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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 09:01
Le propos du porte-parole de la présidence tchèque qualifiant de "défensive" l'action d'Israël sur Gaza ne tient pas tout à fait au hasard ni à la méconnaissance. Au contraire, s'il est une zone dans le monde que les responsables politiques Tchèques connaissent bien, de par leur histoire récente, c'est bien le Proche-orient. La coopération militaire a toujours été aux avants-postes dans la région, au moins lors de deux conflits israélo-arabes du siècle dernier.

C'était il y a plus de 50 ans. Dans les années 1947-48. L'Etat d'Israël était en gestation. Et ses promoteurs recherchaient des armes dans toute l'Europe. Le plus fidèle soutien pour la Haganah - littéralement "défense" en hébreu - vint alors de Prague. La Tchécoslovaquie - qui n'était pas encore sous direction communiste - accepte alors de livrer, contre espèces sonnantes et trébuchantes, certains équipements militaires aux chargés de mission de Ben Gourion. Certains équipements, entendons-nous, tout de même, ce n'était pas rien ! 24 500 fusils, 5 000 mitrailleuses légères, 200 mitrailleuses lourdes, et 25 avions Messerschmitt. Les techniciens militaires tchécoslovaques prêtent la main démontent les avions et les envoient en Palestine. Des bases d'entraînement, clandestines, sont même organisées pour pilotes et parachutistes (1). Même après la prise du pouvoir par les communistes, en février 1948, et l'embargo décrété sur les armes par l'ONU, les livraisons continuent pour le tout nouvel Etat indépendant (dont la Tchécoslovaquie sera un des premiers à reconnaître l'existence). Ordre de Staline - qui entend ainsi contrer l'influence britannique au Proche-Orient : des mitrailleuses MG34 et des Messerchmitt 109 allemand ou plutot leur dérivé tchèque, l'Avia S199 arrivent en Israel. Les avions - rebaptisés "Sakin" (couteau) - forment même l'embryon toute nouvelle armée de l'air israélienne, aux prises avec les armées arabes réunies qui veulent empêcher la naissance de l'Etat hébreu. L'Avia S199 était difficile à manier et avait une certaine propension à se crasher (2). Israël acheta aussi d'autres avions de fabrication britannique ou américaine. Mais là encore, la Tchécoslovaquie joua un rôle vendant des Supermarine Spitfire ou servant de transit pour les bombardiers américains B17 Fortress, achetés en contrebande dans les surplus américains.

Renversement d'alliance, en 1956, lors de la crise du canal de Suez, sa nationalisation et la guerre déclenchée par la France, le Royaume-Uni et Israël contre l'Egypte, c'est l'Egypte qui bénéficiera d'armes "tchèques" (des armes russes surtout, transitant par Prague) un armement lourd qu'on en juge : 200 tanks parmi lesquels des T34 (supérieurs à l'époque aux chars Sherman) et près de 200 Mig et Ilyuchine. Israël bénéficiait dans le même temps d'armes "françaises" (avec l'autorisation américaine), la France livrant 24 Mystère 4 et 24 F84, puis une autre livraison d'avions de chasse 110 Mystères A et Mystères 4B, 24 Ouragan, 12 bombardiers Vautour, 100 Chars AMX, etc... (3).

NB: La concurrence entre les Tchèques et les Français dans la région - qu'on a vu lors des dernières visites diplomatiques sur le terrain - ne date donc pas d'hier -:)

(1) Ecoutez l'émission spéciale de la radio tchèque
(2) lire le récit de Jon Guttman dans Aviation History ou consulter le site musée de Serge Batoussov
(3) On peut lire avec profit le petit ouvrage "1956 mémoire de Suez" de Marc Ferro (editions Complexe) ainsi que  "Descent to Suez" d'Evelyn Shuckburgh, le journal du secrétaire particulier d'Eden (le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque)
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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 09:00
La république Tchèque - qui assure la présidence ce l'UE - Javier Solana, le diplomate en chef de l'UE, mais aussi la France, la Grèce (1), la Turquie et l'Egypte (2) concoctent des plans de sortie de crise pour Gaza, après (et si) un cessez-le-feu aboutit. Tous ces plans ont une constante : d'abord une trêve (un cessez-le-feu), ensuite le déploiement d'une mission d'observation internationale aux frontières ou d'un "mécanisme" international en échange d'une réouverture limitée des frontières.

