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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 08:29
La société de sécurité OSG (Émirats arabes unis / Royaume-Uni) n'a pas réussi à obtenir le sursis à exécution de l'attribution du marché de sécurité pour la protection des personnels de la mission de police de l’Union européenne en Afghanistan (EUPOL Afghanistan), attribué à un concurrent, la société britannique Armorgroup (du groupe G4S). Un contrat qui vise à « garantir une protection complète et continue de tout le personnel d’EUPOL Afghanistan dans la ville de Kaboul et dans d’autres régions d’Afghanistan» et représente un effectif de 118 personnes.

Le président du Tribunal européen de Première instance a rejeté, par une ordonnance du 23 janvier, sa demande. Il estime que « la requérante n’a pas produit le moindre élément permettant de considérer, compte tenu en particulier de sa taille, que la perte qu’elle risque de subir serait suffisamment grave pour justifier l’octroi de mesures provisoires. Elle s’est notamment abstenue d’exposer le caractère mondial, régional ou local de ses activités de fourniture de services de sécurité en indiquant si elle faisait partie d’un groupe d’entreprises actives sur plusieurs marchés géographiques ou si elle réalisait, au contraire, l’essentiel de son chiffre d’affaires avec EUPOL Afghanistan.»

OSG avait obtenu le premier contrat de fourniture de sécurité de la mission Eupol Afghanistan, pour un an, de décembre 2007 à novembre 2008. Mais lors du renouvellement du contrat, après appel d'offres, c'est son concurrent britannique qui l'avait emporté.  Le jugement doit maintenant intervenir sur le fond de l'affaire. OSG demande en effet deux choses : 1) le sursis à exécution du contrat actuel (objet de cette ordonnance), 2) l'annulation du contrat et/ou d'éventuels dommages intérêts (le jugement reste à venir). Pour les différents motifs de contestation, lire ici

NB : ArmorGroup travaille également pour le gouvernement britannique sur la protection de certaines opérations de reconstruction et autres opérations. Son contrat a été renouvellé en novembre 2006. Le montant est d'environ 38 millions de £ivres.
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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 01:30
Du moins, c'est ce que défend l'amiral italien Gianpaolo Di Paola, président du Comité militaire de l’OTAN, dans les colonnes de La Repubblica : « La mission en Afghanistan n’est pas un échec, mais tous les pays doivent en faire davantage, y compris l’Italie. » « On a tendance à affirmer aujourd’hui que l’OTAN a échoué. C’est faux. Si l’on affirme qu’elle a échoué, alors c’est qu’ont aussi échoué l’ONU, l’Union européenne, la Banque mondiale, le FMI et les ONG.»

La nouvelle stratégie US ne sera pas une révolution. « Nous devons être patients et attendre l’annonce de la stratégie américaine. Je pense qu’il ne faut pas s’attendre à une révolution. (Il y a) nécessité d'un engagement global et collectif de la communauté internationale. C’est une stratégie déjà formulée par l’Alliance ; mais qui au final, n’avait pas été traduite en acte. La solution au problème afghan passera non seulement par la sécurité au sens militaire mais également par la gouvernance et la reconstruction des institutions comme de l’économie du pays. »

Tout faire pour que l'Afghanistan ne devienne pas un bouillon de culture du terrorisme. « 2009 sera une année fondamentale pour l’Afghanistan, le renfort des troupes y est nécessaire. (…) Je pense que la mission en Afghanistan peut arriver à terme. Je pense que l’on peut éviter que le pays ne se transforme en un bouillon de culture pour les terroristes internationaux. Dans ce sens, nous pouvons vaincre. Mais il est évident qu’une solution uniquement militaire n’existe pas. »

Soutenir le Pakistan mais pas intervenir au Pakistan. « On ne peut stabiliser l’Afghanistan sans stabiliser aussi le Pakistan. C’est pourquoi le gouvernement pakistanais a besoin du soutien de la communauté internationale et doit pouvoir contrôler ses provinces occidentales. » « L’OTAN n’interviendra pas au-delà des frontières afghanes.  Je pense que le gouvernement pakistanais est déterminé à agir et qu’il en a les moyens. Il peut demander une assistance bilatérale à n’importe quel pays occidental, ça c’est tout à fait possible. »

(traduit par Floriane Pellegrin)

