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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 19:59

Lors de son déplacement en Géorgie (1), et sa rencontre avec le président géorgien, Cathy Ashton, la diplomate en chef de l'UE a tenu à lever également le petit doigt vers la Russie. Elle a ainsi réaffirmé son soutien "ferme" à l'intégrité territoriale de la Géorgie et la non-reconnaissance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. "Nous continuerons de rappeler à la Russie qu'elle n'a pas respecté l'accord en six points ainsi que les mesures d'application". "Maintenir un processus dynamique de négociation à Genève est de la plus haute importance" a-t-elle ajouté. "Nous devons prévenir la consolidation du statu quo sur le terrain".

Elle a également visité la mission d'observation de l'UE (EUMM) - qui était le second objectif de la visite En visitant le check point d'Odzisi, Ashton voulait "constater par elle-même la situation à la limite administrative avec l'Ossétie du sud". La diplomate en chef de l'UE s'est ensuite rendu au camp de déplacés de Tserovani pour rencontrer des Géorgiens expulsés de chez eux lors de la dernière guerre.

Le tour des missions de défense pas loin d'être bouclé

Ashton n'a pas encore tout à fait boucler son tour des missions européennes de défense. ll lui manque encore un déplacement dans les missions au Congo (EUSEC et EUPOL) et en Guinée (EUSSR - qui a du plomb dans l'aile), en Irak (EUJUST) et en Moldavie/Ukraine (EUBAM). Mais elle aura visité en un peu de plus de six mois, la plupart des missions civiles ou militaires de l'Europe de la défense ; s'étant déplacé à Northwood et aux Seychelles (Eunavfor Atalanta), dans les Balkans (Althea et Eupol Bosnie, et Eulex), au Moyen-Orient (EUPOL et EUBAM) et dans quelques jours à Kaboul (EUPOL). Ce qui rattrape ainsi des premiers pas hésitants et peu enthousiasmants.

(1) Lire : Quelques jours bien chargés pour Cathy Ashton du Caucase à l’Afghanistan

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 00:17

51862La diplomate en chef de l'UE a rencontré en Géorgie le président Saakachvili. C'était dans la cité balnéaire de Batumi (c'est plus agréable en cette saison que Tbilissi). Objectif des entrevues : lancer les négociations d'un accord association avec la Géorgie. Négociations qui peuvent prendre entre un à quatre ans. Des négociations identiques sont lancées par l'UE également avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan, dans du partenariat oriental et d'une stratégie pour l'Asie centrale un peu plus affirmée.

Quelques heures le président géorgien s'était entretenu avec Bernard Kouchner, l'occasion pour le ministre des Affaires étrangères français de lever le petit doigt contre les Russes pour leur non-respect des accords de cessez-le-feu de 2008.

Les voyages de l'Européenne et du Français se séparent à Tbilissi. Cathy Ashton file à Almaty, capitale du Kazakhstan pour un sommet de l'OSCE tandis que Bernard Kouchner poursuit son déplacement, en compagnie de son homologue allemand, Guido Westerwelle, vers le Kirghizstan. Il poussera jusqu'à Och, ville objet d'un "pogrom" mi-juin, semble-t-il bien organisé (1), où le couple franco-allemand rencontrera des ONG et des survivants du assacre.

Entre temps, la diplomate en chef de l'UE fera un crochet par le Proche-Orient, et notamment Gaza (du 17 au 19 juillet), avant de rejoindre ses compagnons de route pour la Conférence internationale sur l'Afghanistan, le 20 juillet.

(crédit photo : Rustavi Tv)

 

(1) Les dommages au Kirghizstan: bien délimités. Les cartes satellites...

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 18:01

Le Parlement européen a voté, jeudi; une résolution "d'alerte" sur le Kirghizstan. Il appelle les autorités kirghizes à mener une enquête impartiale et indépendante, avec l'aide internatinale, sur les événements violents de Och. Il demande également à l'UE de faire un triple effort : continuer l'aide humanitaire, développer une aide à la reconstruction à court et long terme et, surtout, intensifier ses efforts en vue de stabiliser le pays dans la perspective des futures élections législatives d'octobre.