Mais ils divergent sur la fonction et le mandat dévolue à cette force : simple force d'observation du cessez-le-feu - inutile disent les Israéliens s'il s'agit de ne compter que les coups - ou véritable force de contrôle installée dans une zone tampon internationale chargée non seulement de contrôler le passage au point de frontière officiel - rôle de la mission de l'UE "Eubam" - mais de surveiller et patrouiller tout au long de la frontière, pour la rendre étanche et complète, et éviter les incursions  par des tunnels. Un souhait également de l'Egypte qui, depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir à Gaza, a fermé le point de frontière de Rafah, ne le rouvrant qu'épisodiquement, et ne tient pas à le rouvrir sans contreparties.

Plusieurs options sont ainsi possibles pour les Européens :

1. Réactiver la mission "Eubam", aujourd'hui suspendue, qui avait été installée dans le cadre de l’accord de désengagement, conclu entre l’Autorité palestinienne et Israël : l'UE jouant le rôle de partie tierce chargée de contrôler, vérifier et évaluer les performances des Palestiniens dans leur gestion au quotidien du terminal du poste frontière de Rafah. Son rôle est limité mais son utiilté n'est pas contestée. Le plan de réactivation est prêt. Ne manque que le feu vert politique des Etats de la région.

2. Participer ou être l'élément moteur d'une force d'observation internationale tout au long de la frontière (Eubam II) :

a - pour observer et rapporter les incidents (type la mission Eumm Georgia),

b - pour prêter assistance et formation aux forces frontières locales (comme la mission Eubam en Moldavie / Ukraine),

c - chargé d'avoir un rôle opérationnel direct, contrôle, intervention (comme la mission Eulex au Kosovo), voire arrestation (Eunavfor en Somalie).

3. Avoir une opération d'un nouveau type, alliant observation, intervention directe et renforcement de l'Etat de droit, dans deux domaines principaux, police et contrôle aux frontières, mission de type EubamLex.

Le fait que cette mission doive se faire avec des forces politiques non reconnues (le Hamas à Gaza) oblige à un certain casse-tête politique. Mais les Européens ont l'habitude de ce type de situation (cf. avec l'Ukraine face à la Transnistrie, zone soit-disant indépendante mais non reconnue par aucun Etat). Il faut noter que le Moyen-Orient - Israël-Palestine - figure parmi les zones sous surveillance par les planificateurs de l'Etat-Major de l'UE (voir les zones d'action futures).

(1) La ministre grecque des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, dimanche, comme son homologue turc, Ali Babacan, lundi, ont appelé au déploiement d'observateurs internationaux. Rencontrant ce dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères a évoqué la nécessité d'un "mécanisme" afin d'assurer une trêve.

 (2) L'Egype et la Turquie ont proposé un plan en 4 points : cessation immédiate des hostilités, retour à l'accord de trêve rompue par le Hamas, réouverture des points de passage entre la bande de Gaza et Israël et reprise du dialogue interpalestinien. Un plan qui ressemble à s'y méprendre, si on ajoute les observateurs, à celui proposé en Géorgie cet été. Le Turc Babacan y a d'ailleurs fait une référence expresse. "La communauté internationale doit se mobiliser dans cette crise comme elle s'était mobilisée au sujet de la Géorgie".
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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 17:42
Il ne s'agit pas d'amateurisme, ou d'un faux pas. Sur un sujet aussi clivant en Europe que les relations entre Palestiniens et Israëliens, au moment où une offensive terrestre israelienne est en cours et que les morts se comptent par centaines, quand le Premier ministre de l'Etat qui assure la présidence de l'Union européenne, par porte-parole interposé, assène que l'opération israêlienne sur Gaza est une opération "défensive" (1), il commet une sérieuse erreur. Chaque pays européen a une vision bien précise du conflit israélo-palestinien. Et la République tchèque a, en la matière, liberté d'affirmer ses options politiques (même si la réalité sur le terrain peut sembler différente). Mais le faire au nom de l'UE est une triple erreur : de principe, de stratégie, de goût.

