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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 10:29
Pour l'achat de deux nouveaux avions de transport tactique - au moins - la Slovaquie a porté son choix sur le C-27J Spartan de l'Italien Alenia Aeronautica (appareil construit en collaboration avec Lockeed Martin). Du moins a priori... Car, si l'appel d'offre a été remporté par le constructeur italien, aucun contrat n'a encore été signé, selon les médias slovaques. « Tant que l’accord n’est pas signé, l’appel d’offres n’est pas clos » explique le ministre de la Défense, Jaroslav Baska.

L'essentiel de la
négociation finale porte sur les compensations (offset) que peut offrir le vendeur, notamment la réalisation d'un programme "offset" au montant équivalent à la somme payée pour l’achat. La Slovaquie, touchée de plein fouet par la crise financière, souhaite notamment une retombée concrète en termes de création d’emplois.

Cet avion a une motorisation identique à celle du C-130 Hercules et un rayon d'action compris entre 2000 et 6000 kms. Il peut emporter une masse d'environ 12 tonnes (soit 68 Hommes avec équipement ou 24 brancards en version évacuation médicale). Concurrent de l'Espagnol Casa C-295 - il a été acheté par l'Italie et la Grèce notamment équipe aussi (ou va équiper) certaines flottes de pays d'Europe de l'Est (Bulgarie, Roumanie, Lituanie).
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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 14:30
Le gouvernement grec a décidé de donner un coup de booster au renouvellement de son équipement militaire : blindés, hélicoptères, avions de chasses et de patrouille maritime, système d'armement, frégates maritimes, ... le marché est large. Annonces, appels d'offres, contrats se succèdent pour un montant global de près de 6 milliards d'euros (selon l'opposition socialiste - qui critique ces dépenses alors que le pays subit une grave crise économique et de société). (*)

Frégates et hélicoptères "français". Le Conseil de défense national vient ainsi de donner le feu vert à un contrat négocié "de gré à gré" avec la France. Dans la hotte grecque, l’achat de six frégates modernes type FREMM (programme franco-italien mis en place par l'Occar - l'Organisation conjointe de coopération en matière d’armement). Une nécessité. Le parc naval grec est vieillissant : la plupart des navires, achetés souvent d'occasion aux Néerlandais ou aux Allemands, ont 20 ou 30 ans d'âge voire plus (cf. liste de la flotte grecque). Et certains renouvellements sont nécessaires si la Grèce veut maintenir le niveau de sa marine qui a toujours été la force du pays. Autre achat : 15 ou 17 hélicoptères – des Super Puma  recherche et sauvetage. La venue d'hélicoptères de ce type, notamment suisses, lors des feux de forêts en 2007 avait particulièrement remarquée et appréciée. Montant de la facture, selon les médias grecs : 2,2 milliards d’euros pour les frégates de type FREMM (avec une "petite" discussion pour savoir si les frégates pourront être fabriquées dans les chantiers navals grecs), 275 millions d’euros pour les hélicoptères (avec une petite "incertitude" de l’ordre de quelques millions d’euros pour les deux derniers hélicoptères). Sans compter
des systèmes d’armes comme des missiles Scalp Naval.

Un achat... très diplomatique ? Est-ce un juste retour du soutien, bruyant et solide, apporté par le président français de la République à la Grèce dans le litige qui l'oppose à l'ex-république yougoslave de Macédoine (Fyrom), sur le nom de cette dernière ? En tout cas, cela y ressemble sacrément. Et le ministre de la Défense grec, Meïmarakis, a fait une allusion à peine voilée à cet appui français, pour justifier cette décision, lors d'une présentation à la presse. Mais il faut que cet argument n'est pas le seul. La Grèce a souvent acheté "français" (avions, vedettes anti-missiles construits à Cherbourg...) et, surtout, elle a toujours veillé à diversifier ses fournisseurs, pour ne pas dépendre d'un seul. Nécessité stratégique par rapport à son traditionnel ennemi turc.

De l'armement russe. Ainsi une bonne partie de son système de défense antiaérienne est-il de conception russe. Et fidèle à ce fournisseur, la Grèce a conclu fin 2007 un contrat d'achat de véhicules d'infanterie blindés BMP-3. Environ 415 véhicules, pour un coût d'environ 1,2 milliards d'euros, selon la presse grecque. Choix qui est en passe d'être finalisé. Et se justifie également économiquement : un blindé russe est 25% moins cher, apparemment, qu'un de ses concurrents.

