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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 15:50
WEBoutAustrian.jpgDans le huis clos de la Bibliothèque Solvay, à Bruxelles, ce jeudi, les 27 Chefs d'Etat et de gouvernement seront réunis, jeudi, pour une réunion d'un nouveau genre, plus intime, favorisant des discussions plus libres, sous la direction du Belge Herman Van Rompuy, le président permanent du Conseil, avec la présence de José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Catherine Ashton, la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères.

La réunion informelle devait normalement être consacrée aux questions économiques (la crise économique, gouvernance de la zone euro, etc...). 
Van Rompuy a choisi d'y mettre également à l'ordre du jour "Haïti" et ses leçons pour l'Europe. Un choix très stratégique. Il s'agit de « dresser un état de la situation et de discuter sur la possibilité de créeer un mécanisme européen de réponse urgente à des situations de crise » explique un de ses proches.

Quelques pays sont, en effet, favorables à la création
d'une réaction européenne de crise, comme l'ont proposé le Belge Guy Verhofstadt (1) ou le Français Michel Barnier. Mais d'autres le sont moins. Il s'agit de vaincre ces dernières réticences, de l'emporter à la faveur de la crise, et donner une impulsion politique. Un mandat en quelque sorte qui permettra à la Commission européenne, ensuite, de faire une proposition à la fois technique et financière (2). Une initiative sur laquelle est prête à rebondir et à porter la nouvelle commissaire à l'Aide humanitaire et la Réponse de crises, Kritalina Georgieva. C'est du moins ce qu'elle a promis au Parlement européen (3).

(1) Lire :
Catastrophes: Il faut créer un Eu-Fast propose Verhofstadt
(2) Lire :
La coordination des secours d'urgence, top priorité de la Commission Barroso II
(3) Lire : La commissaire Georgieva à la réponse de crise: "Yes I Do"
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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 00:00
EquipeCoordinCE@E1001L'aide européenne est arrivée à Haïti. Sans être aussi massive et "tambourinante" que l'aide américaine, elle a été précise, rapide, et est montée en puissance peu à peu. Mais, voilà, cela ne s'est pas su...

Comment faire des choses et ne pas le dire
En fait s'il y a eu un véritable raté dans cette opération "Haïti", c'est la communication de l'UE, un "flop" retentissant qui a duré plusieurs jours, le temps que cela s'organise un peu, diront les âmes charitables, le temps que certains Etats décident de reprendre en main, diront les autres. On a ainsi véritablement commencé à avoir une vision européenne quand plusieurs pays ont évoqué l'idée d'envoyer une force de sécurisation - des gendarmes ou policiers militaires - sous drapeau de l'UE. Mais il était déjà tard. Dans le timing d'une catastrophe, chacun le sait, il faut être présent (médiatiquement) s'entend dans les 24-48 premières heures. Après le flot l'emporte...

Comment louper la com', en sept points ...

La réaction européenne dans ce domaine peut se résumer à quatre mots : trop lent, trop tard, trop discret, dispersé.

J'ai recensé au moins sept exemples :

- des communiqués de situation remis à jour mais publiés le plus discrètement possible. Sans aucun signalement médiatique, du moins au début. Il fallait aller fouiller au fin fond du site internet de la Commission européenne pour le trouver.

- des réunions de crise tous les jours sans aucun compte rendu, information à jour (et encore moins de photo !) ;

- aucun point régulier de situation fait en chair et en os ;

- une lenteur à disposer d'informations additionnées sur les moyens européens dégagés ;

- des chiffres incomplets, largement au-dessous de l'effort réel. Chaque entité européenne (Echo, Mic) a additionné ses chiffres des personnels engagés sans avoir une vue globale ni entreprendre une prise en compte de TOUS les moyens envoyés par les Etats membres (humanitaire, secours d'urgence, sécurité civile, militaires...). Ainsi l'humanitaire ne prenait pas en compte la protection civile, la protection civile ne prenait pas en compte les militaires, etc. Résultat, pendant plusieurs jours, il fallait prendre sa calculette et appeler chaque Etat, voire chaque direction générale de la Commission européenne, pour avoir une idée de l'effort global. Quand j'ai demandé pourquoi ce n'était pas fait, on m'a répondu doctement : « ce n'est pas nous qui coordonnons ». Sans compter que les quelques chiffres communiqués sur l'effort européen, durant les premiers jours de la catastrophe, étaient faux : ainsi ce blog répertoriait déjà plus de 1200 personnels européens engagés sur le terrain, alors que la Commission européenne n'en comptait qu'à peine 700 ! (lire : La Commission a minoré l'aide "protection civile" à Haïti ). Et encore aujourd'hui, il est difficile d'avoir une réponse concrète à une question simple : combien de personnels l'UE et les 27 Etats membres ont envoyé sur place, tout compris ? réponse... ;

