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La politique européenne de sécurité et de défense commune (PeSDC) avance discrètement derrière les murs du Justus Lipsius (le Conseil de l'UE), le Cortenberg 150 (l'Etat major) ou la rue des Drapiers (l'Agence européenne de Défense). Missions militaires et civiles (Kosovo, Tchad, Afghanistan, Israël, Ouganda, Irak...), logistique et transport aérien

La Pologne veut booster l'Europe de la défense

Comment renforcer l'Europe de la défense ? Pour une fois la préoccupation n'est pas que française... mais polonaise. C'était dimanche dernier (19 juillet) dans un petit village du nord-ouest de la Pologne, près de Bydgoszcz, lors d'une rencontre "informelle" entre les ministres des Affaires étrangères, polonais et français, Radoslaw Sikorski et Bernard Kouchner. Une petite conversation, lors d'un dîner tenu dans la résidence personnelle du ministre polonais, un petit manoir à Chobielin (voir photo), qui a permis de faire le tour des sujets en prévision notamment de la prochaine présidence polonaise de l'UE (en 2011).

Le
ministre polonais a ainsi remis à son homologue français, un document informel ("non-paper", en termes diplomatiques) présentant ses propositions pour renforcer la politique de défense de l'UE. Une douzaine d'idées allant de la création de nouvelles unités militaires à des projets d'infrastructure et industriels.

On sait que les Polonais sont assez partisans d'unités permanentes militaires, de réaction rapide, sous commandement européen. Les frères Kaczynski (l'un leader du parti d'opposition, le PiS, l'autre président de la République), pourtant classés comme eurosceptiques, se sont ainsi exprimé, à plusieurs reprises, pour une armée européenne, sous commandement européen (lire ici). Et Marcin Terlikowski, un des chercheurs de l'Institut polonais des Relations internationales, a planché sur le sujet (1). NB : La Pologne est d'ailleurs devenue, début 2009, la sixième nation-cadre de l'Eurocorps.

Des projets
qui ne sont pas en contradiction avec l'OTAN, mais au contraire, lui seraient étroitement liés. D'après mes collègues de Gazeta, cette proposition d'agenda est une suite directe du retour de la France dans l'Otan et du consentement américain, voire même du désir américain, à voir l'Europe contribuer davantage à sa propre sécurité ». C'est aussi, coté polonais, un "plan B" si les Etats-Unis décident de ne pas donner suite à l'installation du bouclier anti-missiles en Pologne (une éventualité de plus en plus sérieuse, avec les restrictions budgétaires de l'autre coté de l'Atlantique). On peut ajouter également que c'est une des premières conséquences concrètes de la crise économique (les Polonais, comme d'autres, étant obligés de serrer leur budget de défense).

(1) Voir notamment "
The European Army as the future of the ESDP - illusion or necessity?", intervention à Varsovie lors d'une conférence sur la PESD en novembre 2008.

(crédit photo : ministère des affaires étrangères polonais)
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