Et un avion américain pour remplacer les "Mirage" ? De même, les Grecs doivent-ils encore remplacer leur flotte d'avions de chasse, formée notamment de "Mirage". Et la Grèce - irritée par les « provocations » de la Turquie sur son espace aérien - est disposée à s'équiper d'appareils modernes, mais à un coût raisonnable. Le remplacement par le "Rafale" français n’aurait plus vraiment la cote, selon nos confrères grecs. Et les regards se tournent, actuellement, plutôt de l’autre côté de l’Atlantique. Une bonne offre américaine serait un double coup : financier mais aussi diplomatique – à l’égard du voisin turbulent turc.

Dernier élément du renouvellement de l'équipement militaire grec, des avions de patrouille maritime. Un appel d’offres devra être lancé pour cinq avions dans les semaines qui viennent.

(*) A noter que la Grèce est un des seuls Etats membres de l'Union européenne - avec la France et le Royaume-Uni - à dépasser aujourd'hui le niveau de 2% des dépenses d'armement (chiffre préconisé à la fois par l'Otan et par l'UE, du moins pour accéder à la coopération renforcée permanente du Traité de Lisbonne).

Mise à jour : une autre évaluation du coût de l'opération a été publiée dans le quotidien Kathimérini : 4 milliards pour l'achat des frégates Fremm avec l'armement, 500 millions pour la modernisation des frégates existantes, 600 millions d'euros pour les hélicoptères Super Puma, 250 millions d'euros pour les avions de patrouille maritime, 400 millions d'euros pour les munitions de chargs, .
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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 18:00
La Finlande pourrait changer son système de défense anti-aérienne à l'horizon 2012, de fabrication russe, par un système issu des pays de l'Otan. Sont ainsi en lice un système norvégien et un  franco-italien, selon nos confrères de Helsingin Sanomat, pour un coût d'environ 400 millions d'euros.

La Finlande est actuellement équipée de matériel de fabrication russe "Buk" ou "Gadfly", acquis en 1996, en contrepartie des dettes de la Russie à l'égard du pays nordique (environ 200 millions d'euros). Dispositif comprenant 3 batteries Buk, et 72 missiles, déployé à Hyrylä, pour défendre la région d'Helsinki contre des attaques aériennes.

L'avantage du missile norvégien Nasams - utilisé par la Norvège, les Etats-Unis et l'Espagne - est qu'il peut être employé aussi par les avions de chasse Hornet de la Finnish Air Force. Mais inconvénient : sa portée limitée, 25
km. Tandis que le Buk russe peut atteindre déjà un objectif de 35 km. Et que son concurrent franco-italien, le SAMP/T, fabriqué par MBDA atteint 100 km (il combine la conduite de tir Arabel et des missiles Aster 30, et est utilisé en France, Italie, Royaume-Uni et Arabie Saoudite).

Selon nos confrères finlandais, ce changement serait davantage dicté par des motifs d'ordre politique (adopter un système Otanien) qu'opérationnel (le dispositif Buk serait à mi-vie seulement) ou économique (il existe des versions modernisées du Buk).

Photo : Système SAMP/T - missile Aster © NGV

(1)
Le ministre de la Défense, Jyri Häkämies, est partisan de l'adhésion de la Finlande à l'Otan
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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 18:50

C'est un feu vert tacite qu'a donné la Commission européenne aux acquisitions éventuellement dérogatoires du gouvernement polonais pour les avions officiels. Le porte-parole de la Commission européenne que j'ai interrogé a préféré ne pas répondre directement à la question estimant qu'il y avait des règles claires dans l'Union qui s'appliquaient. Mais qu'il n'avait pas assez d'éléments pour donner une réponse: «On ne peut donner une réponse générale. Et il faut en rester là» a ajouté le porte-parole de José-Manuel Barroso, souhaitant clore la question. A moins qu'une plainte soit déposée par un concurrent évincé. Ce qui est rare dans les marchés de défense et de sécurité.

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 12:00
Ce n'est pour l'instant qu'une idée. Mais elle pourrait être mise en oeuvre très vite. Le gouvernement polonais semble vouloir accélérer le renouvellement de la flotte d'avions gouvernementaux, décrépissante, et envisagerait de se passer de la procédure normale  d'appels d'offres, trop lourde et trop lente. La procédure serait accélérée. En invoquant l'intérêt de la sécurité nationale (l'article 296 du Traité CE). Pourquoi pas... Mais c'est une extension très large de la sécurité nationale. Et on se demande si elle bien compatible tant avec l'esprit que la lettre du Traité. Surtout à la lumière des textes en cours d'élaboration au niveau communautaire (directives marchés publics de défense).

