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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 13:38

RA-ThomasErnst-Atalanta-.jpgC'est effectivement un aviateur... de la marine qui arrive au QG d'Atalanta l'opération européenne anti-piraterie. Le Contre-Amiral allemand Thomas Josef Ernst a été formé aux écoles allemande, américaine, britannique et française (ayant fait l'école supérieure de guerre navale)

Thomas Ernst a pris le relais de son homologue espagnol Bartolomé Bauzá comme chef adjoint d'Atalanta. Il travaillera aux cotés du nouveau chef qui prend ses fonctions dans quelques jours, le major-général Buster Howes issu des commandos (lire : Un béret vert va prendre la tête d'EUNAVFOR Atalanta). En mer, le commandement reste assuré par le Suédois Jan Thörnqvist à bord du Karlskrona. Un trio très complet ainsi puisqu'il illustre les trois volets militaires de l'opération : le maritime, l'aérien, l'action.


Né en 1956, Thomas Ernst est un enfant de la Sarre. Il a grandi à Saarbrücken. Et en 1976, à 20 ans, il rejoint la marine, après une formation à l'Ecole de la marine Mürwik (MSM) et à bord des navires-écoles “Gorch Fock” et “Deutschland”. En 1980, avec un brevet en ingénierie électrique en poche, il choisit l'aviation maritime et commence un entraînement de pilote à la base de l'US Air Force de Sheppard. Il complète cette formation à la base britannique de la RAF de Cottesmore comme pilote de bombardier Tornado. 

Il commence alors sa carrière de pilote maritime au Naval Air Wing 1 en 1984 et supervise l'introduction au niveau opérationnel du système d'arme missile anti-radar à grande vitesse (HARM), AGM 88. Promu Lieutenant-Commander, il suit les cours de l'Ecole Supérieure de Guerre Navale à Paris. Et à son retour en Allemagne, en 1993, il commande la première escadre de Naval Air Wing 1 à Schleswig. La ville au nord de l'Allemagne où il établit son foyer (il a une fille, Theresia).

Après un passage au ministère de la Défense comme officier d'Etat-Major aérien maritime, il reprend en 1998 un commandement : le Group Naval Air Wing 2 basé à Eggebeck, composé de 5 escadres et de 50 avions Tornado. De 2000 à 2002, Ernst repart au ministère de la Défense comme assistant militaire du CHOD allemand (le général Kujat). En 2002, il part à Norfolk au QG Saclant  comme chef des affaires politico-militaires. Revenu en Allemagne en 2005, il rejoint le ministère de la Défense comme directeur du personnel naval et, en 2007, devient chef d'état-major du secrétaire d'Etat, Peter Wichert (qui démissionne de son poste en novembre 2009 suite au bombardement meurtrier de Kunduz en Afghanistan).

Juste avant son départ pour Northwood, il a été promu Contre amiral (Rear Admiral) et a pris, en mars dernier, le commandement de l'école de la marine de Mürwik, joli retour aux sources, dans cette école qui fête cette année son centenaire (elle a été fondée par le Kaiser Guillaume II en 1910).

NavireEcoleGorckFock-De07.jpg

Le Navire école Gorch Fock - Crédit : Bundeswehr / Ricarda Schönbrodt/Ricarda Schönbrodt

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 21:58

QSM-DUBAI.jpg(maj) Mauvais temps pour les pirates. Après le MV Rim qui s'est libéré tout seul, ou à peu près, c'est au tour du Mv QSM Dubai d'avoir été libéré. Les forces de sécurité du Puntland (province autonome de Somalie) sont, en effet, intervenus jeudi sur le bateau battant pavillon panaméen, selon l'agence Garowe. Une cinquantaine d'hommes ont participé à l'intervention. Avec un navire de l'OTAN en soutien: le navire américain USS Cole. Celui-ci collait au plus près depuis la capture par les pirates. Et l'assistance américaine a été primordiale dans la libération de l'équipage et du bateau.

24 marins égyptiens, pakistanais, bengalis et ghanéens étaient à bord du navire marchand. Le capitaine a été tué lors de l'assaut ainsi qu'un autre marin blessé. Et 3 soldats légèrement blessés, selon le ministre du transport maritime du Puntland, Mohamed Rage. Ils ont été pris en charge et soignés par le médecin de l'USS Cole.

C'est la troisième fois que les forces du Puntland mènent ce type d'action. Mais le ministre s'est plaint du manque de soutien international pour permettre aux forces du Puntland de mener d'autres opérations de libération.

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 15:11

L'équipage du navire lybien Mv RIM a repris le contrôle de son navire qui avait été capturé par les pirates, apprend-on du QG d'Atalanta, l'opération européenne anti-piraterie. Parmi les dix membres d'équipage, tous syriens, un des marins a été gravement blessé durant l'incident. Le Mv RIM qui bat pavillon nord-coréen avait été capturé dans le Golfe d'Aden, au nord du corridor, le 2 février dernier.

La "libération" s'est déroulée au large des côtes somaliennes, au sud-est de Garacad, une cité refuge pour les pirates. Averti, le navire espagnol d'EUNAVFOR, le Victoria, qui était à 100 miles nautiques, a fait route sur le navire sur ordre du commandant de la force européenne. Il a envoyé son hélicoptère pour faire une première reconnaissance. Il a pu ainsi confirmer que le navire était aux mains de l'équipage. D'autres pirates, qui étaient dans le secteur à bord d'un autre navire piraté, le Voc Daisy, ont bien décidé de mener une contre-offensive. Mais l'arrivée de l'hélicoptère espagnol les en a dissuadés.

MvRimFregateVictoria2-Esp100603.jpgUn RHIB du Victoria a alors amené vers le navire marchand unec équipe de sécurité, avec médecin et infirmier. Les conditions climatiques ont empêché une évacuation par bateau, c'est par l'hélicoptère que le blessé a été transporté.  Il a été alors traité par le médecin de bord du Victoria.