La première erreur est de principe : porter un tel propos publiquement en tant que présidence européenne. Alors que justement les Etats membres qui se retrouvent derrière cette opinion, simpliste, sont plutôt rares. Plusieurs Etats - la Suède notamment qui prend au 2e semestre la présidence de l'UE - sont très critiques. Le minimum à attendre d'une présidence est, donc, une certaine neutralité. C'est cela la discipline d'une présidence. Et tout pays qui a la présidence sait bien qu'il doit, durant ses six mois, un peu faire taire ses propres opinions et doit défendre, avec plus de discrétion, ses propres intérêts.

La seconde erreur, plus profonde, est stratégique : affirmer cela à la veille d'une visite dans la région. Bien entendu, cela ravit Israël. Mais ce n'est pas ce genre de déclarations qui fera fléchir ou raccourcir un plan mûrement décidé et préparé depuis des mois déjà. Et cela décrédibilise toute décision ou action que la république Tchèque - ou l'Union européenne - puisse entreprendre. Or la force de l'UE dans cette crise est justement de ne pas avoir une opinion mais plusieurs : entre les pays pro-israéliens et les pro-palestiniens, toute la palette des avis se retrouve présente autour de la table des 27. C'est la capacité d'avoir une opinion multiple qui fait la force et la singularité de la politique étrangère de l'UE et non celle d'avoir une seule voix.

La troisième erreur est de goût. Prêter la responsabilité de l'acte sur une "erreur personnelle" du porte-parole - comme l'a expliqué Karel Schwarzenberg (photo), le chef de la diplomatie tchèque - est le jeu logique (2). En matière diplomatique, comme me le rapportait un porte-parole européen, "l'erreur est toujours celle du... porte-parole et non celle du responsable politique. Nous sommes là pour être un fusible". Mais que le Ministre laisse cette charge au porte-parole (3), qu'il le désavoue du bout des lèvres est inquiétant. Pour avoir une crédibilité, dans une phase aussi délicate de négociations, s'excuser, et faire preuve d'humilité n'est pas un aveu de faiblesse, au contraire, c'est une preuve du respect des différentes opinions...

Maintenant la question fondamentale pour les Européens est de savoir quoi faire avec le Hamas. Comment procéder, en effet, quand on a décidé - embargo oblige - de ne pas discuter avec une des parties prenantes ? Il faudra bien un jour que les Européens s'y résolvent. Eux qui, de toute manière, contribuent financièrement à la survie de la bande de Gaza.

(1) Interrogé par l'AFP, à Prague, le porte-parole du gouvernement tchèque pour la présidence de l'Union européenne, Jiri Frantisek Potuznik, avait déclaré samedi : "En ce moment, nous comprenons que cette action fait partie de l'action défensive d'Israël, (...) nous comprenons que c'est plus défensif qu'offensif, et c'est la position du Premier ministre tchèque pour la présidence de l'UE". Et puis il assénait "Il s'agit du franchissement de la frontière de Gaza, il n'y a pas de violence, pas de victimes, nous attendons des informations supplémentaires et nous voudrions plus de détails".

(2) Celui-ci l'a qualifié de "très grave erreur" et d'"erreur personnelle" par le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, celui-ci estimait cependant que Prague n'avait pas à présenter d'excuses.

(3) Dimanche, le porte-parole à l'origine de l'information avait publié un communiqué intitulé "position officielle unique" (sic!) et présentant "des excuses pour le malentendu" et précisant : "Même le droit incontestable d’un État à se défendre ne légitime pas que soient entreprises des actions dont les principales victimes sont les populations."
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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 19:55
Mise en place à la suite des accords entre Israël et l’Autorité palestinienne, en novembre 2005, cette mission de surveillance du point de passage de Rafah a subi très vite le changement politique après la victoire du Hamas aux élections en janvier 2006 et le boycott de Gaza par Israël. Entre juin 2006 et juin 2007, le point de passage – fermé en temps normal – a pu être ouvert à plusieurs reprises de façon exceptionnelle. Ce qui avait permis à 443 000 personnes de transiter (en provenance de Gaza ou d'Egypte). Depuis la mission est en sommeil. Mais depuis mai dernier, un renforcement et un redémarrage rapide de la mission avait été préparé par le CCPC (l'Etat-Major civil de crises à Bruxelles).