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 09:08
Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, a expliqué - lors de sa conférence de presse avec Hervé Morin, le ministre français de la Défense, qu'il n'y avait pas de date de retrait. "Nous aimerions tous avoir une situation où nous pourrions dire : notre mission en Afghanistan est achevée et que nous pouvons faire rentrer nos troupes à la maison. Je ne vois pas que cela se produise dans un avenir proche. Et je pense qu'il est impossible de mettre une date à laquelle on pourrait dire de façon ferme que toutes les troupes partent". L'important, a-t-il ajouté, c'est la "révision de la stratégie qui est en cours, du côté américain, et en consultation avec nos partenaires. Je pense que nous aurons une bien meilleure idée de la marche à suivre quand cet examen sera terminé" (1).

Quant à Hervé Morin, il a précisé qu'il n'avait pas parlé de date de retrait. "Nous resterons aussi longtemps que nécessaire. (...) Mais cela ne veut pas dire que nous resterons pour toujours. (...) Il nous faut un processus de développement. Nous avons besoin de moyens et de capacité pour permettre à l'Afghanistan d'être vraiment en mesure de prendre le contrôle de sa propre sécurité, dans ses diverses facettes. Et nous avons également besoin (...) de fixer des jalons pour nous-mêmes, avec des objectifs clairement définis, sur les différents sujets".


NB : je persiste à penser qu'une date de retrait type 2011 serait un objectif raisonnable et permettrait de justifier un effort de plus, vraiment momentané, vers une sortie... en douceur.


(1) "We would all like to have a situation in which our mission in Afghanistan has been completed and we can bring our troops home. I do not see that happening any time in the near future. And I think it's impossible to put a date on when you might firmly say all the troops are coming out. I think that the objectives that we have and milestones, in terms of measuring achievement of those objectives, is really a principal focus of the strategy review that is under way, on the American side, and where we have been consulting with our partners. And I think we will have a much better idea of the way forward, at least as far as the United States is concerned, when that review is complete." 

Photo : US Department of Defense
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 11:03
L'Elysée l'a confirmé en rendant publique sa lettre de mission. Pierre Lellouche, député à l'Assemblée nationale, a été nommé "Représentant spécial de la France pour l’Afghanistan et le Pakistan".

Il vient ainsi rejoindre le groupe de contact constitué autour de l'ambassadeur américain Richard Holbrooke, nommé envoyé spécial pour la région par Barack Obama, et du représentant spécial de l'UE déjà sur place, le diplomate allemand Klaus-Peter Klaiber. De son coté, l’Allemagne a déjà désigné un envoyé spécial pour la région, Bernd Muetzelberg, son ambassadeur en Inde. Et le Royaume-Uni également. Le principe de fonctionnement de ce "groupe de contact" reprend le dispositif mis en place pour la Bosnie dans les années 1990 justement autour de l'ambassadeur Holbrooke.

Lellouche
est un des députés français, spécialistes de stratégie et de défense, plutôt classé comme "atlantiste" ayant approuvé, contre Chirac et Villepin, l'intervention US militaire en Irak en 2003. Il est l'auteur d'un rapport sur la prolifération des armes de destruction massive. Et a présidé notamment l'assemblée parlementaire de l'OTAN de novembre 2004 à novembre 2006. Son blog

La Lettre de mission du président Sarkozy
demande de "proposer toutes les initiatives que vous jugerez utiles à nos intérêts, pour que les décisions soient prises dans le cadre approprié". Elle lui donne le mandat de "participer aux discussions avec nos alliés et nos partenaires" et "en liaison avec les ambassadeurs de développer des contacts avec les autorités afghanes et pakistanaises". Le député aura les moyens "que mettront à votre disposition tous les ministères concernés, notamment ceux des Affaires étrangères et européennes ; de la défense ; de l’économie, de l'industrie et de l'emploi ; de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales". "Une cellule rassemblant les moyens mis à votre disposition par les différentes administrations concernées sera créée au Ministère des affaires étrangères et européennes" pour l'assister. Lire la lettre de mission.
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 07:57
Je ne voudrais pas épiloguer sur la stratégie suivie par les Américains et l'OTAN en Afghanistan au moment même où le ministre de la Défense français, Hervé Morin, est à Washington pour discuter (entre autres) renouvellement de l'engagement français et révision de la stratégie suivie dans le pays. Mais j'ai comme un doute. Un (très) gros doute. Car elle ne prévoit rien sur l'issue, sur la porte de sortie, le désengagement...