MvRimFregateVictoriaHelo-Esp100603.jpgUne capture mouvementée

Selon l'ONG Ecoterra, cette libération serait le fait de rivalités internes entre plusieurs bandes pirates qui aurait fait 9 morts parmi les Somaliens. 6 pirates auraient été faits prisonniers, selon elle, et gardés à bord. La capture du navire n'avait pas été de tout repos pour les pirates. A LasKorey, sur la côte somalienne du Golfe d'Aden. des coups de feux sont  échangés avec les forces du Puntland. Arrivé à Garacad, leur repaire, des "ainés" auraient cherché à s'interposer, et les pirates obligés de déménager, avaient mis le cap aux alentours de Kulub. Des négociations avaient été entamées avec le propriétaire lybien du bateau. Négociations difficiles semble-t-il au point que les pirates avaient menacé de tuer leurs otages. Le tout sous le nez de navires de guerre, souligne Ecoterra. Un incident - avec tir provenant des pirates - ayant même eu lieu.

Interrogation sur la cargaison

Le Mv RIM se dirigeait de l'Erythrée vers le Yemen quand il a été capturé par les pirates et des interrogations se posent sur sa cargaison, selon l'ONG Ecoterra qui souligne que la rançon de 3 millions $ demandée par les pirates est disproportionnée par rapport à ce type de bateau et d'équipage. Certaines rumeurs font état de transport d'armes. En tout cas, le MV RIM n'est ni enregistré au MSCHOA (le système anti-piraterie de la marine marchande de l'UE) ni de l'UKMTO (dispositif britannique). Et il n'est pas couvert par les accords de l'ITF (International Transport Workers' Federation) ni n'a une assurance appropriée.

(crédit photo : Marine espagnole) mis à jour le 5 juin

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 14:13

NorthwoodQG-2061.JPG(Au QG d’Atalanta) Northwood, dans une banlieue de plutôt verdoyante et huppée du nord de Londres. Le QG de l’opération européenne anti-piraterie « EUNAVFOR Atalanta » se trouve à l’intérieur d’une des grandes bases militaires de la capitale britannique. Et il est en « bonne compagnie ».

Petit tour du propriétaire

Sur le même site, on trouve en effet : le QG de l’Otan (dans un bâtiment de briques rouges), le Centre de conduite des opérations nationales (pour l’Afghanistan surtout) et le quartier multinational, ces deux derniers logés dans un bâtiment blanc, flambant neuf, très lumineux, et ses murs bleus ciels. Les officiers d’Atalanta viennent d’y aménager, il y a quelques mois. Et le prince Philip, duc d'Edinburgh l’a inauguré, au nom de la Reine, début mai. Au dehors, les travaux continuent ; la base de Northwood est en chantier permanent depuis plusieurs… années.

L’ensemble de l’équipe « Atalanta » est logé au rez-de-chaussée. Sur un grand plateau, sont regroupées les principales fonctions du QG : planification, politique (Polad) et juridique (Legad), média et information, finances et personnel... Au-dessous se trouve le commandant de l’opération et une salle identique qui permet, le cas échéant, de conduire simultanément, une seconde opération internationale… ou de doubler l’effectif.

Navires3-3700.jpgla "grande salle" de l'OHQ (crédit : Eunavfor)


La salle de conduite des opérations

Dans un des coins du bâtiment, le « saint des saints » : la salle de conduite des opérations. Une grande pièce, avec plusieurs bureaux et « l’arme de guerre » de l’opérateur de QG : l'ordinateur. Sur un des murs, les moyens engagés : les bateaux (avec photo et court descriptif), les avions (avec leur indicatif, parfois imagé, « Obélix » ne peut que désigner l'Atlantique 2 français de permanence ce jour-là).

Mais ce qui attire immédiatement l’œil, c’est ce mur d’images. Un des murs a, en effet, été transformé en grand écran. On peut y projeter ce qui est nécessaire à la décision. En général, d’un côté, on y trouve le « chat Mercury » (voir ci-dessous), et de l’autre une télévision en continu (comme Skynews ou CNN). Mais on peut faire apparaître sur cet écran improvisé, ce qui est nécessaire sur le moment.

Dans la salle, une douzaine d’officiers sont présents : au plus près de l’écran, l’équivalent de la cellule de quart sur le bateau : des « battlewatchers » suivent attentivement le « Chat mercury » ; une petite cellule de renseignement, l’administration des réseaux et les officiers de marine marchande du MSCHOA, le centre d’enregistrement des navires civils.

SalleOperation3537.jpgLa salle de conduite des opérations à Northwood (crédit : Eunavfor)


Des civils ici ! Oui

Et personne ne s’en offusque au contraire. Très tôt, les militaires ont, en effet, compris l’essentiel : « Nous ne pouvons pas tout faire tout seuls. Ce sont les mesures d’auto-défense (prises par les marins) qui sont les plus importantes » explique l’officier « de quart ». Ces mesures codifiées dans les bonnes pratiques maritimes. « Dans le corridor IRTC, les hélicos peuvent être là en 15 minutes. Si on est alerté, à temps, cela suffit. Quand ils voient l’hélico, les pirates fuient, la plupart du temps ». Mais si l’alerte est donnée trop tard, par exemple « quand on entend les pirates derrière les marins, avec un pistolet pointé contre l’équipage, on sait que c’est trop tard pour agir ». Mêler les civils aux militaires est donc non seulement souhaitable, mais nécessaire et utile, tous les jours.

L’officier s’interrompt dans son explication. L’avion suédois des gardes-côtes « BlueX » vient de repérer un bateau pirate. « 4 Pax signalés ». « Qui se rend sur place ? » demande l’officier de permanence. « Le Victoria » répond le battlewatcher. Les Espagnols ont entendu l’appel et foncent déjà sur l’objectif repéré…

Les Britanniques dans le rôle de la Nation-cadre

Au QG, ce sont les Britanniques qui assurent le rôle de « Nation cadre». Une soixantaine de personnes y sont affectées en permanence pour 18 mois. Ils procurent ainsi une bonne partie de l’effectif et, en même temps, de sa stabilité. Tandis que les autres nations envoient du personnel pour une durée plus limitée, variable, souvent entre 4 et 6 mois. La première relève se termine ainsi en ce moment. Moment délicat pour Atalanta qui doit pouvoir assurer le relais « sans perte de mémoire ».