Le ministère de la défense a déjà adressé, selon nos confrères polonais de « Dziennik" une première demande pour l’achat d’avions VIP à 11 compagnies étrangères. Le Français Dassault comme les Russes Soukhoï et Tupolev sont consultés. Le critère essentiel de référence est la "rapidité de livraison des premiers avions". La décision d'achat serait prise au cours de quelques semaines et réalisée au bout de quelques mois.

Certaines décisions auraient déjà été prises. Selon le quotidien « Super Express », le ministère de la défense remplacerait ainsi les deux anciens avions gouvernementaux Jak-40 par deux AN-28 Bryza (de 8 places) sur les 12 commandés pour l’année prochaine. Les avions, achetés en dehors de la procédure de l’appel d’offres, coûteront 53 millions de zlotys chacun (environ 14 millions d'euros). Le journal remarque le prix exorbitant, car les mêmes avions avaient été proposés, il y a quelques années, à l’Indonésie pour environ 18 millions de zlotys.

Cela pose encore une fois l'adaptation du cadre législatif des marchés publics aux nécessités d'aller vite dans le domaine de sécurité et défense, marqué par une très grande ingérence (et proximité) des Etats d'origine des industriels (pour ne pas dire beaucoup plus, c'est-à-dire des compensations, plus ou moins occultes, d'Etat à Etat). Pour un autre exemple, cette fois sur des marchés publics passés par Eupol Afghanistan.
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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 18:30
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères a approuvé, le 8 décembre une position commune rendant contraignant le code de conduite de l’UE en matière d'exportation d'armements (comme je l'ai détaillé dans un article déjà publié dans Europolitique). Une décision passée plutôt inaperçue - et peu mise en valeur par les autorités politiques européennes - mais qui a une importance notable sur le futur.

On peut certes remarquer que le caractère "contraignant" de ces mesures repose encore en large partie sur la volonté propre de l'Etat membre (I.) et qu'aucune sanction communautaire n'existe en cas de dérapage. Mais la série de critères mis en place (II.) est si restrictive et décyptive que la liste des pays où l'exportation d'armes est limitée ou sous surveillance devrait s'allonger si on les applique réellement. A première vue, l'exportation vers des pays en conflit avec leurs voisins : la Russie, en Israël / Palestine, au Liban / Syrie, au Congo / Rwanda, devrait être interdite. De même que les exportations vers la Chine, le Pakistan, ... Bref le commerce d'équipements de sécurité et de défense subirait une belle chute. Un peu irréel non ?

NB : Cette décision entre dans le cadre de la négociation entre le Parlement européen et le Conseil des Ministres de l’UE sur la directive pour les transferts de technologies d’armements au sein de l’UE. On sait que le contrôle d’exportations (hors UE) était une revendication du Parlement qui souhaitait l’inclure dans la directive.

I. La compétence de l'Etat membre avant tout, sans contrôle de la justice, vraiment ?

Le principe reste que chaque Etat membre évalue, « au cas par cas », les demandes d’exportation d’équipements, qu’ils s’agissent d’exportations « physiques » (matériels, licences…), du courtage, du transit ou transbordement, des transferts intangibles de logiciels ou technologies (internet, téléphone…). La décision d’autoriser ou de refuser le transfert est laissée à l’appréciation de chaque Etat membre.  Et c’est la législation des Etats qui « précise dans quel cas une autorisation d’exportation est requise ». Un Etat a toujours la possibilité de mener une politique plus restrictive.

Le problème est que cette décision pour employer des mots forts "l'Etat membre... est refusée... quand ..." - impliquant une obligation (le présent dans une décision juridique) reste du domaine du 2e pilier (relations extérieures, défense) et non du 1er pilier (communautaire). Conséquence concrète : si un Etat ne respecte pas ces règles, il a peu de chances d'être tancé. La Commission européenne ne peut normalement enclencher une procédure en manquement (amende à l'appui ensuite). La Cour de justice n'a pas compétence en matière d'interprétation... Enfin normalement.

L'avenir. Il faut cependant se garder d'être pessimiste. La décision passée aujourd'hui est une "avancée certaine", comme le dit le ministère des Affaires étrangères. Et un autre pas pourrait être franchi dans le futur... à Luxembourg. Il faudra être patient. Il faudra sans doute attendre entre 5 et 10 ans pour cela. Mais il y a des possibilités d'évolution.