Renforcer les troupes à outrance, est-ce vraiment la bonne stratégie ? Je sais bien que certains stratèges militaires expliquent qu'il faut un certain niveau de troupes pour être conséquent. Ce concept avait été théorisé par Galula - ce saint-cyrien qui a écrit en 1963 un manuel sur comment venir à bout de la contre-insurrection, repris aujourd'hui par les Américains qui en ont fait leur livre de chevet (1). Mais j'ai l'impression que le danger pour les pays européens semble tout autant venir de l'implication dans ce pays que du pays lui-même. Le principe n'étant pas de vaincre militairement mais politiquement.

Rompre le cercle vicieux. Car si les Talibans en Afghanistan sont aujourd'hui à ce niveau d'efficacité (?), peut-être est-ce aussi parce qu'ils ont bénéficié, des années durant, de l'aide et de l'assistance américaine pour lutter contre les Soviétiques. Et ce Pakistan qui paraît représenter une menace tout aussi grande, voire plus grande que l'Afghanistan lui-même, est bien celui qui a bénéficié ou détourné une partie de l'aide américaine à l'Afghanistan. Chaque nouvelle guerre dans la région, avec l'implication qui en résulte, semble amener la guerre et l'implication suivante. Peut-être serait-il temps de rompre ce cercle vicieux ?

Le doute canadien. D'une certaine façon, n'est-ce pas ce que vient de déclarer sur CNN, le Premier ministre canadien, Stephen Harper (conservateur), dont on ne peut soupçonner l'engagement dans cette zone aux cotés des Américains : "Les USA et l'OTAN sont engagés dans une guerre vaine contre l'insurrection taliban en Afghanistan. (...) Nous n'allons jamais vaincre l'insurrection. L'Afghanistan est probablement - c'est ma lecture de l'histoire de (ce pays) - en état d'insurrection perpétuelle par nature." a-t-il ajouté. Condoleezza Rice (alors conseillère sécurité du président Bush) le disait déjà dès 2001, d'une autre façon : « Nous n’allons pas tarder à regretter que ce ne soient pas les Balkans » tellement les problèmes de l’Afghanistan et des régions avoisinantes semblent compliqués. (2)

Une stratégie de sortie - en douceur
- serait sans doute appropriée... Tant qu'elle est possible. La tenue d'élections présidentielles en Afghanistan pourrait en être le moment. Il sera temps ensuite de remettre le pouvoir aux Afghans eux-mêmes. Et si cela se passe mal... me diront les Cassandres. Et bien cela se passera mal. Cyniquement, ne vaut-il mieux pas que les Afghans se déchirent entre eux, plutôt que nous soyons au milieu du gué, pris pour cible. Il sera toujours temps alors de soutenir un camp ou l'autre (comme d'ailleurs Bush l'avait prévu dans son plan initial en 2001 (2)).  Après tout, en 2011, date de la fin de l'engagement canadien, cela fera 10 ans que les Alliés seront en Afghanistan. Et on ne pourra pas dire que la menace terroriste d'Al-Qaïda ou de ses émules est éradiquée, que leur sanctuaire n'existe plus, ou que l'Afghanistan est revenu à la paix. Dix ans, c'est le temps de la précédente présence étrangère (soviétique en l'occurence) dans ce pays !