 

Arrêt image sur le « chat mercury »

L’instrument le plus original…

Le « chat Mercury » est sans doute l’instrument le plus original de cette opération. Il pourrait d’ailleurs servir de modèle pour les futurs systèmes de surveillance maritime au niveau européen. C’est un système, assez simple, « utilisé à l’origine par les Britanniques » et adapté pour les besoins de l’opération maritime. « C’est très pratique. Auparavant chacun avait son système. Maintenant tout le monde est sur le même » me précise un officier de permanence.

 Dans son fonctionnement quotidien, ce chat est assez semblable aux « chats » grand public. Il n’est pas « protégé » au sens militaire du terme mais il est sécurisé. L’accès est restreint. Et seuls y accèdent ceux qui ont montré patte blanche…

« Il n’y a pas d’organisation qui compte. Mais uniquement des moyens disponibles. Chacun signale sa présence selon le principe de la bonne volonté et de l’esprit qui règne sur mer », un peu comme une VHF Marine. « Si un navire marchand est signalé attaqué, ceux qui sont le plus proches se portent spontanément à son secours, sans discussion » poursuit mon guide. « Entre marins, nous sommes entre gens civilisés » commente un autre.

« Du joint opérations sans chaîne de commandement »

Le gros avantage est, ainsi, de pouvoir rassembler l’ensemble des partenaires de la lutte anti-piraterie, quelle que soit l’opération à laquelle ils participent – EUNAVFOR, CMF, OTAN — ou leur nationalité. Japonais, Chinois, Russes… sont aussi présents sur « le fil » tout comme les gardes-côtes des Seychelles (cf. action combinée avec le Topaz). Les principaux centres de coordination (terrestre) des alliés sont reliés : l’UKMto (le centre britannique d’aide à la marine marchande de Dubaï), Alindien (amiral français commandant dans l’Océan indien), le CPCO (le centre de conduite des armées à Paris)…

En fait, sur Mercury, « on fait du joint-opérations sans chaîne de commandement, sans ordre de commandement » résume un des officiers responsables. « C’est uniquement basé sur la bonne volonté. Et ça marche. Personne ne peut se sentir obligé ou commandé. Et les questions politiques sont évacuées. C’est un canal neutre d’information ».

N’interviennent cependant que les acteurs opérationnels : les militaires. Il n’est pas question d’ouvrir le système aux navires marchands. Ceux-ci envoient leur info via le MSCHOA ou l’UKMTO. De même, les forces privées de protection n’y ont pas accès (normalement) au contraire des équipes de protection embarquées de l’armée française, connectées, via leur PC aux Seychelles.

Le Rôle de l'OHQ et ses moyens de liaison / coordination
Le Rôle de l’OHQ : interface entre la sphère politique et civile & la sphère opérationnelle et militare

Le travail de l’OHQ est d’assurer la liaison avec la chaîne de commandement politique et les autres partenaires opérationnels (civils comme militaires). Avec l’OTAN, ce n’est normalement pas difficile, il suffit de traverser la cour. Pour Bruxelles, c’est un peu plus compliqué. L’éloignement n’est pas automatiquement un atout.

« Ici on gère le moyen terme — de 2-3 jours à quelques semaines — notamment les relations avec le PAM et l’Amisom ». Le commandement tactique est effectué, directement sur mer, par le navire amiral qui emporte le FHQ (actuellement le Suédois, ensuite le Français).

L’OHQ prépare ainsi les directives militaires, donne les impulsions et indique les priorités que le commandant d’opération (l’OpCommander) entend fixer aux bateaux. C'est là qu'a notamment été élaboré la directive concernant le traitement des groupes suspects pirates, leur désarmement et leur libération (faute de pays d'accueil). L'OHQ gère également l’arrivée de nouveaux moyens, par contact avec l’État-major militaire de l’UE et l’État-Major concerné. Il assure également l’établissement de nouvelles bases ou la reconnaissance de sites : où mettre l’avion ? C’est ainsi que le P3 Orion portugais a été placé aux Seychelles plutôt qu'à Djibouti (où il n'y avait plus assez de place).

Des hommes de liaison

Atalanta a plusieurs officiers de liaison : à Bruxelles, Bahrein, Djibouti, Mombasa (Kenya).

A Djibouti et au Kenya, les délégations de la Commission européenne ont basculé, depuis le début de l'année 2010, comme ambassades de l’UE. Et « C’est intéressant. Elles se lancent dans le jeu politique » précise un expert du dossier. « Et cela facilite notre tâche ». Un officier de liaison d’Atalanta se trouve désormais dans l’ambassade UE (auparavant il était dans l’ambassade de France). Au Kenya, il y a un officier de liaison à Mombasa et à Nairobi, c’est le chef de délégation qui assure le lien avec les autorités.

Le rôle de l’officier de liaison à Bruxelles est légèrement différent. Il s’agit de maintenir le lien avec les autorités politiques, et avec les représentations permanentes, de « déminer quelques problèmes qui peuvent survenir ». Parfois, il s’agit d’incompréhensions ou de quiproquos. « La première fois qu’un diplomate à Bruxelles a vu qu’il y avait des contacts avec l’Iran, il a bondi. Et une explication a été nécessaire. Car nos messages, en jargon militaire, peuvent paraître plus conséquents pour le profane ».

La coopération avec l’OTAN, au beau fixe

La coopération avec l’OTAN et la CMF est au beau fixe. Tous mes interlocuteurs me l’ont rappelé, sur tous les tons. On ne sent pas les tensions et rivalités qui peuvent exister à un autre niveau, plus politique, à Bruxelles. Déjà, ici, tout le monde est sur le même site. Et la proximité facilite la coopération. « Nous sommes au-dessous de la ligne de flottaison du politique » explique un officier. Concrètement, « nous tentons d’avoir une appréciation commune sur l’action, les tactiques utilisées par les pirates. C’est très utile ».