- peu d'utilisation des instruments de diffusion rapide d'information (twitter) et des réseaux sociaux (sauf par ECHO qui a une page fan sur facebook, où il y avait d'ailleurs "un peu" plus d'information que sur la "communication officielle" ;

- une information disponible surtout en anglais. Double erreur selon moi. Erreur politique bien sûr car Haïti est un pays francophone. Et l'effort des pays latins ou francophones (Belgique, France, Espagne, Italie) a été notable dans cette crise. Même les marines US, à Haïti, s'efforçaient de parler en français aux médias ! Erreur de communication surtout : lors d'une recherche google (la première arme du journalisme aujourd'hui), les chiffres et informations de la CE (quand ils existaient) ne sortent pas (donc n'existent pas ! ) ;

- il a fallu en fait 2 réunions de conseils des ministres, pour qu'un peu de réalisme et d'efficacité reviennent. Au dernier conseil des ministres, plusieurs ministres européens ont ainsi mis en cause, parfois vivement, l'absence de visibilité de l'effort européen et l'importance vis-à-vis de leur opinion publique. Seul hic : si la gestion de catastrophes continue, l'actualité "Haiti" s'est peu à peu retirée des médias selon le phénomène classique de la "marée"... et le sujet intéresse moins.

Résultat : pour trouver de l'information, il fallait la chercher ailleurs dans les capitales, voire auprès de l'US Army (très bien organisée, avec brief quotidiens, photographies, vidéos disponibles). Ce type de fonctionnement me paraît assez incompréhensible. Il semble y avoir au sein des institutions européennes une absence de la prise en considération de la nécessaire gestion de crise de l'information. N'importe quelle ONG un peu constituée et professionnelle paraît mieux faire en la matière...

Une bataille perdue, davantage politique qu'il n'y parait

En conclusion, l'information a manqué et la communication a raté. Et l'Europe a perdu la bataille de la "visibilité". Cela peut paraître un détail au regard de l'ampleur de la catastrophe. Mais au regard de l'ambition politique de l'UE dans sa place dans le monde et la réponse de crises, c'est primordial. Etre là au moment où il faut et de façon massive est un acte, aussi, politique (2).

Il ne faut pas ensuite s'étonner si l'UE a eu toutes les peines du monde à s'imposer auprès du trio USA-Canada-Brésil pour la phase de reconstruction, alors qu'elle est pourtant un acteur majeur de l'aide à Haïti. Il ne faut pas non plus s'étonner si dans les opinions publiques, et dans la presse, l'impression a été donnée d'un effort médiocre, sous-estimé, mal coordonné...

Une occasion perdue pour Catherine Ashton

La situation est d'autant plus paradoxale que le Traité de Lisbonne avait pour objectif justement de remédier à la dispersion des efforts qui semblaient
jusqu'ici la caractéristique de l'Europe. Tous les outils possibles d'une intervention étaient à disposition, de la Haute représentante et la Commission européenne : humanitaire, développement, protection civile, militaire, policier... Cela n'a pas été plus efficace (voire moins) que lorsque ces outils étaient dispersés. Une opportunité a, là, été perdue, notamment pour Catherine Ashton qui aurait pu imposer sa marque, tout de suite. Une opportunité d'autant plus facile à saisir que peu de monde aurait pu s'opposer à voir l'UE prendre la tête de cette "mission".

(1) Lire notamment : A Haiti, la phase d'urgence pas terminée, 1000 avions en attente, un rapport édifiant de la CE
(2) Lire aussi : La sécurité civile, la pièce manquante à l'UE - Puissance civile
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 17:10
La pression était forte, des Etats membres, de l'opinion publique, de la presse... Après le séisme en Haïti, l'impression était que l'Europe n'avait pas été très présente, pas suffisamment présente. Lors de la réunion de la Commission, ce mercredi, le débat a d'ailleurs été "animé", a rapporté un témoin.