La présence pouvait sembler inutile. Mais pour les diplomates européens, il est important de garder, dans la région, une présence. Je leur avais demandé pourquoi à plusieurs reprises. Et ils m'avaient répondu : « il est important que l'Europe garde une place dans la région. Si la situation change et qu'il est nécessaire d'intervenir, nous devons être prêts ». De façon officielle, les 27 avaient d'ailleurs, à plusieurs reprises, expliqué que « l'UE est déterminée et prête à redéployer son personnel au point de passage, dès que les conditions le permettront ».

La mission a ainsi régulièrement été renouvelée. En dernier lieu, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense avaient décidé de prolonger la mission jusqu’au 24 novembre 2009. Et un nouveau chef nommé, le colonel français de gendarmerie, Alain Faugeras, en remplacement du général italien Pietro Pistolese. Une vingtaine de douaniers européens sont toujours à pied d'oeuvre (18 internationaux très exactement) basés à Ashqelon.

Un plan de redéploiement préparé. Selon un rapport de réévaluation de la mission, restaurer la capacité opérationnelle de la mission suppose un renfort immédiat de 28 personnes pour permettre une présence de deux équipes 7 jours sur 7, suivi d'un autre renfort de 30 personnes pour amener la capacité de la mission à 30 personnes. Une décision du Comité de politique et de sécurité (COPS) en mai avait prévu ce renforcement. Après un premier appel à contributions envers les Etats membres, une première sélection de 23 officiers (frontières, douanes, liaison), provenant de 9 Etats membres (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède), a ainsi été effectuée. L'objectif fixé est de pouvoir remonter à la pleine capacité opérationnelle en 10 à 14 jours.

Quelques postes sont encore en recrutement d'ailleurs (essentiellement par détachement d'Etats membres). Télécharger

Un changement de mandat nécessaire pour le Parlement européen. A l'occasion du vote d'une résolution, en février dernier, plusieurs eurodéputés — qui revenaient d’une visite à Gaza, et dans les territoires palestiniens — avaient demandé que le mandat de la mission européenne soit revu. « Si on veut relancer la mission, il faut changer son mandat, avoir un accord non seulement avec Israël mais aussi avec l’Egypte. Une mission dotée de moyens de coercition, qui ne soit pas seulement des observateurs, qui ait un mandat d’interposition » estime Philippe Morillon (UDF). « Tant que nous n’aurons pas mis des forces d’interposition, là où il y a le mur, il n’y aura pas de solution. Et Il n’y a que l’Europe qui peut le faire, les Etats-Unis sont trop partisans » a ajouté l'ancien commandant de la Forpronu en Bosnie. « Maintenir la paix ne suffit pas, il faut une force de création de la paix » approuvait sa collègue socialiste hongroise Gyula Hegyi.
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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 01:00
La Belgique devrait prendre, de mars à mai 2009, le commandement de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avec la frégate "Léopold I". Du moins, c'est ce que le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, a proposé à l'ONU. La force internationale maritime (Maritime Task Force, MTF) des Nations Unies croisant au large du Liban est principalement chargée de prévenir la contrebande maritime d'armes destinées au mouvement chiite libanais du Hezbollah, après la fin de la guerre qui l'a opposé à Israël durant l'été 2006.

D'abord le Liban puis Atalanta. Cette mission devrait être assurée par la frégate "Léopold I" (F-930), présenté comme le "nouveau fleuron de la Marine belge", qui termine actuellement une opération au large du Liban pour une période de trois mois, de septembre à décembre, avec un équipage de 157 marins (il rentre à Zeebruge le 19 décembre). Une autre frégate pourrait ensuite (la Louise Marie) pourrait venir servir dans l'opération Atalanta contre les pirates lors de la troisième période (août-novembre).