CoordPiratBatimentNorthwood-OTAN1004.jpgLes équipes Otan et Eunavfor réunis en février 2010 (crédit : OTAN / SNMG2)

La Coordination structurée par le SHADE

Autre élément de coordination, plus formel, le SHADE (comme Shared Awareness and Deconfliction Meeting). Il regroupe les différents commandants d’opérations à un rythme régulier. En général, une fois par mois, à Bahrein, se retrouvent tous les chefs d’opérations. Pas pour de grandes discussions. Ces « réunions sont très pratiques. Elles vont dans le détail des tactiques. Il s’agit éviter d’être au même endroit et au même moment ». Le SHADE est coprésidé par un représentant d'EUNAVFOR et de la CMF.

La fonction de coordination est assurée par les trois forces multinationales en présence (UE, OTAN, CTF), alternativement, tant dans le corridor que dans le bassin somalien. Le rôle du coordinateur n’est pas d’assurer le commandement mais d’un « transmetteur d’information ». Un « animateur de réseau en quelque sorte ». A lui également de « détecter les manques ou d’éventuels conflits ».

L'arrivée de la Chine

Récemment, la Chine a proposé de rentrer dans le dispositif.« Il y a une réelle volonté » m’assure un expert du dossier. « Les Chinois semblent disposés à s’impliquer largement, en y mettant les moyens, en hommes et en navires. Ils ont envie de montrer qu’ils sont capables au niveau international et maritime, d’être reconnus comme une puissance à part égale. (...) Leur chaîne de commandement est assez lourde et remonte très vite au sommet. » Mais assez efficace semble-t-il. Les Chinois « observent d’abord, regardent comment ils pourraient agir. Une implication qui ne tient pas au hasard, dans l’Océan indien et en Afrique. Terre de prédilection des Chinois. « Ceci s’inscrit certainement dans une stratégie plus globale ».

Si, côté chinois, nombre de signaux sont positifs, du côté de l’Inde, c’est plus confus. L’Inde est aussi très présente dans cette mer qui porte son nom. Elle entretient des relations étroites avec les Seychelles (notamment en ayant rénové le navire des gardes-côtes, le Topaz). Ses navires de pêche ou commerçants sont parmi les seuls à s’aventurer encore dans les eaux somaliennes pour assurer le commerce et le ravitaillement de toutes sortes de produits. La piraterie qui restait jusqu’à présent cantonnée dans certaines limites nautiques commence à se rapprocher solidement des côtes indiennes. Et cependant, les relations restent sinon difficiles du moins complexes. « On ne sait jamais très bien comment ils fonctionnent. Nous avons des interlocuteurs souvent différents. Et généralement cela se perd dans les méandres de la bureaucratie de l’administration indienne ».

CdtBindtAmiralChinoisZhingo2-Eunavfor091122.JPGLe Cdt néerlandais Bindt et le Contre-Amiral Zhingo, en novembre dernier (crédit : EUNAVFOR)


Seul exclu : l’Iran

L’Iran et ses navires reste une exception dans l’effort de coordination maritime. Ses navires et son commandement n’ont accès ni au « Chat Mercury » ni au SHADE. Les rapports avec les bateaux iraniens se « limitent au minimum » explique un officier. Même si ce « minimum » n’empêche pas parfois certains quiproquos.

Nous avons tout de même pour règle de nous échanger des informations d’ordre technique : quand un hélicoptère prend son envol par exemple, nous nous appelons, pour éviter tout incident (qu’un autre hélicoptère décolle au même moment par exemple ou qu’il y ait confusion sur nos intentions).

Mais parfois quand un diplomate prend connaissance de ces échanges, souvent transcrits de façon laconique dans le rapport hebdomadaire, type « échange avec navire iranien pour envoi d’hélicoptère », cela peut donner lieu à questionnement politique. Le mot Iran fait bondir à Bruxelles (voir plus haut, sur les officiers de liaison).

Et.. la cafet’ lieu ultime de coordination

Je ne pouvais achever ce tour du propriétaire sans … un tour à la cantine, la cafet’, le lieu le plus stratégique de la base. C’est ici que s’échangent les derniers potins de la base mais aussi que s’échangent les dernières appréciations sur les pirates ou que s’échafaudent des coordinations, hors cadre. On ne dira jamais assez combien la cantine et surtout le café pris en commun vaut tous les plans et comités de coordination (enfin presque :-).

(reportage effectué fin avril au QG de Northwood - crédit photo : NGV (logo northwood), EUNAVFOR (intérieur), OTAN)

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 12:59

Le Topaz, navire des gardes-côtes des Seychelles ont arrêté, samedi soir, 9 suspects au nord-est de l'archipel. Aucune attaque ne pouvant leur être imputée directement, ils ont été libérés et remis à bord du bateau-mère (un baleinier), direction : la Somalie. Enfin théoriquement... En attendant, leur attirail de piraterie et leurs armes ont été saisies et les deux skiffs d'assaut coulés.

Cette arrestation illustre cependant les méthodes affinées de "filature" mises au point par les navires anti-pirates déployés au large de la Somalie. Un groupe suspect d'un baleinier et deux skiffs avait, en effet, été repéré dès le jeudi (27 mai) par l'avion de patrouille maritime suédois de la force anti-pirates européenne (EUNAVFOR Atalanta), à près de 500 miles des côtes somaliennes. Aucun navire n'étant à proximité pour vérifier et contrôler les navires, il avait été décidé au FHQ suédois de suivre leur avancées. Le samedi matin, le groupe avait été à nouveau reperé à 250 miles au nord-est des Seychelles. Les gardes-côtes seychellois entrèrent alors en action, avertis grâce au système de communication interne "Mercury" précise-t-on au QG d'Atalanta, et dirigèrent leur navire Topaz (lire également : au QG d'Atalanta à Northwood).

