La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense).
Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien
Assez de promesses, maintenant il nous faut des actes. Voici comment on pourrait résumer la missive que viennent d'envoyer le ministre des Affaires étrangères suédois, Carl Bildt, qui assure la présidence de l'UE, et Javier Solana, le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère. Cette lettre sonne l'alarme. « La stabilité et la sécurité en Afghanistan sont à un point critique » « Nous devons faire plus pour remplir notre engagement politique de renforcer la police afghane et le secteur de l'Etat de droit» La mission de police de l'UE en Afghanistan (EUPOL) qui doit avoir un effectif de 400 personnes « reste de façon significative à court de personnel et fait face à des défis logistiques de transport à l'intérieur du pays qui empêche la pleine application de son mandat » « Now more than ever it is essential that we redress this » expliquent les deux haut responsables européens.
Il manque 130 personnes... « Beaucoup d'efforts ont déjà été faits mais TOUS (c'est souligné) les Etats membres doivent faire plus ». La mission manque toujours de « 130 hommes et femmes, bien entraînées, principalement des officiers de policiers et davantage de soutien logistique pour se déployer hors de Kaboul dans tout le pays ». Un conférence intitulée "Conférence sur Eupol Afghanistan, résoudre les déficits logistiques et de personnel » est donc convoquée à Bruxelles pour trouver des solutions. Une conférence de génération de la dernière chance en quelque sorte...
L'UE joue sa crédibilité. « Nous comptons sur votre fort soutien et vous priont de s'assurer que vos représentants soient préparés à annoncer des détachements supplémentaires d'officiers de police et d'experts pour Eupol. (...) C'est une question de crédibilité de l'UE vis-à-vis du gouvernement afghan et de la communauté internationale toute entière » concluent les signataires de la lettre. On ne saurait dire mieux. La (grande) Union européenne qui fournit près de la moitié des troupes de l'ISAF (environ 30 000 hommes), qui mouline à tours de bras sur la nécessité stratégique d'être présent en Afghanistan, paraît incapable d'envoyer quelque 130 policiers et experts. Et cela dure depuis de longs mois. C'est effectivement ridicule... Et certains Américains ont beau jeu de se gausser d'une UE incapable d'assurer ses promesses. (1)
(1) Actuellement Eupol doit compter sur les moyens de transport US essentiellement. Ce qui rend nos "amis américains" un tantinet badins... sur l'engagement européen (et je suis gentil -:)).