Comme l'explique Georges Marie Chenu, le responsable du staff français et diplomate de carrière, “notre mission n’est pas de relater les évènements ou de donner un bilan des victimes. Nous transmettons uniquement les faits contrôlés à la présidence (européenne) et aux signataires des différents documents, comme peut le faire un juge d’instruction”. Tous les jours, selon les informations recueillies dans les médias, par les différentes parties en présence ou leurs propres canaux, les ’contrôleurs’ dressent leur plan de travail. Après le briefing du matin, ils partent vers les différents points de ‘contrôle’. Il y a parfois des dérapages, comme dernièrement pour la ville Zadar (cote Adriatique) ; ce n’est que trois jours après le début des premiers combats, et sous l’insistante pression italienne, que les ‘contrôleurs’ se sont rendus sur place.
Que peut alors valoir un corps d’observateurs en sous-nombre - seuls 80 sur 300 annoncés sont arrivés - et muets dans la fournaise et le vacarme yougoslaves ? Car ce conflit armé est doublé et alimenté d’une “guerre” de communiqués entre médias Serbes et Croates, accroissant chaque jour la confusion et la tension. Pas étonnant alors que l’idée d’une force d’interposition militaire s’impose peu à peu. La dernière mission de Lord Carrington en Yougoslavie lundi, semble sonner le glas des observateurs. Ou le constat d’une mission impossible...
(article paru dans "La Truffe" quotidien français, 17 septembre 1991 © Ngv)
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