(1) "Contre-insurrection, théorie et pratique", David Galula (Economica)
(2) in "Bush s’en va-t-en guerre", Bob Woordward (Denoël)
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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 18:30
Les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne ont aujourd'hui (mercredi 25) décidé d'augmenter le montant des per diem et primes versés aux experts internationaux prêts à s'engager dans la mission EUPOL Afghanistan. Il était notoire effectivement que l'Union européenne avait de grosses difficultés à recruter pour cette mission, les primes étant relativement faibles par rapport aux autres missions et surtout aux risques clairement encourus. Parmi les missions civiles (et même militaires) de la PESD actuellement en cours dans l'UE, le risque d'être tué ou blessé en Afghanistan est, en effet, certainement un des plus importants. Les salaires de base restent identiques. Mais le "per diem" va être augmenté à 82,50 euros les premiers 30 jours (contre 45,49 les autres jours depuis le 1er décembre 2008). De même, la prime "hardship" passe de 25 à 35 euros (soit le niveau le plus haut des missions PESD). Et la prime de risque passe de 30 à 35 euros (pour un poste dans le nord, l'est et le centre du pays) et de 40 à 50 euros (dans l'est et le sud du pays) par jour. A cela devrait s'ajouter une indemnité complémentaire de 60 euros. Cela devrait inciter quelques candidats supplémentaires à passer à l'acte (voir dernier recrutement en cours) et permettre enfin d'atteindre l'objectif fixé par l'UE de doubler la mission pour passer à 400 personnes.
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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 08:55
Le renforcement de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS-ISAF) de l'OTAN se montre difficile, comme l’a montré la réunion des Ministres de la défense à Cracovie, les 19 et 20 février. Malgré une volonté d’optimisme du secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, et de Robert Gates, le secrétaire américain à Défense, les Européens se font un peu fait « tirer » l’oreille.  L’Otan et les Américains ont demandé à leurs alliés des renforts, surtout pour la période des élections présidentielles (dont le premier tour a lieu le 20 août). Ils considèrent que 10.000 hommes supplémentaires, dont 3.000 Européens, seraient nécessaires pour assurer le bon déroulement du scrutin présidentiel afghan, prévu pour le 20 août. Histoire de faire un pression sur leurs alliés, les Etats-Unis avaient d'ailleurs annoncé, avant la réunion, l’envoi de 17 000 hommes de plus (une brigade de 8000 Marines, une Brigade de l’armée de terre d’environ 4000 hommes et une force de soutien de 5000 personnes). Mais cette tactique n'a pas donné, apparemment, tous les fruits escomptés... La proposition de Robert Gates de déployer temporairement des éléments de la Force de réaction rapide de l’OTAN (NRF) a ainsi été refusée. Et si Jaap de Hoop Scheffer s’est réjoui « d’un engagement ferme des Alliés (notamment) pour assurer suffisamment de forces pour l'élection présidentielle du mois d’août », et Robert Gates s'est vanté d'avoir reçu des annonces de renforts de 19 ou 20 pays (dont 15 membres de l'OTAN), personne s'est bien gardé de fournir les chiffres des engagements et les noms des pays fournisseurs. Et pour cause, on arrive péniblement à 1500 hommes, selon mes comptes, et encore, souvent limités à la période des élections.

Les renforts annoncés : 1500 hommes
• L’Allemagne devrait ainsi envoyer 600 hommes supplémentaires de la mi-juillet à septembre (3600 actuellement). Mais, plutôt que de renfort, il s’agit davantage d’un chevauchement de relèves. L’effectif atteindra alors 4200 hommes, soit légèrement au-dessous du plafond maximal de 4500 autorisés par le Bundestag.
• L’Italie a envoyé 400 personnes en renfort sur place (2700 actuellement) et pourrait envoyer 100 hommes de plus avant la fin avril, atteignant ainsi la limite de 2800 hommes fixé par le Parlement. Ces renforts pourraient rester sur place. « Je n’exclus pas que nous augmentions notre présence après les élections présidentielles » a expliqué le ministre de la Défense, Ignazio La Russa. Le gouvernement va examiner « l'opportunité de soumettre aux Chambres une nouvelle augmentation temporaire ». Pour l’Italie, le problème n’est pas vraiment d’ordre législatif mais opérationnel (et financier). « Nos ressources ne nous laissent pas une large marge de manœuvre. S’il le faut, nous réduirons notre présence ailleurs. » a laissé entendre le Ministre à la presse italienne.
• La Finlande (non membre) : devrait envoyer 100 soldats supplémentaires pour une période de quatre mois pour surveiller les élections présidentielles et régionales.
• La Slovaquie a promis d’augmenter son contingent de 55 personnes (de 175 à 230) dans la première moitié 2009, selon le ministre de la Défense, Jaroslav Baska.
• La Hongrie va envoyer un peloton de fusiliers de 40 hommes pour sécuriser les élections, a affirmé le ministre de la Défense, Imre Szekeres (300 soldats actuellement).
• La Grèce devrait augmenter de manière "modeste" sa contribution (140 hommes actuellement) dans certains secteurs précis : aide à l'administration des élections, médecins et infirmiers, officiers de liaison + 7 hommes sur l'aéroport de Kaboul. Le ministre de la défense, Evangelos Meimarakis, a clairement expliqué que la Grèce n'était pas en capacité d'envoyer trop de troupes ou d'équipement, du fait de ses autres engagements (sous entendu également la défense territoriale et les incidents à répétition avec la Turquie).
• Les Pays-Bas, déjà forts engagés en Uruzgan répugnent à faire plus, hormis l'engagement de chasseurs F-16 et d’hélicoptères Apache et le renfort de militaires pour le quartier général.
• L'Estonie va envoyer une équipe de 5 à 7 personnes pour former l'armée afghane, a expliqué le ministre de la Défense  Jaak Aaviksoo. Cette mission devrait démarrer au 2e semestre 2009.
• La Géorgie, candidate à l’adhésion à l’OTAN, devrait envoyer une compagnie (environ 150 hommes), selon le ministre de la Défense géorgien. L’Ukraine (qui a déjà sur place un PRT - équipe provinciale de reconstruction) a promis un "petit groupe de spécialistes", a affirmé le ministre Yuriy Yekhanurov.
Parmi les autres engagements, le Pentagone a précisé que cinq pays avaient offert des hélicoptères additionnels et trois pays des avions de combats ou cargos. Les gouvernements auraient aussi proposé de fournir 15 équipes d’entraînement supplémentaires pour l’armée afghane et une douzaine d’équipes de reconstruction provinciale (PRT).