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 15:54

AssistDhowMaharaGuepratte2-Eunavfor1005.jpgLa frégate française Guepratte - qui participe à l'opération anti-piraterie de l'UE "EUNAVFOR Atalanta" - a porté assistance hier à des pêcheurs yemenites.C'était hier après-midi (vendredi) dans le Golfe d'Aden.

Le Guepattre a trouvé un dhow, avec six personnes à bord, dérivait et semblait avoir des problèmes. De fait, il avait perdu son hélice et dérivait déjà depuis 7 jours dans la mer. Le dhow, qui se nomme Mahra, a été pris en remorque par la frégate, en attendant un relais par les gardes côtes d'Oman.

Ce type d'assistance à des marins en détresse est assez courante dans le Golfe d'Aden. Bien qu'elle ne figure pas dans le cadre fixé à la mission Atalanta, elle obéit au principe général d'assistance en mer. Elle est codifiée à l'article 98 de la convention internationale sur le droit de la mer (dite de Montego Bay).

(crédit photo : EUNAVFOR / Marine française)

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 08:08

A la conférence d'Istanbul, le 22 mai, 35 pays, réunis à l'invitation du gouvernement turc (1), ont réaffirmé leur volonté de soutenir la Somalie et son gouvernement dans la recherche de stabilité. Cette déclaration d'Istanbul - comme il faut l'appeler (2) - a endossé la création de deux nouveaux mécanismes - un trust fund sur la piraterie et une task force sur la reconstruction.

Pour la communauté internationale, il y a en effet un impératif : la reconstruction provisoire de la Somalie doit exister en complément des activités d'assistance humanitaire et avant de passer à une phase de développement. Mais la lutte contre la piraterie et la formation des forces de sécurité somaliennes sont également une nécessité. La conférence a d'ailleurs salué le rôle joué par l'opération de l'UE Atalanta", celle de l'OTAN "Ocean Shield" et la CTF 151.

Un fonds international contre la piraterie

La conférence a ainsi approuvé la création d'un "International Trust Fund" chargé de "soutenir les initiatives du groupe de contact sur la piraterie au large de la Somalie pour prendre en charge les dépenses liés aux poursuites judiciaires des pirates suspects et de soutenir les autres initiatives anti-piraterie". Ce fond serait alimenté par les Etats membres mais aussi par d'autres donateurs (organisations internationales mais aussi - pourquoi pas ! - le monde maritime, assurances ou armateurs). Cette idée est très intéressante car il pourrait donner à certains Etats de la région qui ont peu de moyens des compensations financières à leur engagement dans la poursuite en justice des pirates.

La conférence a ainsi appelé d'autres Etats (que ceux déjà engagés) "à faciliter les poursuites devant leurs cours nationales, en cohérence avec les règles internationales applicables et les droits de l'homme".

Une task force pour la reconstruction

 La conférence approuve également la création d'une "task-force" chargée de concevoir très rapidement (dans les 4 prochaines semaines) un mécanisme pour regrouper ensemble les agences et partenaires de développement chargé de répondre aux besoins critiques de stabilisation du pays. Ce mécanisme proposé par la banque de développement islamique serait présidé par la Turquie et pourrait assurer la fourniture de services humanitaires et de base, la réhabilitation des infrastructures, le développement des moyens d'existence et la création d'emploi.

Une feuille de route au gouvernement somalien sur les forces de sécurité

La conférence a enfin souligné combien était importante "Le rétablissement, la formation, l'équipement, le paiement et la des forces de sécurité somaliennes est "vitale" pour la stabilité à long terme de la Somalie". Elle donne aussi gouvernement transitoire somalien une feuille de route afin d'assurer la sécurité à la population somali : augmentation du nombre de recrues somali entraînées, réintégration de "toutes les forces somali, notamment celles de Ahlu Sunna Wal Jama's", amélioration des structures de commandement et de contrôle des forces somali.

De façon générale, on peut remarquer que la communauté internationale, tout en réaffirmant son soutien au gouvernement transitoire somalien, montre une certaine impatience, voire même un certain énerverment à son égard, en lui rappelant ses responsabilités, notamment "de répondre aux souffrances humanitaires de la population somali" mais aussi d'éviter de se perdre dans des "disputes internes" (3).

NB : le prochain rendez-vous international sur la Somalie sera en septembre de cette année à Madrid avec la réunion du groupe de haut niveau.

(1) Le gouvernement turc confirme ainsi sa volonté de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial, après la  médiation avec l'Iran.

(2) La déclaration d'Istanbul

(3) Lire également : Pour le président djiboutien, il faut gagner la bataille de Mogadiscio ...

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 10:49

Même si la mousson fait son effet et que les pirates sortent moins, du moins dans le Golfe d'Aden, la piraterie continue cette fois plus au sud. Un thonier espagnol, le "Campolibre Alai" (1), a ainsi été attaqué mardi matin, à environ 70 miles de l'île française de Mayotte. L'attaque a duré une demi-heure, selon mes confrères espagnols. Et le navire n'a du son salut que grâce aux manoeuvres d'esquive et, surtout, semble-t-il, à la présence des gardes privés à bord qui ont dû finalement effectué des tirs d'avertissement, avant que les pirates n'abandonnent la poursuite, au large des côtes de Madagascar.

Mayotte, les Comores et Madagascar concernés

C'est, à ma connaissance, le premier incident de la sorte aussi près de Mayotte et de l'archipel des Comores. Il démontre, en tout cas, l'aptitude des pirates à s'adapter aux circonstances et à rechercher de nouvelles zones de "chalandise". Il montre toute la pertinence également d'élargir la zone "Atalanta" vers le sud également et non pas seulement vers l'est (lire : Atalanta III va voir sa zone de mission étendue un peu plus à l'est). La Marine nationale (française) qui est fortement engagée dans la piraterie voit, ici, un nouveau front s'ouvrir.