Le Parlement invite ainsi  la haute représentante de l'Union et les États membres à "souscrire et à contribuer activement au déploiement rapide d'une mission de police de l'OSCE chargée de prévenir de nouvelles éruptions d'actes de violence, de stabiliser la situation dans les villes affectées par les affrontements, de protéger les victimes et les personnes les plus vulnérables et de faciliter le retour des réfugiés et des déplacés internes".

Le Parlement estime également "nécessaire que l'Union européenne renforce son engagement à long terme dans le sud du Kirghizstan. La Commission européenne devrait "élaborer des propositions de redéploiement des fonds de l'instrument de coopération au développement" pour être mieux à même de réagir.

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 12:01

Les émeutes type "pogrom" qui ont affecté le sud du Kirghizstan à la mi-juin ont été soigneusement observés par les satellites. Le programme satellitaire des Nations-Unies (UNOSAT) a ainsi publié plusieurs cartes montrant l'étendue des dommages. Selon son analyse, 1877 batiments ont été abimés à Osh (1805 totalement et 72 sévèrement). Et 433 bâtiments ont été touchés à Bazar-Kurgan (401 totalement et 32 gravement). Les photos satellites ont permis de repérer à Osh 73 signes SOS et 32 blocages de route, indication de quartiers ouzbekhs frappés par la crise ethnique. A Bazar-Kurgan, aucun signe de détresse SOS et seulement trois obstacles aux routes ont été détectés. Aucun dommage n'a été identifié dans la ville de Nooken, sur la rive ouest de la rivière Kara Unkur.SosKirghizstan-Unosat100701.jpg

Une destruction organisée et sectorisée

Selon la première analyse des experts satellitaires de l'ONU, on observe ainsi à Osh un axe de destruction est-ouest passant le centre de la ville. "Il y a une série de destructions sur 7 zones majeures, avec des frontières bien définies entre zones touchées et celles qui ne le sont pas. La moitié (52%) des bâtiments touchés identifiés sont situés dans une des six zones". A Bazar-Kurgan, les dommages sont concentrés dans le centre et le nord-est de la ville, sur quatre zones essentiellement. Près de trois-quart (72%) des bâtiments touchés identifiés figurent dans deux zones.

Dans les deux cas, le mode de destruction favori a été "l'incendie volontaire" détectable "en raison de la prévalence de toits détruits couplé avec des murs porteurs visiblement intacts". Ce qui "suggère que la majorité de la destruction de construction a probablement eu lieu à la suite des incendies de l'après-midi détectés les 12 et 13 Juin 2010". Précision supplémentaire : "Une grande majorité des bâtiments touchés étaient directement accessibles à partir des routes, ce qui suggère que les attaques incendies suspects ont été perpétrés par des individus ou des groupes qui ont restreint leurs mouvements aux principaux axes de transport".

Dans la plupart des cas, les bâtiments touchés servaient à l'habitation ou étaient situés dans les quartiers résidentiels." Il y a quelques cas de destructions ou de dommages à des entrepôts industriels ou des installations commerciales et publiques. Aucun dommage n'a été observé au réseau de transport (routes, ponts) ou d'autres sites d'infrastructure clés de la ville"

Télécharger :

- la carte des dommages à Osh

- la arte des dommages à Bazar-Kurgan

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 11:56

Commissioner-KG_Osh-Kyrgyzstan_ACTED-project-v2_03072010_sm.jpg La Commissaire européenne à l'action humanitaire et la réponse de crises, Kristalina Georgieva, de retour d'un voyage au Kirghizstan a expliqué que tous ses interlocuteurs - de la présidente par intérim et du ministre des Affaires étrangères à la population sur place à Och —, lui avaient exprimé le souhait d'avoir une présence internationale dans le pays, notamment de policiers européens, pour contribuer à la stabilisation du pays, pour "former les forces de police" et assurer une "certaine neutralité".