 Huit pays n’ont pas voulu confirmer une augmentation de leur participation.
Le Canada, l'Espagne, le Royaume-Uni ainsi que l'Australie (non membre) rechignent à envoyer de nouvelles troupes sur place, estimant que leur contribution est déjà importante et qu'il revient à d'autres pays de bouger avant toute nouvelle décision de leur part. Position identique pour la Norvège qui n'a pas exclu quelques renforts - mais uniquement de façon limitée pour les élections.
• La Pologne est aux prises avec des difficultés budgétaires. Le ministre polonais de la Défense, Bogdan Klich a ainsi confirmé, à Cracovie qu’il n’enverrait pas les 600 à 800 hommes supplémentaires prévus.
• La République tchèque ne pourra pas envoyer tous les renforts prévus (200 soldats), la Chambre des députés ayant bloqué cet envoi.
• Et la France ?... Coté français, le silence reste de mise. A Cracovie, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a préféré prendre la poudre d'escampette avant le traditionnel point de presse. Affaire urgente l'appelant à Paris, selon la version officielle. Ordre de l'Elysée, pour éviter toute déclaration intempestive, selon la version officieuse. Quoi qu'il en soit, la version officielle est toujours « pas question, pour l’instant, d’envoyer des renforts ». Toute la nuance étant dans le "Pour l'instant". Cette prudence est évidemment liée de très près à la question de la réintégration de la France des commandements de l’Otan. Le gouvernement attend, en fait, que tous les détails de sa réintégration, notamment l’obtention de postes de commandement, soient réglés.

(photo : camp de l'armée polonaise en Afghanistan)
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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 01:00
La volonté de l'OTAN de voir les forces de l'ISAF se renforcer en Afghanistan vient de subir un coup dur. Et qui vient du coté où on ne l'attendait pas, pour deux raisons différentes. En Pologne, le gouvernement pourrait ainsi renoncer à son idée d'envoyer de 600 à 800 hommes supplémentaires, pour une raison simple : la crise financière et la nécessité de faire des économies, si on en croit Gazeta de ce jeudi. Le contingent pourrait donc rester à 1800 hommes. En république Tchèque, l'augmentation du contingent voulue par le gouvernement n'a pas passé la rampe du vote à la Chambre des députés : au lieu de 200 soldats en plus, l'effectif est augmenté de quelques unités. Donc déjà près de 1000 soldats en plus que les Américains, les Britanniques (pas chauds du tout), les Français devront compléter.

