La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense). Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien
Au niveau européen, six points semblent à retenir :
- Le maritime : « Utilisation des moyens militaires pour projeter une puissance maritime européenne de lutte contre les trafics, le terrorisme, la prolifération, l’immigration illégale et la piraterie ».
- la révision du financement des opérations de l'UE. « Renforcement de la solidarité financière entre les États membres de l’UE pour permettre de déployer des contingents plus importants ».
- la coopération industrielle : « recherche ensemble de nouveaux programmes dans le cadre de l’Agence européenne de défense et mise en œuvre des programmes déjà développés (déminage maritime, drones de surveillance, protection des forces et radio logiciel) ». Les Français et Polonais semblent particulièrement intéressés à mettre en place trois programmes : « la lotte européenne de transport aérien, le programme d’observation par satellites MUSIS, la disponibilité des hélicoptères pour les opérations menées par l’UE et l’OTAN ».
- la mise en commun : « En ce qui concerne les acquisitions d’équipements, développement de solutions innovantes reposant sur le partage et la mise en commun des ressources ».
- les acquisitions : « acquisitions conjointes et spécialisation, en particulier en termes de soutien opérationnel ».
- le QG européen : « le renforcement de la capacité de l’UE à planifier et conduire des opérations civiles et militaires ».
Au niveau bilatéral, outre l'échange d'officiers, la coopération s'articule essentiellement autour de trois projets :
- l'un opérationnel : « renforcer la coopération entre les forces spéciales, en encourageant l’accès mutuel à nos programmes de formation » ;
- les deux autres industriels : un partenariat industriel réunissant les principaux acteurs de la défense aérienne (le français MBDA, les polonais RADWAR, PIT et BUMAR) et un partenariat industriel stratégique entre le Français DCNS et les chantiers navals polonais SMW « afin de moderniser les capacités navales ». En outre, la Pologne prend note du projet français de développer un système européen d’alerte avancée pour la détection des tirs de missiles.
Au niveau de l'OTAN, les objectifs s'articulent entre la modernisation de l'Alliance atlantique — « Transformer l’OTAN pour la rendre plus efficace, moins coûteuse et mieux adaptée à la défense collective et aux nouveaux défis à relever en matière de sécurité » — ; garder son efficacité « Préserver la posture de dissuasion de l’Alliance, y compris dans sa dimension nucléaire » ; et « la politique de la porte ouverte de l’OTAN » notamment vis-à-vis de la Russie par « une coopération pragmatique là où nos intérêts de sécurité convergent ».
(1) La déclaration utilise le terme de Politique commune de sécurité et de défense en se référant au Traité de Lisbonne. Mais si mes souvenirs sont bons (j'ai vérifié au passage), le terme exact est "Politique de sécurité et de défense commune" (NB : il est vrai que le Traité de Lisbonne - lui-même s'emmêle les pinceaux ayant interverti à deux reprises l'adjectif !). Ce n'est pas qu'une question de mots, c'est une question assez politique. L'UE a une politique commune de la pêche, des transports, agricole, de l'asile et de l'immigration, elle n'a pas encore de politique commune de défense. En revanche, elle a une politique de défense commune (pour assurer la défense en commun - c'est un peu différent.