"La situation à Och semble actuellement stable mais il reste des tensions et chacun a peur que cela rééclate" commente un proche de la commissaire. Kristalina Georgieva a promis à ses interlocuteurs de faire part de leurs demandes à la fois à Cathy Ashton, la diplomate en chef de l'UE, et aux ministres des Affaires étrangères européens (crédit photo : Commission européenne).

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 14:04

C'est en tout cas le souhait allemand comme russe. Le ministre des Affaires étrangères russe, Lavrov, l'a répété, mercredi à Paris lors de la réunion du triangle de Weimar élargi (France, Allemagne, Pologne + Russie). La présence d'un contingent de paix européen en Transnistrie est tout à fait possible, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, soulignant que cette idée avait été formulée en 2003 dans le Mémorandum Kozak. Peu auparavant, le ministre allemand des Affaires étrangères avait demandé la Russie de retirer ses troupes de Transnistrie en échange de la promotion de l'initiative du président Dmitri Medvedev sur la sécurité européenne et de la mise en place d'un nouveau comité Russie-UE pour les questions de politique étrangère au niveau ministériel.

NB : la Russie maintient un effectif de 400 hommes en Transnistrie au titre de la force de paix.

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 06:20

C'est le constat sans nuances d'Irakli Porchkhidze, le secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité de Géorgie, qui était présent devant la sous-commission Défense du Parlement européen, ce jeudi. « La Russie bloque l'exécution complète du mandat d'EUMM (la mission d'observation de l'UE), alors que le mandat de l’EUMM s’exerce normalement sur l’ensemble du territoire géorgien dans ses frontières reconnues internationales. Les conséquences sont désastreuses sur le terrain : nous assistons à une dépopulisation, une militarisation des 2 enclaves, et une menace à la souveraineté géorgienne. ».

"Epuration ethnique"

« La Russie occupe un territoire qu’elle ne contrôlait pas avant 2008. Et on assiste sur les territoires occupés à une véritable épuration ethnique » affirme-t-il. « Environ 400.000 géorgiens ne peuvent rentrer chez eux. Mais il n'y a pas que les Géorgiens: il y a aussi quelques minorités comme des Estoniens ou Grecs. Les Russes ont rasé des villages en Ossétie, afin de porter atteinte à l’équilibre démographique. On retrouve la même situation en Abkhazie. Il n’y a plus que 10.000 personnes (alors qu’avant 40.000 habitants). Il y a un processus de dépeuplement en cours. »

"Une forteresse militaire"

Ce n'est pas tout ! « En violation flagrante du cessez-le-feu, 10.000 soldats russes sont stationnés sur les territoire occupés. Les Russes en ont fait une forteresse militaire. Nous sommes à 40 Kms de Tbilissi. C'est un endroit stratégique. Car l'autoroute Est Ouest qui relie les deux parties de la Géorgie, est un lien vital pour son équilibre, sa sécurité et le commerce. La présence militaire exerce une véritable pression psychologique. L'État géorgien se trouve en état de siège. » explique-t-il. « Il y a des coûts humains mais aussi environnementaux. Les Russes extraient en Abkhazie des pierres, du sable, des métaux, pour exporter des matériaux en Russie, notamment pour les travaux des J.O. de Sotchi. On menace ainsi l'équilibre géologique et environnemental. »

"EUMM doit rester et aller en Ossétie et en Abkhazie"

Et le responsable géorgien de lancer un appel au maintien de la mission européenne EUMM. « Elle est nécessaire. C'est la seule force internationale présente dans la région. (...) La Russie a toujours pensé que la présence d’observateurs internationaux en Géorgie n'était pas nécessaire. Elle a utilisé le mécanisme consensuel de l’OSCE pour bloquer la présence de l’OSCE, tout comme de l’ONU. L’EUMM est la seule présence internationale sur lequel la Russie n’a pas de veto. Cette présence sur le terrain est le préalable nécessaire à la stabilité à venir. Il est essentiel d’étendre la mission EUMM et d’avoir accès aux territoires occupés. »

