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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 16:49

La marine indienne (avec l'INS Mysore qui succède à l'INS Tabar) avait arrêté 23 pirates présumés (11 yéménites et 12 somaliens suspectés de piraterie) après une intervention sur un appel de détresse d'un navire marchand, le MV Gibe, battant pavillon éthiopien, attaqué par deux embarcations dans le Golde d'Aden. 11 de ceux-ci n'étaient pas des pirates...

Après l'arrestation des pirates,  samedi dernier (13 décembre), les marins étaient bien embêtés, selon les journaux indiens. La marine indienne - contrairement aux Européens - n'a en effet signé aucun accord pour "accueillir" ces prisonniers avec aucun Etat riverain. Et rien n'a vraiment été prévu dans les "règles d'engagement", propres à la marine indienne, sur l'arrestation et le traitement des pirates. L'objectif étant davantage d'escorter les navires indiens et pas vraiment de faire la chasse aux pirates. Du coup, la seule solution envisageable était de les rapatrier en Inde...

Après quelques jours, où les "pirates" étaient nourris sur le bateau, ils ont finalement été livrés, sur "demande expresse" du gouvernement yémenite, aux gardes-côtes du Yémen, mercredi 17. Et ces personnes sont en passe d'être jugés. Seul hic. Selon un porte-parole du ministère de la défense local, l'enquête préliminaire a montré que les Yéménites impliqués étaient bien des pêcheurs et non des pirates. Ils avaient été réquisitionnés et utilisées par les pirates comme "boucliers humains au cours de leur attaque contre un navire marchand." Le procès, prévu cette semaine à Aden, le port du sud du pays, pourrait le confirmer.

Cette nouvelle "approximation" de la marine indienne - après la "bavure" de novembre (1) - illustre toute la difficulté pour des militaires de procéder à des actes d'arrestation en pleine mer et de l'autorité qualifiée ensuite pour les juger. Cela valide a posteriori que le défi de l'opération n'est pas seulement ou vraiment militaire mais bel et bien un défi juridique. Elle justifie aussi le temps (assez relatif) mis par les Européens à préparer l'envoi de la force navale. Le problème principal n'étant pas de trouver les bateaux mais d'avoir l'architecture juridique pour le faire... Toutes les discussions qui ont précédé le déploiement de la "force européenne" n'auront ainsi pas été vaines. Enfin, on l'espère... "On croise les doigts" comme dirait John Hutton, le ministre britannique de la Défense.

(1) Le chef de l'Indian Navy, l'amiral Sureesh Mehta s'est défendu de cette critique, estimant que le chalutier thaïlandais "Ekawat Nava 5" était, au moment de l'action de la marine indienne, "sous le commandement des pirates. (Le fait qu'il) soit la propriété thaïlandaise ne change pas la situation. L'usage de la force était inévitable ... nous avons agi en état de légitime défense'' a-t-il expliqué à nos confrères indiens.

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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.