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La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense). Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien

La Finlande préfère les missiles Us à l'offre franco-Italienne

Ca y est. C'est fait. Le ministère de la Défense finlandais l'a annoncé officiellement. Il va acquérir un système américano-norvégien de missiles et radars pour renouveler son dispositif de défense aérienne - composé d'un système de fabrication russe, Buk, dont la fin est programmée pour 2016 - plutôt que son concurrent franco-italien.

Montant de la facture : 520 millions d’euros HT qui n'alourdit pas le budget de la défense, puisque 700 millions d'euros avaient déjà été budgétés, assure le ministre de la Défense, Jyri Hakamies, à mes collègues du . C'est le plus gros achat pour la défense finlandaise, notent mes confrères, depuis l'acquisition des F18 Hornet. Puisqu'une tranche de 120 millions d'euros supplémentaires d'achat de missiles est prévu pour la prochaine mandature électorale. Le contrat d’acquisition sera signé à l’automne. Le système sera livré à partir de 2011. Et la mise en place opérationnelle avec la formation démarrera en 2012.

Un choix qui repose sur plusieurs raisons : 1°) la qualité de l'offre, matérielle et financière. 2°) la qualité des compensations offertes. 3° Le fait que ce matériel est déjà utilisé par de nombreux pays de l'OTAN, notamment ses voisins nordiques (Norvège, Suède).

Ce qui a pesé...

La qualité de l'offre, matérielle et financière. Le chef de la défense finlandaise, l’amiral Juhani Kaskeala a le sens de la formule : « Nous avons acheté quatre Volvo au lieu d’une seule Cadillac. Ainsi nous pouvons nous procurer plus de missiles que ce qui aurait été possible avec l’autre alternative ».

De solides compensations. Comme l'explique le ministre de la Défense, « les accords de compensation couvriront le prix d’acquisition. La moitié de la somme aboutira aux fabricants finlandais et l’autre moitié sera compensée par la coopération industrielle internationale ». Patria fabriquera les châssis des fusées et Sisu Defense se chargera de la partie mobile du système de missiles. Une compensation qui garantit le travail de 1000 personnes sur un an. En outre, les fabricants finlandais pourraient obtenir des perspectives d’exportation sur les pièces détachées et la technologie liées au système NASAMS II. Insta DefSec (Insta Group) serait ainsi sur les rangs pour le centre de commandement tactique et les simulateurs.

Une offre compatible avec les autres pays nordiques et l'OTAN. Le système NASAMS II est, en effet, déjà utilisé en Norvège et aux Pays-Bas. Sa version précédente est en service en Espagne et aux Etats-Unis. Et la Suède utilise un centre de commandement tactique du même fabricant. La Finlande se rapproche donc des standards de l'OTAN. Une décision très politique alors que certains partis politiques finlandais désirent intégrer l'organisation euro-atlantique. Et, parallèlement, elle s'éloigne du standard russe, qui a longtemps été un fournisseur attitré de la Finlande (non-alignement oblige). La modernisation des "Buk" aurait coûté moitié moins cher a confié, à mes collègues finlandais, l'inspecteur des services aériens, le colonel Rauno Lankila.

Les Français ne sont pas tout à fait perdants. Dans la même décision, la défense finlandaise a indiqué vouloir renouveler et remettre à jour ses radars de moyenne portée, dont la technologie date des années 1960, dixit le commandant de l’armée de l’air, le général-major Jarmo Lindberg. Cette fois en achetant... français! Ce serait en effet Thales-Raytheon qui emporterait le marché des 12 radars mobiles, pour 145 millions d’euros.
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