Une top priorité... Aussi, José-Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a-t-il tenu à le faire savoir aujourd'hui expressément à la presse : « la réponse aux crises, le dispositif de réaction rapide face aux catastrophes, sera parmi les premières priorités de la prochaine Commission européenne, dès qu'elle sera entrée en fonction » (théoriquement le 10 février). On ne part pas de rien, a tenu à rappeler José-Manuel Barroso aux commissaires : il y a le rapport qu'il avait demandé à Michel Barnier sur le sujet, rapport remis en 2006, et restée lettre morte. « Les Etats membres n'avaient pas pu (pas voulu) se mettre d'accord sur les grands axes » a-t-il rappelé. Il y a aussi une communication de 2008 del a Commission européenne qui a sensiblement « renforcé le dispositif existant ». Mais, aujourd'hui, il ne s'agit pas de faire du replâtrage ou d'améliorer "un peu" le dispositif... Il faut franchir un nouveau pas !

Un hub central et une visibilité améliorées. D'autant que le Traité de Lisbonne donne maintenant une base juridique solide pour agir sur ce point. La nouvelle organisation interne de la Commission qui rassemble sous un seul chapeau, et une seule direction réponse humanitaire et réponse de protection civile est « un progrès qui améliore la coordination interne » (à l'intérieur de la Commission européenne). Il y en a besoin. La crise haitienne l'a montré. Il faut faire plus : « améliorer la
capacité de l'Union européenne, y compris par la mise en place d'un "hub" central pour coordonner l’aide avec les Etats membres. Ce qui permettra également d'avoir une plus grande visibilité, vis-à-vis de l’opinon publique ». La commission entend aussi oeuvrer, — a-t-il ajouté — pour la mise en œuvre d’un corps volontaire de l’UE » (lire aussi La Grèce propose de créer un corps de volontaires européens).

L'aide à la gouvernance d'Haïti. Concernant plus spécifiquement l'aide à Haïti, la Commission européenne entend poursuivre son effort dans trois voies :
l’aide humanitaire, l’aide à la remise sur pied de la gouvernance du gouvernement haitien et la reconstruction à plus long terme. Une mission d’évaluation conjointe, notamment avec la Banque mondiale, devrait partir et permettre des décisions lors de la conférence internationale sur Haïti prévue en mars à New York.
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 16:11
La Grèce a proposé à ses partenaires européens de créer un corps européen de volontaires face aux catastrophes. Une idée qui était déjà "en l'air" depuis plusieurs années. Mais maintenant, avec le séisme en Haiti, il semble que l'Union européenne soit plus décidée à agir (1). Elle a été reprise formellement par le vice-ministre grec des Affaires étrangères. Dimitrios Droutsas en a détaillé les objectifs, lors du dernier Conseil des ministres, le 25 janvier.

Cette proposition vise à « renforcer la réponse disponible de l'UE face à des besoins de populations vulnérables et pour atténuer les conséquences de l'instabilité économique, du sous-développement, de la pauvreté... » a-t-il expliqué. Elle permettrait aussi de renforcer - « particulièrement dans la jeune génération, le sens d'appartenir à une communauté de valeurs européennes et de proumouvoir l'idéal de solidarité, et de renforcer la visibilité de l'UE comme une force positive aidant ceux qui sont dans le besoin ». Ces volontaires pourraient se déployer « à l'intérieur de l'UE ou dans les pays tiers », dans des actions « d'aide humanitaire, de protection de  l'environnement ou des changements climatiques, d'éducation et de protection civile ». L'objectif est de le rendre opérationnel dès 2011 (qui a été proclamée année européenne du volontariat)
a souligné le ministre grec.

(1) A suivre
: "le premier chantier de la Commission Barroso II"

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 10:41
Il est temps de mettre en place « un EU-FAST (European Union First Aid and Support Team), permettant à l’Union européenne d’associer des moyens civils et militaires pour dépêcher dans les 24 heures une première aide humanitaire d’urgence. » explique dans les colonnes du Soir (daté samedi) - quotidien belge - Guy Verhofstadt, chef du groupe libéral & démocrate au Parlement européen. « La catastrophe en Haïti nous confronte une fois de plus avec le manque de coordination européenne face aux tragédies humanitaires. » dit l'ancien Premier ministre Belge.