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 23:50

Les ambassadeurs du COPS - le Comité politique et de sécurité de l'UE - se réunissent ce vendredi avec comme point important à son ordre du jour : le Kirghizstan. Il s'agit non seulement d'évaluer la situation dans ce pays peu éloigné de l'Afghanistan, secouée par des violences inter-ethniques, mais aussi de préciser le possible engagement européen dans le pays. L'assemblée parlementaire comme l'envoyé spécial de l'OSCE dans la région, Kimmo Kiljunen, ont recommandé l'envoi d'un corps de police international. Une force civile de 50 à 150 policiers destinées à aider la police khirghize à stabiliser la situation et rechercher les fauteurs de troubles, et qui assurerait également une certaine présence internationale donc un retour à la confiance.

Mais cette force est suspendue pour l'instant à l'accord de Moscou (les décisions de l'OSCE se prenant au consensus). De Washington où il est actuellement en visite, le président russe Medvedev n'a pas montré d'enthousiasme : la Russie ne planifie pas l'envoi de forces de paix dans le pays, a-t-il déclaré.  Il n'est pas encore question d'une mission de l'UE. Mais il n'est pas interdit d'y songer... Et on y songe apparemment (en se référant au modèle géorgien) même si tous les représentants des 27 ne sont pas sur la même ligne, pour l'instant. En attendant, l'équipe du représentant spécial de l'UE en Asie centrale, Pierre Morel, va être renforcée d'urgence. La décision a déjà été prise ce mercredi. Et 6 personnes sont en passe d'être recrutées pour renforcer les bureaux du Représentant spécial au Kirghizstan et en Ouzbékistan.

CarteKhirghizstan@OnuLes violences qui ont début à la mi-juin ont fait officiellement 261 morts. Mais le bilan pourrait atteindre les 2000 morts, selon d'autres sources (un chiffre repris même par la présidence par intérim du pays, Roza Otunbayeva). Elles auraient été provoquées par des proches l'ancien président Bakyev et à des militants venant d'Afghanistan de la province voisine du Badakhshan affirme le chef de la sécurité khirghize, Keneshbek Dushebayev, selon des propos rapportés par Ria Novosti. L'hypothèse de trafiquants de drogues en provenance d'Afghanistan n'est pas exclue non plus, selon nos confrères russes. "La région d'Och (dans laquelle se sont produits des troubles) représente une sorte d'embouchure par laquelle les stupéfiants se propagent dans toute l'Asie centrale. Cette région est une plaque tournante du trafic de drogue", estime le directeur du Service russe de contrôle des stupéfiants (FSKN) Viktor Ivanov, selon RIA Novosti. La Russie songerait ainsi à implanter une deuxième base militaire au Kirghizstan, en plus de la base aérienne de Kan ( 10 avions, 14 hélicoptère, deux compagnies de parachutistes).

Lire aussi : Kirghizstan, l'UE préoccupée. Le mot est un peu faible ! (maj)

(crédit carte : ONU)

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 23:40

(A Luxembourg), les 27 Ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis à Luxembourg aujourd'hui ont pondu des conclusions sur le Kirghizstan qui semblent un peu en deçà de la situation. Ils expriment ainsi leur "sérieuse inquiétude" face aux violences entre Ouzbekhs et Kirghizes qui agitent le sud du Kirghizstan qui ont fait "un nombre significatif de victimes".

Les 27 soulignent la "nécessité de restaurer l'ordre public et le respect de l'Etat de droit et insiste pour que toutes les violences et provocations puissent cesser immédiatement. Le dialogue doit être restauré comme une priorité. Ils appellent également "toutes les parties concernées, aussi bien que les pays voisins (NB : l'Ouzbékistan notamment), à prendre les mesures appropriées pour préserver l'accès aux populations vulnérables et contribuer, si c'est approprié, à des corridors et points d'appui humanitaire, en conformité avec le droit international."

