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La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense). Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien

Le général Bentegeat de retour d'une tournée des popotes au Tchad

Un petit bâtiment de briques rouges, à l’écart de l’école militaire belge. C’est là qu’Henri Bentegeat a établi ses bureaux à Bruxelles. L’ancien chef d’Etat major français est maintenant à la tête du Comité militaire, la plus haute instance politico-militaire de l’Union européenne, qui a pour charge de suivre la mise en place de l’Europe de la Défense. Le général revient d’ailleurs d’une « tournée des popotes » au Tchad, un terrain qu’il connaît bien puisqu’il a commandé le régiment des Marches du Tchad et y a effectué de nombreux séjours au titre de différentes opérations. Dans l’est du pays, proche du Darfour soudanais, se déploie en effet aujourd’hui une mission européenne : 2400 militaires sont déjà sur place sur un total de 3700 attendus d’ici juin. Leur mission : sécuriser la zone et rassurer les populations civiles et les ONGs.

« C’est l’opération militaire la plus importante que l’Europe ait jamais menée » assure le général. « La zone couverte est très étendue, dans un terrain difficile, où les violences sur les civils (vols, viols…) sont légions ». Et, pour la première fois, « la mission a été entièrement préparée, planifiée et commandée au niveau européen ». C’est en effet un Irlandais, le Général Nash, qui commande l’opération. Et « je peux vous assurer qu’il ne fait pas de la figuration » explique Bentegeat. Les forces aussi sont très mixtes. Si la France fournit une bonne partie de l’ossature de l’opération (logistique…), les Polonais et Irlandais — aidés de Suédois, Finlandais, Belges et Néerlandais —, sont en nombre. Une forte présence des pays neutres qui est, pour le général, la « marque d’une certaine maturité » de l'Europe. "L’ambassadeur américain que j’ai rencontré à N’Djamena, m'a confié « je ne croyais pas l’Europe capable de cela, c’est un véritable exploit »".  Et signe encourageant, cette présence commence à produire ces fruits. « Là où nos troupes sont déjà déployées, et patrouillent, comme à Farchana (avec les Marsouins du Régiment d’infanterie des chars de Marine) ou à Goz Beïda, avec les Irlandais, on constate un début de sécurisation. Les incidents diminuent. »  L’Europe de la défense « se construit pas à pas ».

• Quant à la réintégration de la France dans l’Otan, le général estime que c’est « une très bonne chose. La France ne peut plus se permettre d’avoir un pied dans l'Otan et un pied dehors comme aujourd'hui ». Lever « cette ambiguïté ne peut qu’aider à la construction européenne ».

© Photos : Cté militaire UE / P. Bressan
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