La question de baser un navire à Mayotte pourrait ainsi se poser. De même qu'on pourrait se demander si le tribunal de Saint-Denis de la Réunion (tribunal correctionnel) ne pourrait pas accueillir les pirates interceptés par les forces françaises ou quand un intérêt français est en jeu (marin, navire...) et que la France décide d'exercer son droit de poursuite.

 

Une autre attaque dans la zone sud, près de la Tanzanie

Mardi toujours, un tanker battant pavillon chypriote, le Nordneptun a été l'objet d'une attaque en règle, au petit matin, de deux skiffs pirates somaliens, au nord-est de Zanzibar, Tanzanie. Heureusement, la frégate française, le Nivôse (qui participe à l'opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta), n'est pas loin. Le Nivose est, en effet, en approche du port de Dar es Salam (Tanzanie), où il doit faire escale, explique l'Etat-Major des armées. A la réception de l'appel de détresse, il se déroute et lance immédiatement son hélicoptère Panther à la rencontre du navire qui se trouve alors à 58 miles.

Quand il arrive sur zone, il est "moins une". Les pirates s'apprêtent à se lancer à l'abordage et de prendre pied sur le NordNeptun. A l'arrivée de l'hélicoptère, la dizaine de pirates présents plient bagage et, fidèles, à leur tactique se séparent. L'hélicoptère tente de les poursuivre, tire des coups de semonce. En vain, les pirates ne s'arrêtent pas et se mêlent aux pêcheurs nombreux dans cette zone, au large de l’île de Pemba (Tanzanie), au nord de Zanzibar. Les autorités tanzaniennes sont aussitôt prévenus par les marins et le QG d'Atalanta de la présence possible de pirates dans leurs eaux.

SkiffPiratesNordNeptunNivose-Eunavfor100525.jpg

Un des skiffs pirates qui change de direction (crédit photo : DICOD / Eunavfor Atalanta) 


Commentaire : la zone sud de l'Afrique concernée directement

 

Après la Somalie, le Yemen, Oman, les Seychelles, le Kenya... la Tanzanie est ainsi désormais concernée au premier chef par les actes des pirates somaliens. Et la question de la signature d'un accord de transfert des pirates devient donc, encore plus que jamais d'actualité (2). Les négociations entre l'UE et le gouvernement tanzanien pourraient aboutir assez rapidement, d'après les informations que j'ai recueillies. La Haute représentante, Catherine Ashton, espère ainsi pouvoir valider d'ici septembre-octobre l'accord de transfert.

Cette attaque montre également que les options prises par plusieurs compagnies pour éviter le canal de Suez et le Golfe d'Aden et de contourner l'Afrique par la voie sud (Afrique du sud, cap de Bonne Espérance) n'est qu'une option précaire et temporaire. Elle devrait peut-être également inciter l'Afrique du sud, pour l'instant, très réticente à s'engager dans la lutte anti-piraterie - que ce soit au niveau financier, opérationnel ou judiciaire - à se montrer un peu plus réactive et solidaire de ses voisins africains.

(1) Ce navire de pêche appartient au même armateur (Echebastar Fleet) que l'Alakrana (capturé par les pirates en septembre 2009. Il avait déjà fait l'objet d'une attaque l'année dernière.

(2) ... et la Tanzanie, aussi, pourrait "accueillir" des pirates ...

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 18:00

Les suspects d'actes de piraterie arrêtés par les forces internationales ou locales dans l'Océan indien restent jugés de façon très inégale par la plupart des tribunaux. Voici un dernier point détaillé, qui pourra être mis à jour ultérieurement...


Dernières évolutions

 Depuis le dernier bilan (mars), les premiers jugements sont tombés au Yemen. Et un premier procès a débuté en Europe (Pays-Bas) tandis que l'instruction est close dans l'affaire du Ponant (France).

On peut remarquer qu'un nouveau pays a accepté de traduire des pirates, l'Allemagne. Et les Etats-Unis ont accepté de prendre un nouveau "lot" de pirates. Mais ce sont le Kenya et le Puntland somalien qui supportent la majeure part des prisonniers.

Au total, selon mes sources, 221 pirates ont déjà été condamnés en 2009 et 2010, l'essentiel au Puntland et Somaliland. Dans ces provinces autonomes de Somalie, les jugements restent en effet souvent rapides, pour ne pas dire expéditifs. Les procès sont plus lents au Yemen et Kenya, voire carrément lents dans les pays occidentaux.

A noter que l'Union européenne n'a pas estimé nécessaire d'adopter une législation harmonisée !


Récapitulatif des pirates transférés

Pays Suspects transférés * Pirates condamnés ** Suspects libérés ***
Puntland (somalie) 98 154 2
Somaliland (Somalie) 9 27  
Kenya 134 18  
Yemen 51 22  
Seychelles 53 0 23




France 15 0  
Pays-Bas   5 5
 
Etats-Unis 12 0  
Espagne 2 0  
Allemagne

10

0  

  * Pirates transférés par les forces internationales. S'ajoutent à cela les pirates arrêtés par les forces locales

** Pirates condamnés : après jugement (définitif ou non).

*** Pirates libérés : il s'agit ici de suspects libérés sur décision d'un juge d'instruction ou du siège (après remise par les forces internationales ou les gardes-côtes locaux)

 

Avertissement : ces chiffres sont aussi précis que possibles. Mais je ne suis pas à l'abri d'une erreur, les données judiciaires dans ce domaine étant parfois difficiles à recouper.

 


Détails pays par pays

   Légende : o libération • = Affaire en cours    = Jugement
  


DANS LES PAYS RIVERAINS DE L'OCEAN INDIEN


Kenya

DrapeauKenya.gif

 

En avril 2009, 10 pirates somaliens ont été condamnés à 7 ans de prison et leur peine confirmée par un juge de la Haute Cour pour l'attaque du Safina Al Bisarat-MNV 723 en janvier 2006 (lire un arrêt qui fera jurisprudence ?). A cette date, 87 prisonniers étaient incarcérés au Kenya dont 77 en attente de jugement dans 7 affaires différentes (lire ici). Au 10 juin 2009, ce chiffre total se montait à 111 suspects.