Première possibilité d'évolution : la question préjudicielle. Si on raisonne selon la jurisprudence de la Cour, rien n'empêcherait celle-ci de se saisir de la question par un biais indirect : la directive sur les transferts d'équipements militaires au sein de l'UE. Prenons un cas concret : un Etat A (membre de l'UE) transfère à un Etat B (membre de l'UE) des équipements. Pas de problème. Mais ces équipements sont ensuite réexportés dans un pays douteux. Du moins dans un pays où l'Etat A aurait pu refuser l'exportation. Le certificat dont bénéficie la société - pour les transferts de l'UE - est supprimé. Ou un concurrent porte plainte. Bref l'affaire arrive à la Cour de justice, qui est compétente, pour interpréter la directive - avec le dispositif de licences. Mais il y a une question pour savoir si l'exportation était douteuse. Les juges auront deux choix alors. Soit arrêter leur raisonnement, et dire "nous ne sommes pas compétents". Soit essayer de saisir les conditions de l'exportation - liée à la question du certificat - et dans ce cas, ils se réfereront à cette décision qui vient d'être approuvée. Et tenteront d'en interpréter les critères. Une option qui n'est pas improbable quand on observe la jurisprudence de la Cour depuis le début. Du coup, le dispositif pourrait glisser du 2e pilier au 1er pilier. Ce ne serait pas la première fois.

Deuxième possibilité d'évolution : la compétence externe. La compétence de la Commission européenne sur la possibilité de proposer une nouvelle directive sur les exportations d'armes pourrait suivre le même chemin. On sait que cette option - discutée au sein de la Commission - avait été rejetée, avant même la proposition de directive. Et est combattue par les Etats membres. Soit cette option est entérinée par la Cour de justice. Mais on peut envisager un autre futur. La Cour de justice pourrait - suivant un raisonnement qu'elle a suivi dans le passé (sur le transport par exemple) - considérer que la Commission ayant la compétence interne (sur le marché intérieur de l'UE) pourrait l'avoir également sur le plan externe (exportations hors UE). Cette voie est beaucoup plus étroite que la précédente. Mais qui sait l'évolution dans le futur

Troisième possibilité d'évolution : les accords avec les pays tiers. Plusieurs dispositions peuvent être intégrées dans les accords (association, stabilisation...) signés avec les pays tiers, ou le sont déjà, ceux-ci s'engageant à respecter les accords internationaux. C'est une autre voie pour l'élargissement de la compétence de la Cour comme de la Commission.

Les huit critères de l'exportation des armes

Les quatre premiers sont d’ordre "obligatoire" – l’autorisation d’exportation est refusée » — ; quatre le sont moins — il faut en « tenir compte ».

1° Respect des obligations et des engagements internationaux des Etats membres : embargos sur les armes décrétés par l’ONU, l’UE ou l’OSCE ; obligations découlant du traité de non-prolifération des armes nucléaires, convention sur les armes biologiques et à toxines, convention sur les armes chimiques ; engagement de n’exporter aucun type de mine terrestre antipersonnel ; autres engagements internationaux (Groupe Australie, Comité Zangger, Groupe des fournisseurs nucléaires, arrangement de Wassenaar, code de conduite de la Haye sur les missiles balistiques).

2° Respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international. Après avoir « évalué » l’attitude du pays, l’autorisation doit être refusée s’il existe un « risque manifeste » d’usage pour « la répression interne » ou pour commettre des « violations graves du droit international humanitaire ». Une « prudence toute particulière » est recommandée dans les pays « où de graves violations des droits de l'homme ont été constatées ».

Situation intérieure (existence de tensions ou de conflits armés). L’autorisation doit être refusée si elle est « susceptible de provoquer ou de prolonger des conflits armés ou d'aggraver des tensions ou des conflits existants dans le pays de destination ».

Préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales. L’autorisation doit être refusée « s'il existe un risque manifeste que le destinataire envisagé utilise la technologie ou les équipements militaires dont l'exportation est envisagée de manière agressive contre un autre pays ou pour faire valoir par la force une revendication territoriale ».

Sécurité nationale des États membres et des territoires dont les relations extérieures relèvent de la responsabilité d'un État membre. Avant de délivrer l’autorisation, il faut évaluer le risque de voir l’équipement concerné employé contre les forces « des Etats membres et celles de pays amis ou alliés ».

Comportement du pays acheteur au niveau international. On tient compte notamment de son attitude envers le terrorisme et la criminalité internationale et le respect des engagements internationaux (non recours à la force, droit international humanitaire).