L'Europe fait beaucoup mais en ordre dispersé. « Chaque Etat membre envoie son propre personnel, ses propres chiens pisteurs, ses propres avions, etc. Or, l’addition des réponses individuelles organisées dans l’urgence ne sera jamais équivalente à une réponse européenne planifiée, organisée.»  Et d'ajouter : « L’Union européenne, collectivement avec les 27 Etats membres, représente le premier donateur mondial pour l’aide humanitaire et l’aide au développement. Nous disposons d’une vaste panoplie de moyens d’instruments civils ou militaires pour répondre aux besoins d’urgence et à la reconstruction. Mais tant que perdureront les réflexes nationaux, nous ne serons malheureusement pas en mesure de tirer le bénéfice concret de ce statut virtuel de force collective. Seule une organisation commune des capacités de protection civile et de l’assistance consulaire des Etats membres permettrait de préparer une réponse efficace et à moindre coût pour l’Union européenne. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une addition de plans nationaux de mobilisation des moyens comme B-FAST en Belgique ; mais d’un véritable EU-FAST

L'idée avait achoppé à plusieurs reprises. L'ancien Premier ministre belge nous rafraîchit la mémoire de ces dates où l'Europe a raté l'histoire... En 2002, le sommet européen avait prévu de créer un instrument communautaire de gestion des catastrophes. « La résistance de certains Etats membres avait été trop forte ». En 2003, avec le Président français Jacques Chirac, le Chancelier allemand Gerhard Schröder et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, cette idée est développée dans le cadre de la PESD. « Cette proposition a finalement échoué à cause du fait qu’un petit nombre d’Etats membres ne pouvait accepter que des moyens militaires soient utilisés pour des actions civiles et humanitaires ». En 2004, « la tragédie du tsunami nous avait une fois encore rappelé que le coût de la « non Europe » en matière de gestion de crise était très élevé, là où les forces envoyées par les Etats-Unis sauvaient des vies en masse et à moindre coût. En 2006, le Commissaire Barnier avait alors proposé la création d’une force commune d’intervention baptisée « Europe Aid », au plus tard à l’horizon de 2010. « Cette fois encore, le projet est resté lettre morte, torpillé par certains Etats membres, soucieux notamment de garder la visibilité de leurs actions de réaction. » Aujourd'hui, explique-t-il
« Nous ne pouvons nous permettre de continuer à agir comme si le traité de Lisbonne n’existait pas. Il convient dès maintenant d’agir dans le sens où il a été conçu, c’est-à-dire « plus d’Europe » et cette responsabilité n’incombe pas simplement à « Bruxelles » mais tout autant aux Etats membres. »

Comment ? « En créant un centre permanent de coordination qui pourrait être activé dans les deux heures après une catastrophe humanitaire. En organisant des stocks permanents de matériel d’aide humanitaire à l’échelle européenne. Et en ressemblant des capacités de transport militaire mises à disposition par des Etats membres. »

NB : précisons que ce propos n'est pas isolé au sein du Parlement européen. Un député européen d'un autre groupe (le PPE), le Français Philippe Juvin, a proposé également, dans un communiqué publié vendredi, d'aller vers davantage de coordination europénne : « le drame d'Haïti, ce n'est pas le manque de moyens, c'est l'inorganisation qui accompagne la mise en oeuvre des aides apportées tant par les États que par les organisations humanitaires. Nous devons avoir une force permettant la coordination de ces moyens. L'Union européenne est en situation d'apporter une réponse cohérente. »
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 12:50
La question se pose et m'a été posée. Pour ma part, je pense que donner aujourd'hui en situation d'urgence est sans doute un geste utile. Il faut le faire dans ce cas, non pas seulement à des organisations qui ont pignon sur rue, mais qui ont une grosse capacité d'intervention (avions, réseaux, télécommunications), et un ratio coût administratifs / capacité d'intervention le plus efficace possible. Ma préférence irait donc à des organisations type Médecins sans frontières, Action contre la Faim ou Caritas (selon les préférences) qui remplissent ce critère. Coté allemand, 10 organisations de charité les plus importantes ont centralisé leurs appels sur un seul site: www.aktion-Allemagne-hilft.de

