Ainsi qu'annoncé (1), le contre-amiral Philippe Coindreau prend la tête, le 15 août, des forces anti-piraterie de l'Union européenne (EUNAVFOR Atalanta), à bord de la frégate de Grasse qui vient de quitter Toulon avec l'Etat-Major européen. Il aura la charge (redoutable) d'assurer la coordination de tous les moyens engagés (aériens et maritimes) déployées dans le Golfe d'Aden et l'Océan indien, et des trois bases d'appui (Seychelles, Kenya et Djibouti). Mais ce n'est pas vraiment pour faire peur à ce pilote de l'aéronavale qui a vu à plusieurs reprises le terrain (Tchad, Ex-Yougoslavie, Golfe d'Oman.
Un "Pat-mar" de choc
Né à Toulon en juin 1959, sorti de l'école navale à 20 ans, après des classes sur la Jeanne d'Arc et le Colbert, il choisit... l'aviation, ou plutôt l'école d'aéronautique navale de Salon de Provence. Il décolle alors avec la flotille 21F, basée à Nîmes-Garons, sur Bréguet-Atlantic. Il participe notamment à l'opération Silure à partir du Gabon qui vise à assurer le retrait des troupes françaises au Tchad en 1984 (suite à un accord franco-lybien qui ne sera pas respecté ensuite par ces derniers (2).
En 1986, il passe à la flotille 22F comme commandant d'aéronef. Déployé à Djibouti, en août 1987, il participe au début de l'opération Promethee, chargée d'assurer la sécurité du trafic maritime dans le golfe d'Oman et le golfe d'Arabie lors de la guerre Iran-Irak (après l'attaque d'un porte-conteneurs français par les vedettes des pasdarans iraniens). Puis ce sera à nouveau le terrain tchadien, au sein de l'opération Epervier (fin 1988).
En 1989, commence une période consacrée davantage à la formation : instructeur à bord de la Jeanne d'Arc (à partir de septembre 1989), mise en oeuvre opérationnelle de l'Atlantique 2 à la flotille 23F (à partir de septembre 1990), contrôle de niveau d'entraînement des équipages de patrouille maritime à la cellule Entraînement de la patrouille maritime à Nîmes-Garons (à partir de septembre 1993).
La 23 F, le Foch, Le Surcouf...
Après un passage au collège interarmées de défense et à la cellule de crise Yougoslavie du centre opérationnel interarmées de l'Etat-Major, il reprend un commandement opérationnel à la tête de la flotille 23F, basée à Lann-Bihoué (1996 - 1998). Affecté à l’Etat-major tactique de l’amiral commandant la Force d’action navale (en septembre 1998, il participe en 1999 à l’opération Trident en Adriatique à bord du porte-avions Foch lors du conflit du Kosovo (première utilisation d'armes guidées laser pour la Marine).
En avril 2001, il prend le commandement du Surcouf, frégate furtive. Avec deux missions à son actif : la mission Corymbe dans le golfe de Guinée (juin - juillet 2001) - mission permanente de présence en soutien aux possibles évacuations de ressortissants - et l’opération Heracles au large des côtes iraniennes et pakistanaises (février à mai 2002) dans le cadre du soutien à l'intervention en Afghanistan après les attentats terroristes de 2001 (les avions français effectuent plusieurs missions de repérage, renseignement et bombardement au-dessus de l'Afghanistan).
En septembre 2002, retour à terre, d'abord à l’état-major de la zone maritime Méditerranée à Toulon - où il dirige la Division conduite des forces aéronavales - puis, à partir de juillet 2003, comme commandant de la Base aéronavale de Lann-Bihoué. Ensuite, direction la capitale, pour une session de l’IHEDN (la 58e sept 2005-2006) et plusieurs postes (chargé de mission et chef du cabinet) secrétaire général pour l'administration du ministère de la défense (juillet 2006 à septembre 2009). C'est l'heure du Livre Blanc puis des restructurations.
Promu au grade contre-amiral en septembre 2009, il est commandant-adjoint de la force aéro-maritime de réaction rapide à Toulon.
(1) Le commandement français d'EUNAVFOR sera ...
(2) Lire le récit de Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères de l'époque.
(crédit photo : le CA Coindreau à bord de la frégate de Grasse. Marine nationale / DICOD Ministère Fr de la Défense)