 

• Le procès de 7 pirates qui s'en étaient pris, par erreur, à la frégate allemande Spessart (EUNAVFOR Atalanta) a démarré à Mombasa, à l'automne 2009. Procès émaillé d'incidents de procédure. Lire: Le procès des 7 pirates arrêtés par le Spessart continue

 

• Le procès des 7 pirates arrêtés par le Vella Gulf (Usa) après l'attaque du MV Polaris a commencé début octobre 2009 devant la 4e chambre de la Cour centrale de Mombasa. Mais non sans difficulté pour les militaires américains (lire le récit de Pierre Prier du Figaro). Une audience a été fixée pour le 26 janvier 2010.

• Le jugement des pirates ayant attaqué le thonier breton Cap St Vincent commence en 2010. Lire: l'audition des 7 pirates qui ont attaqué le Cap St Vincent fixée en 2010

Le 8 mars 2010, le Tribunal de Mombasa a condamné 8 pirates qui avaient attaqué, en novembre 2008, le navire danois MV Powerful, à 20 ans de prison. Ils avaient été arrêtés par la frégate britannique Cumberland après l'attaque d'un cargo danois. Leurs avocats ont fait appel.
 

 

Puntland (Somalie)

DrapeauPuntland.png

  En avril 2009, 37 pirates somaliens ont été condamnés, lors d'un procès collectif, à des peines de 3 ans de prison.

  Le 17 octobre 2009, 10 pirates ont été condamnés à des peines de 3 à 5 ans de prison (dont les pirates qui avaient attaqué le navire militaire français BCR Somme). NB : Selon les autorités du Puntland, plus de 120 jugements contre des pirates ont été prononcés depuis janvier 2009.

  Le 25 octobre 2009, 12 pirates ont été condamnés à des peines de 3 à 8 ans de prison par la Cour de première instance de Bossaso (dont ceux qui avaient été remis aux autorités locales par le gouvernement égyptien).

     Le 20 mars 2010, 22 pirates arrêtés par la frégate française ont été condamnés à des peines de 5 ans de prison. 2 ont été libérés faute de preuve.  

 

NB : Selon les autorités du Puntland, plus de 154 pirates ont été condamnés depuis janvier 2009.
 

Somaliland (Somalie)

DrapeauSomaliland.png

 • En février 2009, 7 pirates, arrêtés par les gardes-côtes près de Berbera, ont été condamnés à 20 ans de prison.

 • Le 26 avril 2009, 9 pirates ont été condamnés à des peines de 15 ans de prison (pour 7 d'entre eux) à 20 ans de prison (pour les 2 autres). Ils avaient été arrêtés le 18 avril par les gardes-côtes du Somaliland après l'attaque du Handytankers Magic et leur libération par les forces de l'OTAN.

 • A la mi-février 2010, 11 pirates, arrêtés en décembre 2009, ont été condamnés à 15 ans de prison à Berbera. Ils avaient été arrêtés par les les gardes-côtes du Somaliland après libération par les forces de l'OTAN et l'attaque (par erreur) d'un navire de guerre.
  

Seychelles  

DrapeauSeychelles.gif

o Début septembre 2009, 23 suspects détenus dans les prisons de l'archipel - dont ceux qui avaient attaqués le navire de croisière MSC Melody - ont été libérés et ramenés par avion au Kenya puis en Somalie (lire)


Yemen

DrapeauYemen.gif

• En décembre 2008, 11 des 23 suspects arrêtés par une frégate indienne ont été rapidement libérés après une courte instruction. Selon les autorités judiciaires yemenites, ce n'était pas des pirates mais des pêcheurs yemenites pris en otage. Le procès des 12 suspects restants (les pirates somalis) a commencé devant la Cour de première instance d'Aden, en juillet 2009, en même temps que 10 autres pirates arrêtés par une frégate russe en février.
 
• En décembre 2009, le procès de 6 pirates accusés d'avoir attaqué un bateau yéménite et arrêtés par les forces yéménites a commencé à Aden. L'un d'entre eux a été libéré.

• Le 8 mars 2010, le procès de 7 suspects, accusés d'avoir attaqué des bateaux étrangers dans les eaux territoriales et les eaux internationales a commencé devant la cour pénale spéciale d'Hadramout.

 

Le 18 mai 2010, 6 pirates ont été condamnés à la peine de mort et 6 autres à 10 ans de prison pour l'attaque d'un pétrolier yemenite, le Qana (lire : Six pirates condamnés à mort au Yemen)

 

Le 19 mai 2010, la Cour de première instance d'Aden a condamné les 10 pirates arrêtés par une frégate russe en février 2009 à 10 ans de prison. Le procès avait été entamé en juillet 2009.

 

PAYS EXTERIEURS A L'OCEAN INDIEN


France

En attente de procès

DrapeauFrance.png


• Six pirates arrêtés après la prise d'otages du Ponant ont été écroués, en avril 2008 à leur arrivée à Paris. Agés de 21 à 46 ans, ils ont été mis en examen par les
juges d'instruction, Patrick Gachon et Corinne Goetzmann, pour "détournement de navire, arrestation et séquestration en bande organisée avec demande de rançon, association de malfaiteurs, vols en bande organisée". Ils sont détenus à la prison de Fresnes. La commission consultative du secret de la défense nationale a autorisé, le 5 février 2009, la déclassification du film réalisé par le ministère de la Défense sur l'arrestation (Lire aussi : Ponant: plainte contre X pour détention arbitraire).  La Cour d'appel de Paris a rejeté, le 6 avril 2009, les demandes d'annulation de procédure de leurs avocats, estimant que l'intervention militaire française était "fondée". Le parquet général soutenait lui que l'arrestation et le transfert constituaient des "opérations de défense" que la justice n'avait pas à connaître. Le juge d'instruction a clos l'enquête fin mars 2010.