Réduction des moyens pour faire face au Battlegroup. La Belgique a décidé, début novembre, de prolonger jusque fin décembre 2009 sa présence au pays du cèdre mais avec des effectifs réduits de 335 à 216 personnes. La diminution porte notamment sur l'hôpital de campagne déployé à Tebnine (Sud-Liban), dont le retrait est nécessaire pour contribuer au "groupement tactique" européen ("EU Battle Group") dont l'armée belge prendra le commandement au second semestre 2009.
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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 09:30

C'est un Britannique (d'Irlande du Nord), au caractère bien trempé, Paul Kernaghan, qui devrait prendre la tête de la mission civile de l'UE de soutien à la police palestinienne (Eupol Copps), en janvier. Il remplace Colin Smith, un autre Britannique qui a également servi un temps en Irlande du Nord, et était en poste depuis janvier 2007 à la mission.


Kernarghan était, jusqu'à tout récemment, octobre 2008, chief constable à la police du Hampshire (sud-est de l'Angleterre) depuis septembre 1999. Il a commencé sa carrière en 1978 à la fameuse RUC - la Royal Ulster Constabulary, en Irlande du Nord - avant de passer à la West Midlands Police (1991) puis d'être nommé comme Assistant Chief Constable, dans la North Yorkshire Police (1995). Après son poste au Hampshire, il devait prendre sa retraite. Mais il n'avait  pas caché qu'à 52 ans, il ne se voyait pas rester tranquillement chez lui dans un fauteuil. "Je veux continuer à travailler intellectuellement, sinon je deviendrai fou" expliquait-il à nos confrères du Daily Echo.


L'homme n'a pas sa langue dans la poche. Comme coordinateur international de la puissante "Association of Chief Police Officers" (ACPO), il avait critiqué les failles de planification après la guerre d'Irak, en venant témoigner devant la commission de la Défense de la chambre des Communes en 2005. Il avait notamment déclaré que la police britannique n'avait pas été consultée sur le rôle qu'elle pouvait jouer dans la reconstruction du pays déchiré par la guerre. La même année, il avait dénoncé les "peines clémentes" prononcées par les tribunaux britanniques, soulignant qu'il était nécessaire d'avoir des peines effectives - et que la police était démoralisée par le comportement de la justice. De façon assez ironique, il avait aussi avoué que le respect de l'interdiction de la chasse au renard n'était "effectivement pas une priorité" pour la police... Encore avant de quitter ses fonctions, il s'était prononcé "pour une restructuration radicale de la police. "Je pense que nous devrions passer à une force de police nationale pour l'Angleterre. Il est tout simplement illogique d'avoir 43 forces. Et je pense qu'il y a d'énormes économies à faire. C'est un grand débat qui devrait avoir lieu. Et je suis très déçu de voir que les hommes politiques de tous les partis se dérobent à cela. Je suis sûr que d'ici cinq ans, ce sujet reviendra à l'ordre du jour" avait-il ajouté...


Un sacré personnage!  Kernaghan a également présidé le syndicat des officiers de police, "Chief Police Officers Staff Association"(CPOSA). Et dans cette fonction, il avait aussi défrayé la chronique du Sun qui avait révélé son alias : "Gene Hunt", de "Life on mars". Un pseudonyme utilisé pour obtenir des informations sur les bonus obtenus pour les investigations ainsi que les avantages (voitures, assurance santé, primes scolaires) payés à certains officiers supérieurs de la police. Ce subterfuge (légal au Royaume-Uni où l'on peut demander, lors de l'accès à certaines informations, de voir son identité masquée) avait été utilisé car en faisant la demande, précédemment, sous son nom officiel, il s'était heurté à une fin de non-recevoir.  Les renseignements permis avaient permis de mener à bien les négociations salariales de l'APCO. Encore aujourd'hui, il est furieux contre le secrétaire du Home Office (le ministre de l'Intérieur), critiquant vertement "la manière dont le secrétaire a traité les salaires de la police l'année dernière. Les agents de police ont tous la même qualité". Décider de certaines primes de façon arbitraire était une "décision illogique et indéfendable".


(Photo : BBC / Hampshire Police)

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 12:55
Le colonel français Alain Faugeras devrait être prochainement nommé chef de la mission civile de surveillance aux frontières Eubam Rafah. La nomination devrait être avalisée ce 5 novembre au COPS (le comité de politique et de sécurité. Il remplacera le général italien Pietro Pistolese à compter du 25 novembre prochain. Reste encore à obtenir la confirmation des parties sur place (Israël, Palestine).