L'UE a envoyé son représentant spécial dans la région, Pierre Morel en lien étroit avec l'OSCE et l'ONU. La Commission européenne prépare une décision financière d'urgence (1).

Télécharger la déclaration

Une déclaration un peu faiblarde.

Or, les violences interethniques ont fait plus de 100 morts et plus de 1200 blessés au dernier bilan selon les autorités kirghizes (bilan qui est passé à 170 morts et 1800 blessés, le 15 juin). Un bilan très provisoire. Car selon le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge « il est probable que le nombre de morts confirmés augmentera à mesure que les corps pourront être récupérés. 80 000 personnes ont fui leur foyer. (...) Selon diverses sources, les patients blessés et malades ne se rendent plus dans les hôpitaux par crainte d’être victimes de violences ; le personnel médical a été attaqué alors qu’il cherchait à évacuer les patients. » A écouter ces témoignages, on a l'impression d'un mini-rwanda. Un premier avion humanitaire est arrivé, dimanche, une douzaine d'autres ont été programmés.

(Mise à jour 15 juin)

La Commission européenne a débloqué, le 15 juin, 5 millions d'euros pour financer l'aide aux victimes. « Les nouvelles du Kirghizstan ne sont pas bonnes » a expliqué, à cette occasion, Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à l'aide humanitaire. "Nombre de personnes sont mortes et des milliers de civils innocentes ont fui pour sauver leur vie en Ouzbékistan." L'aide européenne est diversifiée (nourriture, eau, aide médicale d'urgence, abris, assistance psychosociale aux victimes) et sera distribuée aux ONG et aux organisations de l'ONU et "bénéficieront aux Kirghizes comme aux Ouzbekhs".

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 23:04

DefileMoscouArmeePl.jpgQuand on voit le défilé militaire organisé, ce dimanche, par les autorités russes sur la Place rouge pour célébrer l'anniversaire des 60 ans de la fin de la 2e guerre mondiale, on ne peut qu'être frappé par le petit sentiment d'avoir un air de déjà vu de défilé à la soviétique. Cependant il faudrait se garder de tomber dans les apparences pour regarder deux éléments.

Premièrement la présence des alliés mais surtout de la Pologne est à remarquer. Ce défilé en commun scelle la volonté politique à Moscou et Varsovie de passer outre sur les dissensions du passé, et le sang versé, et symbolise ainsi le rapprochement entamé depuis des mois. L'accident de Smolensk de l'avion présidentiel polonais n'a pas freiné ce mouvement ; les deux parties ayant décidé de ne pas polémiquer sur les causes de l'accident (le pilote est responsable, point final).

Deuxièmement, à ce défilé participaient les forces de l'ancienne URSS. Et on ne peut qu'être frappé que l'absence de la Géorgie n'a pas gêné le moins du monde ni les alliés britanniques ou américains, et même polonais, qui n'avaient de mots assez durs il y a moins de deux ans pour condamner l'intervention russe en Géorgie. Alors que le "coup" russe a d'une certaine façon réussi : l'OTAN ne s'est pas élargi à la Géorgie ni à l'Ukraine ; les deux entités autonomes de Géorgie (Ossétie du Sud et Abkhazie) se sont détachées, de façon définitive, de la Géorgie - et personne ne sont à remettre en cause cet état de fait ; l'Ukraine a basculé vers un gouvernement plus ouvert aux vues russes et a renouvellé l'accord sur la base de la marine russe à Sébastopol.

En bref, il y a une normalisation des relations entre le continent européen et l'occident et son voisin russe, et l'acceptation des réalités géopolitiques. La Realpolitik a frappé. Et à son grand retour que nous avons assisté à Moscou ce 9 mai 2010. C'est sûrement plus important à mon sens que la célébration, un peu surranée, des 60 ans de la déclaration Schuman.

(crédit photo : RIA Novosti)

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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.