D'autres pays ont fixé une limite à leur intervention.
Plusieurs gouvernements de la coalition alliée ont annoncé, récemment, une date limite à leur engagement sur le terrain. "Nous arrêterons (notre mission) dans l'Uruzgan (province du sud afghan) en 2010", a ainsi indiqué le Premier ministre néerlandais JP. Balkenende, lors d'une conférence de presse, à La Haye le 23 janvier. L'effort néerlandais est particulièrement important, relativement à la taille du pays : quelque 1.600 soldats engagés dans la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'OTAN, l'essentiel (1.200) dans l'Uruzgan, le reste à Kandahar (sud) et à Kaboul. Au Canada, le ministre de la Défense, Peter MacKay, a averti que le Canada retirera ses soldats de Kandahar en 2011 "même si les États-Unis lui demandent de prolonger leur présence". Quant à l'Allemagne, il est à craindre que si le genre de directives du type de celle que le commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur) le général Craddock a pondu, donnant l'ordre de saisir, mort ou vif ("capture or kill") les trafiquants de drogue (voir Der Spiegel), le Bundestag ne puisse pas, sous la pression de l'opinion publique, renouveler la mission comme il l'a fait en octobre dernier jusqu'à fin 2009.

Le risque n'est pas tant de voir l'opération ISAF s'interrompre faute d'hommes - l'essentiel de l'effectif étant fourni par les Américains et Obama ayant promis de renforcer encore les effectifs d'environ 30 000 hommes - c'est de voir l'opération ISAF prendre de plus en plus la forme d'une opération US, sur lesquels les autres Alliés auront peu de prise. C'est-à-dire tout le contraire de ce que veulent les Européens aujourd'hui (lire la lettre Merkel-Sarkozy).

(*) En matière d'équipement et d'entraînement, il est certain que les soldats d'aujourd'hui surpassent les soldats d'hier. En termes d'endurance, de capacité d'engagement, de "précautions" d'engagement, je ne parierai pour savoir si un soldat soviétique des années 1980 ne vaut pas un soldat engagé aujourd'hui sur le terrain.
(Photo : Ministère de la défense Polonais)
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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 09:00
Fais un "effort supplémentaire en Afghanistan". Ecoute "davantage la Russie sur la sécurité européenne". Résolvons "la question turco-chypriote" qui empoisonne les relations entre nos deux organisations. Concertons-nous "sur l'avenir de l'Ukraine et la Géorgie dans nos deux organisations... Voici quelques uns des sujets - entre autres - qui ont été évoqués, au cours d'un petit-déjeuner entre JMB - José-Manuel Barroso, le président de la Commission européenne -, et JHS - Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l'OTAN, qui s'est déroulé lundi. Du moins ce que j'ai pu en savoir. Car ce genre de rencontres est souvent très discrète et rien ne filtre vraiment...

Afghanistan. L'Otan qui accroit sa présence militaire en Afghanistan, entend que cet effort soit aussi suivi d'un effort civil. "L'UE qui fait beaucoup pour le pays devrait aussi trouver les moyens de faire plus" a ainsi expliqué le secrétaire général de l'OTAN. Du coté de la Commission, on a rappelé tout l'effort déjà engagé
(NB : l'UE a déjà engagé pour l'Afghanistan pour la période 2007-2010, 610 millions d'euros - dont 200 millions d'euros pour le soutien à la réforme et au renforcement de la police et de la justice). Mais on pourrait envisager de "s'engager sur le financement de la préparation des élections" (au mois d'août) explique-t-on. Le montant reste pour l'instant indéterminé. Il s'agirait de financer la préparation des élections, les infrastructures. Une mission d'assistance ou de surveillance électorale pourrait aussi être diligentée. Mais cette question est encore en discussion, "il y a des problèmes de sécurité..." estime-t-on du coté la Commission.

Coopération UE-OTAN. Cette coopération "présente des succès mais aussi quelques difficultés" assure-t-on à l'Otan, avec notamment les questions chypriote (membre de l'UE mais pas de l'Otan) et turque (membre de l'Otan et pas de l'UE) qui bloquent nombre d'échanges entre les deux organisations. Le SG de l'Otan semble avoir demandé l'aide de la Commission pour faire un peu pression sur le Chypriote. Et permettre de débloquer cette question pesante.

Ukraine et Géorgie. Les deux pays - ex-soviétiques - frappent aux portes des deux organisations. Il était donc "nécessaire d'avoir un échange de vue, de croiser nos informations sur la situation" raconte un témoin. En effet, il y a quelques critères communs entre l'adhésion à l'Otan et à l'UE - même si les deux organisations sont différentes : démocratie, stabilité, pluralisme politique, économie ouverte, respect des droits de l'homme... Le résultat semble clair : ces deux pays ne remplissent pas les critères. Mais il faut tout faire pour les stabiliser, les arrimer à l'Europe, ce qui sous-entend également les dégager d'une trop emprise russe. Par le biais de la politique de voisinage pour l'UE, par un partenariat renforcé pour l'Otan.