Mais j'aurais envie d'ajouter : "gardez votre argent pour plus tard". C'est, en effet, passée la phase d'urgence, lors de la reconstruction, que l'on aura le plus besoin de contributions privées.
HaitiSeismeBatiment-Echo100113.jpg(Photo : ECHO/Vicente Raimund)

Remarque: Pourquoi ECHO ne recueillerait-il pas les dons privés ? La question peut se poser... pour l'avenir. En effet, l'Office européen d'aide humanitaire (ECHO), est - à mon sens - un des instruments les plus efficaces et les plus performants (1). Mais il n'est actuellement pas outillé pour recueillir les dons privés. Cette voie serait cependant justifiée à la fois d'un point de vue politique (on parle toujours de diminuer les ressources budgétaires publiques et de mêler les ressources publiques et privées) et pratique. ECHO a les capacités de répartir les fonds entre les organisations les plus rapides et conséquentes. Il suit régulièrement les travaux des ONGs, et peut sans doute mieux juger et apprécier que nous leur efficacité. Son ratio administratif-interventions est des plus faibles qui soit. Et ses agents - pour ceux que j'ai pu approché - ont à la fois une grande modestie, une bonne connaissance du terrain et un "sens du devoir" (sens qui n'est plus toujours aussi partagée au sein de la Commission européenne). Enfin, l'argent est sous contrôle : triple contrôle, interne (audit de la Commission), "policier" (l'Olaf, Office de lutte anti-fraude), parlementaire (Parlement européen). Cela offre quelques sérieuses garanties quant à des possibilités de fuite.

(1) Créé en 1992, de façon un peu improvisée, Echo s'est peu à peu structuré. Il est depuis 1996, une direction générale à part entière de la Commission européenne.
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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 12:05
La présidence espagnole sera la première présidence après l'entrée du Traité de Lisbonne qui aura à gérer la nouvelle compétence de Protection civile inscrite dans le Traité. Mais rien de précis n'a été inscrit en tant que tel dans le programme de travail. La présidence a préféré se concentrer sur deux thèmes  : la prévention des feux de forêts et la soutien psychologique aux victimes de catastrophes.
FeuForetEspagne-ElPais090721.jpg
Les feux de forêt, tout d'abord, sont devenus un classique de nos étés : Portugal (2003), Espagne (2006), Grèce (2007, 2009) et Bulgarie (2008)... Les années suivent et se ressemblent d'une certaine façon. L'Espagne veut s'attacher surtout aux modalités de prévenir les feux de forêts, pour limiter ou éliminer toute probabilité de leur survenance. Elle devra aussi faire le point (même si cet aspect n'est pas mentionné officiellement) sur la pérennisation, ou non, d'une force aérienne européenne de réserve pour les bombardiers d'eaux (mise en place à titre expérimental à l'été 2009). (1)

La présidence espagnole veut aussi consacrer un peu d'attention au soutien psychologique des victimes de catastrophes, un séminaire y sera consacré en février (les 8-9 février), en tenant compte des expériences passées (Thaïlande, Mombaï). Elle entend aussi étudier les moyens de renforcer la réponse coordonnée de protection civile, notamment lors des grands évènements rassemblant des foules (jeux olympiques, championnats de football...). Un atelier de travail se tiendra sur ce sujet, le 17 mars.

A noter : l'organisation, en juin, d'un exercice CRBN (risques chimiques, bactériologiques, nucléaires), avec six autres Etats membres.

(crédit photo : EFE/El Pais)

(1) Sur la lutte contre les feux de forêts en Espagne (fédération nationale des sapeurs pompiers).
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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 07:02
Hormis la PeSDC déjà abondamment commentée, le Traité de Lisbonne permet à l'Union européenne d'agir dans de nouveaux domaines de la gestion de crises, particulièrement en matière de protection civile. L'Europe acquiert même une compétence complète (ce qui ne veut pas dire exclusive). Ce qui justifie pleinement les trois mots "réponse de crise" ajoutés au portefeuille de l'aide humanitaire attribué à la commissaire Jeleva. Il me paraissait naturel la veille de la Sainte Barbe (patronne des Pompiers et de l'arme du génie) de revenir sur cet aspect qui a été peu détaillé jusqu'ici. Ne vous étonnez pas également si la tête de chapitre Secours - Sécurité civile s'épaissit, au fil du temps, sur ce blog...