7° Existence d'un risque de détournement de la technologie ou des équipements militaires dans le pays acheteur ou de réexportation de ceux-ci dans des conditions non souhaitées.

Compatibilité des exportations de technologie ou d'équipements militaires avec la capacité technique et économique du pays destinataire, compte tenu du fait qu'il est souhaitable que les États répondent à leurs besoins légitimes de sécurité et de défense en consacrant un minimum de ressources humaines et économiques aux armements.

A noter que même s’ils peuvent être « pris en compte », les incidences des exportations sur les intérêts économiques, sociaux, commerciaux et industriels ne peuvent « affecter l’application de ces (huit) critères ».

Information entre Etats membres et rapport annuel

Une procédure d’information a été mise en place. Chaque Etat membre diffuse ainsi des précisions sur les autorisations d’exportation refusées, et les « motifs de refus ». S’il envisage de donner une autorisation pour une « transaction globalement identique » à celle refusée par d’autres États membres au cours des trois dernières années, une procédure de consultation préalable est mise en place : « avant » l’autorisation, l’Etat doit consulter les Etats ayant refusé. S’il décide néanmoins d'accorder l’autorisation, il les informe, « en fournissant une argumentation détaillée ».

Un rapport annuel. Chaque Etat membre publie, chaque année, un rapport précisant les conditions d’application de la décision européenne. Ces informations restent confidentielles. De façon publique, en revanche, l’UE publie régulièrement un rapport de synthèse. Pour les spécialistes armements du GRIP, le Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, c’est là où le bat blesse. « Il est regrettable que les critères du Code n’aient pas été mieux explicités et que le contenu des rapports annuels des Etats ne soit pas uniformisé. Cela laisse une « trop grande latitude aux Etats membres ».

Pour télécharger le dernier rapport annuel sur l'exportation des armements publié (dans le cadre du code de conduire)
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 23:59
Aujourd'hui il n'y avait pas vraiment de règles communes pour le transfert ou le transit des produits liés à la défense au sein de l'UE. Résultat chaque Etat faisait ce qu'il voulait. Il était parfois aussi difficile de transférer des équipements - même simples - en Italie ou en Grèce, qu'au Vénézuela ou en Afrique du sud. Cette fragmentation était source de "lourdeurs administratives" selon la Commission européenne et, surtout, empêchait la création d'un véritable "marché des produits de défense européen", "entravait la compétitivité internationale de l'industrie de défense". En effet, elles rendaient difficile" "l'établissement par les entreprises de défense européennes de chaînes d'approvisionnement transnationales fiables et efficaces".
 
Un projet de directive vient d'être adopté, aujourd'hui, par les députés lors de leur session plénière de Strasbourg, par une nette majorité : 545 voix pour, 66 contre et 44 abstentions. Le résultat d'un savant compromis avec le Conseil et fait partie d'un "paquet" de deux textes (l'autre portant sur les marchés publics de défense est encore en négociation). Les dispositions sur l'exportation ont été adoptés dans un instrument séparé, une position commune qui rend contraignant le code des exportations. Un point très important.

La directive vise à
créer un "système européen de licences uniforme et applicable sur tout le territoire de l'UE". Néanmoins, "chaque Etat membre pourra continuer à délivrer ses propres licences, mais dans le respect des règles communes" précise le Parlement européen. Il sera aussi "libre d'appliquer des sanctions si les conditions d'utilisation d'une licence ne sont pas observées par celui qui l'a obtenue."

A
vec ce nouvel instrument, les Etats membres pourront avoir recours à trois types de licences pour autoriser les transferts de produits liés à la défense : des licences générales, globales et individuelles. "Cela poussera les Etats membres à remplacer, autant que possible, leurs licences individuelles existantes par des licences générales et globales". Un "point clé de la proposition de la Commission est la certification des sociétés". Les sociétés considérées comme fiables d'après le critère défini par la directive devraient avoir le droit de réaliser des transferts de plusieurs produits liés à la défense dans une ou plusieurs catégories de destinataires établis dans un autre Etat membre."Les licences individuelles devraient ainsi devenir une exception et être limitées à des cas clairement justifiables".

Pour lire les détails, voir ici.

Pour télécharger le texte adopté
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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 09:35
De passage à Northwood pour inaugurer l'OHQ de l'opération Atalanta et célébrer les 10 ans de la déclaration franco-britannique de Saint-Malo, avec son homologue britannique, John Hutton, le ministre de la Défense français Hervé Morin a aussi (ré)affirmé sa volonté de restructurer l’industrie de la défense, française et européenne. Il l'avait déjà expliqué en partie à Deauville. Là c'est encore plus précis...