Multiples expériences en gendarmerie. Alain Faugeras était - depuis 2005 - conseiller "gendarmerie" et chef de la section "gestion des crises civiles" à la Représentation permanente (RP) française auprès de l'UE à Bruxelles. Après deux années de classes préparatoires à Saint-Cyr, au collège militaire d'Autun, en 1975, et une période d'officier de réserve dans les troupes aéroportées, arme du Train, Alain Faugeras s'oriente complètement dans la gendarmerie. Après l'école de gendarmerie nationale de Melun (1979), il prend des commandements successifs d'une section au 1er RI de la garde républicaine (1981), puis d'un peloton motorisé de Versailles (1984, et de la compagnie de Saint-Pierre - Ile de la Réunion (1988). En 1991, il est officier d'état-major au commandement de la gendarmerie des transports aériens (1991), sert à l'Etat-major interarmées de planification opérationnelle de Creil. il commande le groupement de gendarmerie mobile d'Aubervilliers (1998), puis celui de la gendarmerie départementale d'Ajaccio - Corse du Sud (2000).

Il a participé à plusieurs opérations extérieures - dans ces différentes fonctions : en ex-Yougoslavie (au titre de l'IFOR - SFOR) et en Albanie (opération Alba); avant d'être détaché à Bruxelles à la RP.

La mission Eubam. Mise en place à la suite des accords entre Israël et l’Autorité palestinienne, la mission "Eubam Rafah" de surveillance du point de passage de Rafah a très vite subi le changement politique après la victoire du Hamas aux élections en janvier 2006 et le boycott de Gaza par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Entre juin 2006 et juin 2007, le point de passage – fermé en temps normal – a pu être ouvert à plusieurs reprises de façon exceptionnelle. Ce qui avait permis à 165 000 de transiter. Depuis juin 2007, la mission est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Elle comptait jusqu'à peu encore 27 personnes. Elle n'en comptera qu'une quizaine désormais. Malgré le blocage complet, et la mise au chômage technique forcé de la mission, l'UE persiste cependant à maintenir opérationnelle la mission (... à ne rien faire). Question de principe assure-t-on chez le Haut représentant. On ne sait jamais. L'UE est « prête à redéployer son personnel au point de passage de Rafah, dès que les conditions le permettront » est le leitmotiv officiel.
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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 13:45
C'est la France qui prend le relais, le 1er septembre, de l'Italie pour le commandement de la Task force 448 (TF448), la force maritime qui patrouille au large du Liban, vient-on d'apprendre de l'Etat-major des armées. Le contre amiral Alain Hinden en exercera le commandement, au titre de l'Euromarfor, depuis le bâtiment "Somme". Il sera à la tête d’un état-major multinational - comprenant six Italiens, deux Espagnols, un Portugais, un Grec, un Turc, soit un tiers de l’effectif, qui représente les différents Etats engagés dans l'opération.

La TF 448 est la composante maritime de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Elle agit au large des côtes libanaises sur la base des résolutions 1701 et 1773 du Conseil de sécurité de l’ONU. Son mandat : "aider les autorités libanaises à contrôler les flux maritimes, veiller à ce qu’aucune livraison illégale d’armes ne parvienne par mer sur le sol libanais, fournir une capacité d’évacuation de ressortissants et former la marine libanaise pour qu’elle puisse, à terme, assurer son entière souveraineté sur ses eaux territoriales". Elle est essentiellement fournie par les Européens réunis au sein de l'Euromarfor. Elle est composée d'une douzaine de bâtiments provenant des différentes nations représentées au sein de l'Etat-major : frégates, corvettes, chasseurs de mines, patrouilleurs et un bâtiment de soutien.

L'Euromarfor a été créée en 1995 d’une volonté commune de la France, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal de mettre en place une force aéro-maritime européenne pré planifiée. L'Euromarfor est actuellement dirigé par l’Italie pour deux ans. Il fournit à l’ONU un état-major à la TF 448 pour une durée d’un an à compter du 1er mars 2008. L’Italie en a ainsi assuré le commandement pour les premiers six mois ; la France lui succédant jusqu’au 1er mars 2009.