• Trois pirates arrêtés après la prise d'otages du Tanit ont été placés en garde à vue mardi 14 avril 2009 et écroués. Le parquet de Rennes (Bretagne) s'est saisi du dossier et l'enquête a été confiée à la gendarmerie.

• Six pirates arrêtés après la libération du Carré d'As ont été mis en examen à Paris le 25 septembre 2009. Ils sont poursuivis pour détournement de navire, arrestation et séquestration de plusieurs personnes comme otages en vue d'obtenir une rançon, vol et recel.


Espagne

En attente de procès

DrapeauEspagne.png 


• Deux pirates ont été ramenés en Espagne, début octobre 2009, après leur arrestation par une frégate espagnole sur ordre du juge Garzon (Le transfert en Espagne des pirates arrêtés demandé par un tribunal). Abdu Willy et Raageggesey Adji Haman ont été inculpés, le 16 novembre 2009, de 36 délits de détention illégale et vol avec violence et usages d'armes et renvoyés pour jugement devant l'Audienca nacional à Madrid. Plusieurs examens ont été nécessaires pour établir l'âge de Willy.


Pays-Bas

Procès terminé

DrapeauPaysBas.png


Arrêtés par les Danois (frégate Absalon) après l'attaque d'un cargo néerlandais, le Samanyulo, cinq Somaliens (Ahmed Yusuf) ont été transférés aux Pays-Bas après l'émission d'un mandat d'arrêt, le 21 janvier 2009, par un juge néerlandais. Ils sont incarcérés depuis le 10 février 2009. Leur détention provisoire a été prolongée successivement le 18 mai et le 12 août 2009 par le tribunal de Rotterdam. Le procès a commencé le 25 mai 2010. Le procureur a requis 7 ans de prison s'appliquant sur une loi datant du XVIIe siècle. Le tribunal de Rotterdam les a condamnés, le 17 juin 2010, à 5 ans de prison.


Allemagne

En attente du procès

Drapeau-allemand.jpg

• Dix pirates qui avaient pris le contrôle du navire marchand le MV Taipan, battant pavillon allemand ont été arrêtés en flagrant délit le 5 avril, par la frégate néerlandaise Hr Ms Tromp, et rapatriés via Djibouti aux Pays-Bas (Lire : Dix pirates transférés en Allemagne via Djibouti et les Pays-Bas). Ils attendent leur transfert vers l'Allemagne. Un tribunal néerlandais a accepté le transfert, le 4 juin 2010.

 

Etats-Unis

En attente du procès

DrapeauEtatsUnis.png 

PirateMuseTribunalManhanttan-Ap090920.jpg• Un Somalien, seul survivant après la capture ratée du Maersk Alabama, a été écroué aux Etats-Unis le 20 avril 2009. Accusé de piraterie et d'enlèvement, Abdiweli Abdilkadur Muse a plaidé non coupable devant le tribunal fédéral de Manhattan (New-York). Ses avocats soutiennent également qu'il est mineur. Un juge a cependant estimé qu'il avait bien 18 ans. Les auditions ont été reportées à janvier 2010 pour permettre la traduction de toutes les pièces du dossier. Il a également été inculpé, le 13 janvier, d'actes de piraterie contre d'autres bateaux. (photo : AP)

 

Onze Somaliens suspectés de piraterie et arrêtés, en flagrant délit, dans l'Océan indien par deux navires de la marine américaine l'USS Nicholas et l'USS Ashland, respectivement le 31 mars et le 10 avril 2010 ont été transférés aux Etats-Unis. Ils ont été inculpés le 23 avril 2010 (Lire : Les 11 pirates somaliens traduits aux Etats-Unis sont inculpés)

 

(première mise à jour : avril 2009, dernière mise à jour = 17 juin 2010)

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 21:00

Hudson-UE100525.pngC'était la dernière réunion du Rear-admiral (contre-amiral) Hudson avec les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité (COPS) à Bruxelles. Le Contre-Amiral termine, en effet, dans quelques jours, sa mission à la tête de l'opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta. Le 14 juin, il sera remplacé par le général Buster Howes (1).

Le RA Hudson s'est, notamment réjoui de la dernière évolution sur le terrain - je devrais dire des vagues plutôt (vu la situation). « Dans le Golfe d'Aden, le nombre d'attaques est tombé de 15 à 20 par mois à 4 ou 5. Et seulement 3 navires ont été capturés par les pirates dans le corridor durant toute l'année. » Dans le bassin somalien, Atalanta a continué d'assurer les escortes de PAM et la dissuasion (2). « Elle a été plus proactive dans la recherche de groupes pirates, leur destruction » ainsi que le blocage des côtes, « comme le montre l'action menée encore ce matin, par le navire néerlandais Johan de Witt (3).

Au nombre des questions discutées devant les ambassadeurs des 27, l'extension de la mission. Le contre-amiral s'est montré confiant sur l'extension du mandat, pour une période de deux ans, ainsi qu'il en avait exprimé l'espoir en février dernier (4). Ce sujet pourrait être discuté au niveau ministériel lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du 14 juin prochain. L'extension de la zone d'opération serait aussi envisagé très sérieusement. Atalanta verrait ainsi sa zone étendue, un peu plus à l'est. On se rapproche de l'Inde ! Une extension nécessaire. Plusieurs attaques de pirates sont intervenues à l'est d'une ligne qui rejoint Oman et les Seychelles. En revanche, une nouvelle extension vers le sud — au sud des zones actuelles SB3 et SB5 (Somali Bassin) vers Comores, Mayotte... — ne semble toujours pas avoir été actée.

Autre sujet en jeu : comment aider à la reconstruction des capacités régionales de surveillance de la mer, notamment des gardes côtes. « Le mieux est de jouer collectif pour réduire le risque » assure le contre-amiral.

(1) lire : Un béret vert va prendre la tête d'EUNAVFOR Atalanta

(2) voir également : 18 mois après le début d’Atalanta (3). Un dernier bilan

(3) lire : Le Johan de Witt bloque les pirates le long des côtes

(4) L'opération Atalanta prolongée pour 2 ans ?

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