Ainsi, un nouvel article (le 196 du Traité de fonctionnement de l'UE) sous l'intitulé Protection civile fait son apparition dans le Traité de Lisbonne. Il prévoit une panoplie complète : prévention, préparation aux crises, coopération opérationnelle en cas de catastrophes, réaction urgente, veille et évaluation, soutien financier, législation et harmonisation...

Prévention - Opération. L'UE « encourage la coopération entre les États membres afin de renforcer l'efficacité des systèmes de prévention des catastrophes naturelles ou d'origine humaine et de protection contre celles‑ci. » Un soutien qui concerne tant le volet interne aux Etats membres que l'action extérieure internationale. Dans le détail, l'action de l'UE vise ainsi : « 1° à soutenir et à compléter l'action des États membres (...) sur la prévention des risques, sur la préparation des acteurs de la protection civile et sur l'intervention en cas de catastrophes naturelles ou d'origine humaine à l'intérieur de l'Union; 2° à promouvoir une coopération opérationnelle rapide et efficace à l'intérieur de l'Union entre les services de protection civile nationaux; 3° à favoriser la cohérence des actions entreprises au niveau international en matière de protection civile. » Cette action peut être approfondie par le biais d'une réglementation. En effet, si nécessaire, une législation européenne peut être établie « pour harmoniser des dispositions législatives et réglementaires des États membres ».

Assistance mutuelle et moyens militaires. La (nouvelle) clause de solidarité (de l'article 222 - valable aussi pour les actes terroristes) joue pleinement. Ainsi l'Union mobilise tous les instruments à sa disposition, y compris les moyens militaires mis à sa disposition par les États membres, pour « porter assistance à un État membre sur son territoire, à la demande de ses autorités politiques, en cas de catastrophe naturelle ou d'origine humaine. » Et « les autres États membres lui portent assistance à la demande de ses autorités politiques ». Dans cet objectif, une coordination des moyens est organisée « au sein du Conseil ».pour mener des actions pour appuyer, coordonner ou compléter l'action des États membres ». Les « modalités de mise en œuvre de (cette) clause de solidarité sont définies par une décision du Conseil, sur proposition conjointe de la Commission et du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ». Le Parlement européen est simplement informé.

Enfin, l'UE a toujours la capacité (avec le Fonds de solidarité qui existe déjà, ex article 100 renuméroté article 122) de voter des subventions ou une assistance financière à un Etat ou une région qui a subi des dégâts suite à une catastrophe, naturelle ou autre. De même, certaines mesures économiques (approbation automatique des aides en cas de calamité naturelle...) restent toujours autorisées.

Faut-il préciser également que l'UE est dotée d'une action spécifique (article 168) en ce qui concerne la lutte contre les grands fléaux, « en favorisant la recherche sur leurs causes, leur transmission et leur prévention ainsi que l'information et l'éducation en matière de santé, ainsi que la surveillance de menaces transfrontières graves sur la santé, l'alerte en cas de telles menaces et la lutte contre celles-ci ». Elle peut notamment adopter toute mesure allant dans ce sens (dans le respect cependant des compétences en matière de santé des Etats membres et sans aller jusqu'à l'harmonisation législative).

(crédit photo : ©NGV - UISC en démonstration devant le Berlaymont, à Bruxelles, fin novembre)
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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 05:45
Comme annoncé vendredi par José-Manuel Barroso président de la Commission européenne, Rumiana Jeleva aura en charge le portefeuille de "la Coopération internationale, l'aide humanitaire et de la réponse de crises", un portefeuille qui correspond à la gestion de crises que nous appellions de nos voeux (1). Il regroupe l'Aide humanitaire (DG Echo) - qui était dans la dernière commission cogérée avec le Développement - et le nouveau poste de la Protection civile - découlant de la nouvelle compétence créée du Traité de Lisbonne - (l'unité qui s'occupait de cette question et qui était logée dans la DG Environnement va être intégrée dans la DG Echo). Il fait partie avec l'Elargissement et le Développement du groupe de commissaires "Relations extérieures" coordonné par la Haute représentante, C. Ashton.

