que ses besoins sont remplis, ou que les manques existants ne sont pas critiques pour l'exécution de la mission, il publie la « liste des forces de l'UE », ce qui confirme les engagements des Etats participants. Cette liste est incluse dans le Plan d'opération. L'approbation de l'Oplan par le Conseil autorise le Commandant d'opération à donner l'ordre d'activation (« EU Actord »)
• Si les offres ne satisfont pas à ce qui est nécessaire, le commandant d'opération en fait rapport au Cops. De même s'il ne s'estime pas en position de remplir sa mission.
Durant toute cette phase, l'activation et la mise en place « simultanée » des quartiers généraux d'opération (OHQ) et de force (FHQ) est une « priorité ».

3) La phase de déploiement. Initiée par l'ordre d'activation, cette phase inclut le rassemblement des forces, leur déploiement et également le transfert d'autorité des Etats membres vers le commandant d'opération. C'est, en effet, un des atouts des opérations militaires de l'UE : les forces engagées ne sont plus soumises à l'autorité de leurs Etats membres mais de l'UE (sauf exceptions dûment fixées lors des ces phases préalables). Ce transfert constitue «l'étape finale» du processus de génération de forces.
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 22:31
Kees Klompenhouwer, le nouveau et premier Directeur « de la capacité civile de planification et de conduite » (CCPC) est venu présenter au Comité politique et de sécurité (COPS), le 14 mai, la nouvelle organisation du commandement civil de l’UE.

Un véritable Etat-major civil
Il ne faut pas se leurrer sur les termes apparemment anodins de la fonction. Cette chaîne de commandement intégrée est ni plus ni moins un quartier général européen gérant toutes les missions « civiles » de l’Union (un Etat-major). Et son directeur, premier à occuper ce poste dans sa nouvelle configuration, est un réel chef d’Etat major composé d’une soixantaine de personnes. Enfin, quand on parle de missions « civiles » de l’UE, il serait plus exact de parler d’une mission de gestion de crise.

Qu'est-ce qu'une mission civile de défense ?
Au sens de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), est en effet « civile » une mission qui n’a pas une visée proprement militaire mais dont l’objectif reste de procurer de la sécurité au pays concerné : en formant, en restructurant, en assistant les forces existantes qui constituent pour un Etat l’essence même de sa souveraineté (police, justice, douanes, armée, frontières).

Cela ne signifie nullement que les militaires en soient exclus (exemple au Kosovo ou en Guinée), que l’usage des armes soit prohibé (au Kosovo, une force de réserve de 500 gendarmes mobiles et carabinieri devrait être déployée) ou que leur implantation se fasse dans des territoires pacifiés ou pacifiques. L'UE a ainsi une dizaine de missions « civiles » de sécurité en Europe, Afrique, Asie et Moyen-Orient, de différents types : surveillance des frontières (Rafah-Palestine, Moldavie-Ukraine), formation et renforcement de la police (Afghanistan, Bosnie, Congo, Palestine), réforme des forces de sécurité (Congo, Guinée), renforcement de l’Etat de droit (Iraq et Kosovo).

Que fait le directeur du CPCC - le chef d'Etat-major civil ?
Sous le contrôle politique et la direction stratégique du COPS et du Haut représentant, le directeur du CCPC assure le commandement de toutes les opérations civiles de l’Union au niveau stratégique (sauf Eubam Moldavie-Ukraine). En cette qualité, il donne « des instructions » au chef de mission, auquel il « fournit par ailleurs des conseils et un soutien technique ». Il a autorité directe sur toutes les opérations civiles en cours, en liaison avec le COPS. Et tous les chefs de mission doivent en référer à lui. Il a une « mission  générale de veiller à ce que le devoir de vigilance de l'UE soit rempli correctement » et à la mise en oeuvre adéquate et effective des décisions du Conseil et du COPS.

Le "chef" en quelques mots
Néerlandais (et français), né en 1954, Klompenhouwer est un diplomate expérimenté (27 ans de carrière), spécialiste des Balkans. Conseiller de défense à la représentation permanente des Pays-Bas à l’Otan puis ambassadeur à Belgrade (1999-2002), il était jusqu’ici directeur Europe Est et Sud-est au Ministère des affaires étrangères à La Haye. Biographie officielle: télécharger ici

(Article paru dans Europolitique)
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.