La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense).
Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien
Alors que la communauté internationale est réunie, à Londres, au chevet de l'Afghanistan — pour la septième fois en neuf ans ! (1) —, il est à craindre que les déclarations d'un jour ne restent lettre morte le lendemain.Les mois passent et peu de choses changent (2). Exemple : lamission de police en Afghanistan (EUPOL en Afghanistan) n'a ainsi toujours pas atteint sa pleine capacité,faute de personnel (à peine 300 sur 400 ont pu être recrutés), de disponibilité (pour ne pas dire de volonté) des Etats membres de l'UE à fournir les éléments manquants, du fait aussi desproblèmes de logistique et de sécurité.Du coup, l'extension d'EUPOL dans toutes les provinces (3) est entravée comme l'a expliqué, lundi,Kees Klompenhouwer, le chef de la CPCC (l'Etat-Major civil de l'UE), devant les députés de la sous-commission défense du Parlement européen.
Salaires, logistique, forces de protection. « Je souhaite que la mission couvre tout le pays. Mais pour cela nous avons besoin de plus d'effectifs ». a ainsi expliquéKlompenhouwer.« Un effort a été fait pour que nos policiers soient mieux payés. Le per diem était trop bas. Il a été augmenté. » Mais cela ne semble pas vraiment suffisant pour attirer des vocations ! « Il faut aussi que les Etats nous fournissent des logements, de la logistique, des forces de protection pour que nous puissions aller das les provinces où nous devons aller. Et c’est le problème. » On ne saurait être plus clair !
Pas d'accord avec l'OTAN. L'absence d'accord de sécurité entre l'UE et l'OTAN (à cause des problèmes turco-chypriotes) pose aussi quelque souci.« Nous opérons dans une zone grise ».
On est là pourau moins 5 ou 10 ans.Quant au relais par les forces afghanes, il ne faut pas rêver. «Cela prendra plus de temps mais c'est nécessaire. » assureKlompenhouwer. «Franchement pour assurer le succès de la mission nous avons besoin d'un calendrier de 5 ans au moins, de 10 ans. Car le pays a été complètement dévasté en 35 années de guerre. Nombre de policiers, par exemple sont illettrés. »En attendant, ce n'est parfois pas évident. Ainsi il y a actuellement au sein du ministère de l'Intérieur afghan, 4 unités qui assurent de la collecte et de l'analyse de renseignements, de manière totalement indépendante et non coordonnée. « Une seule entité responsable serait souhaitable » considère le chef de la CPCC. Et EUPOL qui a reçu le "renseignement" dans son escarcelle de formation s'arrache les cheveux... (1) Petersberg-Bonn 2001, Berlin 2004, Londres 2006 (compact), Rome 2007 (Etat de droit), Paris 2008, La Haye 2009