Sécurité européenne. José-Manuel Barroso a souligné à son interlocuteur la nécessaire de "ne pas isoler" la Russie, de considérer avec attention la proposition sur la sécurité européenn de Medvedev, de voir ce qu'ils peuvent proposer, de "ne pas refuser le dialogue".

Dernier "détail" qui a son importance : José-Manuel Barroso qui était présent au sommet de l'Otan de Bucarest souhaiterait aussi être présent à celui de Strasbourg-Kehl où sera également abordée la question de l'Afghanistan. Une question de logique de compétences... mais de prestige également... et de nécessité politique. JMB, qui est candidat à un deuxième mandat, ne veut pas louper l'occasion de se retrouver d'égal à égal avec les Chefs d'Etat et de gouvernement dans ce qui promet d'être une "grande fête" européenne. Lui, qui a été un "bushiste" de la première heure, tient aussi à se rattraper par une présence aux cotés d'Obama.

Le seul sujet qui n'a pas été abordé, c'est l'éventuelle candidature de Jaap de Hoop Scheffer au poste de Haut représentant pour l'UE (qui doit rencontrer l'assentiment du futur président de l'UE). Mes interlocuteurs me l'ont juré, la main sur le coeur et... sourire aux lèvres!

(Photo : Commission européenne, JSH et JSB lors d'une précédente rencontre en 2007).
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 20:30
C'est, en quelque sorte, la question sur laquelle ont planché les ambassadeurs du COPS - le comité de politique et de sécurité – mardi, lors d’une réunion restreinte (ambassadeurs + 2 dans le langage européen.

De retour d'une mission au Pakistan, le coordonnateur européen de la lutte anti-terrorisme, Gilles de Kerchove, a fait un tout d'horizon de tous les problèmes de sécurité dans la région - proximité de l'Afghanistan, situation interne, conflits régionaux... En Inde et au Pakistan, les problèmes ne manquent pas. Mais il y a un fait nouveau : les Pakistanais semblent ouverts à une coopération extérieure. Ils « demandent l'aide des Européens ». Une aide qui pourrait intervenir sur des domaines comme la police, le judiciaire, le renforcement de l'Etat de droit. « En fait, a expliqué De Kerchove aux 27, « il y a une fenêtre d'opportunité », nouvelle car jusqu'ici le Pakistan était plutôt fermé aux coopérations étrangères - du moins européennes - dans le domaine de la sécurité. Fenêtre d’autant plus intéressante que les « Européens jouissent là-bas d'une excellente réputation ».

Les 27 ont tous compris l'intérêt de cette main tendue. Et semblent décidés à réagir assez vite. Encore faut-il savoir sur quoi et comment ? Une mission d'ordre technique devrait partir ainsi, à nouveau, dans la région, d'ici le printemps, associant des spécialistes de la Commission et de l'Union européenne. Il s'agit de déterminer dans quel secteur agir, par quelles actions, de quelle nature, selon quel volume, et quel format elle pourrait mobiliser. Est-ce une simple coopération technique, multilatérale ou une mission plus structurée de la PESD ? Il faut également savoir quel cadre financier peut intervenir. La Commission européenne doit ainsi examiner si l'Instrument de stabilité peut être mobilisé (ce qui permet d'avoir des financements rapidement).

Une première discussion, au niveau politique, devrait avoir lieu assez rapidement, au Gymnich, le Conseil informel des ministres des Affaires étrangères), les 27-28 mars, ainsi qu'entre chefs d'Etat et de gouvernement, en marge du Conseil européen, quelques jours auparavant. Tout ceci ne peut être totalement détaché du contexte afghan avec une demande américaine d'engagement plus important de l'Europe - demande réitérée au sein de l’Otan et exprimée encore récemment aux Européens (voir la réunion Otan-Commission Européenne) et qui devrait être discutée de façon plus approfondie à la réunion informelle des ministres de la Défense des 26, à Cracovie les 19-20 février ainsi qu'au Sommet de l'Otan de Kehl-Strasbourg, début avril.

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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.