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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 10:20
Le glissement de terme entre la Constitution européenne et le Traité de Lisbonne du ministre des Affaires étrangères au haut représentant pour la politique étrangère pouvait sembler une trace plutôt symbolique de ne pas doter l'Union européenne d'une compétence trop visible dans ce domaine. Car l'essentiel des compétences et des outils était préservé. Et, de fait, le Haut représentant, numéro 2 de la Commission europénne, avec un service diplomatique rassemblant tous les instruments diplomatiques et de gestion de crises de l'UE, avait une bonne partie des attributs d'un Ministre. Avec la nomination d'une Britannique, totalement inconnue dans le monde de la diplomatie, Catherine Ashton, qui n'a aucune référence ni expérience dans le domaine, on voit bien qu'il n'en est rien.

Un top manager plutôt qu'un ministre. Sauf à ce que celle-ci se transforme en une Golda Meir insoupçonnée ou une Alliot-Marie révélée
, il y a fort à parier que même la fonction de ministre fera défaut. Pour mes confrères britanniques qui l'ont cotoyé à la Commission, ce n'est pas une "think woman", c'est un "top manager", un "haut fonctionnaire" (en anglais svp). Peu réjouissant. Les notes de base de page ou déclarations glissées dans les Traités européens (lire : Traité de Lisbonne: la PESD devient PeSDC. Un peu plus commune ?) ne sont donc pas là que pour la forme et que la volonté politique reste très affirmée : il n'est pas question de donner une once de pouvoir supplémentaire à la Commission et à l'Union européenne dans ces matières qui relèvent de la souveraineté des Etats. Et cette (arrière) pensée est très présente parmi certains Britanniques et est approuvée par les autres Européens. Comme l'a rappelé mon confrère du Daily Telegraph, dans son article publié aujourd'hui, citant une source britannique proche de Downing street : "This means the job is not a foreign minister job, it's a job of co-ordinating policies among 27 members." C'est clair...

Où va passer le pouvoir d'initiative. Le Haut représentant - on l'oublie souvent - a le pouvoir d'initiative dans tous ces domaines. Réduire, amoindrir ce pouvoir d'initiative est déjà un gage d'amoindrissement de la politique et de la préservation des Etats.
Malheureusement, il n'est pas sûr que l'ambition soit au rendez-vous pour les cinq années à venir, surtout en matière de politique de défense commune. On peut donc être relativement inquiet pour l'avenir de la PeSDC.

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commentaires

E
<br /> Cette situation reflète l'état de l'Union !<br /> <br /> Il est clair que les capitales ne sont pas prêtes à se faire dicter des choix par une instance politique supranationale, fut-elle européenne !<br /> <br /> Travailler à la coordination des politiques nationales est déjà TB !<br /> <br /> Il manque dans vos analyses très intéressantes un article sur les risques que fait courir sur les développements futurs de l'Union l'introduction de dispositions - passées inaperçues - relatives à<br /> la sécurité nationale !<br /> <br /> Voir la blog Regards-citoyens à cet égard !<br /> <br /> Bravo encore pour vos articles !<br /> <br /> <br />
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.