Crédit photo : Marine nationale

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9 avril 2002 2 09 /04 /avril /2002 15:28
(article publié dans La Tribune, avril 2002 - avec Pascal Lacorie (à Jérusalem)

Alors que la situation au Proche-Orient perdure, la piste des sanctions économiques est de plus en plus souvent évoquée par plusieurs responsables politiques. La question divise les Européens, certaines gouvernements comme le Danemark s’y refusent. Même le gouverment belge, pourtant allant, serait partisan de mesures plus ciblées. L’Espagne qui préside l’Union européenne, a donc choisi une voie médiane. Par la voie de son ministre des affaires étrangères, Josep Picqué, elle entend « convoquer prochainement le conseil d’association UE - Israël ». Mais la vraie question est : pour faire quoi ? Le véritable ciment de cet accord d’association signé en 2000, qui a pris le relais de textes plus anciens, le premier ayant été signé en 1975, est en effet économique. La partie de l’accord qui lui est consacrée représente la quasi-totalité du document : 150 pages! A comparer à la maigrelette page consacrée au dialogue politique, remplie de principes, bien généreux et généraux, pour « susciter une meilleure compréhension réciproque », « assurer la sécurité et la stabilité dans la région » ou « entretenir un dialogue politique régulier ». Mais qui suffisent et « peuvent être utilisés dans  une réponse politique à  l'humiliation infligée par le  gouvernement Sharon à l’Union européenne » comme l’a soutenu le ministre des affaires étrangères belge, Louis Michel, à la VRT, la télévision flamande. « Dans un partenariat nul ne peut nier le rôle de l’autre » explique l’un de ses proches conseillers. Sur le plan économique, la marge de manoeuvre européenne est plus faible. Tout simplement, car dans cette coopération, c’est l’Europe qui sort grande gagnante. D’année en année, invariablement, le bilan des échanges commerciaux avec Israêl est en déficit pour cette dernière. En 2001, ainsi, le commerce avec la Communauté européenne a représenté pour ce pays un tiers de ses exportations (6,9 milliards de $) et 41 % de ses importations (11,4 milliards de $), soit un déficit de 4,5 milliards de $ (7 milliards de $ en 2000).

Les   menaces,  voire  les  simples  rumeurs  sur  d'éventuelles  sanctions économiques   de   l'Union   européenne   (UE),  provoquent  d’ailleurs des  réactions épidermiques  en Israël. " Si les Quinze pensent qu'ils peuvent exercer des pressions  politiques  en  se  livrant  à  cette  forme de chantage, ils se trompent  lourdement  ", explique un responsable des Affaires étrangères. " Nous  ne sacrifierons pas la sécurité de notre pays sur l'autel d'un accord d'association ", proclame-t-il. D’ailleurs, poursuit-il "  Nous  voyons  mal,  dans ces conditions, comment l'Europe  pourrait  se  tirer une balle dans le pied en sanctionnant un bon client  au  risque  de  pénaliser  les  entreprises  du  Vieux Continent ". Dans  la  haute technologie, Israël est aussi associé au 5e programme-cadre européen de Recherche  et  de Développement qui permet de financer des projets communs. Une  remise  en  cause  de  ces  facilités  n'inquiète pas outre mesure les entreprises  spécialisées dans ce secteur. " L'Europe ne nous a pas fait de cadeau, car Israël est dans le peloton de tête dans la haute technologie ", souligne un cadre d'une entreprise d'informatique à Tel-Aviv. "  Si  les  Européens  nous  lâchaient,  cela  n'affecterait  que  de façon marginale  notre  secteur, qui s'est surtout développé ces dernières années en  s'associant  avec  des  multinationales  américaines telles qu'Intel ou Motorola ", poursuit-il. Israël d’ailleurs pourrait tout aussi bien invoquer, à son tour, le traité d’association à son profit. En effet, l’article 76 permet à tout signataire de l’accord de prendre toutes mesures nécessaires en cas de troubles internes graves ou de guerre. Dans le jeu de la remise en cause de l’accord, c’est alors Israël qui pourrait saisir la balle au bond. [Des  réactions  qui traduisent la profonde méfiance qu'inspire l'Europe sur le  front  politique. Israël accuse l'UE d'être " pro-arabe " et a toujours refusé  de  lui  voir  jouer  un  rôle actif dans les négociations avec les Palestiniens qui restent une chasse gardée des États-Unis.]
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.