Un top manager plutôt qu'un ministre. Sauf à ce que celle-ci se transforme en une Golda Meir insoupçonnée ou une Alliot-Marie révélée, il y a fort à parier que même la fonction de ministre fera défaut. Pour mes confrères britanniques qui l'ont cotoyé à la Commission, ce n'est pas une "think woman", c'est un "top manager", un "haut fonctionnaire" (en anglais svp). Peu réjouissant. Les notes de base de page ou déclarations glissées dans les Traités européens (lire : Traité de Lisbonne: la PESD devient PeSDC. Un peu plus commune ?) ne sont donc pas là que pour la forme et que la volonté politique reste très affirmée : il n'est pas question de donner une once de pouvoir supplémentaire à la Commission et à l'Union européenne dans ces matières qui relèvent de la souveraineté des Etats. Et cette (arrière) pensée est très présente parmi certains Britanniques et est approuvée par les autres Européens. Comme l'a rappelé mon confrère du Daily Telegraph, dans son article publié aujourd'hui, citant une source britannique proche de Downing street : "This means the job is not a foreign minister job, it's a job of co-ordinating policies among 27 members." C'est clair...
Où va passer le pouvoir d'initiative. Le Haut représentant - on l'oublie souvent - a le pouvoir d'initiative dans tous ces domaines. Réduire, amoindrir ce pouvoir d'initiative est déjà un gage d'amoindrissement de la politique et de la préservation des Etats. Malheureusement, il n'est pas sûr que l'ambition soit au rendez-vous pour les cinq années à venir, surtout en matière de politique de défense commune. On peut donc être relativement inquiet pour l'avenir de la PeSDC.
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