Un screening de la situation. « J’ai demandé aux industriels français d’engager avec nos partenaires européens, des discussions. Et naturellement avec nos partenaires britanniques. Notre partenaire industriel naturel est le Royaume-Uni ; la raison en est simple : tous deux, avons encore une industrie de la défense et consacrons de l’argent ; beaucoup de choses ont été faites par le passé avec le Royaume-Uni (par exemple le Jaguar)

Un groupe de haut niveau va travailler sur ces questions, « faire une analyse précise des compétences et technologies, pour voir ce que les uns et autres pouvons mettre en commun. En France, j'ai donné mandat à la DGA (délégation générale de l'armement) de faire ce travail.» Le moment venu, le ministre n'exclut « comme l'a proposé Hutton de présider au niveau ministériel ce groupe de haut niveau, afin de donner l'impulsion politique nécessaire».

Arrêter les doublons d'abord, regrouper ensuite. « Je veux qu’on cesse d’avoir des bureaux d’études qui font dans tous nos pays la même chose. Je veux qu’on ait davantage de nouveaux programme conjoints, et à court ou moyen terme amener à des regroupements – sous forme de joints venture ou autres.» Et le ministre d'ajouter : « Si on ne fait pas cela, compte tenu de la faiblesse du budget européen, dans quelques années, les Européens n’auront plus q’un seul fournisseur, un industriel américain. Et, malgré toute mon amitié pour les Etats-Unis, je n’ai pas envie que l'industrie française, demain, disparaisse.»

Photo :
Hervé Morin © NGV
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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 21:58
C'est en tout cas l'éventualité envisagée par nos confrères polonais de Dziennik qui prépare un contrat d'achat de trois avions pour une valeur de plus de 100 millions de Zlotys (plus de 25 millions d'euros). Et l'Airbus aurait de grandes chances de l'emporter. Cette procédure avait été lancée il y a plusieurs mois déjà. Mais le gouvernement du libéral Tusk a décidé de l'accélérer après la panne de de deux avions présidentiels en Asie, le président Kaczynski avait ainsi dû interrompre son programme de visites en Asie et annuler certaines rencontres. Les avions ont plus de 18 ans et leur conception remonte à 1968. "Une honte" commente un responsable du bureau de la sécurité nationale. Pour aller plus vite, les Polonais pourraient demander au fournisseur de leur "prêter" un avion le temps que les autres leur soient livrés. Le président Sarkozy avait promis à l'ancien premier ministre (frère de l'actuel président) Jaroslaw Kaczynski de faire tout son possible auprès d'Eads pour accélérer les choses. La promesse était tombée ... en même temps que le gouvernement 
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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 21:55

Arturo Alfonso-Meiriño doit prendre, début janvier, le poste de directeur "Industrie et marché" à l'Agence européenne de défense. Il était jusqu'à présent le numéro 2 dans cette direction aux cotés de Ulf Hammarström, qu'il remplacera désormais. C'est un spécialiste de l'aéronautique qui arrive à ce poste.


Un des négociateurs de l'A400M. Né en 1955, il sort diplomé de l'académie militaire espagnole aérienne en 1977 et est aussi diplomé en sciences économiques de l'université de Madrid en 1982. Outre ses diverses fonctions dans les forces aériennes espagnoles, il a été impliqué dans plusieurs programmes internationaux de coopération en matière de défense. Officier de liaison à l'Us-Navy de Philadelphie, il assure la gestion financière et logistique du programme Hornet EF-18 espagnol. En 1992, il est nommé à l'agence de l'Otan chargée de la gestion du programme Eurofighter et Typhoon (Netma) à Münich, comme spécialiste financier du programme Typhoon EF-2000. En 2000, il passe à Toulouse à l'Office du programme international intérimaire chargé de la négociation du contrat de développement, de production et de soutien logisitique initial avec Airbus Industry pour la construction du futur avion militaire A400M, ensuite transféré à l'Occar où il est responsable des aspects commerciaux et directeur-adjoint..


La direction "Industrie et marché" à l'Agence europénne de défense - établie à Bruxelles - est plutôt stratégique car elle travaille à créer un Marché européen des équipements de défense principalement à travers un régime intergouvernemental de marchés publics et elle soutient la restructuration et le renforcement de ce qu'on appelle la  Base européenne industrielle et technologique de défense.


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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.