Sans être d'une importance primordiale, ce portefeuille a une haute valeur médiatique (il faut se rappeler comment l'Italienne Bonino avait su lui donner un certain lustre). Jeleva - si elle y prête un peu d'attention - peut devenir ainsi rapidement une des commissaires les plus connues.

Née en 1969 (le 18 avril), à Nova Zagora, une ville du sud de la Bulgarie, Rumiana Jeleva a suivi ses études à Burgas (dans la High School de langue allemande qu'elle termine en 1988) puis à l'université de Sofia en pédagogie sociale et sociologie (1994 et 1995). Elle complète cette formation par des cours en sociologie industrielle et économie à l'universite de Bielefeld et l'université libre de Berlin (1994, 2000-2001), et finit par un PhD obtenu en 2003 à l'université Otto von Guericke de Magdebourg (Allemagne), thème de sa thèse :
«Socio-Interpretative Models of Entrepreneurs in the Economics of Transition». Tout en travaillant. "Je travaille depuis l'âge de 15 ans" a-t-elle confié à des journalistes bulgares.

Chercheuse associée à l'université de Sofia en sociologie, au laboratoire "sociologie du Travail et politique sociale (2005), elle gère également l'ONG "New Social Practices" chargé de développer des projets sociaux (2004-2007) et une société de consultance, spécialisée en matière sociale "Global Consult Ltd" (2006-2007). A ce titre, elle participe à plusieurs projets du PNUD et de Phare sur le développement d'initiatives sur le marché du travail, l'inclusion sociale et la jeunesse. Elle a occupé également plusieurs postes dans des conseils d'administration ou de surveillance : au fonds national d'investissement "Labor" (1995-1998), à la société Plastimo JSC de Samokov (1997-1998) et Eztour JSC de Pravets (1997-1998),

Elue en 2007 au Parlement européen, sur la liste du Parti conservateur GERB, elle siège à la commission du Développement régional (suppléant à la commission de l'Emploi).
Elle est notamment rapporteur du PE sur la convention des Nations-Unies sur les handicapés et de la task-force sur le travail non déclaré. Réélue en 1999, elle choisit la commission des affaires étrangères. Pas pour longtemps. En juillet 2009, elle est nommée Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Boyko Borisov (GERB) et retourne à Sofia. Pas diplomate au départ, elle s'y est fait. « C’est vrai. Ce n’est pas facile. » confie-t-elle dans une interview au quotidien bulgare Troud. « Il est vrai que j’étais beaucoup plus active dans les milieux universitaires et dans les projets internationaux financés par l’ONU, la Banque Mondiale ou l’Union européenne, que je ne le suis dans les milieux politiques. Cette expérience professionnelle, ma très forte intuition (qui ne me trompe jamais) et mon éducation sont trois éléments sur lesquels je me fonde. »

A l'automne 2009, rapidement son nom apparaît pour remplacer à la Commission européenne, Kuneva. Au départ, elle visait plutôt le poste "Elargissement et politique du voisinage". « Pour moi, tous les domaines ne se valent pas. Je ne serai donc pas commissaire européen à tout prix », avait-elle déclaré début novembre. « Cela coïncide avec les intérêts nationaux de la Bulgarie – il est important pour nous que dans la région des Balkans et de la Mer Noire soit une région de sécurité et prospérité. »  expliquait-elle dans une interview dans le quotidien "24 Tchassa". Il semblait cependant délicat de confier ce poste à une Bulgare en raison des difficultés possibles sur certains dossiers "Balkans" notamment avec la Macédoine et de possibles conflit d'intérêt.

(1) Lire Un Commissaire européen chargé de la gestion de crises ? Une idée à creuser

(crédit photo : facebook de Jeleva)
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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 13:39
Après le séisme d'une magnitude de 7.6 sur l'échelle de Ritcher qui a frappé l'ile de Sumatra en Indonésie, et qui a fait déjà 549 morts, la Commission européenne a annoncé, jeudi midi, avoir débloquer une somme de 3 millions d'euros. Cette somme, provenant du budget communautaire, sera versée en "fast track" aux organisations présentes sur place (Croix-Rouge, ONG). Une équipe d'évaluation de l'Office européen d'aide humanitaire basée à Jakarta s'est rendue à Padang (est de Sumatra) pour évaluer les besoins supplémentaires.
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.